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Critiques de Paul Harding (II) (63)
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Enon

Comment peut-on vivre, ou dirais-je simplement survivre, après la perte d'un enfant, surtout lorsque celui-ci ou celle-ci a été enlevé alors qu'il était à l'aube de sa vie ?

C'est tout le thème de cet ouvrage mais avant de commencer ma critique, je tenais à remercier Babelio ainsi que les éditions Cherche Midi pour m'avoir gracieusement envoyé cet ouvrage dans le cadre de l'avant-dernière édition de Masse Critique.



Ici, le lecteur se retrouve dans le petit village d'Enon en Nouvelle-Angleterre où Kate, âgée de seulement treize ans, se fait brusquement fauchée par une voiture alors qu'elle était en vélo. Pour ses parents, Susan et Charlie (surnom de Charles) Crosby, c'est bien plus qu'un terrible et dramatique accident. Leur mariage, déjà si frêle, qui était consolidé par l'amour qu'ils portaient tous deux à leur fille unique et qu'ils chérissaient plus que tout au monde, va donc indubitablement battre de l'aile. Alors que cette tragédie aurait dû les souder encore plus afin de faire face à l'inacceptable, elle va au au contraire, continuer à ruiner leur mariage. Si Susan a assez de force en elle pour accepter que la chaire de sa chair lui aie été injustement ravie, Charlie, lui, au contraire, se refuse à l'admettre. Aussitôt commence alors une interminable dégringolade dans l'enfer, celui des médicaments, de l'alcool et de la drogue. Cet homme qui a tout perdu, femme et enfant, se retrouve encore plus bas que terre en devenant une véritable loque humaine, entraînant le lecteur avec lui dans sa chute.



Un roman absolument poignant, criard de vérité mais qui, bien que nous montrant l'enfer tel qu'il peut être sur Terre, nous donne aussi de sacrées leçons de morale.

Un roman que je ne peux donc pas qualifier de léger tant les thèmes abordés ici sont extrêmement durs mais qui se lit pourtant très rapidement. Il faut dire aussi que je l'ai lu pendant ma semaine de congés (eh oui, j'ai le chic pour prendre mes vacances alors que tout le monde est soit retourné à l'école pour certains, au boulot pour d'autres et enfin que les derniers n'ont tout simplement pas eu de vacances alors je ne me plains pas !). En tout cas, je ne peux que vous recommander cette lecture qui ne vous laissera pas indemne. Aussi, un bon conseil lisez cet ouvrage quand vous êtes reposé surtout, quand vous avez un moral d'acier !
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Les foudroyés

Voici un récit surprenant, des plus déroutants, du moins au début de l'ouvrage....magnifiquement écrit, lent, poétique et émouvant.

Un homme va mourir d'insuffisance rénale au milieu de son salon entouré de ses enfants épuisés, de ses petits enfants,en proie à ses souvenirs de jeunesse, auprès d'un père, colporteur de son état, grand voyageur, imprévisible, bucolique, hanté surtout par des crises d'épilepsie et par la foudre!

Nous ,lecteurs, nous retrouvons comme par enchantement, spectateurs, en train de revivre, dans un désordre voulu,des fragments de leurs deux vies!

L'écriture est très riche, d'une originalité étonnante,où l'auteur ausculte mère nature et ses éléments, transcrit leur couleur ou leur mouvement grâce à de longues phrases somptueuses et interminables parfois!

"De hautes touffes de marisque et des fleurs sauvages poussaient le long de l'échine des routes de terre et caressaient le ventre de la carriole de Howard, des ours cueillaient des fruits à coups de patte dans les buissons sur les bas- côtés."

On se sent léger, détaché de tout, des exigences de la vie et de ses multiples responsabilités, l'auteur prend tout son temps, il oscille constamment entre des descriptions contemplatives de la nature et la violence plus ou moins incontrôlable d'une crise d'épilepsie ou les fulgurances de l'esprit dérivant en rêveries oniriques....sur la nature rugueuse du Maine et l'éphémère de la nature

Humaine....

Son texte lyrique et pastoral enchaine les tableaux, les objets chargés d'émotion et de sens, des instants purs polis une dernière fois lors des derniers instants de George, dans un dernier souffle : léger et élégant....

La chute de ce livre à l'écriture fabuleuse, réjouissante tant elle est sobre, force le respect.

Un roman incroyable, rare, intimiste,intense, une histoire tenue,une méditation éblouissante, des carreaux d'une mosaïque, tournoyant , tourbillonnant, retraçant un portrait à facettes multiples.....

Un récit humaniste fait de silences,de l'histoire d'une existence pendant les ultimes heures de la vie d'un homme!

Une ode au temps qui passe...

Étonnant!
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Enon

Un couple perd sa fille unique, écrasée par une voiture. Comme c'est malheureusement souvent le cas, le couple se délite. La femme part, l'homme ne la retient pas. C''est alors la descente aux enfers pour le père, Charlie, qui tombe dans la drogue et l'alcool, qui le pousse jusqu'à s'introduire chez ses voisins pour leur voler leurs médicaments.



Malgré le sujet tristeent banal, on lit ce livre d'un bout à l'autre. L'intéret tient à la ville d'Enon, lieu du récit, et des descriptions émouvantes du bonheur passé. Charlie arrive t-il à s'en sortir ? Et comment ? Nous le saurons dans le dernier chapitre, pour cela on va jusqu'au bout



Après les Foudroyés (prix Pulitzer 2010), Paul Harding signe un roman incandescent vibrant d'émotions et d'une infirme cruauté,comme la vie..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Les foudroyés





Singulière destinée que celle du premier roman de Paul Harding, d’abord rejeté partout et relégué au fond d’un tiroir avant d’être édité trois ans plus tard à quelques centaines d’exemplaires, repéré grâce au bouche-à-oreille et finalement récompensé contre toute attente par le prestigieux prix Pulitzer.





Que dire de ce texte bouleversant, sinon qu’il déroule dans une langue somptueuse les visions hallucinées d’un vieillard sur son lit de mort ? Il s’appelle George Washington Crosby et il est horloger. À mesure qu’il s’affaiblit et qu’on se presse autour de lui, il convoque les fantômes de son père et de son grand-père, tissant tant bien que mal son roman familial pour donner - sait-on jamais ? - un sens à sa vie. C’est un livre de mémoire et de transmission, un « livre de mon père » qui retrace dans le désordre trois générations d’Américains moyens frappés par une malédiction. Au coeur des Foudroyés se distinguent pourtant les pérégrinations du père de George, un vendeur itinérant aux faux airs de poète qui trimballe dans sa carriole ses babillages et ses babioles. Un homme impénétrable, fantasque et fragile à la fois, victime de fréquentes crises d’épilepsie qui le pousseront à s’exiler pendant de longues années. Un père en pointillé dont le fils agonisant s’efforce de raviver les errances, les rêveries et les fulgurances à travers les paysages éblouissants de la Nouvelle-Angleterre.



« Où est mon père, pourquoi ne puis-je mettre fin à tout ce mouvement et observer les vastes agencements et trouver grâce aux contours et aux couleurs et aux qualités de la lumière où est mon père... »



Un début de roman assez difficile dans lequel tout parait " embrouillé ", mais rapidement on trouve enfin le fil d'une bien belle et triste histoire avec une magnifique écriture.

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Enon

Je n'avais pas réussi à finir Les Foudroyés, l'ouvrage précédent de Paul Harding mais j'ai fait l'effort d'aller jusqu'au bout de ce nouveau roman.



Bien sûr le sujet est sensible puisqu'il s'agit de la perte d'un enfant et vraisemblablement cela bloque des rouages dans le subconscient du lecteur (dans le mien en tout cas ...)



Charles Crosby perd accidentellement sa fille Kate de 13 ans et se sépare rapidement après de sa femme.



Il raconte son enfance à Enon avec son grand-père, sa rencontre avec Susan sa femme et sa vie avec Kate .



Cela n'a jamais été une vraie vie de famille, chaque parent étant en fait, un parent seul avec son enfant , Kate étant devenue très vite le seul ciment de la cellule familiale .



Ces évocations sont mêlées astucieusement à l'histoire de la petite ville d'Enon qui intéresse depuis longtemps Charlie .



Peu à peu , ces souvenirs se mélangent aux délires et aux rêves sous l'emprise de l'alcool,des médicaments et de la drogue, Charlie devenant un être solitaire, une épave errant la nuit dans le cimetière ou s'introduisant dans les demeures .



Autant la première période où il raconte les histoires avec son grand-père horloger et les ballades dans la nature avec lui ou sa fille est plaisante autant les descriptions sous l'emprise des différentes substances m'ont dérangée, mais tout ceci n'est que mon ressenti !
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Les foudroyés

George agonise. Le cancer qui le ronge a atteint sa phase terminale. Entouré des siens, installé dans un lit médicalisé planté au milieu du salon, il vit ses dernières heures. George Washington Crosby est né à West Cove, dans le Maine, en 1915. En 1936, il a déménagé dans le Massachusetts et y a fondé sa famille. Ancien ingénieur, il a opéré une reconversion sur le tard dans le commerce et la réparation d’horloges. Avant de fermer les yeux une fois pour toutes, George laisse les souvenirs remonter à la surface. Il repense à son père, Howard, vendeur ambulant dans une carriole tirée par un âne. Un homme souffrant d’épilepsie qui faillit un jour lui trancher les doigts avec ses dents lors d’une terrible crise. Un homme qui, un soir en revenant de la « tournée quotidienne qui l’emmenait par les chemins de traverse vendre ses brosses et son savon aux matrones de l’arrière-pays, et apercevant sa famille dans la pénombre de la fenêtre de la cuisine, avait cravaché sa mule […] et poursuivi sa route à bord de sa carriole pour ne s’arrêter qu’une fois arrivé, anonyme, à Philadelphie. »



Pénible, voila comment je qualifierais mon entrée dans ce roman couronné aux États-Unis par le prix Pulitzer 2010. La narration est totalement décousue, oscillant entre le présent, le passé et des considérations ultra techniques sur l’horlogerie. Une sorte de maelstrom indigeste et sans grand intérêt. Et puis, alors que j’étais sur le point d’abandonner, le miracle s’est produit. A la page 70, au début de la seconde partie, l’histoire se focalise sur la jeunesse de George, et plus particulièrement sur les événements qui ont poussé son père à fuir le foyer. L’écriture devient fluide, limpide, et l’on découvre la rudesse de la vie dans l’Amérique profonde des années vingt. Cinquante pages lumineuses qui justifient à elles seules la lecture du roman.



Paul Harding prend son temps. Il oscille avec talent entre les descriptions contemplatives de la nature, la violence incontrôlable d’une crise d’épilepsie ou encore les fulgurances de l’esprit en perdition d’un mourant. Son texte, à la fois pastoral et lyrique, enchaîne les tableaux comme autant d’images miniatures ciselées avec une précision d’orfèvre.



Un roman inégal mais qui mérite d’être lu pour peu que l’on aime la littérature, loin de tout effet de mode et d’une quelconque recherche d’action ou de divertissement à tout prix. .




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Les foudroyés

Objectivement, j’ai toute les raisons d’apprécier ce livre. Publié initialement à 3 500 exemplaires chez Bellevue Literary Press, un petit éditeur américain, il a reçu en 2010 le prix Pulitzer. Très bien écrit, et admirablement traduit par Pierre Demarty, le récit débute dans le salon de George Washington Crosby. Alors que ce dernier est allongé, agonisant, sur son lit médicalisé de location, il se remémore sa vie, celle de son père, celle de son grand-père. Entre folie épileptique, ambiance américaine du début du XXème siècle, mécanismes d’horloges à réparer, vie de famille quelque peu oppressante, et retour à la réalité ultra-moderne, Paul Harding ne cesse de nous transporter d’un temps à l’autre, d’un lieu à l’autre, jusqu’à nous perdre souvent. Les vies des trois hommes s’entremêlent, se ressemblent, divergent en fonction des choix de chacun. Et moi, je m’y perd complètement. Je raccroche le fil de l’histoire au gré du texte, qui au-delà du récit, surprend par sa beauté sombre ou la description crue donnée par des yeux d’enfant. L’auteur alterne avec brio les courts dialogues ou les silences d’un dîner familial et les longues phrases littéraires.



La lecture et le rythme du texte sont un vrai délice. Malheureusement pour moi, je n’ai pas su entrer dans le roman, je n’ai pas su comprendre les différentes étapes et époques et retracer tous les liens entre les vies des trois hommes. Ce livre nécessite très certainement une deuxième lecture pour mieux en mesurer toute la richesse. Et je ne manquerai pas, si l’occasion se présente, de lire Enon le deuxième roman de cet auteur, qui tout aussi déstabilisant qu’il soit, n’en vaut pas moins le détour !




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Enon

Dans son deuxième roman publié en 2013, et en France dans la collection Lot 49 du Cherche-midi en 2014, Paul Harding révèle toute l’intrigue au premier paragraphe, plongeant son lecteur sans affect au cœur de ce trou noir, la perte d’un enfant.



«La plupart des hommes de ma famille font de leurs épouses des veuves, et de leurs enfants des orphelins. Je suis l’exception. Ma fille unique, Kate, est morte renversée par une voiture alors qu’elle rentrait de la plage à bicyclette, un après-midi de septembre, il y a un an. Elle avait treize ans. Ma femme Susan et moi nous sommes séparés peu de temps après.»



Reclus dans sa petite maison du village d’Enon, transformée en bloc de désespoir et de silence après le décès de Kate et le départ de sa femme, Charlie Crosby abandonne toute activité et se laisse tomber dans l’abîme du chagrin, une déchéance pour s’approcher au plus près de la frontière des ténèbres, entouré des fantômes de sa fille et de tous les disparus qui peuplent sa mémoire.



«J’étais affamé de mon enfant et je venais me repaître dans le cimetière, dans l’espoir qu’elle me rejoigne, à mi-chemin de nos deux mondes, ou juste au-delà, ne fut-ce qu’une nuit, ne fut-ce que pour un instant – qu’elle se dresse de nouveau, debout sur ses pieds nus, et foule l’herbe humide ou les feuilles mortes ou la terre enneigée de l’Enon vivant afin que nous puissions échanger elle et moi ne fut-ce qu’un seul, un dernier mot humain.»



Avec pour seul soutien les drogues et le whisky pendant cette année de descente aux enfers, Charlie se remémore, en une mosaïque de souvenirs et d’hallucinations d’une étrange beauté, l’achat de la première bicyclette pour sa fille et leurs ballades dans les environs d’Enon, ses propres jeux d’enfants et les souvenirs de son grand-père horloger, les histoires des habitants et ancêtres de ce village de Nouvelle-Angleterre tels Sarah Good, exécutée pour sorcellerie en 1692 et dont il imagine la rencontre avec Kate, et la sépulture :



«Mais les bois d’Enon regorgent de très vieilles pierres tombales, dépourvues de toute inscription, et il se peut que la sienne s’y trouve, parmi d’autres ossements de bêtes et de bons citoyens : moutons et chiens, pères et frères, bœufs et chevaux, mères et tantes, cochons et poulets, fils et filles, chats et chouettes anonymes, Puritains et Indiens, enfants à jamais innommés, et dont les os se mêlent aux alluvions de la terre et de l’eau souterraine, migrant sous les fondations de nos maisons et les fairways du parcours de golf, troquant leur thorax, leurs dents, leurs tibias, leurs phalanges, circulant sous le diamant des terrains de baseball et le lit des cours d’eau, s’accrochant aux racines et à la roche, aux tables granitiques et aux méandres d’argile. Enon compte sans doute plus d’habitants sous ses 2200 hectares de surface qu’on en recense au-dessus. Juste sous nos pieds, de l’autre côté de la croûte terrestre, se trouve un autre Enon, un Enon souterrain, qui dissimule ses activités en les menant avec une telle lenteur que les vivants ne sauraient en appréhender l’exacte teneur.»



Dans cette époque où le spectacle submerge tout d’émotions artificielles, ce roman de la souffrance intime d’un homme est d’une intense et authentique tristesse, un récit d’une poésie hypnotisante.

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Enon

"La plupart des hommes de ma famille font de leurs épouses des veuves, et de leurs enfants des orphelins. Je suis l'exception. Ma fille unique, Kate, est morte renversée par une voiture alors qu'elle rentrait de la plage à bicyclette, un après-midi de septembre, il y a un an. Elle avait 13 ans. Ma femme Susan et moi nous sommes séparés peu de temps après".



Les six premières lignes du texte. Tout est dit. Charlie a perdu sa fille unique. Charlie a perdu sa femme. Charlie a perdu pied. Totalement.



Le Charlie, on a souvent envie de lui botter le cul, de lui dire qu’il n’est pas le premier à qui ça arrive et qu’il ne sera malheureusement pas le dernier. On a aussi envie de lui dire que c’est un peu facile de se laisser couler de la sorte plutôt que d’affronter la réalité en face. Mais ce que j’aime chez Paul Harding c’est qu’il ne saute pas à la gorge de son lecteur en hurlant « regarde et pleure ! » comme tant d’autres savent si bien le faire. Il dessine l’indicible par petites touches, il bifurque, il vagabonde sur des chemins de traverse, perd le fil de son récit pour plonger dans les souvenirs d’enfance de son personnage ou exposer l’histoire de la ville d’Enon et sa toponymie. Et sans crier gare il revient au quotidien de Charlie et nous immerge à nouveau dans son terrible voyage aux confins de la déchéance et de la folie. J’adore ce choix narratif plein de liberté, une manière de dire au lecteur « qui m’aime me suive, et tant pis si j’en perds en route ». Et puis il peut se le permettre parce qu’il écrit magnifiquement bien.



Un roman d’une beauté tragique, un roman anti « feel good » par excellence. Tout ce que j’aime, quoi.


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Les foudroyés

Je commencerai par saluer le traducteur qui a réussi le tour de force de traduire une écriture d'une telle richesse ! Paul Harding traduit ses impressions par des mots qui courent sur le papier, il ausculte la nature et les éléments et transcrit leur couleur et leur mouvement par des phrases somptueuses et parfois interminables.

C'est un roman totalement atypique qui commence, alors que George, le chef de famille, est en train de mourir d'insuffisance rénale dans son salon, entouré par ses enfants et petits-enfants, en proie à des instantanés de ses souvenirs et des hallucinations... Etrange et un peu abscons au début ...

Mais au fur et à mesure, George convoque ses souvenirs d'enfance auprès d'un père colporteur, imprévisible et bucolique, régulièrement frappé par des crises d'épilepsie et régulièrement aussi foudroyé par le spectacle de la nature dans sa splendeur... et le récit prend un tour très différent et passionnant.

Que restera-t-il de nous après notre mort, c'est la question qui taraude George et ponctue régulièrement ses réflexions.

Un livre étrange et beau, une rivière à l'écriture sublime par laquelle il faut se laisser emporter...
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Enon

Un homme perd sa fille unique de 13 ans, renversée par une voiture alors qu’elle rentrait de la plage à bicyclette.







Comme j’ai eu du mal à le lire ce roman ! Non pas à cause du sujet, plutôt à cause de la façon dont l’auteur en parle. Je me suis ennuyée, ennuyée, et même endormie à plusieurs reprises. Je n’ai pas réussi à m’intéresser à la chute de cet homme, qui, évidemment, ne se remet pas de la mort subite de sa fille. J’ai eu l’impression que l’auteur se répétait et tournait en rond. J’aurais aimé que le roman décolle, aille vers autre chose plutôt que de nous proposer une vision très terre à terre d’un homme abattu et emmêlé dans ses souvenirs. Et pourtant, il y avait de bonnes choses, mais l’étincelle n’a pas jailli…



Cependant, ma vision du roman est peut-être aussi celle d’une femme fatiguée de ses journées et qui ne pouvait donc pas savourer un texte que l’éditeur qualifie de "palpitant, vibrant d’émotion, mais aussi d’humour et d’espoir."




Lien : http://krolfranca.wordpress...
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Enon

3.5/5 : Enon avait eu un bon accueil lors de la rentrée littéraire 2014, avec sa sortie poche c'est l'occasion de faire connaissance avec cet auteur américain incontournable !



Enon est une petite ville américaine qui a été le théâtre d'un drame : la mort d'une enfant, celle de Charlie, un père dévasté. Ce roman n'est pas fait pour les lecteurs en quête de rire : c'est une histoire terriblement triste, elle mélange le sentiment de perte et la descente aux enfers qui la suit. C'est l'histoire d'un père qui a tout perdu et qui se rappelle de sa fille et de tous les autres êtres ayant quitté sa vie.



Paul Harding a une écriture redoutable, elle incise le réel : c'est une ode aux sentiments du deuil, du regret, et du monde qui continue encore et malgré tout de tourner. La première partie est tellement belle : on ressent la musique des mots, on est touché par ce protagoniste, on essaye de lui tendre la main pour qu'il se relève mais sans grand succès.



La deuxième partie du roman est un peu plus difficile à appréhender : c'est celle du chaos et de la drogue. Le lecteur aura du mal parfois à suivre les pensées de Charlie qui sombre petit à petit dans une forme de folie et s'abandonne aux substances et à la mélancolie... Cela n'en reste pas moins réaliste et la fin est vraiment émouvante.



En définitive, un roman émouvant dont la première partie est plus réussie que la seconde.
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Les foudroyés

Un résumé de ce roman le ferait vite paraître stupide, simplet, bateau. Mais ce n’est pas le cas. C’est très fin. Finalement, bien que l’histoire commence avec George expirant, le roman parle surtout de son père. Howard nous emmène avec sa carriole dans les chemins perdus du Maine. Un homme extrêmement sensible, un peu poète, un peu mélancolique. Les deux vies se mêlent, on passe de l’une à l’autre, l’alternance de ces fragments de vies semble quelque peu erratique au début mais finit par tracer deux portraits magnifiques et sensibles. L’arrivée d’Howard dans le récit apporte un nouveau souffle : j’ai été beaucoup plus touchée par le père que par le fils.



Son écriture est si riche, si imagée, si foisonnante qu’il m’a fallu quelques pages pour adopter son rythme. De nombreux moments très contemplatifs marquent le roman, des moments où Howard – et nous avec lui – se penche sur une fleur, sur un rayon de lune, sur une beauté soudaine et éphémère de la nature. Puis l’instant d’après, c’est la crise d’épilepsie : la foudre qui s’abat sur l’homme pour un instant d’une incroyable violence. C’est un livre qui se lit lentement, pour en savourer toute la poésie.

Je n’ai pas compris l’intérêt des passages très techniques sur l’horlogerie, qui m’ont parfois un peu coupée dans mon élan, mais cela n’enlève pas grand-chose à la qualité de ce premier roman.



Une petite perle finement ciselée et très exigeante.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Enon

Eh oui,Enon; la vie ne fait pas de cadeaux,chantait un certain...

"Je me suis réveillé tôt un matin sur le canapé.Je me réveillais tous les matins sur le canapé.J'avais l'impression que c'était chaque fois le même matin,où une série infinie de rêves enchassés les uns dans les autres,dont je m'imaginais chaque matin me réveiller mais dont je ne quittais jamais en réalité le précédent que pour enter dans le suivant.Parfois quand mon humeur n'était pas d'une noirceur absolue,je me disais qu'il serait intéressant d'inventer une formule homérique pour marquer chacun de ces réveils sur le canapé,une invocation qui enoblirait ce moment,le rendrait plus poétique,moins tributaire de ma petite apocalypse intime et monotone."

Cela résume l'état d'esprit de Charlie tout au long du récit.Un personnage,comme on en rencontre beaucoup,chacun fait comme il peut avec sa solitude et ses blessures.

Comment survivre à ceux qu'on aime?Est-on libre de ses choix de vie?

Charlie plonge dans la drogue et l'alcool croyant apaiser son ,fuir la mort,mais il sombre dans l'enfer de la dépendance.

Un portrait psychologique suicidaireune histoire triste,,mais qui laisse suffisamment de distance au lecteur pour vouloir secouer le pauvre endeuillé.C'est toute la dimension de l'écriture créative de Paul Harding.On en sort plus léger que l'on y entre.Certes une happy end mais il fallait bien une morale pour redonner l'espoir !!!

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Enon

Dans "Enon", Paul Harding met en scène un père inconsolable après la mort de son enfant. Une dégringolade jusqu’aux limites de la folie, illuminée par une plume enchanteresse.
Lien : http://www.lalibre.be/cultur..
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Les foudroyés

Ouverture avec George, sur un lit médicalisé dans sa chambre, au milieu des siens, au milieu des horloges. "Lorsqu'il prit conscience que le silence qui l'avait tant perturbé était celui de ses horloges qu'on avait laissées s'arrêter, il comprit qu'il allait mourir dans le lit où il était allongé."







Puis entrelacement de ses souvenirs avec ceux de son père, Howard, le rétameur et colporteur ambulant, qui un jour, après une ennième crise d'épilepsie, prit sa carriole en bois et sa famille ne le revit plus. "Eh bien! Où es-tu donc passé? Où, parmi ces millions de facettes étincelantes, est ta place? Où donc est le lieu où tu ahanes, rétames, t'effondres et te convulses dans les herbes folles?"







Mais surtout roman à l'écriture fabuleuse, à maints épisodes inoubliables et d'une extraordinaire densité, fenêtres ouvertes vers l'infini... Avec des extraits du Petit horloger raisonné du Rév. Kenner Daveport, 1783, et ces étranges passages en Boréalis, dont le sens éclate prodigieusement à la fin, obligeant le lecteur ébahi à revenir en arrière, retrouvant des merveilles trop vite survolées...







Un roman incroyable, tellement riche qu'il faudrait le relire une fois posé. A lire absolument.
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Enon

Le thème abordé était intéressant: un père est confronté au décès de sa fille unique et perd complètement pied. Mais je n'ai pas du tout, mais alors pas du tout, accroché au style de l'auteur. Je viens de trouver le champion des phrases à rallonge. Elles sont interminables. Au point que le lecteur s'y perd dans le sens.

De plus, ce genre de narration a tendance à m'ennuyer très vite. Et c'est vraiment dommage parce que malgré cela, on sent la détresse de ce père. On souffre avec lui. Mais pas toujours. Parfois, on s'ennuie aussi. On devient presque un témoin distant, détaché.
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Les foudroyés

Placé dans un lit médicalisé au centre du salon et entouré des siens, Georges Washington vit ses dernières heures et se plonge dans les méandres de ses souvenirs.

Il est difficile d'entrer dans ce roman car l'auteur nous balade ça et là dans un va-et-vient désordonné. Il pause sa plume sur une nature, un objet puis nous secoue violemment, passe d'un personnage à l'autre en mettant en avant trois générations.

Si j'ai eu un peu de mal à suivre le fil conducteur, à apprécier parfois certaines longueurs, j'ai été séduite par la prose de l'auteur qui, à certains passages m'a transporté.

On aime ou on déteste mais incontestablement Paul Harding nous livre une littérature atypique, profonde et très poétique.

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Enon

Charlie vient de perdre dans un accident sa fille unique de 13 ans. Paul Harding fait le portrait d'un homme à la dérive, il nous donne à voir la descente aux enfers sous l'effet des drogues et de l'alcool d'un homme désespéré. Ce deuxième roman, après "Les foudroyés", prix Pulitzer 2010, confirme le talent de l'auteur. Il nous entraîne dans la petite ville d'Enon, en Nouvelle-Angleterre et fait d'elle un personnage à part entière.

Il nous dépeint les rêves hallucinés de Charlie dans un style baroque et poétique. La rédemption viendra-t-elle de la nature somptueuse de cet endroit ? Comment l'espoir peut-il renaître après cette tragédie ? Un livre à ne pas manquer dans cette rentrée littéraire foisonnante.
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Les foudroyés

Saga familiale. Encore une me direz-vous. Oui, mais non. En effet, il s’agit d’une saga d’électrons libres au sein d’une famille, ou tout du moins d’électrons qui se libèrent.



Une belle écriture, une atmosphère tristoune mais pas de pleurs à longueur de pages, du beau texte quoi !



Un bémol. Mes neurones devaient avoir pris des RTT mais je n’ai pas bien compris les incises horlogères…Métaphores ? Peut-être mais si c’est le cas, elles n’éclairent pas le discours selon moi.



Mais que cela ne vous empêche pas de lire ce livre, ce serait dommage.

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