Au sommaire de la Critique cette semaine, deux séries :
"Les Shtisel : une famille à Jérusalem" créée et écrite par Ori Elon et Yehonatan Indursky, dont la saison 3 est récemment sortie et est disponible sur Netflix
"The Mosquito Coast", développée par Neil Cross et Tom Bissell sur la base du livre du même nom de Paul Theroux, qui est visible depuis le 30 avril sur Apple TV .
Pour en parler aux côtés de Lucile Commeaux : Laurent Nunez, écrivain et éditeur, et Sarah Ilher Meyer, critique d'art et commissaire d'exposition.
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Cinquante ans est un âge dangereux… pour tous les hommes. L'homme de cinquante ans a énormément de choses à dire mais personne n'accepte de l'écouter. (…) Il ressent une lassitude cachés : il désire être jeune et sait qu'il devrait être vieux. Il n'est ni l'un ni l'autre et cela le terrifie.
(cité par Ken Bruen dans "Le Martyre des Magdalènes")
Voyager, c'est rentrer à la maison. Tout voyage n'est qu'un long parcours qui ramène chez soi.
cité par Jean-François Fogel dans le Magazine littéraire n° 299
Il est bien connu que les trains les plus délabrés vous emmènent dans des endroits magiques.
Le yack est un bel animal à longue toison, qui ressemble à une vache se rendant à l'opéra.

Il ne suffit pas aux chinois d'avoir levé l'interdiction de la publicité commerciale ; ils ne se contentent pas de coller des affiches ou de dresser des enseignes; ils préfèrent le contact direct - prendre le touriste par le bouton de sa veste, importuner le péquenot qui débarque de son lointain Gansu, hurler dans les porte-voix, agiter des drapeaux sous votre nez.
... Dans la plupart des autres pays , un bosquet, une prairie ou même un désert définit un paysage; si bien que vous associez immédiatement le pommier avec le Canada, le chêne avec l'Angleterre, le bouleau avec l'Union Soviétique et le désert et la jungle avec l'Afrique. Mais rien de tel ne nous vient à l'esprit en Chine, où la caractéristique la plus commune et la plus manifeste d'un site est un être humain - habituellement une foule d'êtres humains. Chaque fois que je comtemplais un paysage, il y avait un être humain qui me rendait mon regard.
... Les chinois, dans leur innocence, viennent regarder les étrangers comme on va au spectacle.
C'était une culture chicanière. Pas de justice, mais une lutte incessante et des confrontations de biais qui revenaient à fuir la réalité. L'aspect antique de l'Inde, ce côté décomposé, squelettique, était le résultat de cette tendance à tout remettre à plus tard. On pouvait mourir avant de voir la moindre promesse tenue, mais la dénégation était une autre manière de gérer les affaires. Le système judiciaire était basé sur l'accumulation d'obstacles.
Jusqu'à présent, autre avantage des wagons-lits, j'avais réussi à éviter ces soirées dites culturelles au cours desquelles, prisonnier dans une salle surchauffée, on doit applaudir un spectacle décadent de danseurs et de chanteurs emplumés et emperlés exécutant des numéros dont on est censé excuser la médiocrité sous prétexte qu'ils sont traditionnels.
Un récit de voyageur en dit plus sur son auteur que sur le pays qu'il décrit.
A Rangoon, au coucher du soleil, les corneilles qui ont obscurci le ciel toute la journée s'envolent vers leurs nids, tandis que les chauves-souris aux cris stridents s'éveillent et battent des ailes en décrivant des cercles désordonnés le long des buis en forme de pagode de la gare. J'arrivai à cette heure-là : les chauves-souris se heurtaient aux corneilles, dont le profil noir striait d'encre de Chine le ciel jaune pâle, tels des traits au pinceau dans une peinture sur soie birmane.
Dès qu'un lieu acquiert la réputation d'être un paradis, il va tout droit en enfer.