On a été heureux avec Elo, mais forcément à un moment ça se dégrade. Les petits travers qu'elle affectionnait lui paraissent maintenant déplaisants. Je ne suis plus doux, je suis mou. On s'énerve un peu plus vite. C'est pas facile cette transition. Je n'ai jamais réussi, je crois. Fin de la passion. Le réel qui s'insinue, égratigne. Les disputes, pour un repas, un geste, un silence. On y glisse, on s'y complaît, on s'y réconcilie. Mais ça creuse chaque fois la fissure ; et si ce n'était pas elle ? Et si ce n'était pas moi ? Le plus dur c'est le moment où j'ai vu dans son regard qu'elle n'admirait plus tant que ça, ce qui l'émerveillait avant. Elle aimerait me changer. Mais est-ce que les gens changent.