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4.06/5 (sur 17 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Noordpeene , le 30/04/1878
Mort(e) à : Paris , le 12/04/1944
Biographie :

Paul Hazard, né à Noordpeene le 30 avril 1878 et mort à Paris le 12 avril 1944, est un historien et essayiste français, membre de l'Académie française.

Son père et son grand-père sont instituteurs à Noordpeene, en Flandre française. Paul fréquente l'école du village et passe son certificat d'études à Arnèke. Il fait des études classiques au lycée d'Armentières qui porte aujourd'hui son nom. Normalien, agrégé de lettres, il devient en 1925 titulaire de la chaire d'histoire des littératures comparées de l'Europe méridionale et de l'Amérique latine au Collège de France. Partisan convaincu de l'enseignement du flamand, il aime sa Flandre natale.
Avant la guerre, il est Président du jury du Prix Jeunesse, fondé par Michel Bourrelier.
Son ouvrage majeur est La Crise de la conscience européenne : 1680-1715, paru en 1935.
Le 11 janvier 1940, il est élu membre de l'Académie française, le dernier avant l'invasion allemande. Il n'y sera jamais reçu. L'Occupation et ses soucis ruinent sa santé. Il meurt à Paris le 12 avril 1944, peu de temps avant la Libération.
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Source : Wikipédia
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Citations et extraits (122) Voir plus Ajouter une citation
Qu'est-ce que l'Europe ? Une pensée qui ne se contente jamais. Sans pitié pour elle-même, elle ne cesse jamais de poursuivre deux quêtes : l'une vers le bonheur ; l'autre, qui lui est plus indispensable encore, et plus chère, vers la vérité.
p. 450
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Wenn Friedrich, oder Gott für ihn
Das große Werk vollgebracht
Gesändigt hat das stolze Wien
Und Deutschland frei gemacht.

Gleim

(Frédéric II sur l'unification allemande)
p.444
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Plus ancienne encore, plus profondément enracinée, plus vulgaire, était la croyance aux sorciers. Êtres abominables : ils se rendent au Sabbat sur d'étranges montures ; ils festinent avec le Malin. Comme dit un contemporain, par leurs sortilèges ils empêchent un mari de caresser sa femme ; ils corrompent aussi les filles sages et vertueuses par un charme qu'ils mettent dans ce qu'elles doivent boire ou manger. Ils empoisonnent les bestiaux, ils font périr les biens de la terre, mourir les hommes en langueur, blesser les femmes grosses ; et cent autres maux... Il y en a d'autres encore plus méchants : ce sont les magiciens. Ils ont des conversations familières avec le Méchant Esprit ; ils le font voir à ceux qui en ont la curiosité sous telles figures qu'ils veulent. Ils ont des secrets pour faire gagner au jeu, et enrichir ceux à qui ils les donnent. Ils devinent ce qui doit arriver ; ils ont le pouvoir de se métamorphoser en toute sorte d'animaux et de figurer les plus horribles ; ils vont en certaines maisons faire des hurlements mêlés de cris et de plaintes effroyables, ils y paraissent tout en feux plus hauts que des arbres, traînant des chaînes aux pieds, portant des serpents dans la main ; enfin ils épouvantent tellement les gens qu'on est obligé d'aller chercher les prêtres pour les exorciser...

Deuxième partie. Contre les croyances traditionnelles
Chapitre 2. La négation du miracle
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C'est là qu'il faut l'imaginer, dans sa chambre de Rotterdam, ardent et frêle ; solitaire ; détaché de la vie des sens : on aperçoit bien chez lui de fortes affections familiales, mais aucun amour. Des livres en quantité ; jamais assez de livres. (...) les livres (...) représentent une pensée arrêtée, qu'on peut exactement saisir, qui ne fuit plus sous les prises ; ils excitent et provoquent l'esprit : on a devant soi un adversaire qui a disposé ses arguments pour une bataille rangée, quelle joie de lancer contre lui les troupes agiles des répliques, des arguments, des raisons ! A travers le livre on atteint l'auteur, on lui dit son fait, on lui montre sa misère. Mais la personne n'apparaît que comme la conséquence du livre : contre les livres Pierre Bayle mène ses grands combats. A partir d'ici, aucun événement ne compte dans sa vie qui ne soit d'ordre intellectuel : il lit, il écrit, il discute ; il trouve « dans l'étude autant de douceur et de plaisir que d'autres en trouvent dans le jeu et le cabaret ». La libido sciendi le tient : tout connaître, pour tout critiquer.

Première partie. Les grands changements psychologiques
Chapitre V. Pierre Bayle
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Quel contraste ! quel brusque passage ! La hiérarchie, la discipline, l’ordre que l’autorité se charge d’assurer, les dogmes qui règlent fermement la vie : voilà ce qu’aimaient les hommes du dix-septième siècle. Les contraintes, l’autorité, les dogmes, voilà ce que détestent les hommes du dix-huitième siècle, leurs successeurs immédiats. Les premiers sont chrétiens, et les autres antichrétiens ; les premiers croient au droit divin, et les autres au droit naturel ; les premiers vivent à l’aise dans une société qui se divise en classes inégales, les seconds ne rêvent qu’égalité. Certes, les fils chicanent volontiers les pères, s’imaginant qu’ils vont refaire un monde qui n’attendait qu’eux pour devenir meilleur : mais les remous qui agitent les générations successives ne suffisent pas à expliquer un changement si rapide et si décisif. La majorité des Français pensait comme Bossuet ; tout d’un coup, les Français pensent comme Voltaire : c’est une révolution.
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Il y avait cependant un moyen de refaire l'histoire : par l'érudition. Tout un peuple d'érudits travaillait, appliqué à d'ingrates besognes ; à éditer des textes, à déchiffrer des documents, à gratter des pierres, à frotter des monnaies. Tout un petit peuple courageux, passionné ; une fourmilière, qui avait ses artisans et même ses guerriers. De bons ouvriers, amoureux des rudes besognes, cherchaient à établir des certitudes, importantes ou menues, mais inébranlables ; et sans interprétations hâtives, sans préjugés, sans art déformateur, à exhumer des matériaux solides, acquis pour toujours. Ils s'appelaient Francesco Bianchini, qui demandait à l'archéologie les données certaines que n'offraient pas les textes ; Richard Bentley, le master de Trinity College, le conservateur de la Bibliothèque royale, le maître des études classiques, esprit d'une incomparable vigueur ; Pufendorf, qui savait bien la valeur des archives ; Leibniz. Celui-ci s'enferme dans les bibliothèques, cherche les vieux parchemins, se plaît à les recopier lui-même, ordonnances royales ou rapports diplomatiques ; il estime qu'un code de relations internationales doit s'appuyer sur des actes authentiques, déclarations de guerres, traités de paix, et autres pièces, et non pas sur des phrases. Bibliothécaire du duc de Brunswick, il entreprend d'écrire l'histoire de la dynastie régnante ; et après une longue attente, il publie un gros volume, puis deux autres, qui ne répondent pas au goût du jour, et qui sont bourrés de documents puisés aux bonnes sources. A ceux qui s'étonnent autour de lui, il ne craint pas de dire qu'il a fait œuvre plus utile que s'il s'était livré à des développements de rhétorique ; qu'on n'a jamais rien vu de pareil à son ouvrage ; qu'il a projeté une lumière nouvelle sur des siècles couverts d'une obscurité effrayante, levé beaucoup d'incertitudes et réformé beaucoup d'erreurs.

Première partie. Les grands changements psychologiques
Chapitre 2. De l'ancien au moderne
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Le Roi de France ignore-t-il que la foi est une chose qui vient d'en-haut et qui ne dépend pas de la politique humaine ? que les voies de la contrainte ne sont propres qu'à faire des athées ou des hypocrites, ou à exciter en ceux qui sont sincères une fermeté et une persévérance qui se met au-dessus des supplices ? Ne comprend-il pas qu'en usant de tels procédés, il s'est mis hors la loi des États de l'Europe ? qu'en ayant scandaleusement violé la parole de ses prédécesseurs et la foi publique, on n'aura désormais confiance ni en ses promesses, ni en ses traités ?

Première partie. Les grands changements psychologiques
Chapitre IV. Hétérodoxie
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Comment expliquer la querelle qui mit aux prises les deux prélats les plus illustres de l'Église de France, Bossuet et Fénelon ; qui les conduisit à échanger les reproches et les accusations ; à faire appel à Rome, jusqu'à ce que l'un d'eux fût condamné — si on ne reconnaît dans ce grand débat le cas particulier d'une tendance générale ? Le quiétisme fut l'une des formes de la poussée mystique qui, partout, ébranlait les murs des Églises établies, au nom du sentiment déchaîné.

Quatrième partie. Les valeurs imaginatives et sensibles
Chapitre VI. Ferveurs
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A la religion, la philosophie cartésienne apporte un soutien très précieux, d'abord ; mais cette même philosophie contient en elle un principe d'irréligion, qui apparaît avec le temps, qui agit, qui travaille et qu'on utilise pour saper les bases de la croyance. La doctrine cartésienne procurait une certitude, une sécurité ; elle proposait au scepticisme une retentissante affirmation ; elle démontrait l'existence de Dieu, l'immatérialité de l'âme ; elle distinguait la pensée d'avec l'étendue, la noble idée d'avec la sensation ; elle marquait la victoire de la liberté sur l'instinct : bref, elle était un rempart contre le libertinage. Or voici qu'elle affermissait le libertinage et le renforçait. Car elle préconisait l'examen, la critique ; elle exigeait impérieusement l'évidence, même en des matières jadis soustraites par l'autorité aux lois de l'évidence ; elle attaquait l'édifice provisoire qu'elle avait construit pour abriter la foi. Bon gré mal gré, et pourvu seulement qu'on ne voulût pas s'abuser soi-même, il fallait bien voir le point précis où elle aboutissait, le point où elle venait discuter les dogmes et l'essence même du dogmatisme.

Deuxième partie. Contre les croyances traditionnelles
Chapitre I. Les rationaux
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L'évidence rationnelle : telle est la parfaite lumière à laquelle Malebranche aspire avec une ferveur mystique, car le mysticisme s'allie en lui au culte de la raison. D'une âme pieuse, il travaille à ce que la vie individuelle et cosmique, à ce que l'être tout entier, apparaissent comme la réalisation d'un ordre qui explique et qui contient la foi.

Deuxième partie. Contre les croyances traditionnelles
Chapitre I. Les rationaux
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