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Critiques de Paul Vacca (171)
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Au jour le jour

Aurais-je figuré au rang des détracteurs des feuilletonistes à l'époque d'Eugène Sue ?

Quel que soit mon enthousiasme initial à l'idée d'un roman inspiré de la vie d'Eugène Sue, même en prenant des libertés avec sa biographie réelle, je n'ai pas accroché à ce livre. Je suis mal habituée, sans doute : trop de livres au style soigné, aux personnages fouillés, à dévorer pour accepter des phrases ponctuées d'adjectifs superflus visiblement piochés dans un dictionnaire de synonyme pour ajouter un côté pompeux aux descriptions, et des dialogues peu réalistes. J'ai pourtant bien compris que la récupération des astuces des feuilletonistes pour allonger artificiellement leur production étaient une forme d'hommage au genre, mais de même que les clins d’œil à des références modernes, cela n'a pas fonctionné pour moi. Ayant compris l'intention, je m'en veux presque de mon opinion, mais je ne peux tout de même pas mentir sur mes impressions...

Une déception donc pour moi, d'autant plus que le pitch de départ m'avait fortement alléchée. Dommage !
Lien : http://stendhal-syndrome.fr/..
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Au jour le jour

Paul Vacca ressuscite Eugène Sue pour le plus grand plaisir du lecteur. Son admiration pour l'auteur des" Mystères de Paris" ne tourne pas au panégyrique mais prend la forme d'un récit qui allie drôlerie et érudition. Nous voilà plongé "in media res" : Eugène Sue, jeune dandy fortuné, déguisé en peintre en bâtiment, quitte les beaux quartiers de la capitale pour en explorer les bas-fonds. Minute papillon ! Nous n'en saurons pas plus pour l'instant. A la manière des feuilletonistes en vogue au XIXème siècle, Paul Vacca interrompt l'action par un frustrant " Mais n'anticipons pas !"



L'écrivain nous ramène à "Dandyland" où le "Beau Sue", jeune homme primesautier, dilapide l'argent paternel en habits extravagants, repas fins et fêtes si possible galantes. Son père, un éminent professeur en médecine, se désespère devant la désinvolture de sa progéniture ! Marie-Joseph (Eugène sera son prénom de plume) vit au jour le jour et ne prend aucunement au sérieux ses études de médecine. Pour s'éviter d'assister aux cours, il va même jusqu'à se payer une doublure pour passer les examens à sa place. Vivre l'occupe suffisamment ! Les scrupules n'étouffent pas Eugène, qui en vient à écrire une pièce de théâtre pour souffler sa maîtresse à un riche député et se moquer de celui-ci sans même qu'il s'en rende compte. Double plaisir pour le sacripant ! Tout à fait par hasard, il rencontre peu après le succès de cet impromptu, un "dénicheur" de feuilletonistes. Le roman-feuilleton est en plein essor. Il augmente les tirages des journaux en maintenant le lecteur en haleine par le devenu cultissime "La suite à demain". Cette production au jour le jour convient à Eugène Sue, à son tempérament vif argent, à sa fantaisie qui trouve à s'exprimer à travers des intrigues tarabiscotées, de l'exotisme en veux-tu, en voilà, des bagarres viriles et des scènes un tantinet osées. Il a bien conscience de ne pas écrire l'oeuvre du siècle. Peu importe !Il s'amuse et joue avec les mots avec la même insouciance qu'il mène son existence.



Paul Vacca nous met dans les pas de ce jeune chien fou, qui entreprend l'espace d'une soirée de devenir socialiste avant de se raviser et de partir à la conquête du faubourg Saint-Germain. Avoir de la suite dans les idées n'apparaît pas être la priorité du feuilletoniste. Une femme, Olympe de Castignan, va lui ouvrir les portes de cet univers très fermé. Mais comme un enfant trop gâté, il finira pas se lasser et partira à la découverte d'un autre Paris, celui des quartiers malfamés.



Ce roman nous montre une ville constituée "d'îlots" qui s'ignorent complètement. Eugène Sue les visite, comme le ferait un voyageur en terre étrangère. C'est ainsi qu'il en vient à l'écriture des "Mystères de Paris", où il décrit ce que les lecteurs "raffinés" appelleront les égouts de la capitale. C'est dans cette "fange" qu'il trouvera son ange, Fleur-de-Marie !



Au-delà de l'histoire en elle-même, riche en péripéties drolatiques, Paul Vacca joue avec les codes d'écriture des feuilletonistes. Il a l'adjectif généreux, le style parfois fleur bleue, les facéties langagières nombreuses. Il ponctue son récit d'allusions à notre époque et si le ton est toujours léger, le propos, lui, est parfois plus grave.



J'ai adoré ce roman primesautier. Que l'auteur en soit dûment remercié !



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La petite cloche au son grêle

Voilà encore un très beau livre. Beaucoup de tendresse, de délicatesse et de sensibilité dans ce roman de Paul Vacca. J'ai bien aimé cet amour partagé entre une mère et son fils à travers la littérature. On ne peut pas rester insensible. J'ai versé une petite larme!
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La petite cloche au son grêle

une petite musique douce que ce livre là!!! une de ceux que je garde sur ma table de nuit , que j'emporterais sur une ile deserte. la lecture therapie!! quels moments de tendresse entre ces personnages. Faites vous du bien, laisser vous bercer par la poesie de cette ecriture.Magique!!!
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La petite cloche au son grêle

Ce livre est un délice, d'une douceur et d'une simplicité qui vous confondent, une véritable petite madeleine (de Proust). Le jeu de mot aisé colle parfaitement à l'histoire de ce gamin de 13 ans qui trouve sur un banc "Du côté de chez Swann", livre oublié par une femme si belle qu'il en est secrètement amoureux. L'arrivée du livre de Proust au sein de sa famille de cafetiers, va alors changé beaucoup de choses, et sublimer encore un peu plus sa relation avec sa maman adorée... Voilà donc un livre doux, délicieux, drôle, parsemé des souvenirs d'enfance, des premiers amours mais aussi des premiers drames de la vie, bref une véritable petite merveille qui ne vous lachera pas sitôt la dernière page refermée.



Et je ne suis pas peu fier d'être dans les remerciements à la fin de l'édition de poche, en compagnie de Gérard Collard !
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Le monde de Tom l'Éclair (ou) Comment Thomas..

Lecture en demi-teintes, je n'ai pas réussi à adhérer à l'histoire et aux personnages sortis de l'imagination de Paul Vacca. Il nous ramène en 1968, dans une cité pavillionaire de Montigny. La famille Leclerc vient de s'y installer et Tom, enfant unique, entre en Sixième. En apparence, tout semble banal, ordinaire : un père très occupé par son travail, une femme au foyer et un fils qui grandit.



Le grain de sable, réglé au millimètre pour que le monde lui soit supportable. Elle a consulté de nombreux spécialistes, mais son enfant reste une énigme, le visage toujours impassible, incapable de montrer, peut-être d'éprouver des émotions.



L'histoire est racontée par Tom, il n'a pas les clés pour comprendre ses parents ou ses camarades de classe, le fonctionnement de la vie en société lui est étranger et il se trouve toujours "à la marge". L'auteur nous raconte son combat pour franchir ce mur invisible qui le sépare des autres. Passionné de comics books, il s'imagine être un super-héros et vêtu de son tee-shirt fétiche, en couverture du livre, rêve d'accomplir des exploits et de sauver la veuve et l'orphelin. Seulement Montigny n'est pas Gotham city et ses missions n'ont pas toujours ni le panache ni le résultat escompté.



Il tente bien de se faire des amis et comme l'amitié pour lui reste un concept, il se procure un livre : "Comment se faire des amis" de Dale Carnegie. Il suit à la lettre chacun des conseils donnés mais comprend rapidement que ceux-ci, très théoriques, fonctionne mal dans la vraie vie.



Les jours passent, le lecteur découvre davantage Pauline et Serge, les parents de "Tom l'éclair". Ils ont leurs failles, leurs faiblesses et leur fils découvre que leur mariage n'est peut-être pas aussi solide qu'ils voudraient le lui faire croire. Tom commence à nouer des liens avec Palma, une fille, qui a choisi d'elle-même, de se mettre à l'écart des autres, avec un petit nouveau, dont les parents sont adventistes et à la suite d'un malentendu, devient copain avec un des meneurs "rigolos" de la classe.



Je ne sais pas exactement à quel moment j'ai décroché de l'intrigue, à quel instant je n'ai plus cru à cette histoire. Les événements s'enchaînent de manière un peu téléphonée, les situations frisent parfois la caricature et la fin (sans vous la dévoiler) m'est apparue comme un "cliché" géant.



Dans le cadre de mon métier, j'ai accueilli dans ma classe des enfants autistes. Je sais à quel point il est difficile d'établir une communication avec eux.Je sais aussi que quand on trouve le chemin pour aller jusqu'à eux, on n'est pas à l'abri d'une "sortie de route" qui brise le lien ténu établi. C'est un sujet qui me tient à cœur, j'attendais peut-être trop de ce roman. J'espère cependant qu'il trouvera des lecteurs plus réceptifs que moi.

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Nueva Königsberg

Comme beaucoup, j'avais été sous le charme du premier roman de Paul Vacca : La petite cloche au son grèle. L'exercice du second roman n'est pas toujours aisé. Paul Vacca s'en tire haut la main. Je lui sais gré de changer totalement d'angle et de genre. D'un roman tendre et émouvant, il passe à une fable philosophique très drôle - j'en ai même eu des "remontées" de Candide !

Je me suis promené avec joie dans les rues de Nueva Königsberg en compagnie de Sébastien et Sofia, l'institutrice du lieu. J'ai écouté leurs arguments et leurs discussions sur l'Amour, la liberté, le sens de la vie et le bonheur. Je suis resté discret ne voulant pas troubler leur intimité naissante. J'ai aussi assisté aux causeries de J-B Botul devant statuer sur ce que résume ainsi Sébastien : "To fuck or not to fuck. That is the question." Paul Vacca oppose malicieusement l'austérité de Kant -je me suis renseigné en cours de lecture- à la vie "normale" de l'après guerre notamment dans ce qu'elle avait de plus festif : le jazz et les zazous.

Je ne suis point féru de philosophie. J'avoue même mon inculture en ce domaine. Comme il n'était pas nécessaire d'avoir lu Proust pour apprécier La petite cloche, il n'est point utile de connaître Kant pour déguster Nueva Königsberg.

Et maintenant, en guise de conclusion, une question à l'auteur : vous rendez-vous compte, M. Vacca, qu'avec ce livre érudit, au style riche, et en même temps très drôle -ce qui tendrait à prouver que l'on peut s'instruire gaiement, en riant- vous réussissez à nous intéresser à la philosophie de Kant ; vous m'obligez à modifier votre image suite à votre premier livre -si tant est que j'en avais une-, tellement vous changez de registre ; vous me faites également écrire une phrase très longue, mais j'espère toujours intelligible ?

PS : j'applaudis lorsque les gens quels qu'ils soient ne vont pas là où on les attend, a fortiori les artistes, les écrivains. Alors clap clap clap ! Merci donc à vous M. Vacca et bravo pour ces aventures philosophiques rocambolesques.
Lien : http://lyvres.over-blog.com/..
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La petite cloche au son grêle

J’ai recommandé ce livre à notre club de lecture à la suite d’excellentes critiques sur les blogs des livres. Je suis moins enthousiaste, peut être que j’attendais trop de ce livre. Mais il y a un charme à ce livre et comme toutes les lectrices de Proust j’aime bien la façon dont la famille s’empare de cet auteur pour fuir un quotidien douloureux.



Ce n’est pas très réaliste de mobiliser tout un village autour de la « Recherche du temps perdu » mais ça va bien dans l’histoire, on y croirait presque.



Il y a un peu trop de bons sentiments et … ça ne fait pas forcément de la bonne littérature.



Pour résumer c’est un livre gentil.




Lien : http://luocine.over-blog.com/
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La petite cloche au son grêle

La petite cloche, c'est celle du café "Chez nous" que tenait le père du narrateur. C'est aussi sa "petite madeleine" qui fera surgir les souvenirs du passé et lui donnera la force d'écrire.



A treize ans, élève moyen en délicatesse avec sa professeur de français, il découvre la lecture de A la recherche du temps perdu. Sa vie en sera bouleversée, celle de sa mère, son père, et puis de tout le village...



Ce livre a déjà été beaucoup présenté sur les blogs, je n'en parlerai donc pas longuement. J'ai beaucoup aimé retrouver l'écriture de Paul Vacca découvert avec Nueva Königsberg. Je suis passée du sourire à l'émotion dans la même page. Une belle lecture, dont je retiendrai surtout une superbe histoire d'amour d'un père et son fils pour la maman de la famille.
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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La petite cloche au son grêle

Une belle et tendre histoire, plus encore sans doute parce-que je l'imagine autobiographique, même si romancée.

Une histoire d'apprentissage. Celle d'un adonaissant au seuil de sa vie, qui va en quelques mois apprendre l'amour et la mort. Le tout conté avec une infinie tendresse.

Pas de pathos dans ce livre, pas d'envolées lyriques, et pourtant tellement tellement d'humanité.

Un petit côté film animé, mais alors du côté des studios Ghibli plus que Disney.
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La petite cloche au son grêle

Dans un petit village du nord de l'hexagone, un ado de 13 ans raconte son histoire, celle d'une famille ordinaire : un père cafetier ("gérant d'un débit de boissons"), une mère aimante, un meilleur ami, une fille du collège dont il est amoureux.



Seulement voilà, en français ce n'est pas vraiment ça, au grand dam de son professeur de français, qui aime à le ridiculiser devant la classe. Il faudra beaucoup d'amour maternel et la rencontre avec A la recherche du temps perdu de Marcel Proust pour éveiller en lui la fibre littéraire.



Quand il découvrira sa mère gravement malade, il décidera avec son père de lui faire le plus beau des cadeaux : faire de lui l'écrivain qu'elle a toujours espéré en écrivant une pièce de théâtre adaptée de Proust, dont les acteurs sont les gens du village.



La petite cloche au son grêle est un roman assez court, par certains aspects un peu mièvres, parce que raconté par un narrateur de 13 ans. C'est avant tout et surtout une histoire d'amour d'un ado pour sa mère, et d'un lecteur pour Proust. Si les premières pages sont un peu ennuyeuses, le récit prend rapidement son rythme pour se terminer sur une note à la fois triste et positive. Un roman sympathique et sans prétentions.

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Le monde de Tom l'Éclair (ou) Comment Thomas..

3eme livre de Paul Vacca et toujours autant de plaisir et de surprises au fil des pages.

Le petit Tom vit avec ses parents dans une banlieue neuve de la région parisienne à la fin des années 60.

Tom ne sait pas exprimer ses émotions. Il va tenter de trouver une explication à sa différence et échafauder une théorie issue des ses comics books : il est diffèrent car il est un super héros ! Une lourde responsabilité lui échoit donc, il doit sauver le monde, en tout cas celui qui l’entoure.

Il se fixe donc des missions qu’il accomplit avec plus ou moins de réussite mais toujours avec son cœur et une détermination sans faille.

A ses cotés ses parents, Pauline et Serge vivent dans une routine qui ne leur réussit pas vraiment.

Pauline s’use à comprendre et à amener son fils à s’ouvrir aux autres, elle sort de l’enfermement des habitudes qu’elle a construit elle-même en trouvant un travail à Paris, où grâce à des collègues elle va retrouver le gout de la légèreté. Mais cela n’est pas sans conséquences…

Encore une mission pour Tom l’éclair !



On ne peut que s’attacher à ce petit garçon intelligent et tenace et adhérer à sa vision magique du monde qui l’entoure.

Un roman tout en poésie qui donne le sourire.
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Au jour le jour

Un vrai coup de coeur ! J'ai adoré ce roman qui nous plonge dans les différentes sociétés parisiennes du 19ème siècle. L'humour omniprésent rend cette lecture très réjouissante. Le style est également un véritable régal et l'histoire est bien menée. J'ai adoré. Il y avait longtemps que je n'avais pas passé un aussi bon moment. Enfin un vrai récit avec des personnages hors du commun, des aventures, une ambiance et du rire avec des références bien décalées. Je recommande cette bouffée de bonne humeur !
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Le monde de Tom l'Éclair (ou) Comment Thomas..

Thomas Leclerc, 10 ans, est un enfant différent. Il perçoit le monde différemment des autres enfants et peine à grandir dans cet univers qui n'est pas le sien. Pour défier les pièges du quotidien, il décide de devenir un "super héros" et d'aider son entourage.

❤️ C'est un M.A.G.N.I.F.I.Q.U.E livre qui parle avec justesse de la différence. Je me suis un peu retrouvée en lui et c'est avec tristesse que j'ai tourné la dernière page de ce livre.
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Le monde de Tom l'Éclair (ou) Comment Thomas..

L'histoire tourne autour de la vie d'un jeune garçon de 11 ans un peu différent. Il cherche à donner du sens à sa vie malgré ses difficultés sociales et relationnelles (Tom semble souffrir d'une syndrome d'Asperger à un niveau léger ou modéré). Il décide de devenir un super héros à sa manière, mêlant ses capacités un peu exceptionnelles avec une imagination débordante et rafraîchissante.

Lecture très agréable qui nous fait bien entrer dans l'univers de ce petit bonhomme au grand cœur. Il m'a toute fois manqué un petit quelque chose pour que cette lecture soit un vrai coup de coeur.
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Au jour le jour

Paris 1825, Eugène Sue abandonne ses études de médecine au gram dam de son père qui souhaiter le voir embrasser la profession médicale qui est la sienne. Le jeune dandy préfère taquiner la muse et parvient à faire paraître ses écrits dans la presse.



Très vite, son nom court tout Paris et il s’adonne à tous les plaisirs que peut lui procurer la capitale : de jolies femmes, de la bonne chair et des tables de jeux. Il a beaucoup de succès en tant que feuilletoniste et ne connaît de Paris que les beaux quartiers et les belles avenues.



Lorsqu’il découvre la misère des bas-fonds, il décide de lui consacrer sa grande œuvre : Les mystères de Paris. Et pour côtoyer au mieux les petites gens, il décide de prendre des habits d’ouvrier et se glisser dans les lieux fréquentés par les miséreux et partager leur pitance…



L’an dernier, j’avais acheté Au jour le jour totalement par hasard, n’en ayant jamais entendu parlé mais ayant étudié Les mystères de Paris pour le bac de français il y a très très longtemps, j’ai eu envie de découvrir la genèse de ce roman fleuve.



Paul Vacca nous retrace ici tout le parcours de feuilletoniste de Eugène Sue, de ses premiers écrits jusqu’à son roman le plus célèbre. Il nous dépeint sa famille, le goût de l’écrivain pour le dandysme et les plaisirs, et surtout il nous montre l’envers du décor du métier de feuilletoniste.



La presse a connu un immense succès au 19è siècle, les journaux étaient fort nombreux, se vendaient très bien, notamment grâce aux feuilletons que les lecteurs pouvaient retrouver chaque jour. Les auteurs étant payés à la ligne, les longueurs étaient nombreuses, les rebondissements aussi puisqu’il fallait donner envie aux lecteurs de se ruer le lendemain sur l’édition du jour.



Cette thématique de la presse au 19è siècle est un sujet qui me passionne, je pourrai en parler des heures et j’avoue que j’ai adoré retrouver cet aspect dans ma lecture. J’ai beaucoup apprécié également de faire connaissance avec Eugène Sue dont je ne savais absolument rien.



Pour lui l’avènement du feuilleton dans la presse est une providence et va lui permettre de se faire un nom parmi les plumitifs en vogue : « Ecrire et séduire au jour le jour, pour quelqu’un qui voulait vivre et jouir au jour le jour, n’était-ce pas l’occupation rêvée ? ». Son succès est grand mais il finit par manquer d’inspiration et sur les conseils de son beau-frère, va s’intéresser au petit peuple, celui qui vit à mille lieux de lui.



Pour se documenter, il ôte ses plus beaux habits pour revêtir des oripeaux et sillonne ainsi vêtu les bas-fonds de la capitale dans ses recoins les plus sordides. Ce qui ne l’empêche pas de retourner vivre dans son bel appartement avec domestique au matin et se régaler des mets les plus fins.



Le génie de Sue est d’aborder tous les problèmes de l’époque : la condition de l’homme, de la femme, de l’enfant, les ouvriers, les prostituées, les lieux qu’ils fréquentent, ce qu’ils mangent, etc. Il parle des classes les plus déshéritées et le peuple va lui en être grandement reconnaissant : enfin un auteur qui ne travestit pas leur quotidien mais le montre tel qu’il est, sans juger.



Ce projet ambitieux, personne n’en veut, sauf un obscur quotidien qui va connaître grâce à Sue un immense succès ! Au jour le jour rend un hommage complice à ce genre populaire qu’est le roman feuilleton, un genre addictif comme peuvent l’être certaines séries télévisées d’aujourd’hui. Il révèle l’étonnante puissance de la littérature, sa capacité à changer le monde et les mentalités même quand elle s’écrit au jour le jour.



Paul Vacca nous plonge sans peine dans cette période foisonnante, il a bien travaillé son sujet c’est certain, interpelle volontiers le lecteur, ce que j’ai trouvé amusant. Son style est jubilatoire, souvent drôle même si l’abondance d’adjectifs rend parfois le récit un peu indigeste.



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La petite cloche au son grêle

Ce (trop !) court roman a été un coup de cœur pour moi ! Je l'ai dévoré en moins de deux heures et cette petite cloche résonnera encore longtemps à mes oreilles... Ce livre plein de poésie, de tendresse et d'émotion mélange l'amour de la littérature et l'amour d'une mère pour son fils (et d'un fils pour sa mère...). Un savoureux mélange à déguster sans hésiter ! Il me donnerait (presque !!) envie de découvrir les œuvres de Proust, fil conducteur du livre, que (honte à moi !) je n'ai jamais réussi à lire !
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Au jour le jour

Ce roman relate la vie d'Eugène Sue qui fût un célèbre dandy feuilletoniste du XIXème siècle, ayant du mal à se renouveler, il va se tourner vers un milieu à l'opposé du sien et découvrir la vraie vie des ouvriers, mais aussi des bas-fonds de Paris. Ce qu'il aurait facilement voulu occulter va devenir un combat à mener et il va écrire Les mystères de Paris (que je n'ai jamais lu, ni vu en film, à découvrir donc !). On suit ce dandy tout au long de son aventure, depuis le jour où il a décidé d'arrêter les études et de vivre au jour le jour, jusqu'à la fin de la rédaction de son feuilleton le plus connu. Le rythme est enlevé, c'est donc une biographie romancée, une bonne lecture.
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Au jour le jour

Envie de vous divertir intelligemment ? Alors embarquez dans cette lecture réjouissante : Au jour le jour de Paul Vacca, un livre qui nous emporte avec délice dans le Paris de la fin du XIXe siècle !

Nous plongeant dans la genèse des célèbres Mystères de Paris d'Eugène Sue, ce roman met en scène différents personnages hauts en couleur qu'on a grand plaisir à (re)croiser tels le Chourineur, la Goualeuse, la Chouette ou encore le terrifiant Squelette…

Mais plus encore, c'est le portrait du dandy Eugène Sue qui est ici dressé. de retour de l'armée où il n'a guère brillé, notre héros, jeune homme brillant et séduisant sous la plume enlevée de Paul Vacca, vit au rythme des soirées parisiennes qu'il affectionne tant, en toute insouciance, délaissant des études de médecine auxquelles il était pourtant destiné. Et c'est à la faveur de la rencontre avec une actrice qu'il aura voulu séduire en lui inventant un rôle qu'Eugène se met à écrire et investit alors un style littéraire en vogue à l'époque, celui des romans-feuilletons. Nombreux étaient alors les auteurs qui permettaient de fidéliser les lecteurs des journaux en distillant, au jour le jour, des histoires trépidantes à rebondissements, dont chaque épisode s'achevait par « la suite à demain », les ancêtres de nos séries télévisées. Un beau jour, confronté au manque d'inspiration, Eugène troque ses élégants habits contre la tenue d'un peintre et endosse alors le rôle de Rodolphe pour mieux infiltrer le Paris populaire dont il ignore alors tout. Il pénètre ainsi grimé au coeur des bas-fonds de Paris, aux antipodes du milieu privilégié qu'il fréquente habituellement. La gouaille colorée des gens qu'il croise, leur quotidien, fournissent à Eugène une source d'inspiration puissante qui le révèle non seulement à son cercle habituel et au grand public, mais aussi et surtout à lui-même. D'un naturel sur de lui, Eugène/Rodolphe expérimente alors une vie plus âpre et prend petit à petit conscience des réelles conditions de vie du peuple, qu'il retranscrit dans son feuilleton. Lui qui était royaliste épouse entièrement la cause socialiste ! Plus encore, c'est le véritable l'amour qu'il découvre au gré de ses incursions en la personne de Fleur-de-Marie, et avec elle une source formidable d'inspiration, en particulier lorsque celle-ci disparaît du jour au lendemain.

Au-delà de l'histoire mise en scène qui ravit le lecteur, Paul Vacca nous invite à une passionnante réflexion sur les rapports tenus qu'entretiennent fiction et réalité en littérature, d'autant plus dans le genre littéraire qu'il aborde avec Au jour le jour. Les relations entre fiction et réalité nourrissent nombre d'écrits, certains auteurs entretenant le mystère mêlant le vrai au faux, d'autres revendiquant au contraire la fiction tout en utilisant des éléments autobiographiques forts...

L'écriture des Mystères de Paris nous révèle de quelle manière fiction et réalité peuvent se nourrir l'un et l'autre, au point d'y perdre parfois leur propre auteur ! Une lecture riche, divertissante, qui m'a enthousiasmée !


Lien : https://www.facebook.com/jul..
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Le monde de Tom l'Éclair (ou) Comment Thomas..

Il y a des livres que l'on attend avec impatience un peu comme un enfant attend les cadeaux de Noël...

Celui ci en faisait parti depuis que je suis tombé sous le charme de la plume de Paul Vacca avec "Au jour le jour" et "La petite cloche au son grêle".

J'ai entendu parler de ce livre par Myriam, libraire au Hall du Livre de Nancy, mais aussi par l'immense Gérard Collard ! Deux recommandations de qualités !



Dans ce livre nous suivons Tom, un petit garçon pas comme les autres. Il voit le monde et vit les choses à sa manière. Pour les adultes qui l'entourent dont ses parents, il est vue comme un enfant souffrant d'un handicap mental. Mais pour moi, en tant que lectrice, je ne l'ai pas vu vraiment ainsi. Tom comprend les choses à sa manière, il a sa propre personnalité. Il réveille en nous notre âme d'enfant.



La découverte des comic-books va changer sa vie et il va se sentir investi d'une mission : celle d'aider ceux qui l'entourent et qui traversent sa vie. Il va ainsi d'une certaine manière grandir et apprendre sur le monde qui l'entoure. Il peut paraître naïf mais je ne pense pas encore que ce soit cela. Il ne faut pas poser sur lui et ce qu'il fait notre regard d'adulte avec un jugement sinon on se retrouve à penser comme ses parents.



Dans ce livre il y a aussi d'autres histoires comme celle de ses parents. Ce couple montre bien la société des années 60 où l'homme travaille et la femme reste à la maison. On voit aussi toutes les mœurs autour de la vie de couple et de la vie en société dans une petite ville. Ce couple va vivre beaucoup de changements et jusqu'à la fin du livre on se demande si ils vont survivre à ces changements.



Cette autre histoire permet de donner un peu de souffle à celle de Tom tout comme une autre qui arrive vers la fin du livre. On s'installe assez vite dans une sorte de routine tout au long du livre avec "les missions" que Tom va avoir. Mais ce qu'il se passe en parallèle de l'histoire de Tom va garder notre envie de continuer à lire ce livre.



Les deux livres de Paul Vacca, que j'ai pu lire avant, ont été des coups de cœur. J'avais peur qu'il n'en soit pas de même pour celui ci. Mais arrivé vers la fin du livre il s'est passé quelque chose d'assez inédit pour moi. L'histoire est devenue de plus en plus intense et j'avais du mal à m'arrêter. Je me suis avalé les dernières pages avec une concentration intense (heureusement que personne n'est venu ou à essayer de m'appeler !). Mon cœur s'est emballé. Toute l'histoire a pris alors un sens et une ampleur différente.

La fin m'a littéralement mise KO, bouche bé, sans voix....

Je ne m'y attendais absolument pas. Ce petit garçon a réussi à me retourner le cerveau et les tripes au final. Il vient nous toucher nous lecteur et au final on se rend compte qu'il nous a vraiment embarqué dans son monde et qu'on y était bien.

Mais aussi, pour des raisons que je ne dévoilerais pas, on le respecte car il a beaucoup de courage et d'intelligence dans ce qu'il fait. C'est un vrai super héros !!



L'écriture de Paul Vacca est d'une richesse incroyable. C'est de la vraie dentelle, c'est du chocolat. On déguste ce livre, on le savoure et on voudrait que ça dure plus longtemps encore. Il arrive à nous toucher, à nous faire réfléchir comme peu y arrive.

Le livre est en plusieurs parties constituées de plusieurs plus ou moins long. Je ne voyais pas au début ce que cela apportait au livre mais finalement en plus de donner du rythme au livre, ça nous montre l'évolution de l'histoire et de ce petit garçon.

Dans ce livre on aborde beaucoup de thèmes qui même si le livre se passe dans les années 60 on encore une résonance aujourd'hui et nous parle.



Ce livre n'est pas un simple coup de cœur....C'est un vrai coup de poing qui vous laisse KO mais vous avez envie de dire merci à l'auteur car ça fait du bien !
Lien : https://leslecturesdamandine..
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