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3.5/5 (sur 346 notes)

Né(e) à : Besançon , le 12/11/1986
Biographie :

Paul Kawczak est titulaire d'un doctorat en lettres de l'Université du Québec à Chicoutimi. Il est coordonnateur de la Chaire de recherche sur la parole autochtone de l'UQAC et éditeur aux éditions La Peuplade.

Collaborateur régulier des revues Spirale et Lettres Québécoises, il est également l'auteur de "L'Extincteur adoptif" (Moult éditions, 2015) et de "Un long soir" (La Peuplade, 2017).

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Rencontre avec Paul Kawczak - Salon du livre d'Arras 2020 Sur le thème de l'héritage du colonialisme.


Citations et extraits (59) Voir plus Ajouter une citation
On est donc porté à conclure que, de 1880 à 1890, environ 10 millions de Congolais – en tout cas bien plus que 5 millions – auraient disparus, victimes de l’introduction de la « civilisation ».

ISIDORE NDAYWEL È NZIEM
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Paul Kawczak
… un des poèmes érotiques et bachiques de poète persan Abû Nuwâs, qui commençait ainsi :
Proclame haut le nom de celui que tu aimes,

Car il n’est rien de bon dans les plaisirs cachés..

(Peuplade, p.222)
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Pierre Claes avait été dévasté par la disparition de son père adoptif. […] L’épisode dépressif d’Equateurville, duquel il venait tout juste d’émerger, avait, pour des raisons qui lui échappaient, ravivé cette colère haineuse en lui. Il en était venu à haïr d’une ardeur renouvelée non seulement son père adoptif, mais toute forme d’autorité masculine. Il se haïssait lui-même de n’être qu’un pion minable à la solde du roi. Vingt années de rage refleurissaient en son cœur dans les jungles congolaises. Pierre Claes, agent colonial, agent du progrès, n’était qu’un petit jean-foutre, le rejeton d’un mort, gâché par la fuite d’un moins-que-père. Cette rage d’enfant, qu’il avait longtemps transmuée en soumission afin de survivre dans l’Europe d’alors, n’avait pu être occultée qu’au prix d’une mélancolie et d’une autodépréciation permanentes auxquelles il s’était habitué, conformé même, depuis son abandon. (p85)
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Il est possible, moyennant un patient apprentissage, de dépouiller un homme de la plupart de ses organes tout en conservant sa vie et sa conscience. Tel était l’art des bourreaux de Chine. Certains hommes puissants qui se savaient condamnés par la maladie choisissaient parfois de remettre leur corps entre les mains d’un maître bourreau pour une mort exquise. Le patient entièrement nu était d’abord rasé de la tête aux pieds, puis l’officiant, suivant les règles d’un procédé que l’Occident pratique grossièrement sur ses bœufs, moutons et chevaux, tatouait sur le corps glabre le tracé complexe d’un dessin selon lequel il inciserait la chair. Un tatouage de maître pouvait prendre jusqu’à une semaine pour être réalisé. Chaque jour, le corps sacrifié se couvrait des lignes qui régleraient son démantèlement. Selon ce dessin complexe, et à l’aide de l’acupuncture, il était alors possible de vider l’homme de son corps, en en altérant minimalement l’âme. Les bourreaux les plus adroits, dont Xi Xiao était, parvenaient à retirer la quasi-intégralité des organes d’un homme sans le tuer ni l’endormir ni même le faire particulièrement souffrir, ne laissant à l’air libre et intact, disait-on, que le cerveau, le lobe d’un poumon et le cœur.
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En ce temps, les cartes du continent noir étaient blanches, encore à tracer. Cette étendue immaculée sur les planisphères, la plus grande, qui faisait rêver les petits garçons, épuisait les hommes dans ses forêts obscures et révélait toute la cruauté de leur cœur. Ce point aveugle des cartes était le point aveugle de l’âme. (p21)
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Pierre Claes ne savait ainsi pas qu’en 1890, le taux de mortalité des agents territoriaux était de un pour trois, sans compter les handicaps majeurs, et parfois définitifs, qu’entrainaient les maladies équatoriales. En bon agent de l’Etat, il s’était avant tout concentré sur la bonne réussite de sa mission, fier d’aller au-devant de l’Aventure, qu’il imaginait piquante et belle comme dans les livres anglais qu’il avait avidement lus de quinze à vingt ans. Il quittait son pays sans mélancolie, gonflé, même, d’un léger orgueil. Il croyait au projet de civilisation de son pays, il croyait en sa jeunesse, en son roi, et le temps, ce jour-là, était au beau fixe. (p21)
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Le navire progressait vers le cœur de l’Afrique, comme remontant une artère ouverte que le soleil chaque soir cautérisait. Les moustiques s’abattaient alors sur lui, issus de la nuit comme autant de malédictions surgies du corps sombre et palpitant de la nuit équatoriale.

(Peuplade, p.103)
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Toute une civilisation bourgeoise, mâle et malade, étouffée de production, exsangue d’action, faisandée de rêves en chaque crâne, se dépensa avec érotisme et violence dans un fantasme de terre femelle et primitive, de nouvelle Eve noire à violer dans la nuit blanche, sans relâche, la saignant de toute ses richesses, bafouant sa tendresse de mère en criant la mort vide à sa face de déesse indolente. Des hommes féroces en remontèrent les fleuves, en traversèrent les déserts, les savanes et les forêts, et, fatalement, se rencontrèrent.
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Toute une civilisation bourgeoise, mâle et malade, étouffée de production, exsangue d’action, faisandée de rêves en chaque crâne, se dépensa avec érotisme et violence dans un fantasme de terre femelle et primitive, de Nouvelle Ève noire à violer dans la nuit blanche, sans relâche, la saignant de toutes ses richesses, bafouant sa tendresse de mère en criant la mort vide à sa face de déesse indolente.
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S’il avait fallu définir Xi Xiao par un seul mot, cela aurait été celui de « caresse ». Et caressante était la langue naturelle et improvisée qu’il employait en presque toutes circonstances. Cet homme, qui avait pour métier de donner la mort avec la plus grande habileté, possédait l’art de susciter à coup sûr un frémissement de plaisir en chacune des chairs qu’il rencontrait. (p59)
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