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4.34/5 (sur 47 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Paul Rocher est économiste et diplômé en science politique de Sciences Po Paris. Il étudie le maintien de l'ordre et notamment l’impact des armes "non létales" sur le comportement des forces de l'ordre et des manifestants.

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Avec Karl Laske, Alice Becker et Camille Vannier, avocates, Paul Rocher, auteur de Que fait la police ? et Lucas Lévy-Lajeunesse, membre de l'observatoire parisien des libertés publiques. La 5e édition du festival de Mediapart a eu lieu le samedi 25 mars 2023 à Paris. Ce festival a lancé la tournée des 15 ans dans toute la France : https://www.mediapart.fr/lefestival Mediapart n'a qu'une seule ressource financière: l'argent issu de ses abonnements. Pas d'actionnaire milliardaire, pas de publicités, pas de subventions de l'État, pas d'argent versé par Google, Amazon, Facebook… L'indépendance, totale, incontestable, est à ce prix. Pour nous aider à enrichir notre production vidéo, soutenez-nous en vous abonnant à partir de 1 euro (https://abo.mediapart.fr/abonnement/decouverte#at_medium=custom7&at_campaign=1050). Si vous êtes déjà abonné·e ou que vous souhaitez nous soutenir autrement, vous avez un autre moyen d'agir: le don https://donorbox.org/mediapart?default_interval=o#at_medium=custom7&at_campaign=1050

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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Née avec le capitalisme, la police n’a rien d’un phénomène transhistorique accompagnant les sociétés humaines depuis la nuit des temps, pas plus qu’elle n’a été créée pour assurer la sûreté de toute la population. Sa tâche est bien plus circonscrite : maintenir l’ordre établi. À ce titre, elle cible avant tout la vaste classe sociale des perdants systématiques de cet ordre.
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La police n'empêche pas le crime. C’est un des secrets les mieux gardés de la vie moderne. Les experts le savent, la police le sait, mais le public ne le sait pas.
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Tenue pour acquise, la non-létalité des armes conduit les forces de l’ordre à en faire un usage totalement décomplexé.
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Ceux qui utilisent les armes non létales, policiers et gendarmes, savent pertinemment qu’ils ne manient pas des jouets. Le charme sulfureux de ces objets semble même venir de leur capacité à empêcher. D’un ton triomphant, un commandant de CRS exhorte son unité positionnée devant un fast-food, le 1er décembre 2018, dans le chic VIIIe arrondissement de Paris : « Triquez-les ! » À l’intérieur du restaurant, plusieurs Gilets jaunes se sont réfugiés pour échapper à un épais brouillard de gaz lacrymogène. Deux photographes du journal Libération présents sur place ont décrit l’ambiance bon enfant qui y règne : les manifestants reprennent leur souffle, le vigile leur apporte de l’eau… À l’extérieur, le commandant précise ses consignes : « Vous me les sortez, vous leur cassez la gueule ». Les zélés CRS ne se contentent pas de sortir les personnes dans la rue avant de les frapper. Ils s’acharnent à l’intérieur sur les Giles jaunes bras en l’air ou à même le sol. Puis ils forment une sorte de tunnel à la sortie du restaurant, et rouent de coups chacun des occupants poussés vers la sortie. La hiérarchie policière n’est pas en reste. Commentant la consigne d’effectuer des tirs tendus à hauteur d’homme par lanceur lacrymogène, un CRS souligne que « c’est la première fois que je reçois un tel ordre. C’est normalement proscrit, car cela va à l’encontre des règles de sécurité. On procède plutôt à des tirs au ras du sol ». Une semaine plus tard, un groupe de policiers se poste à quelques dizaines de mètres en face de Gilets jaunes dans une rue parisienne. La situation est calme et, étant donné la distance importante qui sépare les deux groupes, les forces de l’ordre ne se trouvent pas dans une circonstance spécialement dangereuse. Pourtant ils tirent des balles en caoutchouc en direction des manifestants. Sur les vidéos qui ont capté la scène, on entend distinctement les commentaires qui accompagnent les tirs : « a voté », « dans ta gueule », « fils de pute », « bouyaka ». Certes, ce n’est pas du meilleur goût mais après tout, de quoi se plaint-on ? Il s’agit bien d’armes non létales, donc il n’y a pas de risque. Les policiers, de leur côté, réclament d’ailleurs encore plus de liberté d’action et « une confiance absolue des politiques et de la justice ».
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Le cortège est dense et progresse lentement sous la grisaille hivernale. Nos corps se désengourdissent au rythme de la marche et des chants. L’ambiance est festive. Sur les épaules de mon voisin, un petit garçon agite un minuscule drapeau vert qui clame son droit à un futur respirable.
Soudain une explosion retentit. Une clameur inquiète parcourt la multitude. Ça vient de derrière nous. Nous sommes bousculés par la foule qui cherche à s’aloigner de l’endroit d’où provient le bruit. Que se passe-t-il ? Mes lunettes tombent dans la cohue. Je me penche pour les ramasser et suis déséquilibré par la poussée du cortège en panique. À hauteur de mes yeux, le petit garçon, fermement tenu par le bras par son père, est en larmes.
Moi aussi. Je tousse à m’en arracher les poumons. Mes yeux me brûlent. L’atmosphère est saturée d’une épaisse fumée grisâtre qui nous étouffe. La panique redouble. Pas d’issue, camions de police et barrières antiémeutes bloquent les rues perpendiculaires. On ne nous laisse pas passer. Une nouvelle explosion. Puis une autre. Des projectiles d’origine indéterminée volent au-dessus de nos têtes, déclenchant une clameur plus grande encore et un mouvement de foule que je suis sans trop savoir pourquoi. « Ça va exploser, bougez ! » Une flamme, une nouvelle explosion, plus forte, une gerbe d’étincelles et des projectiles qui semblent partir dans toutes les directions.
J’entends un hurlement, puis le bruit sourd d’un corps qui tombe. Je cours. Le sol est jonché de projectiles, rendant la progression difficile. Une porte s’ouvre, je suis agrippé et tiré vers l’intérieur ; un hall ! Nous y sommes serrés dans le noir. Haletants, silencieux, la boule au ventre. Je reconnais le petit garçon de tout à l’heure. Entre deux sanglots étouffés, il chuchote :
« Je veux rentrer à la maison. »
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Une équipe composée de médecins et d’un biologiste récemment découvert qu’une fois présent dans le sang, le composant lacrymogène 2-Chlorobenzylidène malonitrile libère du cyanure.
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Les Etats modernes n'unifient pas seulement le temps mais aussi l'information, la langue, la culture ou la scolarité.
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Pour bien comprendre la portée du racisme institutionnel, les mots de Stuart Hall s'avèrent instructifs:" Premièrement, le racisme institutionnel n'a pas besoin d'individus ouvertement racistes: le racisme s'y conçoit comme le résultat d'un processus social.[...] Deuxièmement, [les normes de comportement raciste] sont portées au sein de la culture professionnelle d'une organisation et transmises de manière informelle et implicite par sa routine, ses pratiques quotidiennes en tant que partie indestructible de l'habitus institutionnel.
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Profitant de la magie de la non-létalité la police se voit libérée de toute référence à la proportionnalité de l’usage de l’arme. 
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Si l'institution policière a ses complexités, son rapport à l'Etat brille par sa simplicité. L'autonomie policière ne va pas contre lui, mais contre la classe populaire.
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