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Critiques de Paul Vialar (40)
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La chasse aux hommes, tome 10 : La curée

C'est le dernier et certainement le tome le plus abouti de cette grand chasse, celui qui porte au plus haut les sentiments humains et les actions qui en découlent. Le héros, c'est encore Mehlen, qui méritait bien que lui soit consacré un tome entier -- le cinquième, intitulé Les faux-fuyants -- car il va développer dans cette ultime chasse tout son machiavélisme pour sauver au moins une victime de la curée, quitte à en être lui-même victime, cela par amour, amour pour Angèle de Viborne.



Comme le dit la fin du livre, avec l'analyse lucide et désespérée d'Angèle de Viborne, il y a deux côtés, celui des vivants et celui des morts, comme dans la chasse à courre lors de laquelle des bêtes échappent à la meute pour demeurer du côté des vivants, jusqu'à la prochaine chasse lors de laquelle leur sort sera à nouveau incertain.



Ainsi, le drame de ces dix tomes trouve son épilogue avec cette curée qui va laisser de nombreux cadavres, ce n'est pas une seule bête qui endurera les crocs des chiens, mais elle seront si nombreuses, au-delà même des principaux protagonistes du roman. Mais c'est bien d'eux dont par Paul Vialar qui termine cette chasse magnifique avec encore une fois des dialogues, certes d'une autre époque sans doute, des références à la vie, à la mort, au devenir des vivants qui vont bien plus loin que la marque indélébile laissée au lecteur par ce magnifique roman de vie, d'amour et de mort.
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La chasse aux hommes, tome 1 : Le rendez vous

Ayant lu il y a longtemps l'intégralité des dix tomes de la chasse aux hommes, me souvenant par une vue d'ensemble de la saga, il m'était donc impossible d'écrire une critique pour chacun d'eux, n'ayant plus en mémoire leur contenu spécifique. Il restait donc la solution de relire l'ensemble pour détailler les forces ou faiblesses de chacun d'eux.



Le rendez-vous est donc le premier de cette relecture. Paul Vialar a donné a chacun de ses chapitres le titre des tomes suivants. Il déroule donc ce premier opus dans le contexte d'une chasse à courre, depuis le petit matin jusqu'au soir, moment de la curée pour les chiens si la bête de chasse perd la partie.



Mais, la bête de chasse n'est pas seulement le cerf poursuivi. Elle est aussi celui qui organise cette chasse, annonçant à son épouse, la veille au soir, qu'elle sera sa dernière et qu'il y trouvera la mort comme sans doute le cerf.



Paul Vialar réalise une construction parfaitement structurée de son roman, introduisant chacun des personnages, avec des accents balzaciens, détaillant leurs corps et leurs âmes. Le marquis de Viborne est le héros dans cet ultime rendez-vous, il porte toute la noblesse de son rang, il connaît et pratique les vertus de l'honneur et du sacrifice, pourvu que ce dernier ne soit pas vain.



On découvre aussi sa future veuve, Angèle de Viborne, leurs enfants et ceux que l'on pourrait qualifier de courtisans, dotés pour certains de pouvoirs considérables, l'argent pour l'un, les arcanes de la politique pour un autre. Tous ces portraits sont déroulés avec une qualité littéraire peut-être désuète aujourd'hui mais d'un niveau que l'on rencontre rarement chez les contemporains du XXIe siècle, à l'exception de quelques-uns.



C'est donc un rendez-vous réussi avec la Sologne, ses arbres, ses étangs, sa faune, des amours impossibles, d'autres qui se profilent contraints, tous les ingrédients d'une très belle saga.
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La chasse aux hommes, tome 5 : Les faux fuy..

Ce cinquième tome de la saga est entièrement consacré à Mehlen qui raconte sa vie à Angèle de Vorne, de manière très détaillée, depuis son enfance douloureuse, jusqu'au moment où sa perspicacité et son intelligence lui ont permis de quitter les montagnes du Queyras qui l'ont vu naître dans le dénuement complet.



Alors, débute pour lui une autre vie et l'homme agile et rusé laisse peu à peu la place au financier dont l'empire s'étend au fil des années à travers le monde et dont la puissance peut aller jusqu'à faire ou défaire les hommes politiques.



Ainsi, après un assez long épisode dans les montagnes, près de Saint-Véran, puis à Briançon, c'est la capitale et même les capitales de différentes régions du monde qui vont lui permettre de croître en fortune et pouvoir. Angèle de Viborne écoute silencieusement mais avec émotion cette confession que Paul Vialar a écrite avec un style à la fois dépouillé et raffiné sans que jamais le grandiloquence prenne le pas sur le style d'un auteur aussi talentueux que Maurice Druon à la même époque car La chasse aux hommes c'est un peu Les grandes familles de Druon avec moins d'argent, davantage de chasse, mais des gibiers souvent identiques.



L'écriture de Paul Vialar est tout aussi prenante dans les arcanes des vies politiques ou financières que dans les scènes de chasse dans la mise en place desquelles il reste un très grand maître.



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La chasse aux hommes, tome 4 : Le bien aller

Le héros de ce quatrième tome est le jeune Hubert Doissel, amant éperdu de la sereine Angèle, convoitée par plusieurs chasseurs. Mais, Hubert devient à son tour bête de chasse, acculée dans des filets se resserrant de plus en plus et tissant sa destinée sur laquelle il ne paraît guère capable d'être un pilote sûr de lui.



On remonte donc un peu le temps pour revenir quasiment avant le début du tome premier, avec l'arrivée d'Hubert à la Gardenne, dans le but de dessiner des scènes de chasse pour illustrer un livre sur la chasse à courre, peut-être s'agit-il de la magnifique Grande Meute de Paul Vialar lui-même.



Il va vite succomber au charme maternel d'Angèle de Viborne, inconscient du drame familial qui est entrain de se nouer et, croyant, qu'après la disparition du marquis, la belle veuve pourrait lui appartenir définitivement.



Pas de scène de chasse à courre dans ce tome, juste de courtes descriptions de la Sologne avec la menace permanente de l'eau cachée derrière les carrés d'arbres.



On a donc le roman de la vie d'Hubert, entouré d'un amour maternel possessif qui ne pouvait que le conduire dans d'autres bras où il retrouverait la quiétude d'un sein protecteur.



Le livre se termine par le début d'un dialogue entre Mehlen et Angèle qui devrait se prolonger au long du tome 5. L'écriture de Paul Vialar continue de dérouler avec brio une saga sans doute désuète où pourtant les sentiments développés et les influences de pouvoir financier, politique sont fort bien mises en pages.
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La chasse aux hommes, tome 9 : L'Hallali

La bête de chasse pour laquelle l'hallali sonne dans Paris, c'est Enguerrand qui vient de tuer Gardas, le Président du conseil, sans haïr l'homme, en l'aimant presque, mais obligé de le détruire car il représente un pouvoir que lui-même déteste. Il sait qu'il ne sera pas un héros, Enguerrand. Il a accompli son destin.



Néanmoins, par promesse envers ceux qu'il aime, il va fuir. Ce tome raconte de manière quasiment policière cette fuite, cette traque de la bête de chasse qui ne peut qu'aboutir, surtout si celle-ci prend quelques instants de repos dans cette longue nuit. Le cerf, lui, tombe à la fin du jour. Sera-ce à la fin de la nuit pour Enguerrand?



L'autre héros du livre, c'est Paris, la ville déjà bien présente dans les tomes précédents. Paul Vialar la connaît bien et il se plaît à en faire sillonner ses rues, ses boulevards et ses places par ses héros. Il décrit l'atmosphère de la ville durant les années 50 et l'on se trouve immergé dans une capitale certainement différente de ce qu'elle est aujourd'hui, mais dont l'ensemble des quartiers du centre n'ont guère changé en plus d'un demi- siècle.



Il y a les hôtels, avec leurs fiches de police, leurs gardiens de nuit remplacés aujourd'hui par les digicodes, les cinémas où l'on présentait les actualités souvent déjà anciennes, les wagons de bois dans le métro, bref toute une atmosphère que Paul Vialar décrit fort bien, cette patrie des hommes, comme la forêt pour les bêtes.



Malgré tout cela, l'histoire s'essouffle un peu et le dénouement pressenti qui surviendra lors de la Curée me semble un peu trop téléguidé. Cela n'entame pas néanmoins l'intérêt que l'on peut porter à cette saga, riche de son écriture et de ses dialogues.
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La chasse aux hommes, tome 8 : Les fins der..

La fin de la grande chasse approche dans ce huitième tome, des bêtes tombent, d'autres sont tombées des années auparavant durant la résistance à l'occupant nazi. Toutefois, l'héroïne de ce tome, inattendue peut-être, c'est Angélique de Viborne.



Il ne convient pas de dévoiler les étapes de cet opus, disons simplement que la fugue de Lambert va trouver son épilogue. Pour le reste, si le début est prometteur, les invraisemblances abondent un peu trop à mon goût. La partie politique est plutôt décevante même si elle va sans doute générer des rebondissements pour la suite.



Paul Vialar est vraiment l'homme de la construction élaborée d'une grande fresque, son style est toujours élégant; bien sûr, ce n'est pas Mauriac qui creusait bien davantage ses personnages qu'il avait au préalable enfermés, qui dans leur terroir, qui dans leur paroisse, qui dans leurs convictions et leur donnait une dimension dramatique que Vialar n'atteint pas, sauf sans doute dans les épisodes de chasse et au contact de la nature où il excelle vraiment.
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La chasse aux hommes, tome 7 : Le Débucher

Ce septième tome de la série intitulée La chasse aux hommes annonce déjà la suite avec la perspective qui approche de L'hallali et de La curée qui achèveront la saga.



Le principal protagoniste est Gardas, l'homme politique parvenu au faîte du pouvoir avec le coup de pouce indispensable de Mehlen, l'homme d'affaires.



L'histoire débute avec la jeunesse provençale de Gardas, dans le Var et à Montpellier, la "montée" à Paris pour collaborer avec un avocat prestigieux par l'intermédiaire duquel il rencontre Mehlen, des liens vitaux se tissant entre les deux.



En intermède, pour dégager la route de la gloire à Gardas, on a un épisode de la résistance à l'occupation nazie, avec l'histoire d'un avocat et des enfants adultérins de son épouse, héros inconscients d'une époque où le courage voire la témérité se payaient au prix fort. Gardas recueille donc les fruits d'une résistance dans laquelle il n'était qu'un second couteau et le chemin du pouvoir va s'ouvrir pour lui avec ses dangers qui pourraient l'emporter s'il devient bête de chasse.



Paul Vialar a agrémenté cette grande fresque avec un épisode bien structuré où la petite bourgeoisie de province s'élance en la personne de Gardas vers la capitale, ses intrigues, ses menaces et ses combats.



C'est toujours très bien écrit et l'intrigue devient quasiment policière jusqu'à son dénouement.



La chasse va continuer.
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La chasse aux hommes, tome 6 : Les odeurs e..

Dans ce sixième tome sur les dix que compte cette grande fresque de Paul Vialar, La chasse aux hommes, c'est un enfant qui sera le héros d'une chasse qu'il a lui-même lancée, devenant malgré lui bête de chasse, du moins dans les méandres du scénario qu'il a mis en scène et qui le dépasse peu à peu.



L'enfance est souvent déjà l'âge de l'amour, du moins de ce que l'on croit l'être, et le jeune Lambert de Viborne, oisif dans Paris, tandis que se dénouent les divers drames des adultes de sa famille, va flancher pour une petite pré-adolescente, Mathilde, une sorte de première venue qu'il croit être l'amour de sa vie.



Les enfants vont donc fuguer, mais Lambert s'aperçoit subitement que les attentes de Mathilde ne sont pas les siennes. Il est imprégné de son vécu dans l'atmosphère de la nature, avec la grande meute, respirant les odeurs et savourant les sons de ces équipées chasseresses qu'il a connues très jeune. Tout le sépare de Mathilde, leur condition sociale, leurs désirs, leurs forces et leurs faiblesses. Sa déconvenue est donc immense, même si une tendresse confondue avec l'amour les a réunis un temps.



Paul Vialar reste très à l'aise pour peindre les sentiments et actions des enfants, il ne s'agit plus du gibier des vraies chasses où chasseur et chassé savent finalement à quoi s'attendre, mais des imprévus de l'enfance, mystérieuse à jamais pour le monde des adultes qui oublient très souvent les enfants qu'ils ont été.



Toujours du beau style avec une plume alerte, les rues de Paris, les gares, les trains et la forêt de Fontainebleau sont le théâtre de cette petite aventure dont les lendemains seront peut-être révélés dans les tomes suivants...
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La chasse aux hommes, tome 3 : Les brisées ha..

Troisième opus de cette Chasse aux hommes qui brasse dans celui-ci les corps et les coeurs, mais, comme dans le tome 2, il ne s'agit pas des animaux nobles que coursent les meutes, mais plutôt des humains, êtres chers ou pressentis comme ennemis.



Le titre du livre porte le nom de ces indications données par le valet de limier lors d'une chasse à courre pour signaler aux chasseurs la direction prise par l'animal chassée. Il s'inscrit parfaitement dans l'action de ce tome où ce sont différentes personnes qui vont donner, volontairement ou non, des pistes à ceux qui cherchent à atteindre un objectif.



L'héroïne, c'est Madame Paris, mère d'Angèle de Viborne, dont la vie est en partie relatée, et qui va s'efforcer, depuis son lit dans lequel elle est soudainement clouée par une paralysie des membres inférieurs, d'orienter les sens de la chasse en influant sur les destinées de ses proches, fille et petite-fille essentiellement, petit-fils indirectement et sans le vouloir.



C'est toujours parfaitement écrit et dialogué de sorte que ce texte se lit aisément et rapidement. Il semble être une charnière dans l'accomplissement de la chasse, la suite le confirmera peut-être.
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La chasse aux hommes, tome 2 : La bête de cha..

La bête de chasse, c'est Angèle de Viborne qui, acculée devant les dettes importantes laissées par son mari, doit se résoudre très vite à faire appel à celui qui n'attend que cela, celui qui avait déjà commencé sa chasse et qui compte savourer prochainement le gibier convoité.



Il ne cherche pas l'amour d'Angèle qu'il sait ne pouvoir obtenir, à moins que bien plus tard peut-être, non, même pas, il est un calculateur, il veut la posséder, physiquement inévitablement, mais surtout sur le plan de l'esprit, de ce qu'il appelle joliment amitié, qui peut quelquefois déboucher sur l'amour.



Dans ce tome, pas de scènes de chasse à courre, ni de nature. Angèle est à Paris, chez sa mère, elle découvre que le fils de Patrice de Viborne est engagé dans le parti communiste, que leur fille s'apprête à entrer dans les ordres, que leur avenir ne correspondra pas aux destinées qu'il pourraient encore embrasser.



Outre Mehlen, le financier, elle est chassée par l'homme politique, Gardas, qui voudrait aussi la conquérir, mais la vie politique reste éphémère, au contraire de la puissance financière de Mehlen qui peut aussi défaire les politiques en claquant des doigts.



L'écriture riche de Paul Vialar est toujours présente dans ce tome avec ses dialogues pleins d'emphase ou de simplicité selon les protagonistes. Une intrigue humaine se noue, on est loin des forêts de Sologne qui m'ont manqué dans cette lecture, mais l'auteur de qualité est bien présent et c'est effectivement de la chasse aux hommes qu'il s'agit.
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Le bon dieu sans confession

Ce livre a obtenu le Grand Prix littéraire de la Ville de Paris en 1948. C'est en piochant dans la bibliothèque que m'ont laissée mes parents que je l'ai trouvé dans une édition de 1953 - Flammarion / Cercle du Bibliophile - Collection le Club des Grands Prix littéraires, à laquelle ma mère s'était abonnée au début des années 60.



Ce roman m'a passionnée !



9 novembre 1948 - Enterrement dans le milieu bourgeois parisien. La dépouille de François Dupont (50 ans, marié, deux enfants) est emmenée dans un corbillard tiré par des chevaux ; la famille y tenait, c'est plus classe et ça permet de se montrer. Ce n'est pas parce qu'on enterre le défunt "en toute intimité" qu'il faut se sentir obligés de faire dans le discret.

Il faut bien dire qu'entre N.D. de Passy et le cimetière du Père-Lachaise, 10 km au pas, ça laisse le temps de se faire voir. De se faire voir et, aussi, de cogiter.

C'est à partir de là que les huit chapitres qui suivent nous entraînent tour à tour dans les pensées des proches du défunt. D'abord l'épouse, puis la concierge de l'immeuble, la fille, le comptable, l'associé, le fils, la maîtresse, pour terminer sur "l'inconnu" dont chacun des sept autres se demande bien qui il peut être.

Et, ce qui est captivant, c'est "d'entendre" ces personnes dont le quotidien est lié, se remémorer les mêmes événements qu'ils ont, naturellement, vécus différemment selon le degré d'implication qui était le leur. Pour chacun, c'est l'heure du bilan. Et, comme ce bilan se fait in petto, l'hypocrisie et la bienséance ne sont plus de mise. Chacun ressasse ses petites rancoeurs ; certains établissent une stratégie pour préserver ses intérêts personnels ; et l'ensemble se méfie et médit des autres.



L'action du roman est rapide, les interrogations se succèdent. Quel homme était réellement François Dupont ? Que va t-il advenir de tout ce beau monde après sa mort ? Et, d'ailleurs... de quoi est-il mort ?



Passionnant, vous dis-je !

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Les vikings

J'ai ouvert ce livre en pensant avoir affaire à un essai.

C'est que je n'avais encore jamais été présenté à son auteur, le romancier Paul Vialar.

"Les vikings" est donc un roman.

Il s'articule en deux parties qui font suite à un prologue.

C'est un récit épique.

C'est une saga, celle de "Bjorn, la Tignasse".

Depuis l'an 860, le jeune roi Harald avait hérité d'un petit royaume sur le fjord d'Oslo.

Et de grands événements s'y étaient passés.

Mais à l'âge d'être encore un enfant, Bjorn avait laissé derrière lui la terre norvégienne.

Il avait embarqué sur "l'Aigle Royal" commandé par Ulf le Loup, son oncle.

Et devant eux se dressaient tous les autres mondes ...

Ce roman pénètre l'univers viking à une époque où il ne portait encore pas ce nom.

C'est un roman captivant mais qui manque d'épaisseur.

C'est un récit auquel il manque la perspective dont il aurait eu besoin pour prendre corps et s'imposer.

Sa lecture est agréable mais furtive.

Les personnages y auraient mérité d'être plus que d'imprécises silhouettes.

Les paysages, que l'on imagine sauvages et magnifiques, appelaient certainement de plus belles descriptions.

Les scènes de combats auraient dû y résonner de plus de bruit et de fureur.

Et les Dieux auraient alors pris l'ouvrage sous leur protection.

Thor Aïe !

Mais, paru en 1952, dans "la Bibliothèque de la mer" des éditions "Amiot-Dumont", ce roman est injustement tombé dans l'oubli.

Il réserve pourtant un bon moment de lecture au lecteur qui aura la chance de le redécouvrir aujourd'hui ...

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La caille

L'Aveyron, l'Aubrac et plus précisément Laguiole et son hameau ou vivent le Baron de Bolestac et sa fille. Un drame va se jouer dans cet espace de nature belle et austère à la fois.

Le Baron, grand chasseur voit une évolution mentale déconcertante : il se prend pour un génie de la science et pense pouvoir découvrir la recette de l'immortalité. Il travaille jour et nuit pendant que son gendre, ineffable Hyacinthe, et sa fille « gèrent » le domaine : sa fille a fini par épouser « l'assistant » de son père. Par dépit ? Qui sait ?

Il faut dire que des années auparavant, elle s'était liée d'amitié avec un jeune garçon venu passer quelque temps au château. Devenu médecin, il s'est installé à Paris et ses affaires sont florissantes. La caille, puisque c'est son surnom passe ses journées à entretenir sa maison et à élever ses enfants, pour certains, comme son aîné, à la santé fragile...

Une nouvelle (ou un court roman) comme sait les produire Paul Vialar : la nature y est omniprésente, un des personnages principaux : ici l'Aubrac et ses étés brûlants, ses hivers à pierre fendre. Peu de personnages en fait : le père à l'esprit chancelant, la fille dévouée à sa maison et à ses enfants, le mari, dont on entrevoit très vite la cupidité.

Une nouvelle un peu mélo, mais bon... Une histoire comme il y en eut sans doute tant et tant entre les deux guerres... Et cette nature sublimée par la prose de Vialar ; une prose datée et un peu désuète ; mais une prose qui me touche toujours, celle qui, comme j'ai souvent eu l'occasion de le dire ici , sent le sous bois après l'averse...

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La maison sous la mer

Flora, et son mari, Lucien… et puis la mer, le vent et la pluie. La pluie, prêtresse de ce pays : La Hague… Il brumasse…

Il y a la falaise aussi, et puis le blin, comme on dit là haut (le bouc), et celui là « n’est pas fin », comme on dit encore là haut : il est méchant…

Il faudra l’intervention musclée de Constant pour éviter un drame : Flora est sur le point de tomber de la falaise sous l’action menaçante du bouc. Naîtra de ce sauvetage, une complicité, une amitié, un adultère…Alors que les deux hommes, malgré Flora qui les monte l’un contre l’autre, se prennent d’amitié.

Un rude combat s’engage dans la conscience de Constant, un combat qui oppose amitié virile et amour d’une femme.



Un roman très daté années 1940, comme le sont parfois les romans de Vialar et Van der Meesrch, mais j’aime bien… Et puis le roman se passe à la mine de Diélette, dans mon Cotentin natal ; coté Hague, le plus austère, avec ses falaises à pic sur la mer, et la mine de fer… sous-marine. D’où « La maison sous la mer ».

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La maison sous la mer

« Environs de Cherbourg, La Hague, merveille du Cotentin » - Une histoire simple. Flore et Lucien, de jeunes gens qui n’ont pas beaucoup d’argent, s’aiment comme on s’aime depuis l’enfance, simplement, sans se poser de questions. La vie du bord de mer dans ce monde ouvrier a ses limites : de la place du village (« leur vie, à tous deux, tenait dans cette place ») aux bords des falaises, en passant par la mine. C’est un petit village de France où la vie s’écoule paisiblement entre gens simples, habitués à peu mais profitant du bonheur ordinaire des gens qui savent savourer les petites choses, dans un monde rude.



Alors quand un inconnu arrive, un gars droit, franc, honnête, qui sait ce qu’il veut dans la vie car il l’a choisie, lui, sa vie, en ayant porté sa besace sur tous les continents, certains vont se trouver confrontés au courage et à l’amour...



J’ai aimé ce monde ouvrier et la plume de Paul Vialar. C’est la première fois que je lis cet auteur. Sa description de la vie des gens humbles et des paysages est émouvante.



« Il n’y avait ici plus rien d’humain que les choses vraiment humaines : la chaleur du soleil, le vent droit, l’odeur des troupeaux libres, des genêts mouillés, les appels des bêtes et le silence vivant. » p.58



Des souvenirs me sont revenus à la manière dont les gens parlent d’un absent en mettant « LE » devant le nom de famille ou lorsque l’auteur déroule les dialogues des protagonistes, avec un argot typique où presque tous les E sont mangés.



« J’t’attends d’puis toujours, tu l’sais bien ! »



Des phrases sobres mais qui n’ont pas besoin de plus d’explications quand l’essentiel est dit.
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La Grande Meute

J'ai lu ce livre il y a plus de quarante ans.

Il m'en reste, dans la tête, les aboiements de la grande meute de Côme de Lambrefault... cette meute qui va se taire à tout jamais, avec la débine du noble.

Le livre m'a plu, car bien écrit, même si le propos sur la chasse à courre commençait de m'insupporter. La mise à mort de la chienne qui a "fauté", est vraiment une scène très dure.

Je relirai peut-être ce livre, va savoir, mais je détesterai toujours la chasse et, entre-autre, la vénerie.
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La Grande Meute

Lu en 1972. Je m'en souviens encore. C'est dire .... le Bonheur de le relire 42 ans après ...
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Le fusil à deux coups

Dans la famille Beauru, on est garde-chasse de père en fils.

Dans la famille Beauru, on naît garde-chasse de père en fils ; et le fusil à deux coups est censé se transmettre d'une génération à l'autre.

C'est du moins le souhait du jeune Charles Beauru ; mais ledit fusil a une fâcheuse tendance à prendre la poudre d'escampette…



Le garde-chasse lutte contre le braconnage, et garantit la présence de gibier sur le territoire. Son employeur, M. de Chavigné, propriétaire terrien en Sologne, organise des parties de chasse, pour lui et pour quelques notables parisien locataires de ce droit. "Son" garde veille à la qualité cynégétique sur la propriété, y compris en élevant des animaux ensuite relâchés pour servir de cible.



L'ambiance de ce roman évoque celle de l'excellent « Raboliot » de Maurice Genevoix (d'ailleurs cité, p. 60 de l'édition J'ai Lu). Mais ici, c'est la vision du garde qui est présentée, non celle du hors-la-loi.



Paul Vialar dresse le portrait d'une vieille France rurale désuète. Des valeurs traditionnelles disparues sont montrées : chasse, famille, rôle de la femme, influence du notable dans la vie des gens, presque ses sujets… Les différences et déterminismes sociaux sont omniprésents. A travers Charles, l'auteur semble considérer ce cadre comme un ordre naturel des choses. Son regard m'a semblé trop bienveillant à l'égard de certaines traditions.

Mais grâce à sa précision, ce roman forme néanmoins un témoignage remarquable de la vie en Sologne au milieu du XXe siècle.
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L'éperon d'argent

Je l'ai lu très jeune et ce livre a accompagné mon adolescence avec son amour des chevaux. Je l'ai retrouvé des années après et le charme est intact. C'est l'histoire de la vocation d'un jeune garçon pour le métier de jockey, le monde des courses y est décrit de façon très authentique. A la fois tout simple et plein de magie.
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Les invités de la chasse

Une chasse détenue et gérée par de Montmaison, noble passé (déchu ?) qui a découpé sa chasse en actions pour pouvoir continuer à en bénéficier et afficher un certain standing !

Un groupe d'invité : un avocat, un sous-préfet, une poule, une aristocrate ruinée et diane chasseresse, un publicitaire, la famille de Montmaison etc...Et Parnal, l'homme d'affaire, invité à la dernière minute. Un homme ordinaire, banal et pas franchement super bien éduqué ! Et si ces caractéristiques cachaient tout à fait autre chose, l'opposé même ? Cette question est d'autant plus renforcée que Parnal reçoit une balle hélice mortelle dans le dos ? Balle perdue ? Balle volontaire ? Entre en scène l'inspecteur Chamoy, flic très ordinaire dont le travail va consister à auditionner les invités de la chasse. Pour une conclusion d'enquête....



Roman trouvé par hasard dont j'ai eu du mal à démarrer la lecture car la présentation des personnages a été un peu longue. Puis après l'originalité de l'enquête tient dans le fait qu'on assiste uniquement aux auditions.

Le monde décrit est celui d'un monde bourgeois remplacé peu à peu par des nouveaux riches à la fin des 60's. Le style est élégant et à l'image des personnages policés en apparence et plus noirs, bizarres en profondeur.



A découvrir !
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