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Critiques de Pauline Deysson (45)
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La bibliothèque, tome 1 : Grandir

J'ai rencontré Pauline Deysson au pique-nique Babelio de Paris en juin 2019, et en l'entendant parler de son livre je me suis promis de le lire. C'est chose faite.

Dans une société du futur, qui pourrait être la notre, le numérique et le virtuel regnent en maîtres.

Chaque enfant possède un Disali et un Divêti, appareils sohistiqués répondant à tous leurs voeux.

"- Je veux une robe bleue avec des nattes

- Emilie s'assit devant son ordinayeur et ordonna au Disali de lui préparer son petit-déjeuner.

Multicolore, oscillant entre le cube et la sphère, l'objet s'exécuta."

Mais voilà, Emilie ne se contente pas de ce bonheur parfait qui sous-tend un contrôle social total.

Elle pense par elle même, elle détonne dans son groupe lorsqu'elle demande ce que deviennent les inaptes.

Elle refuse même de posséder un Revery, cet objet qui vous ouvre les portes de la réussite, et que l'on vous remet à l'issue d'un teste. Elle veut savoir ce qu'étaient les livres...

Puis elle se demande s'il y a un lien entre les livres et les inaptes. Elle veut tenter l'expérience de "l'inaptiute"

La force du roman de Pauline Deysson réside dans la capacité de l'auteur à créer un univers cohérent et de le décrire avec réalisme. Elle pose ensuite la question du groupe et du contrôle social dans une société entièrement numérisée dans laquelle les citoyens ont très peu de marge de maneuvre.

Emilie devient un cas social et la société s'en occupe comme tel.

Sans Revery lui disent les éducateurs, "(...) tu ne pourras même pas manger ni avoir d'appartement."

Cette fiction permet à Pauline Deysson de traiter des questions contemporaines, un peu à la manière d'un conte philosophique.

Ainsi, la bibliothèque est considérée comme un lieu de refuge pour ceux qui veulent sortir de la routine imposée, elle est le lieu du rêve...

Bel hommage rendu aux bibliothécaires, aux auteurs et aux lecteurs, à la lecture et à l'écriture, aux rêves que transportent les livres.

"La bibliothèque est hors du temps et de l'espace" explique la bibliothécaire Antonie. "C'est un lieu de passage et non une destination"

Emilie entreprendra un voyage à la recherche d'une âme et de son rêve pour en faire un livre sur lequel d'autres pourront rêver.



Un livre fantastique qui vous fera rêver.






Lien : https://camalonga.wordpress...
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La bibliothèque, tome 2 : Vivre

Pour la deuxième fois, je remercie Pauline Deysson qui me confie, pour lecture et chronique, Vivre, le tome deux de son ambitieuse saga dont les différents livres seront regroupés sous le titre général La Bibliothèque… Encore une fois, je suis très agréablement surprise par ce beau pavé à la couverture douce et veloutée, déjà en lui-même un bel objet autoédité, qui va rejoindre le premier volet sur mes étagères.

De Grandir, le premier opus, j’avais gardé une impression de densité et de complexité. Je savais d’avance que ma lecture de Vivre ne serait pas forcément facile mais j’avais hâte de connaître la suite des aventures d’Émilie, l’apprentie bibliothécaire et de voir comment allait évoluer ce « technomonde » étrange où les derniers livres de l’humanité sont, en fait, des rêves.



Ici, Pauline Deysson a choisi de revisiter plusieurs genres littéraires et de proposer différents niveaux de lectures toujours plus élaborés les uns que les autres.

Dans son rêve, Émilie, un peu à la manière du conte de Philippe Chatel dont elle partage le prénom éponyme, va évoluer au cours d’un véritable parcours initiatique entre conte de fées et récit de voyage. Une jeune princesse orpheline doit choisir entre plusieurs prétendants potentiels et prétexte un long périple de découvertes pour prendre le temps de connaître les pays de ses soupirants avant de se décider ; comme elle va devenir reine, elle visite les pays voisins de son royaume pour en découvrir les mœurs et prendre des leçons de gouvernance. Le récit devient alors conte philosophique autour des notions de pays idéal et de bon ou mauvais gouvernement.

Pauline Deysson a inventé tout un univers avec des nations alliées ou ennemies, différentes cultures, des avancées technologiques, des antagonismes raciaux et religieux, etc. ; une très belle carte en début de volume permet de toujours se repérer dans l’espace et la géographie de terres, villes, fleuves, océans et montagnes aux noms évocateurs.

Présenté ainsi, Vivre s’annonce comme une belle aventure empreinte de fantasy où « l’imagination serait la seule limite »… car il ne faut jamais perdre de vue que le rêve est « truqué », l’un des pires ennemis d’Émilie depuis le début ainsi que la bibliothécaire s’y étant introduit en même temps que l’héroïne sans que le lecteur puisse découvrir, si ce n’est au dénouement, derrière quels personnages ils se dissimulent.



Mais ce livre est très loin de n’être que cela. J’ai mis plus de temps que prévu pour le lire car la trame narrative, toujours parfaitement maîtrisée est très dense et le foisonnement des thèmes et des problématiques évoqués se révèle vite impressionnant.

Par rapport au premier tome, l’auteure a su toutefois éviter les longueurs ; je ne me suis jamais ennuyée… L’ensemble est toujours captivant, étonnant : les péripéties les plus originales alternent avec des passages plus réflexifs et tout se tient, fonctionne d’un bout à l’autre du récit.

Il y a indéniablement un énorme travail en amont. C’est une posture qui me convient et que je salue ; j’aime la recherche et j’ai un profond respect pour les récits étayés, documentés. Pauline Deysson est extrêmement cultivée, méthodique et fantasque à la fois ; il faut une dose de folie pour mener à bien un tel projet avec trois tomes encore à venir.

L’écriture est très belle, soutenue, recherchée avec un indéniable sens du détail. J’ai été particulièrement sensible au détournement d’évènements avérés comme L’Exposition Universelle ou le sort réservé à la Vénus Hottentote, à l’inversion des rôles pour mieux faire passer les messages, comme quand ce sont les peuples de races blanches qui sont réduits en esclavage par ceux de races noires ou encore à la mise en perspective de traditions comme le carnaval au cours duquel tout est permis… Ce livre « n’a fait que mélanger les époques, les modes, les noms, les causes et les conséquences, mais les atrocités […], les bizarreries, les beautés, tout à réellement existé ». À sa manière, ce roman est un peu le miroir de notre monde, une vaste allégorie de nos travers privés et publics.

Enfin, l’évolution du personnage d’Émilie sur les deux premiers tomes est à la fois prévisible puisqu’elle est en apprentissage pour devenir Bibliothécaire et surprenante si l’on songe à certaines de ces décisions et actions dans le rêve. Mais je ne peux en dire plus, pour ne rien divulgacher…



Chère Pauline, je vous connais un peu sur les réseaux sociaux et je suis toujours intéressées par la qualité de vos publications. Avec ce tome 2, vous m’avez véritablement embarquée dans l’aventure de La Bibliothèque…

Je vais reprendre un peu la même conclusion que lors de ma chronique sur le premier volet : vous vous adressez à des lecteurs solides et persévérants qui ne lisent pas seulement pour se distraire et passer un bon moment. Il faut s’accrocher pour vous suivre, mais c’est un bonheur ! Continuez. J’ai déjà hâte « d’aimer » avec Émilie…

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La bibliothèque, tome 1 : Grandir

Je remercie Pauline Deysson qui me confie, pour lecture et chronique, Grandir, le premier tome de son ambitieuse saga dont les différents livres seront regroupés sous le titre général La Bibliothèque… N’ayant pas l’habitude de recevoir des services de presse en version livre papier, je suis très agréablement surprise par ce beau pavé à la couverture douce et veloutée, déjà en lui-même un bel objet autoédité.



Attirée par les promesses de monde onirique de la quatrième de couverture et par le devenir du livre dans un univers relevant à la fois de la fantasy et de la science-fiction, j’ai eu cependant un peu de mal à entrer dans le « technomonde » trop parfait où évolue d’abord l’héroïne, Émilie, et à me familiariser avec les sigles peu conventionnels car non limités aux initiales, et ce malgré le lexique en fin de volume, et à deviner la symbolique des objets connectés. Quelque chose n’allait pas, me dérangeait, preuve sans doute que ce monde qui ne tourne pas rond m’avait déjà happée malgré moi et que j’étais préparée pour adhérer au parcours des personnages que j’allais peu à peu rencontrer.

Puis, je me suis habituée aux différents mondes, aux différents niveaux narratifs et à leur structure gigogne, même si les passerelles n’étaient pas évidentes pour moi au départ ; au trois-quarts du troisième chapitre, j’entrais enfin avec délice dans la « première strophe » du poème, avide de la magie promise...

Malgré tout, j’ai eu du mal à trouver mon rythme de lectrice, prise dans des longueurs sur lesquelles je me suis endormie plusieurs fois le soir dans mon lit, qui m’ont poussée à faire des pauses, à fractionner ma lecture, toujours pour la reprendre avec plaisir cependant.



Force est de constater que la lecture de ce livre exige un goût prononcé pour l’art de la métaphore et de la mise en abyme. Dans le lieu magique qu’est la Bibliothèque « hors du temps et de l’espace », il n’y a pas de lecteurs, mais des âmes qui rêvent ; la lecture devient « une histoire silencieuse… Une pensée qui prend forme ». Les rêves sont écrits par les bibliothécaires dans une langue universelle faite de symboles complexes, aux multiples interprétations. Au-delà de l’aventure dystopique, on peut voir dans ce roman une véritable réflexion sur l’écriture, le langage et la lecture dans un monde qui a perdu tous ses repères culturels, qui n’a plus de communication écrite, où tout est connecté, visuel, sensoriel et virtuel. Le questionnement littéraire s’élargit à une interrogation plus générale sur la recherche du bonheur, à la limite d’un long conte philosophique.

S’il est vrai que la fantasy attire plus particulièrement les grands adolescents et les jeunes adultes, qui retrouveront ici un univers proche de jeux de rôles comme World of Warcraft, il est évident que Pauline Deysson s’adresse à un lectorat mature et averti car il faut un minimum de culture générale et un bon bagage littéraire pour profiter pleinement des intertextes et des mythes littéraires ou fantastiques revisités : mythologie grecque, Triangle des Bermudes, chant des Sirènes, Pélléas et Mélisande, magie arthurienne, contes traditionnels, thème du vœu accordé sous certaines conditions… ; j’ai même vu passer le lapin blanc d’Alice au pays des merveilles... De plus, les notions de langage, de signes (signifiants et signifiés) sont abordées et même si mes souvenirs de linguistiques s’estompent, le peu qui me reste m’a aidée à m’y retrouver.

Ce livre est un voyage dans l’illusion du temps et dans l’espace, dans la mémoire littéraire, dans les méandres de la diachronie du fait linguistique dans un monde ou le virtuel a fait disparaître le langage écrit : sans écriture, il n’y a donc plus d’écrivain, plus de livres et plus de lecteurs mais paradoxalement nous accompagnons l’héroïne dans un livre et nous pouvons extrapoler que les tomes suivants seront sur le même canevas. C’est l’occasion de questionner l’acte de lecture, en tant que cheminement personnel, expérience, manipulation, horizon d’attente, mémoire, sensations, imaginaire… et de mettre en lumière la création littéraire, le rôle et la place des personnages de fiction.



Grandir est très bien écrit, maîtrisé dans sa trame narrative complexe, avec une alternance de passages d’action et d’introspection. Malgré le nombre important de personnages, le fil conducteur ne se perd pas et les différents univers s’emboitent avec cohérence

Le projet de Pauline Deysson est très ambitieux ; quelques « fuites » sur le tome 2 dans les réseaux sociaux sont plus que prometteuses sur les futures explorations : le savoir lire apportera-t-il des réponses ? Je salue l’ampleur du travail de recherche, d’écriture et de relecture sous-entendu pour cette « belle ouvrage » dans son ensemble (sans ironie de ma part). J’adhère à l’intention d’un écrivain qui veut pousser ses lecteurs à faire leurs propres recherches ; personnellement j’ai voulu trouver des clés de lecture grâce à l’onomastique dans les choix des noms des personnages et ainsi imaginé des correspondances auxquelles je n’aurais pas pensé au premier abord et exploré des étymologies qui faisaient sens pour moi.

Je mettrais comme seul bémol les longueurs déjà évoquées qui font de ce roman un livre que l’on abandonne pour laisser décanter sa lecture et que l’on reprend, après une pause nécessaire et bénéfique ; mais tous les lecteurs potentiels n’auront peut-être pas cette posture et risquent de s’essouffler avant la fin et de ne pas rester fidèle à toute la série.

Ce livre est trop complexe pour être seulement distrayant et s’adresse donc à de solides lecteurs, avertis et curieux.

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La bibliothèque, tome 1 : Grandir

Pour l’anecdote, depuis mon lâche abandon du Seigneur des Anneaux en plein milieu du tome 1 lorsque j’étais adolescente (oui, je sais, c’est moche), je n’ai plus abandonné aucun livre et me suis promis de ne plus le faire. Jusque là, je tiens parole et je m’en satisfais car je sais qu’un roman peut se révéler exceptionnel jusque dans les toutes dernières pages. Cela dit, pour être honnête, si je n’avais pas cette petite manie de lectrice, j’aurais clairement pu abandonner ce premier tome de La Bibliothèque et je vais, bien entendu, vous expliquer pourquoi.

Lorsque le roman débute, nous faisons la connaissance d’Emilie, une jeune fille qui évolue dans le technomonde. Tout y est axé sur la technologie, les jeux-vidéos constituent le loisir principal de tous les adolescents. Dans un mois, Emilie franchira une grande étape de sa vie et passera le Test d’Aptitude. Elle pourra alors obtenir son Revery, un objet lui permettant de voir ses désirs devenir réalité. Mais à quoi rêve vraiment Emilie ? Déjà, elle semble quelque peu… différente… Un jour, elle franchit les portes de la Bibliothèque et voit son destin changer radicalement…

Ce court résumé concerne les cinquante premières pages du roman, à peu près. Ensuite, les difficultés ont commencé pour moi. Difficultés à comprendre ce qu’il advenait d’Emilie au fur et à mesure, à saisir quel genre de roman l’auteure avait voulu écrire, à percevoir les enjeux réels du roman. Lors de ma lecture, je n’ai pas compris l’intérêt du passage concernant Léonore, le Voleur de cœur et Icare, je l’ai trouvé très long. Une histoire, dans l’histoire. Pourquoi pas. Oui, mais pourquoi justement ? J’ai eu l’impression que le technomonde avait été complètement oublié. Or, il me semblait que c’était l’idée essentielle du roman et j’aurais bien aimé la voir développée davantage. Ensuite, il a été question des clandestins et j’ai repris espoir. La rencontre d’Emilie avec ces personnages a clairement relancé l’action mais l’attaque est survenue, puis le naufrage et, de nouveau, j’ai été complètement déboussolée. C’est là que j’ai compris ce qui me gênait foncièrement : une sorte de mélange des genres auquel je ne m’attendais pas avant de commencer le roman et auquel je n’ai pas réussi à m’habituer. Car à partir de ce naufrage, le technomonde n’existe plus, seule compte la mythologie mise en place par l’auteure. Les Sirènes, le palais sous la mer, le pouvoir d’arrêter le temps, les nymphes, puis les faunes, Avalon, les gobelins, les gnomes, les ondins, le royaume des fées, les harpies démons, et j’en passe. Trop, beaucoup beaucoup beaucoup trop d’éléments ! C’est un roman foisonnant qui est, de fait, très difficile à résumer et qui met en lumière deux choses. La première, et c’est une réalité, l’auteure a une culture littéraire impressionnante et s’en sert. La deuxième, et là il s’agit de mon avis très personnel, elle n’a pas su faire le tri. J’ai eu l’impression tout au long de ma lecture d’avoir affaire à un véritable catalogue de personnages – on n’a pas le temps de s’attacher à eux, ni de découvrir (ou de retenir) chacune de leurs particularités – et à un enchaînement d’aventures qui finissent par ne plus avoir ni queue ni tête. Bien sûr, il y a de nombreuses réflexions intéressantes dans ce roman mais elles disparaissent sous l’amas d’informations et c’est bien dommage… J’ai pour habitude de toujours dire ce que je pense des livres que je lis et ma chronique peut sembler un peu dure, d’autant plus que je suis admirative de l’imagination de l’auteure, mais à mon sens il aurait fallu miser sur plus de simplicité.

Je remercie Pauline Deysson qui m’a confié son livre.


Lien : http://aperto.libro.over-blo..
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La bibliothèque, tome 2 : Vivre

Lorsque l’on évoque les bienfaits de la lecture, on pense généralement aux « grands classiques » : lire diminue le stress, apporte connaissances et vocabulaire, stimule l’imagination, la mémoire et la concentration … Pour ma part, la lecture m’a également apporté quelque chose de bien plus inattendu : la patience. Car il en faut, parfois, pour attendre « sagement » la suite d’une saga que l’on apprécie énormément ! Cela fait maintenant plus d’un an que j’ai tourné la dernière page de Grandir, et que je trépignais d’impatience de retrouver Emilie pour de nouvelles aventures … Les premières semaines furent les plus difficiles : j’avais tellement du mal à quitter cet univers passionnant que je devais me faire violence pour ne pas relire en boucle, indéfiniment, le premier tome dans l’attente du second. Et puis, la douleur s’est estompée … pour revenir au grand galop lorsque Vivre a débarqué dans ma boite aux lettres alors que mon planning de lecture du mois était déjà surchargé ! Mais j’ai appris à dompter cette impatience livresque … et même à la savourer. Alors je tapotais gentiment la couverture en lui promettant que son tour viendrait bientôt, j’ai savouré lentement ma relecture du premier tome pour enfin me plonger dans cette suite tant attendue …



Emilie a désormais quinze ans. Son apprentissage de Bibliothécaire se poursuit, lentement mais surement … Elle plonge aujourd’hui dans son second livre-rêve, qui fait d’elle la princesse héritière d’Alma. A peine couronnée, la jeune fille se retrouve confrontée à un terrible et douloureux dilemme : quelle décision doit-elle prendre pour garantir paix et sécurité à ses sujets ? Tantôt conseillée tantôt contrôlée par l’Autre, qui l’empêche d’exprimer ses opinions propres et qui veille à ce que « l’histoire suive son cours », Emilie se lance donc dans un audacieux voyage : elle va parcourir les pays voisins afin de déterminer la voie qu’elle devra suivre pour faire de son royaume un pays où le bonheur sera à la portée de tous. Quel exemple doit-elle suivre : celui du roi d’Abyss, de l’empereur de Promété ou du prince de Zénit ? Le choix est difficile … et cela d’autant plus qu’elle ne sait pas que son pire ennemi se cache sous les traits d’un personnage. Saura-t-elle déjouer ses pièges ?



On retrouve ici la mise en abyme que j’avais tant appréciée dans le premier tome : le lecteur lit l’histoire d’une lectrice qui lit une histoire … Mais Emilie fait bien plus que lire, elle rêve, elle vit, cette histoire couchée sur papier. Car là est tout le charme d’un roman : ce ne sont plus de simples mots assemblés en phrases, mais bien une aventure dans laquelle le lecteur est invité à plonger, de tout son cœur, de toute son âme. Quand on ouvre un livre très bien écrit, on n’est plus tout à fait soi-même : on se fond progressivement dans le personnage principal, on se laisse guider par lui, on tremble et on rit à l’unisson avec lui. On peut ne pas être d’accord avec ses actes ou ses paroles, mais qu’importe : on continue de le suivre dans ses pérégrinations, on a peur pour lui comme si notre propre vie était en jeu. Et quand l’histoire est achevée, on relève la tête comme on sort d’un rêve : il faut du temps pour reprendre contact avec la réalité ! Il est donc incroyablement facile de s’identifier à Emilie, plongée dans ce livre-rêve : elle est nous, nous sommes elle. Et le plus incroyable, c’est que l’on oublie à la fois que nous ne sommes pas Emilie, et qu’Emilie n’est pas l’enfant d’Arès ! Vivre, c’est un livre dans un livre, une histoire dans une histoire, et c’est aussi sympathique que déconcertant de jongler avec les différents niveaux de réalité et de fiction !



Et cela d’autant plus que l’autrice s’en est donnée à cœur joie dans ce livre : nous retrouvons à la fois des éléments du technomonde présenté dans le premier tome, des allusions à des grands classiques de la littérature (mention spéciale à la description des grands magasins, qui m’a rappelé le merveilleux roman de Zola, Au bonheurdes dames !), et des bribes de notre propre société et histoire … Tout se mélange allégrement, tout s’imbrique naturellement, pour constituer un monde aussi étrange que familier. A mes yeux, c’est vraiment l’une des grandes forces de cette saga : elle ne se cantonne pas à un genre, à un style, mais pioche de-ci de-là pour former un ensemble d’une richesse et d’une finesse incroyable ! J’aime les récits atypiques et audacieux, qui osent transcender les codes et les règles pour affirmer leur identité propre, et je pense que La Bibliothèque ne place aisément en haut du podium de ce point de vue ! Une pincée de romance, une bribe de science-fiction, une touche d’heroic-fantasy, un soupçon de steampunk, sans oublier de l’aventure, de la dystopie et de l’historique ! Adeptes de tous les genres y trouveront leur bonheur, et se laisseront porter par cette fantastique histoire riche en rebondissements et en émotions !



Et aussi, bien sûr, en réflexion … A travers ce second livre-rêve, Emilie poursuit son apprentissage, son initiation. Le cœur de la jeune fille est bourré d’idéaux : elle rejette formellement la guerre et la violence et souhaite ardemment rendre son peuple heureux, abolir les inégalités et les injustices. Tout au long de son voyage, cependant, Emilie va progressivement se rendre compte de la noirceur de la nature humaine : dans chaque pays qu’elle traverse, au nom de la tradition, de la religion ou du progrès, des hommes sont opprimés, rabaissés, tués, par d’autres qui se considèrent « supérieurs » … Révoltée, Emilie se souvient avec nostalgie du technomonde qu’elle haïssait alors : plus d’inégalité, plus de misère, plus de guerre ni d’injustice … mais plus de liberté non plus. Une à une, toutes ses illusions se délitent tandis que la terrible réalité s’impose à elle, s’impose à nous, tandis qu’une lancinante question s’imprime dans son cœur et son esprit : que faire ? y a-t-il quelque chose à faire ? un monde meilleur est-il possible ? le bonheur est-il possible ? et si oui, à quel prix ? C’est une douloureuse leçon qu’Emilie et le lecteur doivent affronter … surtout si on est aussi idéaliste qu’elle. Qu’il est difficile d’admettre que nos bonnes intentions, nos rêves, ne suffisent pas à changer le monde, ne peuvent pas changer le monde ! C’est un livre qui secoue, qui remue, un livre qui transforme, car ce que vous vivez aux côtés d’Emilie va vraiment changer le regard que vous portez sur le monde … C’est intéressant, mais c’est à vos risques et périls !



En bref, vous l’aurez compris, je suis toujours aussi amoureuse de cette saga, qui mêle avec brio fiction, action, émotion et réflexion, et je suis toujours aussi amoureuse de la plume de Pauline Deysson, si belle, si riche, si magique. Cela valait vraiment le coup d’attendre : ce livre est vraiment incroyable, peut-être même meilleur que le premier ! C’est vraiment un monde que l’on quitte à regret, un livre que l’on peine à fermer, des personnages que l’on ne veut pas quitter et qui nous manque à peine la dernière page tournée. Cette saga, c’est une ode à la lecture, une déclaration d’amour aux livres, qui nous font rêver et grandir, qui nous font voyager et réfléchir, qui nous transforment, qui nous soignent … Cette saga, elle met en évidence la magie qui se cache derrière chaque phrase de chaque page de chaque livre. Mais surtout, cette saga ne nous raconte pas une seule histoire, mais plusieurs histoires : vous avez deux livres pour le prix d’un, alors n’hésitez plus et achetez donc Grandir et Vivre, vous ne le regretterez pas !
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La bibliothèque, tome 1 : Grandir

Dans ce roman, j'ai découvert des personnages extraordinaires. Émilie, la protagoniste, à seulement 10 ans, est d'une maturité exceptionnelle. Elle est encadrée par d'autres, qui gravitent autour d'elle, humains, et personnages fantastiques, qui ont tous la même légitimité malgré leurs différences et leur complexité, exposées magistralement par Pauline Deysson.

Je crois que c'est ce qui m'a le plus plu et surprise dans ce roman : l'étendue des possibles, tant en matière de lieux que de visages. L'imagination débordante de l'autrice nous offre un livre où tout peut arriver, et j'ai une impression incroyable de carte blanche tout en gardant cette image de continuité logique.

Le style de Pauline Deysson est léger et fluide sans être superficiel, détaillé et précis sans être plombant. Les longues descriptions qui ont pu en rebuter certains m'ont permis de mieux cerner l'environnement de l'histoire, et la légèreté du style rend le tout aisé à lire sans tomber dans les facilités auxquelles on peut parfois être confrontés dans la littérature contemporaine (mais je ne dirai rien de plus, je ne suis pas là pour ça). J'ai volé de surprises en délices dans un roman déconcertant comme on en lit peu. J'ai visité plusieurs genres littéraires en un seul roman, savourant le conte philosophique, l'épopée, le fantastique, la science-fiction... Tout cela dans une cohérence parfaite.
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La bibliothèque, tome 1 : Grandir

Voici un joli roman où la dystopie et la magie côtoient les dialogues philosophiques façon « Alice aux Pays des Merveilles ».

Nous commençons donc cette fiction en rencontrant Émilie et le technomonde, une Terre gouvernée par la technologie où les émotions tendent à disparaitre. Pauline Deysson en dresse habilement le portrait grâce à du vocabulaire choisi avec soin et/ou inventé. Rapidement, Émilie, cette petite fille « à part » est appelée à remplacer la Bibliothécaire. La magie entre scènes à cet instant, se succèdent alors différentes histoires grâce aux livres qu’elle lit. Les premières narrent la naissance et la vie de la Bibliothèque, l’autre nous embarque dans l’aventure des Clandestins, réseau créé pour contrer le technomonde.

De fil en aiguille, Émilie grandit physiquement et spirituellement grâce à de nombreuses rencontres tantôt humaines, tantôt fantastiques. Les décors permettent une immersion totale dans les différents mondes magiques où les contes philosophiques trouvent leur place. Quelques passages en deviennent un peu longs, mais ce point-là reste tout à fait correct !

L’intrigue principale réside en l’éveil de l’espèce humaine et je dois dire que le suspense demeure entier pour les prochains tomes ! L’auteure à tisser une trame riche, voire impressionnante pour ce premier volet.

Grandir est ainsi une belle découverte, tout comme le style foisonnant de Pauline Deysson.


Lien : http://ma-boite-de-pandore.e..
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La bibliothèque, tome 1 : Grandir

Vous avez faim ? Voici un plat pour vous sustenter ! Vous avez froid ? Voici de quoi vous réchauffer le corps à défaut du cœur ! Vous vous ennuyez ? Jouez à ce super jeu vidéo sélectionné pour vous par votre Revery, une machine qui sera votre meilleur ami répondant voire anticipant chacun de vos besoins. Alors n’est-ce pas magnifique de vivre dans une société où la moindre de vos envies est satisfaite immédiatement grâce à la technologie ? Bienvenue dans le technomonde !



Émilie, fillette de dix ans, se pose beaucoup de questions et sent, en son for intérieur, qu’il existe une autre voie que celle qu’on lui montre. A l’issue d’un test qu’elle réussit, elle refusera néanmoins de prendre son Revery supposé lui apporter le bonheur, sans s’imaginer une seule seconde les conséquences sur sa vie. Sa tentative pour sortir des sentiers battus ne passera en effet pas inaperçue dans une société ultra-formatée où toute différence doit être annihilée. Elle sera heureusement sauvée d’un funeste destin en étant transportée dans un lieu hors du temps, La Bibliothèque. En son sein, plus de technologie, mais des livres qui sont ici tout autant de rêves qui s’offrent aux âmes. La Bibliothécaire veille sur ces livres, guide les âmes vers les ouvrages dont elles ont besoin et crée de nouvelles histoires. Émilie, quant à elle, devient son apprentie et apprend, petit à petit, les secrets de l’écriture et des rêves avant de se plonger dans son premier livre…



Commencera alors pour cette jeune fille une aventure faite de découvertes, parfois belles, parfois horrifiantes, de peine, de pleurs, mais aussi d’amitié et d’espoir. Mais n’est-ce pas ce que devrait être toute vie ?



Alors que j’ai d’emblée trouvé le style de l’auteure très travaillé et prompt à satisfaire mon admiration pour les belles plumes, j’ai eu du mal à m’immerger dans le récit. Il m’a fallu attendre la formation de bibliothécaire d’Émilie et son apprentissage de la lecture pour vraiment m’intéresser au roman. J’ai, en outre, adoré la voir découvrir l’histoire d’Icare et Dédale, deux personnages qui devraient parler à pas mal de lecteurs, et celle du Voleur de cœurs et sa quête du rêve universel. Mais c’est vraiment quand notre héroïne se lance dans la lecture de son premier livre que mon attention a complètement été happée, et que je n’ai plus levé la tête de mon livre.



C’est d’ailleurs assez étrange, alors que le lecteur sait très bien qu’Émilie ne vit pas vraiment l’aventure que l’on suit, mais la lit ou la rêve, on ne peut pas s’empêcher, comme elle, de se prendre au jeu. Très vite, la barrière du livre/du songe s’efface pour nous faire vivre l’aventure d’Émilie et de ses amis comme si elle était nôtre. Il faut dire que l’auteure ne vous laisse pas le choix en vous donnant tellement de détails et d’images qui prennent vie devant vos yeux, que de lecteur, vous en devenez presque acteur. Et de l’action, il y en a que ce soit dans le technomonde où les Clandestins qu’a rejoint Émilie se battent pour la liberté ou dans des endroits habités par des créatures surnaturelles comme des sirènes, des elfes, des mages, des fées…



Je ne m’attendais pas forcément à rencontrer autant de créatures magiques et je dois dire que c’est un point que j’ai particulièrement apprécié. J’ai aimé découvrir l’environnement de ces créatures fascinantes qui aideront, chacune à leur manière, nos héros dans leur combat. Je dois toutefois avouer une nette préférence pour le monde des sirènes qui est particulièrement immersif. D’apparence plus froides que d’autres créatures rencontrées dans la suite de l’aventure, certaines sirènes n’en demeurent pas moins attachantes. A cet égard, alors que je n’ai pas l’âme d’une romantique, je n’ai pu m’empêcher d’être touchée par l’histoire de Mélisande que, bien sûr, je ne vous dévoilerai pas. Je me contenterai de vous dire qu’Émilie ne s’est pas non plus montrée insensible à celle-ci.



Émilie est d’ailleurs une fillette assez intrigante. Bien qu’elle ait été élevée dans les mêmes conditions que les autres enfants, elle se pose beaucoup de questions, et a cette force de caractère qui la pousse à ne pas se laisser écraser par les principes et les règles qu’on lui a dictés toute sa vie. Elle se montre également sensible tout en étant assez rationnelle pour avancer malgré les difficultés qu’elle rencontrera sur sa route pour la liberté. Et les difficultés seront nombreuses : trahison, peur, morts de personnes auxquelles elle tenait, doutes… Elle fait face à toutes les situations avec un tel aplomb voire un certain leadership que j’ai parfois eu le sentiment d’un décalage entre ses actions et son âge. Mais l’environnement dans lequel elle a grandi et les épreuves qu’elle traverse peuvent expliquer cette maturité que l’on associerait volontiers à un personnage plus âgé. Quoi qu’il en soit, difficile de ne pas s’attacher à cette fillette qui fait montre d’un courage à toute épreuve.



Quant aux autres personnages, sans les détailler un par un, je les ai trouvés très réalistes avec cette part d’ombre et de lumière qui caractérise l’être humain. Certains m’ont plus touchée que d’autres, mais comme pour Émilie, j’ai croisé les doigts pour qu’ils aient tous une fin heureuse. En parlant de personnages nuancés, Taméo, la personne à la tête des Clandestins en est un parfait exemple. Il se bat pour que chacun puisse retrouver les rênes de sa vie et vivre comme il le souhaite, en toute liberté, ce qui est fort louable. Néanmoins, obnubilé par son objectif, il en est devenu tellement froid qu’on peut se demander parfois s’il n’est pas plus proche des personnes qu’il combat qu’il ne le pense. C’est ainsi qu’il est prêt à sacrifier les personnes qui le soutiennent pour le bien du « groupe » sans se poser de questions. Soyons clairs, dans une guerre, car ici nous sommes bien dans une guerre pour la liberté, les pertes humaines sont une réalité. Mais la froideur avec laquelle il les considère laisse songeur. De la même manière, il est prêt à laisser mourir des enfants car ils sont trop longs à former et reviennent trop cher… A la question, la fin justifie-t-elle les moyens, sa réponse ne fait donc pas de doute. La liberté a un prix que Taméo est prêt à payer !



Comme vous l’avez certainement deviné, ce roman est riche, très riche ! L’imagination de l’auteure est foisonnante et entraîne le lecteur dans une multitude d’aventures, mais également de réflexions parfois philosophiques. C’est d’ailleurs là, à mon sens, toute l’originalité et la puissance de ce roman : arriver à nous divertir à travers l’histoire d’Émilie et de ce technomonde tout en nous invitant à penser et à réfléchir à notre propre monde. Le technomonde et ses excès ont de quoi faire peur, mais ce qui se révèle peut-être encore plus perturbant, c’est que nous ne pouvons que faire des parallèles avec notre propre réalité : abrutissement des masses puisqu’un peuple qui ne pense plus est un peuple qui se laisse contrôler, course effrénée à la satisfaction de besoins vides de sens qui n’apportent pas le bonheur escompté et qui nous poussent à toujours vouloir plus, monde de plus en plus connecté n’empêchant pas la solitude derrière son écran, perte de sens dans une société valorisant l’image et le bien-être de surface à défaut de l’être, grignotage des libertés individuelles pour assurer la sécurité des individus… Nous n’en sommes heureusement pas encore venus à éliminer toute liberté et toute tristesse pour assurer un bonheur de façade. L’auteur soulève également la place de la technologie qui gère la vie des habitants du technomonde au point de les rendre dépendants et de les isoler les uns des autres. Difficile de ne pas penser à tous ces appareils et évolutions technologiques qui ont intégré notre quotidien et sans lesquels nous ne nous imaginerions plus vivre. Le roman aborde beaucoup d’autres points que je vous laisserai le plaisir de découvrir.



En conclusion, avec La bibliothèque vous découvrirez un monde où la technologie règne en maître et dans lequel, l’initiative humaine est supplantée par celle de machines. Mais vous découvrirez aussi le pouvoir des livres, des rêves et de l’envie de liberté qui poussent une fillette de dix ans à lutter contre le système et l’ordre établi. En vous plongeant dans cette lecture, vous entamerez un double voyage, le premier vous fera vivre une aventure épique soumettant votre cœur à différentes émotions, quand le second vous conduira à réfléchir à des notions fondamentales comme le bonheur, la liberté, le sens de la vie… Qu’un seul niveau de lecture ou les deux vous intéressent, je ne peux que vous conseiller de vous plonger dans ce livre, au côté d’Émilie. Comme elle, vous en sortirez peut-être grandis, et certainement, comme moi, ravis.



Je suis maintenant impatiente de découvrir le second livre que notre héroïne ouvrira dans le deuxième tome de la saga qui devrait en comporter cinq.
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La bibliothèque, tome 1 : Grandir

Dans la littérature, comme dans tous domaines, il faut parfois sortir de son confort habituel et se laisser guider par d'autres univers.



J'ai donc pris ce tournant avec l'ouvrage proposé par Livraddict et Pauline Deysson, à savoir un livre qui situe l'action dans un autre monde et qui nous entraîne sur des sentiers tortueux.

Grandir, est le premier volume de la série "La bibliothèque". On découvre donc dans ce tome, les personnages que l'on suivra jusqu'au bout je pense. Le personnage principal est Emilie. Avec elle, nous allons découvrir ce qu'est le "Technomonde". Un monde où chacun obtient un jour un Revery. Objet indispensable qui permet d'assouvir les besoins dès qu'ils se font ressentir. Mais encore faut-il l'accepter ... Emilie découvrira quelle est sa destinée.

C'est un univers que je découvre car mes lectures habituelles restent souvent ancrées dans notre monde bien qu'il ne soit pas parfait. Ici on retrouve finalement beaucoup de similitudes. Certains sont soumis, d'autres se rebellent, des conflits éclatent, des couples se font, se défont, la mort rôde, les naissances sont contrôlées...bref beaucoup d'éléments qui laissent à penser que le Technomonde est proche de nous.

Ce qui m'a gênée un peu à la lecture sont les passages descriptifs. Je sais qu'il en faut et qu'ils sont nécessaires à la construction du livre mais j'ai eu du mal à rester attentive parfois.



Les personnages sont très très bien travaillés et ils ont chacun un rôle bien déterminé et déterminant. Cependant, je n'ai pas eu d'attachement particulier pour l'un ou l'autre des personnages, ça m'a embêté !

Le roman est bien écrit et j'ai bien ressenti tout le travail de l'auteur car les phrases sont bien construites, le style est plutôt fluide et les pages se tournent vite. Mais je crois que mon cerveau n'est pas encore capable d'aller si loin dans l'imaginaire...il me fallait me remémorer régulièrement où se trouvait Emilie et rester bien concentrée.



Ce livre pose aussi des questions sur notre lien avec les autres, la manipulation est un des thèmes récurrents. J'ai aussi noté qu'en toile de fond, le débat "papier vs numérique" était présent et laisse donc à chacun le droit de défendre son point de vue. Bon, moi je suis encore à 90 % papier car j'aime l'objet livre profondément ! Mais je laisse les portes du numérique s'ouvrir doucement...

Je pense que c'est une lecture qui plairait beaucoup à certains membres de mon groupe de lecteurs et cela me permettra d'échanger avec eux pour surement me faire évoluer dans l'analyse de ce livre !

Je remercie l'auteur de m'avoir permis de découvrir un peu plus ce style de littérature et d'avoir proposé un ouvrage vraiment abouti !


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La bibliothèque, tome 1 : Grandir

Tout d’abord, je voudrais remercier l’auteure de m’avoir permis de découvrir son univers. Le titre du livre, la bibliothèque, et la couverture, magnifique, ne pouvaient que donner envie à une amoureuse des livres comme moi.



Difficile de résumer ce roman en quelques mots tellement il est dense et complexe. Essayons tout de même. Grandir, c’est l’histoire d’Émilie, une petite fille née au sein du technomonde, un univers futuriste où la technologie a investi tous les aspects de la vie. Des ordinateurs qui veillent sur le bonheur de la population, s’appliquant à satisfaire le moindre de nos besoins, un monde où la famine, la guerre, la misère n’existent plus. Le paradis ? Pas si sûr. Car l’idéal des uns n’est pas forcément celui des autres et quand les premiers cherchent à imposer leur vision, l’utopie vire à la dystopie. C’est ce que va découvrir Émilie le jour où, pour une raison qu’elle-même ne comprend pas forcément, elle refuse le REVERY, ultime cadeau du technomonde à ses citoyens et condition nécessaire pour s’intégrer dans cette société ultra-numérique. Elle est alors envoyée dans un centre où l’on enferme les gens considérés comme inaptes. C’est à dire ne correspondant pas aux normes définies par la société. Au moment où elle s’apprête à céder à la pression et à prendre le REVERY, elle est transportée dans un endroit merveilleux : la bibliothèque. Un lieu hors du temps où les âmes viennent rêver chaque nuit. Une découverte inédite pour la petite fille qui a grandi dans un monde où les livres ont totalement disparu. Et en tant qu’apprentie bibliothécaire, Émilie va devoir apprendre à rêver et à faire rêver.



C’est le début d’une longue histoire où rêves et réalité s’entremêlent si bien que, à l’image d’Émilie, on ne sait plus très bien dans quelle dimension on se trouve. On se contente alors de se laisser emporter et de suivre Émilie dans ses aventures. L’auteure a réussi son pari et à la fin, quand l’histoire se termine et qu’on retrouve la bibliothèque, on a un peu cette impression de sortir d’un rêve, au point qu’on en viendrait presque à regretter son retour dans la bibliothèque. Car c’est le propre des rêves, comme des livres d’ailleurs : au moment où tout s’arrange, il est temps pour nous de regagner le monde réel.



À l’instar de ses personnages, ce roman refuse de se laisser ranger dans une case. Dans cette histoire où les ordinateurs du technomonde côtoient les créatures féeriques des mythes et légendes, où la technologie et la magie s’affrontent, il se fait tour à tour conte philosophique, récit d’apprentissage et d’aventure, roman de science-fiction, mythe fantastique… Avec subtilité et poésie, l’auteure nous pousse à réfléchir à ce qu’est la liberté et à quelles sont nos valeurs. À une époque où la technologie se fait de plus en plus présente dans notre quotidien, où l'on passe son temps à annoncer la mort du livre, où l’intolérance nous pousse à effacer nos différences, je pense qu’il n’est pas inutile de se poser certaines questions.



Bref, un premier tome que j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir, bien qu’il soit assez exigeant. L’histoire est complexe et je la conseille à des lecteurs ayant un bon niveau de lecture. Malgré la jeunesse du personnage principal, ce n’est pas du tout un livre pour enfant. C’est d’ailleurs agréable de retrouver cette poésie et cette innocence propre à l’enfance dans une histoire pour adulte. La seule chose que j’ai à déplorer, c’est quelques passages que j’ai trouvé un peu longs. Je comprends l’envie de l’auteur de nous faire découvrir l’univers étonnant qu’elle a créé, mais certains passages un peu trop descriptifs à mon goût auraient peut-être gagné à être raccourcis. Après, ce n’est que mon avis. Il faut savoir que je ne suis pas très sensible aux descriptions de façon générale. Je n’arrive pas à visualiser le décor des romans. Si je trouve telle ou telle phrase jolie — le roman regorge d’ailleurs de belles trouvailles —, cela ne reste toujours pour moi que des mots. Donc, sans doute que ces passages plairont à d'autres à l'imagination plus visuelle que la mienne.
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La bibliothèque, tome 2 : Vivre

J'ai découvert la Bibliothèque, autopublié par Pauline Deysson, il y a tout juste 2 ans, avec son premier tome, Grandir, via SimPlement. L'auteure a déjà prévu une série de 5 tomes au cœur de son univers. Malgré le fil rouge conducteur, de l'apprentissage d'Emilie en tant que Bibliothécaire, chaque tome présente une histoire dans son entièreté et peut se lire indépendamment des autres.



Ma lecture de ce second tome s'est étalée sur le mois de février et je l'ai entrecoupée avec la lecture d'autres romans. En effet, le roman de Pauline Deysson est tellement riche et dense, que j'ai eu besoin de le découvrir par petit bout pour l'apprécier totalement. Cette densité (accentuée par les très longs chapitres) est aussi, clairement, avec le manque d'action durant une grande partie du récit, ce que l'on peut reprocher à Vivre. Tout est dans la description, l'analyse et la contemplation. C'est, une lecture à la fois "laborieuse" et tellement enrichissante. Sur fond de réflexion, à tendance philosophique, elle nous dresse une analyse de la société à travers différents royaumes inspirés de l'Histoire de l'humanité.



L'auteure y a construit un univers extraordinaire, qu'elle est libre d'élargir à chacune des étapes franchies par Emilie, puisqu'elle lui accorde le privilège de pouvoir voyager, rêver, à travers les livres dans lesquels elle s'immerge par le biais d'un personnage. Contrairement au premier tome, dans celui-ci, l'immersion se poursuit tout au long du récit. Mais Emilie ne rêve pas seule… et j'ai été bien incapable de déterminer quels personnages avaient été investi par les lecteurs clandestins.



Nous sommes entraînés, à la suite d'Emilie, et du personnage qu'elle incarne (l'enfant du roi Ares) à la découverte des différents systèmes de gouvernement établis dans les royaumes voisins, et nous cherchons à définir comment construire une société plus juste; qui réponde aux attentes de la reine, tout en étant favorable au peuple. Faire passer les besoins et la survie de tout un peuple avant un désir de liberté. Une carte nous est proposée en début de roman, pour nous permettre de nous repérer au fil du périple. Ce voyage est entrepris par les quatre souverains, chacun accompagné d'au moins une personne de confiance.



Tour à tour, nous découvrons des sociétés totalement différentes, dans lesquelles nous reconnaissons forcément les bases de gouvernements, passés ou actuels, ayant existé. Au gré des échanges entre les personnages, chacun ayant un avis arrêté et des principes différents, acquis au cours de leur éducation, nous pesons les pour et les contre. Entre traditions, parfois injustes et inégalités, rien ne trouve grâce aux yeux d'Emilie (pas plus qu'aux nôtres d'ailleurs, mais nous ne pouvons que constater que notre environnement n'est pas meilleur). Les inégalités sont multiples et toutes autant dérangeantes : pauvres / riches, noirs / blancs (là où les blancs sont les esclaves), minorités ethniques ou religieuses. Les privilèges de ceux qui sont ont pouvoir dominent toujours. Au fil de son voyage, Emilie grandit, Emilie est toujours révoltées par les injustices qu'elles constate, mais Emilie comprend que le monde parfait ne peut pas exister car l'homme est un éternel insatisfait.



Les réflexions sont justes, criantes de réalisme, marquantes. Pauline Deysson expose sa pensée, sans pour autant influencer le lecteur, ses personnages ayant des points de vue différents. Malgré toute la bonne volonté de la reine, entre faux semblants et trahisons, chacun poursuivant son propre but au détriment des autres, la situation prend une tournure qu'on n'attendait pas.



Le texte est émaillé de références et de clins d'œil à ce que nous connaissons, comme ces Ingalais qui parlent un langage assez compréhensible pour nos oreilles ou nos yeux et dont la géographie nous parle tout autant : île de Wilderness, mer Moreover… ou encore ces place of endless pain dans lesquels sont enfermés hommes, femmes et enfants d'une "sous-race".



Technologie, recherche de profit, religion, art... la plume de Pauline n'oublie rien. Vivre est un roman lent mais captivant, qui fait réfléchir, bouscule le lecteur. C'est bien construit, la lecture se déroule comme elle se doit, mais manque peut être un tout petit peu de rebondissements. Ce n'est qu'au retour dans la cité de la reine, que l'action s'emballe. Dans les dernières pages, alors qu'Emilie rejoint la Bibliothèque et est éjectée de son rêve, Antonie, la bibliothécaire, lui explique ce qu'il s'est passé durant son rêve et, ouvre la voie au prochain opus. Car, le but ultime de la formation d'Emilie est de vaincre Jean, l'ancien apprenti, et le technomonde qu'il a créé, au détriment des âmes qu'ils sont sensés protéger.



Si ce roman est plutôt à déconseiller pour tous ceux qui recherchent le frisson de l'aventure ou l'angoisse des thrillers, il ravira ceux qui cherchent à s'émerveiller et élargir les limites de leur imagination, il comblera ceux qui aiment pousser leur réflexion toujours plus loin et interpellera sans aucun doute, tous ceux qui, comme Emilie, sont autant choqués qu'impuissants face à la nature humaine.
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La bibliothèque, tome 2 : Vivre

Il y a quelques mois, Pauline Deysson m’a contactée via la plateforme SimplementPro pour me proposer de découvrir la suite de son roman La Bibliothèque. J’ai de suite accepté car j’avais adoré le premier tome dont l’univers était incroyablement riche (ma chronique ici).



Alors je dois reconnaître que j’ai mis un certain temps à lire ce livre. Les aléas de la vie ont fait que j’ai dû l’arrêter plusieurs fois ce qui n’est pas idéal pour plonger dans l’univers de l’auteur. Mais malgré ces coupures, j’ai adoré ce roman, tout aussi riche que le premier !



Dans ce tome, nous retrouvons Emilie lors de sa deuxième lecture. Fini le Technomonde, cette fois-ci la jeune fille incarne une reine qui vient d’hériter de son père le Royaume d’Alma. Seule femme au pouvoir, certains de ses conseillers la poussent à se marier rapidement. Afin de prendre la meilleure décision et pour le bien de son peuple, Emilie organise un voyage en compagnie du Roi d’Abyss, de l’empereur de Promété et du Prince de Zénit, dans le but de découvrir leur culture et leur façon de gouverner pour ainsi, choisir la meilleure alliance possible.



Je dois dire que ce livre est une petite pépite. L’univers tout d’abord, est extrêmement bien pensé. On se retrouve dans un univers inventé mais basé sur notre réalité. Le voyage nous emmène dans trois pays distincts, mélangeant des époques, des cultures et des lieux différents. On voyage tantôt à cheval, tantôt en dirigeable. La communication se fait tantôt par lettre, tantôt par téléphone… Pauline Deysson utilise habilement notre réalité en la déformant pour créer ainsi un univers bien à elle.



L’histoire, quant à elle, est prenante. J’ai adoré voyagé dans ces lieux si différents, qui offrent des coutumes et des points de vue bien opposés aux convictions de la petite Emilie. Lors de ce voyage, la protagoniste se retrouve confrontée à des situations très dures qui vont la toucher et la faire évoluer. L’autrice aborde de nombreux thèmes de société mais toujours sous un angle différent ce qui fait énormément réfléchir. Elle aborde notamment la question des classes sociales, de la place de la religion, du racisme, du pouvoir, de la place des femmes dans la société, du bonheur, de la justice… Le tout, sans être moralisateur. Finalement, chaque personnage apporte sa vision du monde idéal qui ne fait pas toujours l’unanimité.



Si je devais émettre quelques bémols, ce serait sur deux points : les personnages et la dernière partie du roman. Comme pour le premier tome, j’ai eu du mal à m’attacher aux personnages, notamment aux femmes qui accompagnent les têtes couronnées. J’aurais peut-être aimé les voir davantage, qu’elles aient une place plus importante. Ensuite, j’ai été déroutée par la dernière partie du roman. Depuis le début, nous sommes face à une histoire assez calme, basée sur la réflexion. La dernière partie enchaînent les actions un peu trop rapidement à mon goût ce que j’ai regretté.



Néanmoins, je ne peux que vous conseiller de lire ce roman plein de pertinence. Il nous fait réfléchir sur cette société moderne, sur ses aspects positifs et ses dérives. C’est un roman plein de bon sens à découvrir !
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La bibliothèque, tome 2 : Vivre

Emilie repart dans un nouveau « rêve » choisie par Antonie, où elle va se trouver cette fois-ci dans la peau de la fille d’un roi qui vient de décéder. Elle va devoir trouver son chemin entre traditions, jeux de pouvoir, intrigues et faux semblants, et pour cela elle fera un voyage dans plusieurs royaumes, notamment pour décider quel sera le meilleur prétendant à choisir comme époux pour elle-même et surtout pour diriger son propre royaume. Mais pendant ce temps en arrière fond se joue une autre lutte de pouvoir au sein de la Bibliothèque…



Ce tome 2 m’a fait penser un peu aux lettres persanes de Voltaire, Pauline Deysson nous emmène dans des sociétés qu’elle invente pour mieux souligner les travers de la nôtre (ou des nôtres), que l’on peut reconnaître assez facilement. C’est à de nouveau un travail colossal, l’auteur arrive dans le roman à nous évoquer, et nous dénoncer tout autant la ségrégation, la société de consommation, les camps de concentration, les sort des Amérindiens…et bien d’autres choses encore. En parlant de Voltaire, on pourra aussi penser à Candide, Emilie se trouvant également confrontée aux malheurs du monde et obligée de devenir moins naïve. Ce sont à mon sens les points forts du livre.



Mais pour moi, la magie du 1e tome n’a pas eu lieu. Emilie, que l’on a pu voir si rebelle dans le premier tome, se trouve très vite contrainte à un rôle de spectatrice, et cela m’a manqué qu’il n’y ait pas un peu plus d’action (il y en a tout de monde à certains passages du récit). Dans le premier tome, on avait du mal à distinguer les rêves de la réalité, et on s’attachait beaucoup aux personnages. Là, pour moi, la plupart sont restés vraiment des personnages de papier, et je me suis à la fois emmêlée dans les personnages, pour lesquelles je ne me suis pas prise d’affection, les différentes sociétés et leurs caractéristiques. J’ai trouvé aussi que la lutte entre les bibliothécaires en arrière fond n’était pas assez développée. Et puis, même en la confrontant à d’autres mondes, Emilie devient tout à coup un peu trop nostalgique d’une société qu’elle a combattue auparavant et qui était épouvantable aussi…J’ai finalement eu l’impression de ne commencer à la retrouver qu’à la fin du volume, en fait, dès qu’elle n’est plus en position de reine ou de princesse. J’ai regretté aussi que l’évolution d’Emilie en tant que jeune femme cette fois, et sa découverte des débuts de l’âge adulte ne soient pas plus explorés.



Mais je me dis que des lecteurs qui s’intéressent plus aux contes philosophiques ou aux créations de monde du type de la fantasy que moi y trouveront leur compte, et que le livre leur plaira sûrement. Cette fois, Pauline Deysson a choisi de mettre plus en avant les idées, parfois philosophiques. Ceci dit, dans le premier volume, ce qui m’avait plu, c’est que je m’étais sentie tout autant embarquée dans les genres littéraires que j’aime d’ordinaire que ceux pour lesquels j’ai d’habitude moins d’enthousiasme.



Pour conclure, je suis désolée de ne pas avoir été plus séduite par le 2e tome, mais mon admiration pour le 1e n’a diminué en rien. Et même au contraire, le 2e tome souligne à quel point le 1e est un véritable tour de force. En tous cas, Pauline Deysson n’a pas peur de prendre de prendre des risques dans l’écriture de ses romans, et c’est à vraiment à saluer.
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La bibliothèque, tome 2 : Vivre

Après la jolie suprise qu'était le premier tome de "La Bibliothèque", j'étais ravie d'enfin découvrir la suite de cette histoire originale et onirique.



Je vais commencer par le positif : la plume est toujours aussi exacte, fine et adaptée au ton du roman. On sent que l'auteure navigue avec aisance entre les différents styles littéraires, puisque le premier tome nous proposait déjà de grands écarts assez impressionnants, et cette fois-ci on se plonge dans une aventure fantasy vaste et très intéressante. Cette histoire de règne et de pouvoir médiéval offre une nouvelle couleur au récit, et je tire mon chapeau à Pauline Deysson pour l'articulation de son roman à tiroirs, qui garde une belle cohérence malgré ses registres variés.



J'ai retrouvé les personnages avec grand plaisir : j'aurais apprécié un rafraîchissement du tome 1, mais tout m'est revenu progressivement et j'ai pu savourer les clins d'oeil, les références et les souvenirs sans trop de problème. Le titre est bien choisi, puisqu'on assiste à l'évolution d'Emilie et j'ai aimé la découvrir plus mûre, plus réfléchie et plus posée (même si je l'aimais déjà beaucoup). Les autres personnages sont moins présents mais pas moins intéressants, et le tout fonctionne très bien.



Si je dois faire une remarque, ce serait peut-être au niveau de l'équilibre : le premier tome était plus dense et plus complexe, puisqu'il devait retracer l'enfance d'Emilie avant sa découverte de la Bibliothèque, puis ses rêves. Ici, on se concentre sur un seul voyage, ce qui m'a laissée sur ma faim du fait que j'avais été habituée à plus touffu : j'aurais aimé passer plus de temps dans le "présent" d'Emilie, avec Antonie et Jean, et j'aurais aimé peut-être deux voyages pour préserver cette originalité et cette multiplicité des genres qui m'avait tant marquée dans le premier tome.



La fin recoupe parfaitement avec le début et cette deuxième lecture du voyage est très bien exécutée, mais j'y retrouve à nouveau le même déséquilibre : j'avais la sensation de lire un compte-rendu, une explication par le menu de tout ce qui s'était passé sur les centaines de pages d'aventure, et je me suis demandé s'il aurait été possible de l'amener différemment. Peut-être que si ce voyage avait été plus court, suivi d'une explication et ensuite d'un autre voyage, j'aurais eu une impression différente. Mais c'est une simple question de dosage, et c'est totalement subjectif : ce tome se tient tout à fait bien, il a peut-être souffert (pour moi) de la complexité et de la densité de son prédécesseur mais ça n'enlève en rien ses qualités propres !



Bref, une saga qui ne cesse de me surprendre et de me questionner. Le projet dans son ensemble est vraiment original et on sent que l'auteure sait où elle va, j'ai hâte de découvrir la suite du voyage et de pouvoir considérer cette oeuvre dans son ensemble, parce que tout est lié et que je me réjouis de réunir toutes les pièces du puzzle !
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La bibliothèque, tome 2 : Vivre

Emilie est de retour à La Bibliothèque avec des souvenirs à la fois merveilleux et douloureux en mémoire. Elle a grandit et a maintenant 15 ans. Elle devient une belle jeune femme, rempli de souvenirs qui forgent pas à pas son caractère. Cependant, une fois son deuxième livre ouvert, oubliés ses amis proches, la magie et la beauté des paysages du premier tome. Elle oublie qui elle est réellement pour devenir le personnage principal de sa deuxième histoire. Un nouveau rêve, une nouvelle histoire, une nouvelle vie…



L’histoire que nous allons suivre ici est à des lieux du premier tome. Nous découvrons donc Emilie, princesse du royaume de Corasone, qui vient d’apprendre la mort du souverain son père. De son vivant, son père l’avait fiancé à un homme de confiance qu’il considérait comme son propre fils. Désormais livrée à elle-même, Emilie compte bien mener sa vie comme elle l’entend et faire ses propres choix. Elle veut penser à son peuple, à son royaume mais veut aussi vivre sa propre vie. Elle décidera de devenir souveraine seule, en tant que femme libre et prendra le temps de décider de l’homme qui l’accompagnera. Ce sera celui qui sera le meilleur pour son royaume. Elle veut vivre dans un monde de paix, de respect et d’égalité. Elle a de nombreux idéaux en tête… Pour faire son choix, elle convoquera les dirigeants de trois grandes puissances et partira avec eux à la découverte de leurs royaumes et de leurs coutumes…



Ce roman est un jeu de pouvoirs et de puissance. Chacun veut montrer sa puissance à l’autre, vanter les mérites de son mode de fonctionnement. Chaque royaume possède sa propre histoire mais aussi ses propres uses et coutumes. Certains fonctionnement m’ont révoltés, d’autres m’ont étonnés. Chacun va se dévoiler et Emilie découvrira qu’au jeu de la guerre, il vaut mieux en avoir certains de son côté. Le contraire pourrait être désastreux !



L’univers, déjà complexe dans le premier tome, se révèle l’être encore davantage dans ce deuxième livre. Il y a de très nombreux personnages, de très nombreux royaumes et toute une mythologie à appréhender. Heureusement pour nous aider, il y a une magnifique carte qui nous présente l’univers imaginé par l’auteure et qui est parfait pour se repérer. Le monde dépeint est extrêmement riche en plus de tenir la route et d’être cohérent. Je suis impressionnée par l’imagination sans aucune limite de l’auteure. Elle nous propose ici un récit d’une extrême qualité ! L’univers m’a un peu moins captivé dans le deuxième tome, pas parce qu’il était moins bien que le premier mais parce que la thématique plus concrète m’a moins touché. Il n’empêche que j’ai passé un très bon moment de lecture.



Il y a de très nombreux personnages dans ce roman si bien qu’au départ, je me suis un peu perdue… Au fur et à mesure, je m’habituais aux noms, aux mentalités… Je ne me suis pas attaché aux personnages de ce livre mais mon attachement pour Emilie, lui, ne fait que croître. J’ai aimé la façon dont elle vivait son histoire. Par moment, elle était Emilie, souveraine de son royaume et à d’autres moments des bribes de sa conscience tentaient de s’exprimer. Ce duel entre les deux personnalités était vraiment intéressant.



Pauline Deysson me subjugue avec sa plume, maîtrisée et magique. C’est de l’or qu’elle possède entre ses doigts et elle nous tisse des histoires absolument envoûtantes. Merci Pauline de me faire rêver à chaque fois.
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La bibliothèque, tome 2 : Vivre

Un grand merci à l’auteur qui m’a permis de reprendre l’aventure d’Emilie dont j’étais tombée follement amoureuse. C’est donc avec une impatience hors du commun que j’ai plongé.



Nous voici de nouveau dans la Bibliothèque où Emilie qui a maintenant 15 ans continue son apprentissage. Et deux personnes plus ou moins bien avisées vont s’immiscer dans son prochain rêve…



Emilie princesse, future reine du royaume d’Alma doit choisir le meilleur pour son peuple. Une alliance, un mariage peut être ? Mais avec quelle contrée ? Abyss riche et contre laquelle son père était en guerre ? Prométhée, montagne de technologie à ce qu’il parait ? ou encore Zénith, pieuse en apparence ? Elle pourrait aussi tout simplement se marier avec quelqu’un d’Alma. Cependant Emilie est un peu perdue. Elle a l’impression qu’ici ce n’est pas son monde mais celui de « l’Autre » qui est au fond d’elle même. Des images d’un techno monde, d’un autre langage, se mélangent à cette vie dans laquelle elle n’a d’autre choix que d’avancer. Que donneront ses choix ? Quelle genre de personne deviendra Emilie ? Et les deux personnes qui sont entrées avec elle dans le rêve, sous quels personnages se cachent ils ?



Un véritable casse tête, un puzzle, une énorme montagne de questions. A vrai dire je m’en suis posé autant qu’Emilie même si nous lecteurs, avons un peu plus d’informations qu’elle. Je me suis plongée à fond dans cette histoire si bien que parfois j’ai oublié qu’il s’agissait d’un rêve, et non de la vie réelle d’Emilie. Heureusement certains éléments rattachés au premier tome étaient là pour pallier à mon inattention. Que dire de cette intrigue à part qu’il est impossible de ne pas entrer profondément à l’intérieur et de se mettre soi même à réfléchir, à chercher le meilleur pour Alma. Comme le tome précédent, l’histoire est prenante, elle incite le lecteur à chercher par lui même, à critiquer, à se remettre en question…



Au niveau des personnages, je ne vais pas vous les décrire ce serait un énorme spoil mais parlons juste de notre héroïne, Emilie. Elle a bien grandit, cela se sent dans son attitude, ses réponses et ses questionnements. Néanmoins on la sent aussi plus fragile car plus ouverte au monde de par ses aventures précédentes. Elle doute beaucoup. Elle m’a fait rire, mais j’ai aussi eu envie de la secouer parfois. Elle n’est plus la parfaite petite fille que je trouvais trop sage.



Que dire de la plume de l’auteur ? Elle n’a pas changé d’un iota. Elle captive, toujours dans le détail sans trop en faire. Dans le suspens, le mystère tout en laissant ça et là des indices pour nous permettre de suivre. Elle est fluide et douce…. elle est poétique et apaisante. C’est mon ressenti personnel et ce malgré ce qu’il peut se passer de tragique dans le roman. Elle est profonde, pleine d’émotions, de sentiments, d’instruction.



Je suis sortie de Vivre avec une seule envie, lire la suite… le problème c’est qu’il va falloir encore patienter ! Ralalala enfin bon je sais déjà que je vais relire le premier tome car le seul petit bémol que je puisse trouver ici est un manque de résumé succint des grandes lignes de « Grandir ». Sinon mon coeur est prit, il a chaviré, explosé, fondu, bref…. un coup de coeur merveilleux.
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La bibliothèque, tome 2 : Vivre

​Je remercie avant tout Pauline Deysson qui m'a de nouveau confié un de ses précieux romans, le deuxième tome de sa saga : La Bibliothèque.

La Bibliothèque raconte l’histoire d’Émilie, qui doit apprendre à lire et à écrire afin de faire à nouveau rêver les hommes. Mais rêver est-il encore possible, dans un monde où les livres n’existent plus ? C’est le début d’une longue quête, pleine de mystère et d’émerveillement…



Le roman en lui-même :



Le livre est magnifique : épais, de qualité, superbement illustré et possédant une carte du monde où évolue le personnage principal. Je dois avouer qu'au début je ne comprenais pas très bien les différents éléments de la couverture, très artistique et dans les tons bleus, mais au fur et à mesure que je suis entrée dans la lecture, tout s'est éclairé et je trouve qu'elle correspond parfaitement à « Vivre » ;)

J'ai eu tellement de plaisir à retrouver l'univers de la Bibliothèque ! Le tome 1 m'avait tellement marqué et impressionné par sa richesse et son intrigue, que je n'ai pu résister à cette suite, gentiment proposée par l'auteure.



Dans ce tome 2, divisé en cinq chapitres, nous retrouvons certains codes et quelques rappels de « Grandir » (comme certains éléments du technomonde) mais l'univers est devenu beaucoup plus Fantasy, un peu à la Game of Thrones où les personnages évoluent dans un monde divisé en plusieurs royaumes qui se font la guerre ou cherchent à former des alliances. Les intrigues possèdent elles-mêmes des sous-intrigues qui s'emboîtent parfaitement, comme dans un puzzle géant. Je ne m'attendais pas du tout à une suite de ce genre, la surprise a été plus qu'agréable !



Le début :



Il m'a séduit avec une facilité déconcertante. Dès les premières lignes, je suis entrée dans le récit, comme l'aurait fait un quatrième rêveur. Tout le reste s'est déroulé comme un film. Lire un livre, lu par le personnage qui lit lui-même une autre histoire, est quelque chose que je n'ai pas forcément l'habitude de lire, mais que j'apprécie particulièrement.

Il m'a fallu une petite période d'adaptation pour mémoriser les nombreux personnages, leurs rôles dans cette nouvelle intrigue, les différents royaumes et politiques de chacun. C'est pour vous dire combien « Vivre » est riche ! Je n'en attendais pas moins de l'auteure et de cette suite.



Les personnages :



Ils sont très nombreux au point que je n'ai même pas tenté de les compter, mais ce que je peux affirmer c'est qu'ils sont réalistes, et certains plus agréables que d'autres. Nous retrouvons deux personnages du tome 1. Si vous l'avez lu, je pense que vous vous doutez bien de qui je suis en train de parler. Comme leurs apparitions sont peu nombreuses, pour cette fois, je vais uniquement parler du personnage principal qu'est Émilie.

Émilie est plus âgée et elle est privée de son corps et de la parole. Cela m'a tellement frustrée! Bloquée par une entité qu'elle appelle l'Autre, elle va entamer le début d'un long périple aux nombreux rebondissements. Je l'ai trouvée plus rebelle et attachante dans cette nouvelle aventure. Ses actions la conduisent à certaines situations et a de nombreux choix qui font que l'on s'identifie mieux à elle dans Vivre que dans Grandir (c'est à ce moment-là que l'on réalise que les titres ont été bien trouvés). Elle est de même plus mature et surmonte de nombreuses difficultés. L'auteure ne l'a vraiment pas épargnée dans cette intrigue.



Le style et le contenu du roman :



Pauline Deysson maîtrise l'art de la métaphore, de l'histoire, de la langue et de la philosophie. L'on remarque tout de suite qu'il y a une véritable réflexion sur l'écriture, les dialogues et les descriptions. Je ne sais pas combien de mois (peut-être années) de recherches a dû effectuer l'auteure pour imaginer et produire un roman de cette qualité-là. Je pense qu'une personne dotée d'une culture générale excellente profitera de ces romans (tomes 1 et 2) davantage que moi. J'ai repéré pas mal de clins d'oeil par-ci par-là, surtout à la grande littérature, mais pas dans leur totalité, j'en doute fort.



Les descriptions des différents pays sont sublimes. Il me reste encore des images en tête. Ma lecture est terminée depuis plusieurs jours, mais j'ai encore l'impression d'être plongée dans ce deuxième tome. Le tout est fluide, généreux. Le vocabulaire est riche, la plume de l'auteure est vraiment belle et délicate. On sent son amour pour les livres et la littérature. Je n'ai rien à rajouter là-dessus.



Les points forts:



- L'évolution d'Émilie.

- Les différents genres littéraires qui complètent Vivre. Le premier tome était plutôt dystopique, le côté science-fiction et le côté merveilleux/Fantasy m'avaient beaucoup plu. Ici, c'est la Fantasy qui domine largement avec de nombreux sous-genres.

- Le personnage du roi d'Abyss, assez complexe et travaillé, qui est finalement un de mes préférés ;)

- Le fait de m'être fait tromper plusieurs fois, car il m'arrivait d'oublier qu'Émilie rêve. Parfois même d'oublier la présence de l'Autre.

- Les nombreux rebondissements ! On ne s'ennuie jamais dans ce second tome, il y a toujours quelque chose qui nous frustre, nous étonne ou nous donne envie de poursuivre la lecture :) Action, aventure, histoire, romance, trahison et j'en passe !

- La plume de l'auteure ! J'ai eu l'impression d'avoir un petit bijou dans mes mains en lisant Vivre.

- Les nombreuses questions que je me pose encore, surtout autour du personnage de Jean ! Si je m'en souviens bien, il reste encore trois autres romans et je ne préfère pas imaginer ce que vont réserver ceux qui s'intitulent "Mourir" et "Rêver".

- Les deux derniers chapitres m'ont également plu, notamment la partie où Émilie rencontre les Ingalais.



- J'ai particulièrement apprécié une chose : la mythologie de ce roman. J'aime beaucoup la mythologie grecque et égyptienne, mais mon côté auteur ne se serait jamais lancé dans un roman aussi complexe. Il y a un véritable travail sur la construction, les squelettes de chaque pays. Chacun possède sa propre histoire, son art, sa science, sa religion, ses paysages...







​​Conclusion :



Ce roman est un véritable voyage, une formidable distraction que j'ai savouré lentement (vu l'épaisseur). Je ne dis pas cela pour souligner un aspect négatif, je suis une lectrice qui préfère prendre son temps pour lire et apprécier chaque détail d'un livre, surtout quand il est aussi bien écrit.

Comme vous l'aurez compris avec cette chronique, je recommande vivement cette lecture ! De mon côté, je vais attendre la suite de la saga. ​Avec la Bibliothèque, nous découvrons dans son intrigue le pouvoir des livres et des rêves, mais plus j'avance dans les tomes, et plus je me dis que ce sont les romans de Pauline Deysson qui sont magiques ;)





N'hésitez pas à faire un tour sur le site de l’auteure, ici → http://www.paulinedeysson.com/

​Vous pourrez y retrouver toutes ses actualités, des informations sur ses romans déjà parus, puis de nombreux articles très divers. Bon voyage !




Lien : http://lalivrothequeblog.wee..
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La bibliothèque, tome 1 : Grandir

Ce livre est une belle remise en question . Dès le début l'auteure nous fait nous poser des questions sur le fonctionnement de notre monde, puis doucement sur notre façon de voir, d'appréhender les autres et tellement d'autres choses. A aucun moment l'auteure se fait donneuse de leçon, le côté philosophique est très bien mis en place, apporté d'une manière simple et délicate. Le début peut paraître complexe mais il ne faut surtout pas lâcher ce livre. L'auteure place juste le décor et fait des bases plus que solides pour la suite de l'histoire. J'ai été assez perdu au début,m ais une fois dans l'histoire et une fois le décor posé c'était bon .Le lexique à la fin du livre m''a beaucoup aidé et je peux que vous conseiller de l'utiliser aussi souvent que vous en ressentirai le besoin.



J'ai beaucoup aimé les personnages que l'on découvre en même temps qu'Emilie. Elle va rencontrer aussi bien des hommes, des femmes, mais aussi ( et c'est là que le côté fantastique ressort) des fées, des sirènes, des peuples de la natures etc... Ils ont tous étés glissé avec beaucoup de facilité et de naturel à l'histoire, c'es très agréable à lire, à découvrir. La grande fan de mythologie grecque que je suis à plus qu'apprécié les références mis en scène dans ce livre.



La découverte de la bibliothèque et de son histoire est vraiment magique et des plus intéressante. Je me suis facilement imaginer les âmes venues là pour rêver, je me suis amusé à m'imaginer être l'une d'entre elles. Je me suis vraiment sentie bien dans ce livre, je n'avais pas envie de le quitter. 



Un livre que je recommande énormément. Les 500 pages peuvent faire peur mais elles se lisent tellement bien, une fois plongé dans l'histoire on dévore les pages les unes après l'autres. 
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La bibliothèque, tome 1 : Grandir

En lisant ce roman de Pauline Deysson, vous plongez dans La bibliothèque, tome 1 en étant confronté à deux mondes totalement différents. Un monde de technologie où celle-ci supplante l'humain et l'autre monde où les livres ont le pouvoir du rêve et de la liberté.

Nous avons comme personnage une jeune fille Émilie qui se voit octroyer son robot ordinateur personnel, son Revery qui va régir sa vie. Mais elle va faire une rencontre signifiante avec une bibliothécaire qui va l'amener à visiter la bibliothèque, une bibliothèque spéciale, c'est la bibliothèque des rêves.

Émilie est une héroïne avec une intelligence mature, par ses réflexions, elle devient tout au long de l'histoire de plus en plus attachante. Elle n'a pas peur de dire tout haut ses propres pensées qui sont assez philosophiques. Émilie vit dans ce monde futuriste avec la technologie omniprésente à tout moment du quotidien. Elle se pose beaucoup de questions, elle va se rebeller jusqu'au moment où elle sera désignée pour devenir bibliothécaire.

Ce roman nous présente un mélange des genres, d’un côté une dystopie axée sur la technologie, et de l’autre la magie avec toutes sortes de créatures de légendes, et surtout le monde très poétique de la bibliothèque. D'aventures en aventures, on va rencontrer d'autres personnages, une panoplie de personnages en réalité. Certains seront souvent présents, d'autres ne seront qu’éphémères, mais tous sont originaux.

J’ai été fascinée par l’imagination de l’auteure et l’originalité de son récit. On ressent un bon travail de réflexion sur l’importance des livres, la croissance des nouvelles technologies qui défavorisent l’usage du papier, source de savoir, mais aussi sur le contrôle exercé par les dirigeants politiques du pays, les conditions pour accéder au bonheur et un tas d’autres sujets intéressants. La plume de Pauline Deysson est réfléchie et philosophique, elle nous plonge dans un univers futuriste entremêlé à des créatures fantastiques, ce qui est fort original et unique.

Pauline Deysson imbrique différentes histoires une dans l'autre ce qui nous transporte dans un monde imaginatif très prolifique. Et elle a réussi à me transporter avec ses mots dans un monde fantastique, j'ai vraiment adoré ma lecture et je veux absolument lire la suite de ce premier tome. Allez-y prenez le temps de lire La bibliothèque.
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La bibliothèque, tome 1 : Grandir

J'ai tout de suite été attirée par ce livre, en découvrant sa couverture et son résumé. J'aime les romans à tiroirs, les livres qui parlent de livres, les dystopies, les mélanges de genres et les livres-monde, autant dire que j'ai été comblée sur tous ces plans.

Le personnage d'Emilie m'a beaucoup plu. Malgré son jeune âge, elle est volontaire, elle a du caractère, et elle ne craint pas de s'affirmer et de tracer sa propre voie. J'ai pris du plaisir à la suivre, et elle est très attachante. Je me suis par contre sentie moins concernée par les autres personnages, plus secondaires et assez nombreux (mais ça ne m'a pas empêchée d'apprécier ma lecture).

La plume est agréable et légère, pas trop alambiquée (ce qui aurait été un très mauvais calcul, puisque l'histoire elle-même est relativement complexe). Elle permet une bonne compréhension du scénario et est donc tout à fait au service de la narration.

La partie que j'ai préférée est probablement le début, lorsque Emilie prend connaissance de cet univers ultra-technologique, qu'elle apprivoise son Revery (un genre d'ordinateur relié directement au cerveau et qui assouvit tous nos besoins), qu'elle prend conscience des limites et dangers de ce système et qu'elle décide de s'écarter du chemin qu'on a tracé pour elle. L'ambiance est bien retranscrite, on s'identifie sans problème aux habitants de ce monde et le tout regorge de bonnes idées.

Ensuite, on fait connaissance avec la Bibliothèque, cet endroit qui ferait baver tout passionné de lecture. C'est l'occasion d'introduire tout un vocabulaire et un système autour de l'écriture des livres de rêves, là aussi j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir cette logique différente, à voir Emilie tenter de déchiffrer ces nouveaux codes et prendre ses marques dans un monde tout différent du premier.

Quant aux rêves en eux-mêmes, ils ont un style de narration assez différent : je dirais qu'ils sont plus jeunesse, avec de l'action soutenue, des rebondissements fréquents, c'est un genre qui personnellement me plaît un peu moins mais je reconnais sans peine que c'est efficace est prenant. On peut aussi y trouver plusieurs lectures, puisqu'il y a de nombreuses métaphores, des références et réécritures de mythes anciens, etc. Tout un programme donc, et je n'ose imaginer le travail qu'il a fallu pour mettre sur pied une telle histoire et la rendre digeste.

La fin m'a beaucoup plu aussi, elle reboucle sur le début en éclaircissant certaines zones d'ombre. On voit que le récit a été pensé dans son intégralité et soigneusement mis en place, et j'insiste encore sur l'envergure d'une telle entreprise : Pauline Deysson a fait là un vrai travail d'orfèvre, je suis très impressionnée par la cohérence de l'ensemble et le rendu très agréable à lire, clair et organisé.

Bref, je suis très agréablement surprise par ce premier tome. C'est très satisfaisant de découvrir chaque pièce de cet immense puzzle pensé dans les moindres détails et soigneusement construit, le travail est colossal et permet plusieurs niveaux de lecture, l'histoire aborde de nombreux thèmes en profondeur et le tout se lit sans confusion grâce à une plume précise et peu chargée. Je me demande par contre à quel public le recommander (certains passages sont très jeunesse, d'autres ne s'adressent pas vraiment aux plus jeunes si on veut comprendre toutes les références et les réflexions), mais je dirais que chacun peut y trouver son compte et qu'il y aura probablement autant de lectures que de lecteurs, ce qui est déjà une très jolie prouesse en soi.
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