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Critiques de Paul Karasik (7)
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Cité de verre (BD)

Quand j'ai découvert Paul Auster (en 1992), j'avais commencé par la Trilogie new-yorkaise mais j'avais rapidement abandonné. Cela ne me disait rien du tout. À l'exception de Fausse balle, j'ai lu (et beaucoup apprécié) tous ses romans. Cette année, je suis bien décidée à retenter la Trilogie. Cette adaptation BD du 1er volume (Cité de Verre) est donc tombée à pic pour me mettre dans l'ambiance.



Dans l'ensemble, c'est pas mal. J'ai surtout adoré le passage où l'auteur tombe par hasard sur une dame qui lit son roman et qu'il lui demande son avis ^_^



Daniel Quinn (l'auteur donc) se fait passer pour Paul Auster, un détective privé. On lui demande d'assurer la protection de Peter Stillman. Celui-ci craint pour sa vie à l'annonce de l'arrivée en ville de son père qui vient de sortir de prison.



C'est une histoire très étrange et un peu absurde… j'espère comprendre davantage avec le roman.



Je ne suis pas très fan des graphismes en noir et blanc, cela installe une certaine atmosphère inconfortable.







Challenge BD 2019
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Cité de verre (BD)

C'est une oeuvre qui est manifestement difficile d'accès. J'ai bien aimé le dessin de David Mazzuchelli qui a l'avantage d'être clair et précis dans un style épuré. Par contre, le scénario est très alambiqué et je me suis perdu d'emblée. Alors, je vais dire que ce n'est pas mon genre de lecture trip.



ll s'agit en fait de l'adaptation en bande dessinée du roman Cité de verre (1985) de Paul Auster que je ne connaissais pas. Les amateurs apprécieront sans aucun doute cette mise en image d'autant qu'elle semble parfaitement fonctionner.



Il parait clair qu'il faut suivre les différents fils narratifs de l'intrigue policière ainsi que les réflexions philosophiques et existentielles de notre héros. Bref, les concepts métaphysiques au coeur de la narration ont fini par m'achever. Oui, les délires mystico-linguistiques ne sont pas ma tasse de thé.
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Cité de verre (BD)

Il s'agit de l'adaptation en bande dessinée du roman Cité de verre (1985) de Paul Auster. La transposition du roman sous forme de scénario a été réalisée par Paul Karasik, et la mise en images par David Mazzucchelli. Cette version date de 1994.



Tout commence par un faux numéro, une erreur d'identité. Une femme cherche à joindre le détective privé Paul Auster, mais ses appels aboutissent chez Daniel Quinn, un écrivain vivant seul qui publie des romans policiers sous le pseudonyme de William Wilson. Quinn a perdu sa femme et son enfant et il vit dans l'ombre de William Wilson, et de son détective privé de papier appelé Max Work. Dans cet état d'esprit un peu particulier, il finit par endosser le nom de Paul Auster et accepter de rencontrer Virginia Stillman, la correspondante souhaitant l'engager. Il se rend chez elle, dans un appartement cossu et luxueux et rencontre son fils Peter. Celui-ci souffre d'une difficulté de langage et explique péniblement qu'il a été victime de maltraitance de son père qui a été condamné et qui doit sortir de prison bientôt, après 13 ans d'incarcération. Quinn accepte d'épier Peter Stillman père dès qu'il remettra les pieds à New York.



Je n'ai pas lu le roman de Paul Auster, et je ne pourrais donc pas établir de comparaison entre cette adaptation et l'original. Le premier point positif est que le lecteur a la sensation de lire une vraie bande dessinée, et pas une adaptation qui essaye de caser autant de textes d'origine que possible. Il subsiste, dans la narration, un parfum très littéraire : les thèmes abordés et la structure du récit relèvent d'une construction littéraire sophistiquée et complexe.



Le premier signe de mise en abyme réside dans la nature du personnage principal qui est un écrivain (double fictif et déformé de l'auteur). Le deuxième signe apparaît quand le lecteur apprend que cet écrivain utilise un nom de plume. Et l'étendue du jeu de miroir prend de l'ampleur avec la mention (et plus tard l'apparition) d'un personnage appelé Paul Auster. Il faut également prendre en compte que Peter Stillman (le père) est également un écrivain qui a effectué des recherches sur la nature théologique du langage, et Peter Stillman (le fils) est un poète de renom. Pourtant ce qui pourrait être un dispositif vertigineux, complexe et lourd s'avère naturel dans le cadre de ce récit qui revêt les apparences d'une enquête policière.



Paul Auster (le vrai, l'auteur) enchevêtre avec habilité les fils narratifs de l'intrigue policière, les réflexions philosophiques et existentielles de Daniel Quinn, et les métacommentaires de nature postmoderne. Il est très facile pour le lecteur de ressentir de l'empathie pour cet individu qui a organisé sa vie de manière à se mettre à l'abri de la souffrance psychologique, qui profite de la solitude propre aux grandes métropoles et qui succombe à la tentation de renouer des contacts avec d'autres êtres humains en se protégeant derrière une usurpation d'identité.



En tant que bande dessinée, l'adaptation de Karasik et Mazzucchelli constitue une expérience envoutante, à la hauteur des thématiques littéraires. Mazzucchelli utilise un style plutôt réaliste, un peu épuré et simplifié pour les personnages, plus rigoureux et méticuleux pour les décors. Dès la deuxième page, il apparaît que les illustrations font écho aux thèmes, avec une mise en abyme visuelle à partir d'un téléphone. Ces 6 cases forment un enchaînement très impressionnant dans le sens où la première est entièrement abstraite, la seconde comprend un symbole numérique (le chiffre zéro), la signification de la troisième n'est pas compréhensible hors du contexte des autres cases, la quatrième ne comprend qu'une icône (au sens de symbole graphique) et les 2 dernières donnent du sens à ce travelling arrière. Les images de cette bande dessinée couvrent un spectre visuel s'étendant de la représentation concrète des personnages et de leur environnement, jusqu'à l'abstraction en passant par les icônes. Peu d'illustrateurs sont capables d'utiliser autant de registres graphiques à bon escient. C'est bien en ça que cette adaptation justifie son existence : elle ne se limite pas à une mise en images compétente du roman. Les images de cette bande dessinée offre une visualisation des concepts philosophiques et métaphysiques au coeur de la narration. Elles complémentent et illustrent des concepts complexes. Karasik et Mazzucchelli ont su trouver des solutions graphiques efficaces et compréhensibles pour parler de questionnements fondamentaux sur l'identité, le langage, la représentation du réel. Il n'y a qu'une seule séquence qui m'a perdu, ce sont les illustrations du monologue de Peter Stillman fils.



Ce roman graphique propose une histoire postmoderne passionnante comme un roman policier, sous la forme d'une bande dessinée qui utilise à plein ses spécificités pour exprimer visuellement des concepts philosophiques et existentiels, sans perdre le lecteur.
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Cité de verre (BD)

Il m'a paru a priori étonnant d'adapter un roman de Paul Auster en B.D. et, lorsque j'ai trouvé ce livre sur les rayonnages de ma bibliothèque de quartier, ma curiosité a été piquée. Même s'il y a trop longtemps que j'ai lu le roman pour en avoir un souvenir précis, l'adaptation m'a paru plutôt réussie. L'ambiance est bien rendue et on se laisse happer par l'intrigue comme par celle d'un roman policier. Comme souvent chez Auster, différents niveaux de réalités se mêlent, les identités des personnages sont multiples et on perd de vue les personnages aux destins desquels l'auteur avait si bien su nous attacher. Les images sont bien plus qu'une simple illustration du texte. Ainsi, comme à la page 89, lorsqu'on passe d'une case à l'autre à une interprétation différente de ce qui est représenté, il nous est métaphoriquement donné à voir l'illusion de ce qu'est un texte et la toute puissance de l'auteur qui fait ou défait cette illusion selon son inspiration et son bon-vouloir.
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Cité de verre (BD)

Le roman graphique excelle avec l'adaptation entre narration et images qui ne se supplantent pas, dévoilant l'intrigue autour du mythe de l'écrivain, dans lequel l'auteur jouera finalement son rôle.
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Cité de verre (BD)

C’est Art Spiegelman qui a tout déclenché…

Comme il l’explique en introduction, las d’être seul et mal entouré dans la nouvelle catégorie « roman graphique » fraichement créée suite à son ouvrage Maus, il décide d’étoffer son voisinage sur les rayons en incitant « quelques romanciers sérieux à fournir des scénarios à des graphistes de talent ». Après quelques péripéties, parait ainsi (en 2004 aux USA, 2005 en France) l’adaptation du roman de Paul Auster, Cité de verre.

Sous la direction d’Art Spiegelman, les deux dessinateurs ont réalisé une œuvre graphique travaillée et incarnée, à la fois hyper cadrée et très libre. Je cite encore Spiegelman : « En insistant sur la nécessité d’une grille stricte et régulière, Karasik a défini le langage originel de la BD : la grille comme une fenêtre, comme une porte de prison, comme un bloc d’immeubles, comme un jeu de morpion ; la grille comme un métronome battant la mesure des sauts et des glissements du récit. » Le résultat, dans une trame de base de 9 cases, est incroyable de créativité, avec des travellings cinématographiques accompagnant des passages statiques du roman, en particulier les monologues. Certaines scènes sont tout simplement hypnotisantes.

Le roman est troublant, intrigant. « C’est un faux numéro qui a tout déclenché… » Daniel Quinn, romancier de polar dépressif, reçoit un appel destiné à Paul Auster. L’interlocuteur visiblement bouleversé demande une protection. L’auteur de polar joue ainsi le rôle de son héros de romans, le personnage prend l’identité de l’auteur, l’enquête se transforme en quête d’identité. Fascinant. A lire et relire.
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Cité de verre

Premier roman de la trilogie New-yorkaise, Cité de verre nous entraîne dans la vie de Daniel Quinn, écrivain à la vie modeste, vivant désormais seul et dont la vie va être bousculé par un appel téléphonique destiné à un autre : Paul Auster. L’affaire Stillmann va alors occuper ses jours, ses semaines et l’immensité de New-York, cette cité de verre sera témoin d’une quête d’identité. Il paraît que les gens nés dans des villes comme New-York ont en réalité un sens de l’orientation moindre, c’est probable en effet tant la ville est une errance et une recherche permanente de soi dans son immensité écrasante.
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