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Citations de Paul Greveillac (186)


Agraféna Kojoukhova, parce qu'elle aimait les meurtrissures dignes de ses poèmes, admirait son intégrité, voyait en elle l'incarnation de la femme courageuse et fière. (...) Katouchkov, parce que avec Akmatova disparaissait une figure littéraire incontournable, sans égale, un bout d'histoire avec lequel il avait toujours vécu- une sorte de tante éloignée, considérée comme un peu folle, à la gentillesse empruntée. Mais la mort d'Anna Akhmatova surtout le toucha parce qu'à travers elle il entrevit celle de sa mère. (p. 201)
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Le pilote grifonna quelques observations de vol sur calepin appendu au tableau de bord.Il eut une soudaine bouffée d'euphorie.En bas,il était chef d'entreprise. Afin qu'on le redoutât,il etait dur.Il était impitoyable et calculateur. Il n'avait pas à beaucoup forcer sa nature. Mais là-haut ,une fois tout à fait seul,il ne rabrouait plus le gamin émerveillé qui se tapissait en lui.Jouant du manche,le gamin désormais saluait l'usine des ailes.(...)
De mauvaise grâce, l'enfant qui rêvait d'aventure le cédat au prudent capitaine d'industrie.Le biplan fit demi-tour.Il prit la direction de l'usine afin de s'y poser.(p.27)
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Comme il est doux, le retour chez soi après un long périple ! Nous retrouvons ceux que nous aimons. Nous reprenons nos marques. Epouser l’ornière de nos routines nous fait presque sourire. L’état de grâce dure ce qu’il dure. Et puis le quotidien nous happe. Et nous voulons repartir.
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« Les Etats font des affaires. Mais ce sont les hommes qui changent le monde. »
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(...) l'être humain que fut le censeur, visiteur d'un zoo dont les loquets des cages auraient été relevés dans l'intention de nuire- l'environnement très hiérarchisé (...) projetait le censeur dans une course en sac absurde. Et dont il pouvait, en cas de défaite, payer le prix fort : du blâme à la perte d'emploi jusqu'à légalement, le goulag. Lorsque Katouchkov débute au GlavLit, pour reprendre les mots d'Ossip Mandelstam, poète révéré, mort en camp de transit près de Vladivostok, on ne respecte plus les écrivains dissidents : car on ne les exécute plus. Mais on les isole, on les appauvrit. On les exile. (p. 39)
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(....) il n'avait désormais de cesse de s'émerveiller devant la multiplicité des formes que prenait la beauté. Les hibiscus étaient en fleur. Les femmes aussi. La Révolution culturelle, d'ailleurs, n'y était pas pour rien. La coupe "ras les oreilles", si l'on veut, c'était un peu l'équivalent de l'introduction du pantalon chez la femme en Occident. (p. 143)
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La prima ballerina parlait à un journaliste. Sa voix était un chrysanthème sucré.
-Il n’y a rien comme la jouissance de son propre corps. Comme l’émerveillement de son propre être dans la danse. Quand on danse, on se voit danser…On est tout à la fois la source, et le spectateur de son extase. On s’incarne soi. Et on incarne le peuple. La danse est un combat ! Il n’y a rien comme le ballet révolutionnaire…
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(……) Mais la mémoire, semble-t-il, a beaucoup de points communs avec le cœur. Et le cœur est un muscle. Et un muscle s’atrophie.
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Mais il apparaissait que des dactylos aux administrateurs, des secrétaires aux éditeurs politiques de littératures ruse (dont il faisait partie) et étrangère, peu se souciaient de lire, et encore moins de contrôler la production littéraire. Pour leur rendre justice : la production littéraire soviétique vacillait comme une flamme que l'on soumettait trop souvent au vide d'une cloche renversée. (p. 23)
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Xi Yan répondait que ça ne servait à rien, l'école , qu'on n'y enseignait pas comment devenir un bon paysan. Yongmin regardait tristement son fils. Il pensait au contraire que l'éducation était importante. Qu'il fallait que son fils apprît à lire et à écrire. Pour mieux savoir peindre et atteindre à la "Triple perfection "- alliage de la peinture, de la calligraphie et de la poésie. (p. 43)
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Nous étions décidément du mauvais côté, pendant la guerre...
Détail d'importance : les deux industriels tchèques venaient de se faire rappeler par la Fédération aéronautique internationale que seuls les aviateurs "alliés " pouvaient prétendre au prix Orteig.
La Tchéchoslovaquie,en tant qu' héritière de l'Autriche-Hongrie,engagée corps et âme aux côtés des Allemands en 14-18,était frappée d'inéligibilité. (p.40)
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Plus il lisait de samizdats, et plus Katouchkov aimait cela. Pour une raison simple : ils le faisaient rire. D'un rire un peu cruel, dirigé contre le monde, mais surtout contre soi- comme quand on rencontre un réverbère parce qu'on a suivi du regard une femme. D'un rire empoisonné, parce qu'il vous forçait à vous regarder dans la glace. Et à ne plus vous raconter d'histoires, ni à prendre "tout ça" très au sérieux. Il ne reprochait donc plus à Agraféna ses lectures. Il les guettait même avec impatience, ces précieux feuillets de toutes sortes, bientôt plus beaux à ses yeux que toutes les bibliothèques reliées d'U.R.S.S. ( p. 202)
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Sur les bancs de l'école, Li Fang était timide. Elle, une fille de la campagne, elle rougissait d'apprendre. D'acquérir un savoir dont sa mère n'avait jamais bénéficié. Qu'aucune femme du village, peut-être, n'avait jamais maîtrisé. (p. 248)
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Elle laissa les nuages en dessous d'elle. Là-haut, elle s'assit. Elle contempla les crêtes en dents de scie dans l'horizon dégagé. Les neiges éternelles, encore rougies par l'aurore. Elle repensa aux longues escapades de son mari. Yongmin, elle en était certaine, où qu'il fût, il la voyait à présent. Il était heureux qu'elle comprit pourquoi il aimait tant peindre le monde. Xi Yan sourit faiblement. (p. 228)
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... Pour des millions de soviétiques, les années Khrouchtchev devaient rester comme un âge d'or relatif, coincé entre les tenailles terrifiantes et arbitraires du stalinisme et les années de plomb autarciques de Brejnev. Et ce court âge d'or suffit à semer le germe de l'impertinence. À lever une génération de malappris, qui iraient peupler les rangs de la dissidence.
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Depuis le début du ballet chanté, Wang Heng lorgnait les danseuses. Elles défilaient devant ses yeux comme des coquelicots meurtris et vindicatifs. Il se disait qu’elles avaient « une belle hauteur sous plafond ». Le chef de la propagande entendait par là de longues jambes.
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Les rancoeurs sont plus vivaces que les idéaux.

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Si Kewei se jetait à corps perdu dans le travail, c'était pour ne pas se souvenir de sa mère disparue. Pour ne pas penser au deuil de sa mère, auquel il n'avait pas même droit. Porter en elle le brassard noir, c'eût été faire montre d'un respect mal avisé pour une femme déchue. Il portait cependant une écharpe noire. Il l'enroula autour de son cou jusqu'à s'étrangler. (p. 245)
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Rien ne l'avait préparé à ce mystère. Le fils de paysans qu'il était n'avait jamais entendu de piano, encore moins de Beethoven. La célébrissime "Sonate au clair de lune " était pour Keiwi plus enchanteresse, plus dangereuse que le chant des sirènes. Il écoutait. Préservé de toute culture. Subjugué par cette musique qui ne faisait rien d'autre que l'accabler, tout en le vidant de lui-même. (...) Le poison bourgeois de la mélancolie s'insinua dans son coeur. Son sang se fit lourd. Et plus les notes étaient hautes, plus lui-même sombrait.... (p. 182)
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Aux yeux de Kewei, Pékin était à la fois une jungle et un désert. Il avait souvent l'impression de déambuler dans une immense salle de cérémonie vidée de ses invités. (...) Pékin mutait. Pékin renaissait. Pékin était un monstre. Elle faisait tomber ses vieux murs pour se doter d'un métro, tracer des huit-voies. (...)
La capitale, en outre, était pour le Sichuanais une citadelle kafkaîenne. Un univers aux interdits bizarres. (p. 166)
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