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Citations de Paul Lacroix (51)


On ne doit pas oublier que déjà, dans le XVIIe siècle, les livres qui ne s'étaient pas vendus chez le libraire se trouvaient inévitablement destinés à envelopper le sucre et la cannelle, comme dit Boileau, et une édition tout entière ne faisait qu'un saut quelquefois chez l'épicier.... (p. 28)
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Les Pères de l'Église, qui ont maintenant repris leur valeur vénale, malgré les réimpression qu'on en fait tous les jours, ne paraissaient bons, en ce temps-là, qu"à faire des sacs et des cornets. (p.17)
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Il y avait, en 1552, un pauvre homme, d’origine juive, qui s’était établi dans une misérable hutte, en plein bois, aux environs du village de Meudon. On ne savait pas d’où il venait et personne ne s’en inquiétait, car, depuis son arrivée dans le pays, il n’avait eu de rapport avec personne. Il ne sortait que la nuit et ne se montrait jamais pendant le jour ; la porte de sa cabane restait fermée à tout venant : on en voyait sortir quelquefois ses deux enfants, une petite fille de douze ans et un petit garçon de neuf ans à peine, qui étaient seuls chargés de pourvoir aux besoins de la triste famille. Quant à la mère de ces enfants, on ne l’avait point encore aperçue ; on la disait fort malade, et l’on se demandait parfois si elle n’était pas morte, sans que son mari eût averti le curé, pour lui administrer les derniers sacrements et la faire enterrer.

— C’est un vilain juif ! disaient entre elles dix ou douze paysannes, qui passaient pour aller au marché de Meudon, en se montrant de loin à travers bois le toit de mousse de la maisonnette mystérieuse. On ne l’a pas encore vu entrer dans l’église, voire même s’agenouiller sous le porche, comme les excommuniés qui font pénitence et qui attendent là une absolution plénière.

— C’est plutôt quelque bohémien qui se sera séparé de sa bande, dit la plus vieille de ces paysannes. Les bohémiens ne croient ni à Dieu ni à diable ; ils n’ont ni église ni curé ; ils naissent sans baptême et meurent comme des chiens, après avoir couru le monde en vivant de vols et de pilleries, car le meilleur métier, selon eux, est de tromper les pauvres gens et de s’enrichir aux dépens des chrétiens.
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A côté de ces sciences presque vulgaires, on sent le développement mystérieux d'une science, apanage des savants, et se liant cependant aux traditions les plus populaires; la haute Kabbale des Juifs ne mêlera pas ses génies variés à notre féerie; mais nous ferons voir comment les esprits élémentaires prêtent tour h tour leur puissance aux deux croyances. La Sorcellerie, qui n'est que la magie vulgaire, et le Sabbat, qui remplace par ses grotesques initiations les initiations antiques, trouveront leur place dans l'examen lapide que nous allons tenter. Ce que nous désirons, avant tout, prouver, c'est que l'étude des Sciences occultes dans leurs diverses ramifications se lie comme un puissant auxiliaire à l'étude des sciences positives, lorsque l'on constate leur première origine, et plus tard les entraîne vers un certain progrès, en leur prêtant l'enthousiasme, qui se vivifie par l'imagination.
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En un mot, la bibliomanie la plus relevée et la plus illustre n'est pas exempte de manie, et dans chaque manie on aperçoit aisément un grain de folie : or Paris est à coup sûr le paradis des fous et des bibliomanes.
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Salut, vieux livres, quels que vous soyez, vous qui tapissez les parapets de la Seine, depuis la Grève jusqu'aux Tuileries, vous qui rivalisez avec les parfums du marché aux Fleurs, vous qui changez de couleurs et de formes sous l'influence humide des brouillards de la rivière et sous les ardeurs du soleil de midi; vous qui passez sans cesse de mains en mains avant de trouver un père adoptif; vous qui reviendrez tôt ou tard à votre station en plein air, jusqu'à ce que vos ruines tombent pièce à pièce dans la hotte du chiffonnier; salut, vieux livres, mes amis, mes consolateurs, mes plaisirs et mes espérances !
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Si donc la physionomie du logement d'un vilain au treizième siècle était telle , que nous serions tentés d'y retrouver l'image à peu près complète des chaumières actuelles dans les plus pauvres communes de France , nous devons en déduire naturellement que la vie privée des habitants ne laissait pas d'offrir avec celle qu'ils mènent encore aujourd'hui une véritable analogie; car, aussi bien dans les châteaux que dans les villes, nous avons vu la condition matérielle des habitations se modifier en raison de la condition morale des individus.
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Plus de quinze villes ont revendiqué l'honneur d'avoir vu naître l'imprimerie, et les écrivains qui se sont appliqués à rechercher l'origine de cette invention admirable, loin de se met Ire, d'accord sur un seul point delà question, n'ont fait que l'embrouiller en s'efforçant de l'éclaircir.
Aujourd'hui cependant, après plusieurs siècles de controverses savantes et passionnées, il ne reste, de tant de systèmes contradictoires, que trois systèmes en présence, avec trois noms de villes, quatre noms d'inventeurs, et trois dates différentes : les trois villes sont Harlem, Strasbourg et Mayence; les quatre inventeurs, Laurent Coster, Gutemberg, Faust et Schoiffer; les trois dates, 1420, 1440, 1450.
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Les cordonniers avaient donc imaginé de doubler le quartier des chaussures des dames, avec de la peau de veau ou de mouton, déjà assouplie, qu'ils empruntaient à la reliure des vieux livres. On voit d'ici l'objet principal du travail de l'équarisseur de vieux livres. Les peaux de veau ou de basane, détachées des reliures anciennes, étaient empilées, selon leur grandeur, et formaient des paquets plus ou moins -volumineux- qui se vendaient à la cordonnerie de Paris. Pendant vingt-cinq ans, ce commerce de vieille peausserie a causé l'-immolation de deux à trois millions de volumes- (p. 26-27)
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Le bibliomane vaniteux a de belles éditions, de splendides reliures, une bibliothèque bien choisie et bien rangée; il dépense des sommes immenses pour la compléter; c'est un soin dont il se remet entièrement à un bouquiniste intelligent, à un bibliographe officieux; du reste il ne lit pas, et souvent il n'a jamais lu; il collectionne des livres, comme il ferait des tableaux, des coquilles, des minéraux, des herbiers. (p. 29)
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Le Livre des Métiers d'Etienne Boileau contient les statuts de cent corps d'état différents, et l'on remarquera que plusieurs des professions les plus importantes, telles que celles des bouchers, des tanneurs, des vitriers, etc., n'y figurent pas encore, soit qu'elles eussent négligé de se faire inscrire au Châtelet, où se faisait l'enquête dirigée par Etienne Boileau, soit qu'un intérêt quelconque les eût déterminées à se soustraire à cet enregistrement, qui leur imposait sans doute des redevances et des servitudes. Dans le siècle suivant le nombre des corporations de métiers s'accrut continuellement, et finit par se multiplier d'une manière tout à fait exagérée sous les règnes des derniers "'alois et du premier Bourbon.
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Au nombre des usages qui contribuèrent le plus à propager l'urbanité et l'élégance dans les classes féodales , il faut citer celui qui consistait à envoyer, pour quelques années, les adolescents des deux sexes au service personnel du suzerain, sous les noms de varlets , pages, écuyers , damoiselles ou filles d'honneur. Nul seigneur, quelles que fussent ses richesses ou sa puissance, ne songeait à soustraire les siens à cet apprentissage de la vie des châteaux, complément obligé de toute éducation chevaleresque.
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Les premiers livres produits par l'imprimerie furent d'abord une contrefaçon des manuscrits : ils en affectaient la forme, les caractères, les ornements et la matière. Les Bibles que Jean Fust apporta en 1462 à Paris étaient imprimées sur vélin, avec initiales peintes en bleu, pourpre et or : l'illustre faussaire les vendait comme manuscrit, à raison de soixante écus d'or (cinq cent cinquante francs environ) l'exemplaire, jusqu'à ce qu'on se fût aperçu de la fraude du vendeur.
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La peinture, non seulement représente toutes les choses de la nature, passées, présentes et futures, mais par ses fictions et compositions elle nous fait apercevoir des idées des choses nuisibles mêmes ; elle ne s'arrête pas à l'extérieur des corps, mais pénètre jusques au mouvement des esprits et exprime les passions de l'âme, elle enflamme le courage, incite à la piété et à la pitié ; quelques fois en dessillant les yeux, elle excite les appétits des personnes les plus raisonnables.
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Le théâtre du Marais se ruinait à monter des pièces à spectacle et à machines, sans pouvoir couvrir ces frais dispendieux par les recettes d'un petit nombre de représentations peu suivies ; le théâtre de l'hôtel de Bourgogne ne s'était soutenu que par quelques comédies spirituelles ou plaisantes de Quinault, de Montfleury et de Raymond Poisson. L'aristocratie avait encore une fois abandonné les théâtres populaires, pour ne s'intéresser qu'aux ballets qui se dansaient au Louvre et à Saint-Germain, et dans lesquels Louis XIV ne dédaignait pas de figurer comme danseur au milieu des plus grandes dames et des plus grands seigneurs de la cour.
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Les sciences mathématiques n'avaient aucun rapport direct avec les sciences naturelles , et cependant les véritables savants se laissaient captiver par tous les aspects de la science en général, tant ils redoutaient d'avoir quelque chose à ignorer.
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Les libraires ne se bornaient point a vendre leurs livres dans Rome; comme ceux d'aujourd'hui, ils en expédiaient les exemplaire dans les provinces les plus reculées de l'empire, même jusqu'en Afrique. Mais il paraît que ce dernier pays ne recevais guère que les livres de rebut, et était, par conséquent, assez mal noté près des auteurs. Le sort le plus dur qu'Horace puisse prédire aux exemplaire du premier livre de ses Épitres, c'est de s'en aller a Utique liés el garrottés en ballots. Martial es moins difficile; il ne fait point fi de l'admiration des Gêtes et des Bretons, chez qui se ses épigrammes sont parvenues. Il est vrai qu'il est plus fier d'apprendre qu'on les lit dans l 'Espagne tarragonaise à Biblis, sa ville natale, et surtout dans les Gaules, à Vienne et à Toulouse.
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Il y a au Moyen Âge une science qui domine toutes les sciences, comme il y a une jurisprudence canonique qui fait taire toutes les lois. La Magie, prise dans sa plus haute acception, unit ses mystères à ceux que l'art sacré vient de léguer au monde; elle succède, pour ainsi dire, aux initiations antiques : elle repose d'abord sur la science réelle et s'égare bientôt dans les rêves d'une sorte de cosmogonie imaginaire; puis, le pouvoir fatal qu'on lui attribue fait naître une législation crédule qui agrandit son pouvoir de tous les mystères qu'elle prétend sonder, mais qu'elle n'a pu comprendre, et de toutes les terreurs qu'elle ressent et qu'elle veut combattre.
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Lorsqu'une doctrine sévère remplaça dans les convictions de l'humanité le système païen. l'Architecture religieuse dut se mettre en harmonie avec la croyance évangélique. L'art nouveau ne s'organisa point tout à coup : il lui fallut au contraire de longues années , de longs efforts pour naître, se développer, prendre tous ses caractères. La civilisation chrétienne, chose insolite! a même produit deux formes architecturales, la forme romane et la forme gothique.
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Du huitième siècle au dixième , les Arabes cultivèrent avec succès les branches d'histoire naturelle qui se rapportent à la préparation des médicaments. Ils firent, en botanique, en matière médicale, de précieuses découvertes. Avant eux, on ne connaissait que les purgatifs violents : tels que l'ellébore; ils y ont joint la casse, le séné, le tamarin. Dans le texte d'un cours de Rhazès rédigé sans doute par un de ses élèves, il est question des végétaux utiles de l'Inde, de la Perse et de la Syrie, que n'ont point connus les anciens.
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