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Citations de Paul Laborde (18)


le retour de la pauvreté
  
  
  
  
le retour de la pauvreté
un mot tenu au bord de sa chute
répétée
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l'esprit pauvre
n'a rien
ne veut rien
ne sait rien

l'esprit pauvre
ne peut pas
tenir la pauvreté
ferme
ni même la
perdre

l'esprit pauvre est
un point de bascule
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Toi l'invisible -
toi l'habitant de l'invisible que j'attendais

toi qui n'apparais jamais au regard mais ne fuis pas
non plus -

je ne t'ai jamais vu car tu loges dans mon dos -
tu fais signe en déplaçant de l'air - mais c'est trop peu -

tu es là - je peux sentir ton souffle sur mes tempes -

j'attends que tu m'aveugles.
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Allons plus bas
extrait 4
  
  
  
  
Raconte
le trop de nuits
et de senteurs
  là
de ce côté du monde
le trop de rouge
et de bouches
et les bruits de
  tessons
qui enflent
dans le glas
remugle d’infinis
et d’entrailles
  rien.


  Raconte
comme
l’attente est
  bourreau
et corde
  comme
il fallut taire
  l’appel
  gorgé
arracher
  l’humide.


//Esther Tellermann France (26/06/1947 -)
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Allons plus bas
extrait 3
  
  
  
  
Plus rien
façades criblées
  et renoncules
un coquelicot
  d’argent
brises sentant les
  feux
vergers de cuivre
cachant
  la tubéreuse
  noire
et les seuils.


Des champs où
furent laissés
une main qui
   tremble
un regard d’au-delà
   le monde
il m’entre il
   ne ment pas
   il
   brûle
dans le chaume
afin de retenir
veut nommer
   nomme
ne s’éteint pas.


//Esther Tellermann France (26/06/1947 -)
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Allons plus bas
extrait 2
  
  
  
  
     Et
j’attendrai
la déchirure
des lacs tièdes
et des nuits d’en
   dessous
   franchirai
   la mémoire
d’une porte qui
     s’ouvre
  je perdrai
à nouveau.


Les espaces
comme en toi
je creuse
cherche les calcites
éclats d’onyx
frontières
de ce côté du
monde
vents nous auraient
  couchés
puis rousseur
nous couvre
avec le cri
et les fosses.


//Esther Tellermann France (26/06/1947 -)
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Allons plus bas
extrait 1
  
  
    

   Vite
naviguons
   peignons
nos faces et
dispersons le sel
allons plus bas
là où la terre
oscille et se soumet
  en cendres
où tombent
   la fièvre
   et les dieux.


   Là
dans les résines
se sont figées
   les voix
   ô
forêts qui
vous effacent
gonflent
   le souvenir.


//Esther Tellermann France (26/06/1947 -)
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Icare


Hommes prudents qui rirez de ma folie : je suis Icare,
le poète, le fou, le suicidaire. Hommes prudents qui,
même en me plaignant,
louerez la justice de mon châtiment : sachez qu’au- delà
des monts colossaux qui dorment
leur sommeil de titans ; au-delà des mers tumultueuses
qui tentent de s’élever jusqu’au ciel, se trouve l’infini
comme une lumière céleste sans forme ni limites.
Et jamais vous ne le verrez, hommes prudents.
Au-delà du feu flamboyant des astres, se trouve la beauté,
aussi ineffable que
la musique d’un envol d’oiseaux.
Mais vous ne le verrez jamais.
Plus loin que les rêves les plus visionnaires
il y a la liberté.
Mes lèvres moribondes emporteront son nom.
Mais vous
vous ne verrez rien.


//Montserrat Álvarez (1969 -)
/Traduit de l’espagnol
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Les jours obscurs


Extrait 6

*
des hirondelles

des hirondelles en nombre
perdues
peut-être l’océan

oui
comment peut-on imaginer
**



*
Derrière les cyprès
là où le jour tombe
sans hésiter
saute du pont

le danger est inutile
nos peurs sont inutiles
oublie tout çà

Regarde en bas
ce même vide chaque fois
**


//Prune Mateo (1978 -)
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Les jours obscurs


Extrait 5

*
des fois j’ai l’impression
d’avoir
mis en route une machine
dans ma tête

et j’aurais oublié de quoi il s’agissait au départ

maintenant c’est une voix rauque
qui parle à ma place
et décide généralement que les choses
ne valent
pas la peine d’être faites
**


//Prune Mateo (1978 -)
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Les jours obscurs


Extrait 4

*
mes yeux s’échappent
au-delà de la ville

et j’ai l’impression
d’être

plusieurs personnes
**



*
l’une d’elle est ici
à la fenêtre elle


le temps qui passe
sur
la place ensommeillée

mais je continue de croire qu’une autre quelque part
est en train de vivre ma vie
**


//Prune Mateo (1978 -)
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Les jours obscurs


Extrait 3

*
au début j’ai cru que c’était
la fatigue
ou l’ennui

c’est autre chose

une personne normale
n’est pas censée regarder
les
choses si longtemps
**



*
avec tant d’espoir
**


//Prune Mateo (1978 -)
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Les jours obscurs


Extrait 2

*
des heures
à
fixer les eaux
jusqu’à ce que tout s’évanouisse

l’eau est
ce vide
qui ne trouve pas de forme

il faudrait parler
agir
mais mes yeux prisonniers

cherchent

le seul vertige
**


//Prune Mateo (1978 -)
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Les jours obscurs


Extrait 1

*
on peut regarder le ciel très longtemps
**




*
notre appartement
à Orlando
avait vue sur la baie

des heures

fixant les eaux
proche de m’assoupir

toujours attendre
jusqu’à ce que rien ne soit stable
**


//Prune Mateo (1978 -)
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qu’un mot puisse être une image
  
  
  
  
qu’un mot puisse être une image : premier
mensonge de la richesse
qu’un mot puisse dire quelque chose :
deuxième mensonge
qu’un mot puisse mentir : troisième
mensonge
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c’est trahir la pauvreté
  
  
  
  
c’est trahir la pauvreté que de vouloir
se réfugier en elle
le rien n’a pas le droit d’être doux

la pauvreté est froide mais elle n’est pas
dangereuse
elle ne protège de rien
mais le rien n’attaque
pas
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rien ne viendra nous sauver
  
  
  
  
rien ne viendra nous sauver de la pauvreté
de la vie
rien d’extérieur à la vie
rien ne pourra contredire la vie
et
son fil de mort tendu
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Argos



Argos, chien d’Ulysse, ouvre tes yeux aveugles,
l’homme ne mérite ni ton amour ni ta pitié,
l’homme se regarde à minuit dans le miroir
et son visage épouvantable se brise en éclats de rire
L’homme est une créature que Satan a forgée
en pétrissant des monceaux de matières monstrueuses
et quand il trouve devant lui son propre visage infame
il montre du doigt un supposé démon
Argos, chien d’Ulysse, ne trompe plus ta noble
cécité qui ne comprend plus le Bien, piège du Mal,
ni non plus ce dernier, et qui n’a pas connu
l’indignation vertueuse de celui qui condamne et hait
Dieu t’as mis au monde pour être son Testament
Tu illumines la nuit de l’âme des hommes
En toi la vie veut vivre sans tâche sur la conscience
et dans tes entrailles il n’y a pas le signe de la Mort
Quand c’est la fin, le grand Être qui t’a fait
surgit de sa profondeur à sa surface
pour que tu coures un peu et t’ébattes parfois,
tu l’incorpores docile et en paix et sans rancœurs
À votre naissance vous êtes plusieurs, tes frères et toi,
comme s’il s’agissait de la pâte archaïque des choses
Des morceaux jumeaux et différents se dispersent
dans le brio et la joie des choses cosmiques,
tel une partie d’étoiles, et dans l’intervalle
d’une journée claire où il n’y a pas de péché,
vous bondissez sur la terre, l’emplissant de force.


//Montserrat Álvarez (1969 -)
/Traduit de l’espagnol
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