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Critiques de Paul West (6)
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Le médecin de Lord Byron

Well, well....j'ai commandé ce livre, car très intéressée par le petit cercle byronien, mais j'aurais dû garder mes sous. Autant que la biographie de Byron d'André Maurois se lit d'une traite, cette biographie romancée de Polidori traîne en longueur, manque un peu de dialogue et fait loucher sur le horloge, s'il n'est pas déjà le temps d'éteindre la lampe. Mais si on s'accroche, on apprend quand même pas mal de choses. Pour les amateurs, il existe un film appelé Gothic (a ne pas confondre avec son homonyme plus récent !) qui parle du fameux séjour de Byron, Polidori, Mary, Claire et Shelley à la villa Diodati.
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James Ensor et Paul West

James Ensor – Musées secrets, une collection dont on nous prévient qu’elle « ouvre les voies d’une autre lecture en art » et « emporte le lecteur dans l’émotion de la connaissance ». Certes, néanmoins je n’en sors pas pour autant de cette lecture, quoiqu’intéressante, avec une passion nouvelle pour l’œuvre de James Ensor… qui restera sans doute pour moi et pour longtemps encore une sorte de reclus énigmatique et lugubre « tout droit sorti de l’univers d’Edgar Poe ». Qu’importe votre avis, me direz-vous, Ensor vous survivra en célébrité, et vous aurez bien raison…



D’ailleurs, au final, à tout bien considérer, mieux vaut, à mes yeux, un James Ensor authentique dans sa vie et sa démarche que bien des faiseurs de tas ou autres tulipiers de notre art dit contemporain peuplé d’« artistes » à la consanguinité dégénérative et tératogène.



Alors laissons-lui le dernier mot : « Ensor apprit toute la valeur du proverbe : «Les chiens aboient, la caravane passe. »

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Le médecin de Lord Byron

Lord Byron's Doctor


Traduction : Jean-Pierre Richard





Pendant l'été 1816, lord Byron et son médecin, John W. Polidori rencontrent, sur le lac Léman, Percy Shelley et sa compagne, Mary Woolstonecraft, lesquels voyagent avec la demi-soeur de Mary, Claire. Lors d'une soirée passée à la postérité, les membres du groupe décident d'écrire chacun sa propre histoire de fantômes. Sur les cinq personnes en présence, seuls Mary Shelley, avec "Frankenstein", et Polidori, avec "Le Vampire", tiendront parole.


La descendance littéraire et cinématographique du premier roman n'est plus à prouver. Quant au second texte, plus nouvelle que roman, il passe aujourd'hui pour avoir posé le premier l'archétype du vampire avant que Bram Stoker ne le parachève avec son "Dracula."


Sur cette base éminemment littéraire, Paul West a construit un banal roman plus pornographique (à mon sens, mais je suis une femme) qu'érotique. Au mieux, "Le Médecin de Lord Byron" rappelle le Lucien Bodard de "La Vallée des Roses." Au pire, il évoquerait certaines oeuvres si chères à Restif de La Bretonne.


West imagine qu'un éditeur britannique propose 500 livres à Polidori afin que celui-ci tienne son journal pendant tout le voyage qu'il est censé accomplir avec lord Byron jusqu'en Italie. Polidori accepte et c'est donc ledit journal qui est restitué au lecteur. Byron y est représenté comme une espèce de Priape bisexuel, avec lequel Polidori entame très tôt une relation ambiguë. Le brusque renvoi de Polidori par le poète anglais est expliqué par un amour homosexuel que Byron, pour une fois réellement amoureux, ne voudrait pas concrétiser. Le suicide de Polidori serait dû quant à lui à la solitude amoureuse dans laquelle le jeune homme se serait retrouvé, loin de Byron, en dépit de ses nombreuses aventures (dont une liaison avec Claire, l'ancienne maîtresse de Byron).


Le style, enlevé et parfois poétique, sert malheureusement d'écrin à des scènes sexuelles que j'ai trouvées quant à moi très banales et extrêmement lassantes. Comme disait Talleyrand, "en tout, l'excès est nuisible." Nous sommes loins, bien loin d'un Henry Miller.


Bref, je ne relirai pas West de si tôt, d'autant que le roman qu'il a consacré à Jack l'Eventreur reprend l'hypothèse absurde de la culpabilité de l'un des fils de Victoria et de celle de son médecin, le Dr Gull. Si ça vous tente, vous pouvez essayer. Sinon, passez au large : vous n'y perdrez pas grand chose. ;o)
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Amaryllis ma muse

Paul West s'amuse à relater la perte de la pureté de Milton durant son trimestre d'exclusion de Cambridge, à l'occasion de la rencontre avec une cousine de Cush, — même férocité ironique —, qui fuit la peste italienne avec un eunuque barbu en kilt affublé d'un béret marin. L'aventure se terminera sur la lagune avec le castrat gondolier maniant sensuellement la godille propulsive. Mon inculture crasse en poésie anglaise classique a du me rendre sourd a bien des échos de cette prose poétique et ensorcelante, mais je ne regrette pas le voyage.
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Le médecin de Lord Byron

Assommant. La longue et pénible descente aux enfers

d'une damnation personnelle par le jeune médecin de Byron, à 20 ans on était déjà médecin au 19e siècle. Clabaudeur, vicieux, jaloux, pusillanime, indécent et triste Polidori. On pense à toutes ces confessions de parasites sensibles et piteux, c'est fascinant et pénible.
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Le pavillon des brumes orange

Le massacre des habitants de Nankin lors de l'invasion de la ville par l'armée japonaise en 1937 est, du moins me semble-t-il, un événement historique relativement méconnu (1). En ce qui me concerne, je n'en n'ai eu connaissance qu'à la lecture du roman de Mo Hayder, "Tokyo", dont une partie de l'action a pour contexte cet événement. C'est aussi le contexte du "Pavillon des brumes orange".



Entrés dans une cité dépeuplée de tout chinois en âge de combattre -puisque enrôlés dans l'armée de Tchang Kaï-chek-, les soldats japonais ont non seulement assassiné la majeure partie de la population restante, mais en ont aussi profité pour violer de façon quasi systématique les femmes et filles qui avaient le malheur de croiser leur chemin.



Flamme d'Ibis est l'une de ces victimes. Elle subit des viols à répétition, puisque Hayashi, colonel japonais, a élu domicile dans la villa de la jeune fille, qu'il va peu à peu élever au rang de bordel organisé, lupanar où amiraux et généraux vont pouvoir assouvir leurs besoins les plus primitifs, et parfois leurs fantasmes les plus sordides. Dans ce "Pavillon des Brumes Orange", nous assistons ainsi à une tragédie à huis-clos, se jouant parallèlement à celle qui se déroule dehors. Restant cloîtrés dans la villa, Flamme d'Ibis et Hayashi semblent ignorants des avions qui explosent en plein ciel, des chinois noyés, décapités, démembrés, s'entassant dans une Nankin complètement dévastée... Et progressivement, Flamme d'Ibis, qu'Hayashi remarque grâce à sa beauté et son raffinement, va passer du statut de vulgaire putain à celui de "femme d'aisance", dont le rôle s'apparente à celui d'une geisha.



Le lecteur assiste donc à cette évolution, mais c'est surtout la transformation psychologique et émotionnelle de la jeune fille qui est marquante : adolescente de seize ans entièrement préoccupée de ses études artistiques et de sa soif de savoir, complètement ignorante de tout ce qui a trait à la sexualité, elle devient en l'espace de quelques semaines un jouet pour les hommes, faisant brutalement l'apprentissage de leur sauvagerie, et de "l'impératif vénérien que la planète exige de ses habitants". A force de concessions vis-à-vis de ses anciennes aspirations, de son "ancienne identité" (puisqu'elle ne se définit plus que par le regard des autres), elle s'adapte à cette situation, et c'est ce qui lui permet finalement de survivre. Malgré tout, elle garde des traces de celle qu'elle fut avant ce désastre, puisque les envies de vengeance qui lui viennent parfois la choquent, en inadéquation avec l'éducation qu'elle a reçue et ses principes pacifistes. Plutôt que la violence, elle utilise la duplicité, la ruse, pour devenir indispensable et surtout intouchable aux yeux de Hayashi. Ainsi se noue entre ces deux êtres une relation trouble, entre séduction et domination, et dans laquelle se cristallise le fossé séparant les cultures de leurs pays respectifs, du moins ainsi que le conçoit Flamme d'Ibis, qui méprise ces japonais dont "les petits cérémonials posés qu'ils affectionnent sont l'antichambre de la sauvagerie", quand, à l'opposé, l'image de la tradition chinoise qui lui est inspirée par l'image de son père professeur est imprégnée de subtilité, d'intelligente ironie, d'amour de l'art. Plus difficile à supporter est alors le sentiment de culpabilité qui parfois s'empare d'elle : à force de composer avec l'ennemi pour survivre, ne viendra-t-il pas un jour où on lui reprochera sa "collaboration", ses compromissions ? Jusqu'à quel point doit-on composer avec ses principes dans le but de rester sauf ? Et qui, après tout, peut en juger ?



Paul West a une écriture remarquable. Les images qu'il utilise sont éloquentes, appropriées à une compréhension profonde des émotions, des doutes de ses personnages. Son vocabulaire est foisonnant, riche. La lecture en est parfois rendue un peu ardue, mais la récompense est à la hauteur des efforts fournis ! Par moments, il se pose en spectateur extérieur à son récit, invitant le lecteur à le suivre dans cette prise de distance, ce qui lui permet d’appréhender les émotions des protagonistes à la lumière d'une vision globale de l'Histoire, comme s'il relativisait leurs tourments en évoquant les malheurs qui de toutes façons semblent se succéder à l'infini dans l'histoire des hommes.



(1) Pour plus d'information sur cet événement, considéré comme un crime contre l'humanité : http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19371213
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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