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Citations de Paul Lafargue (96)


Sous l'Ancien Régime, les lois de l’Église garantissaient au travailleur 90 jours de repos (52 dimanches et 38 jours fériés) pendant lesquels il était strictement défendu de travailler. C'était le principal crime du catholicisme, la cause principale de l'irréligion de la bourgeoisie industrielle et commerçante. Sous la révolution, dès qu'elle fut maîtresse, elle abolit les jours fériés et remplaça la semaine de sept jours par celle de dix. Elle affranchit les ouvriers du joug de l’Église pour mieux les soumettre au joug du travail.
Note page 135 (Édition Maspero 1976)
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[…] les gens de lettres bourgeois, depuis le charlatanesquement romantique Victor Hugo jusqu'au naïvement grotesque Paul de Kock, tous ont entonné les chants nauséabonds en l'honneur du dieu Progrès le fils aîné du Travail.
Page 126 (Édition Maspero 1976)
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En présence de cette double folie des travailleurs, de se tuer de surtravail et de végéter dans l’abstinence, le grand problème de la production capitaliste n’est plus de trouver des producteurs et de décupler leurs forces, mais de découvrir des consommateurs, d’exciter leurs appétits et de leur créer des besoins factices. (Pages 45-46)
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Notre époque sera appelée l’âge de la falsification, comme les premières époques de l’humanité ont reçu les noms d’âge de pierre, d’âge de bronze, du caractère de leur production. Des ignorants accusent de fraude nos pieux industriels, tandis qu’en réalité la pensée qui les anime est de fournir du travail aux ouvriers, qui ne peuvent se résigner à vivre les bras croisés. Ces falsifications, qui ont pour unique mobile un sentiment humanitaire, mais qui rapportent de superbes profits aux fabricants qui les pratiquent, si elles sont désastreuses pour la qualité des marchandises, si elles sont une source intarissable de gaspillage du travail humain, prouvent la philanthropique ingéniosité des bourgeois et l’horrible perversion des ouvriers qui, pour assouvir leur vice de travail, obligent les industriels à étouffer les cris de leur conscience et à violer même les lois de l’honnêteté commerciale.
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Une étrange folie possède les classes ouvrières des nations où règne la civilisation capitaliste. Cette folie traine à sa suite des misères individuelles et sociales qui, depuis des siècles, torturent la triste humanité. Cette folie est l'amour du travail, la passion moribonde du travail, poussée jusqu'à épuisement des forces vitales de l'individu et de sa progéniture. Au lieu de réagir contre cette aberration mentale, les prêtres, les économistes, les moralistes, ont sacro-sanctifiés le travail. Hommes aveugles et bornés, ils ont voulu être plus sages que leur Dieu ; hommes faibles et méprisables, ils ont voulus réhabiliter ce que leur Dieu avait maudit. Moi, qui ne professe d'être chrétien, économe, et moral, j'en appelle de leur jugement à celui de leur Dieu.
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– Seigneur, ne détournez pas les regards de votre Église, ne raillez pas la douleur de votre serviteur.
– Vieillard, je suis sérieux comme un garçon de café qui présente la note... Une fois pour toutes, que mon Église aille au diable! je ne veux pas de cassement de tête. J’ai bien assez de mal avec mes sultanes; sainte Thérèse, à elle seule, dompterait dix Hercules; c’est une vraie Messaline. Va trouver mon père.
– Dieu m’a maudit!
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Ce qui est vrai pour l’industrie du tricotage est plus ou moins vrai pour toutes les industries renouvelées par la mécanique moderne. Mais que voyons-nous ? À mesure que la machine se perfectionne et abat le travail de l’homme avec une rapidité et une précision sans cesse croissantes, l’ouvrier, au lieu de prolonger son repos d’autant, redouble d’ardeur, comme s’il voulait rivaliser avec la machine. Ô concurrence absurde et meurtrière !
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Une étrange folie possède les classes ouvrières des nations où règne la civilisation capitaliste. Cette folie traîne à sa suite des misères individuelles et sociales qui, depuis deux siècles, torturent la triste humanité. Cette folie est l'amour du travail, la passion moribonde du travail, poussée jusqu'à l'épuisement des forces vitales de l'individu et de sa progéniture. Au lieu de réagir contre cette aberration mentale, les prêtres, les économistes, les moralistes ont sacro-sanctifié le travail.
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Ô paresse, prends pitié de notre longue misère! Ô paresse,mère des arts et des nobles vertus, sois le baume des angoisses humaines!
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M. Thiers, dans le sein de la Commission sur l'instruction primaire de 1849, disait : « Je veux rendre toute-puissante l'influence du clergé, parce que je compte sur lui pour propager cette bonne philosophie qui apprend à l'homme qu'il et ici-bas pour souffrir et non cette autre philosophie qui dit au contraire à l'homme : « Jouis ». » M. Thiers formulait la morale de la classe bourgeoise dont il incarna l'égoïsme féroce et l'intelligence étroite.
(Incipit)
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Travaillez, travaillez, prolétaires, pour agrandir la fortune sociale et vos misères individuelles, travaillez, travaillez, pour que, devenant plus pauvres, vous ayez plus de raisons de travailler et d'être misérables. Telle est la loi inexorable de la production capitaliste.
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Toutes les misères individuelles et sociales sont nées de sa passion pour le travail
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Dieu prend son métier trop à son aise : parce qu’il a travaillé six misérables jours, il croit que pour lui tous les jours de l’année doivent être des dimanches et des lundis.
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Victor Cousin, le romantique de la philosophie, et Victor Hugo, le philosophe du romantisme, servirent à la bourgeoisie l'espèce de philosophie et de littérature qu'elle demandait. Les Diderot, les Voltaire, les Rousseau, les d'Alembert et les Condillac du XVIII°s l'avaient trop fait penser pour qu'elle ne désirât se reposer et goûter sans cassements de tête une douce philosophie et une sentimentale poésie, qui ne devaient plus mettre en jeu l'intelligence, mais amuser le lecteur, le transporter dans les nuages et le pays des rêves, et charmer ses yeux par la beauté et la hardiesse des images, et ses oreilles par la pompe et l'harmonie des périodes.

p. 62
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Pour que la concurrence de l'homme et de la machine prît libre carrière, les prolétaires ont aboli les sages lois qui limitaient le travail des artisans des antiques corporations ; ils ont supprimé les jours fériés(1). Parce que les producteurs d'alors ne travaillaient que cinq jours sur sept, croient-ils donc, ainsi que le racontent les économistes menteurs, qu'ils ne vivaient que d'air et d'eau fraîche ? Allons donc ! Ils avaient des loisirs pour goûter les joies de la terre, pour faire l'amour et rigoler ; pour banqueter joyeusement en l'honneur du réjouissant dieu de la Fainéantise.

(1) : Sous l'Ancien Régime, les lois de l’Église garantissaient au travailleur 90 jours de repos (52 dimanches et 38 jours fériés) pendant lesquels il était strictement défendu de travailler. C'était le grand crime du catholicisme, la cause principale de l'irréligion de la bourgeoisie industrielle et commerçante. Sous la Révolution, dès qu'elle fut maîtresse, elle abolit les jours fériés et remplaça la semaine de sept jours par celle de dix. Elle affranchit les ouvriers du joug de l’Église pour mieux les soumettre au joug du travail.
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Travaillez, travaillez, prolétaires, pour agrandir la fortune sociale et vos misères individuelles, travaillez, travaillez, pour que, devenant plus pauvres, vous ayez plus de raisons de travailler et d’être misérables. Telle est la loi inexorable de la production capitaliste.
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- As-tu donc des yeux pour ne point voir ? Ne vois-tu pas que tout s'écroule ? Notre pouvoir est ébranlé, chancelant, et pourtant c'est nous qui sommes les seuls debout au milieu des civilisations en ruines, parce que nous sommes les représentants de l'esprit des temps passés, de l'esprit qui ne meurt pas, du passé qui écrase l'atome humain. Ne vois-tu pas que la bourgeoisie, cette bourgeoisie qui au siècle dernier triomphait de nous par l'esprit, le ridicule et le couperet de la guillotine, hantée par les terreurs, regarde autour d'elle et brame après un protecteur, après un sauveur ? Ne vois-tu pas que les rois, les empereurs, sentant la terre trembler se tournent vers nous ? Nous sommes l'ancre du salut, le havre de la bourgeoisie ; car nous conduisons le troupeau des humains avec la peur de l'inconnu, nous savons les paroles mystiques qui brisent les énergies, domptent les volontés et forcent la bête humaine à lâcher la proie pour l'ombre.
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Paul Lafargue
Voler en grand et restituer en petit, c'est la philanthropie.
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Le rêve d'Aristote est notre réalité. Nos machines au souffle de feu, aux membres d'acier, à la fécondité merveilleuse, inépuisable, accomplissent docilement d'elles-même leur travail sacré ; et cependant le génie des grands philosophes du capitalisme reste dominé par le préjugé du salariat, le pire des esclavages.
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... convaincre le prolétariat que la parole qu'on lui a inoculée est perverse, que le travail effréné auquel il s'est livré dès le commencement du siècle est le plus terrible fléau qui ait jamais frappé l'humanité, que le travail ne deviendra un condiment de plaisir de la paresse, un exercice bienfaisant à l'organisme humain, une passion utile à l'organisme social que lorsqu'il sera sagement réglementé et limité à un maximum de trois heures par jour, est une tâche ardue au-dessus de mes forces ; seuls des physiologistes, des hygiénistes, des économistes communistes pourraient l'entreprendre. Dans les pages qui vont suivre, je me bornerai à démontrer qu'étant donné les moyens de production modernes et leur puissance reproductive illimitée, il faut mater la passion extravagante des ouvriers pour le travail et les obliger à consommer les marchandises qu'ils produisent. (p.28/29)
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