tu as le droit
de craquer
de pleurer
de hurler
tu as le droit
de te sentir dépassé
désarme
asphyxié
ne laisse personne
te faire croire
que tu n’as pas le droit
d’avoir mal
nos souffrances
sont incomparables
mais nos douleurs
sont légitimes
Le poids de mes souvenirs est trop lourd. Trop lourd pour pouvoir s’amoindrir en si peu de temps. Bien trop lourd pour pouvoir réellement s’estomper un jour.
La moindre parole me froisse, me déchire, comme une feuille de papier si fine qu’elle ne résiste à rien.
Je suis épuisée de me fendre si facilement.
J’aimerais pouvoir me tordre, et me retordre, et que rien ne change lorsque tout revient dans l’ordre.
Mais ce n’est pas le cas.
Et je suis fatiguée de devoir sans arrêt réparer mes déchirures.
Car aujourd’hui le scotch ne suffit plus.
mais dis-moi, au fond, c’est quoi la vie ?
c’est quoi le bonheur ?
qu’est-ce qu’on appelle vraiment
« être heureux » ?
et ce soir de nouveau je craque
parce que je n’oublie pas
que le seul endroit où tu demeures encore
est celui de mes souvenirs
-et que ta disparition me déchire toujours autant
je ne me suis jamais sentie
à la hauteur des quelques rayons de soleil
sur ma peau
bonheurs éphémères
ni légitimes face aux gouttes de pluie sur mes joues
quand tant d’autres survivent
sous la foudre
comment ne pas craquer
lorsque le sentiment d’imposture est
si constant ?
n’oublie pas de t’aimer,
parce que personne ne pourra
jamais le faire à ta place
être fort, ce n’est pas ne jamais perdre espoir,
être fort, c’est avoir un millier de raisons de s’en aller, et rester malgré tout.
on sous-estime
bien trop souvent
la puissance des mots,
mais ils ont le pouvoir
de tout faire chavirer
- Ça fait peur, l’amour
- Ce n’est pas aimer qui fait peur
C’est de ne pas l’être en retour