Je ne me fais quant à moi, aucune illusion, et sachant mieux que personne à quoi m'en tenir sur mes véritables sentiments, je confesse mon faible : admirateur passionné de Victor Hugo, comme e Racine, j'ai dû très certainement céder plus souvent que je n'en ai conscience à la tentation continuelle d'exagérer leurs mérites, d'atténuer leurs défauts et leurs torts. Si la critique qui me reproche un amour idolâtre me fait légèrement sentir sa piqûre, parce que je reconnais quelque chose de juste au fond de ce reproche, celle qui m'accuse d'inimitié et de malveillance me fait sourire et passe sans m'atteindre, tant une pareille accusation manque de ce qui pourrait me la rendre sensible : un atome de vérité !
Montaigne était catholique. J'entends par là, d'abord, qu'il n'était pas protestant; ensuite, qu'il faisait, comme l'a très bien dit Pascal, "profession" de la foi.
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