Caradoc écarta les broussailles et les ronces et se retrouva enfin à l'air libre, échappant à l'obscuruté menaçante de la forêt. Soulagé, il remit son épée au fourreau, resserra sa cape, et s'asseyant un instant sur la rive en pente douce, observa la rivière maussade. Il avait tourné en rond dans les halliers touffus et un instant, il s'était cru perdu. La frayeur, il la connaissait bien. Car c'était le jour de Sanbain et même les meilleurs guerriers de son père, qui ne tremblaient devant rien ni personne, avaient peur ce jour-là et ne s'en cachaient pas.