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Critiques de Pedro Pizarro (3)
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Récit de la découverte et de la conquête des roya..

Il semble difficile de trouver dans l’histoire de l’humanité événement aussi romanesque que la conquête du Pérou ; la victoire stupéfiante de quelques centaines de soldats sur un Empire immense. Le Récit de la découverte et de la conquête des royaumes du Pérou de Pedro Pizarro en offre un témoignage de première main passionnant.



Pedro Pizarro le rédige en 1571, alors qu’il vit à Arequipa, ville qu’il a lui-même cofondé trente ans plus tôt. Il est parti en Amérique en 1531, âgé de seulement quinze ans pour suivre son cousin Francisco Pizarro, conquistador aguerri d’une cinquantaine d’année, dont la moitié passée aux Amériques. A l’époque Hernan Cortes s’était déjà emparé des richesses de l’empire Aztèques depuis 1520. La rumeur circule qu’un autre royaume où l’or est encore plus abondant existe plus au Sud. Avec l’aval de Charles Quint, Roi des Espagnes, Francisco Pizarro lance une expédition avec son acolyte Diego de Almagro.



Pedro Pizarro nous livre dans son récit sa vision d’un Espagnol du XVIème siècle, sûr de son droit à conquérir ces terres étrangères, qu’il tient de Dieu, mais néanmoins sans mépris pour ses adversaires. Au contraire, il fait plutôt preuve de curiosité et son récit comporte de nombreuses descriptions de la société Inca. L’essentiel du livre est cependant ailleurs, dans le tableau vivant de la conquête du Pérou dressé par quelqu’un qui a participé à toutes les batailles.



Quand les troupes de Francisco Pizarro et Diego de Almagro accostent en 1532, les Incas dominent un territoire immense, bien supérieur à celui du Pérou actuel. Le Tahuantinsuyo, c’est son nom, est cependant fragile. L’Empire n’a assis sa domination sur les autres peuples que récemment et ces derniers n’hésiteront pas à s’allier aux Espagnols. De plus, une violente guerre civile oppose les deux prétendants au trône Inca, les frères Atahualpa et Huascar, dont sauront habilement profiter les Espagnols. Les Incas, isolés du reste des civilisations depuis plusieurs millénaires ont enfin un retard technologique considérable: ni arme à feu, ni fer, ni chevaux, et une tactique militaire qui se révélera inadaptée. Atahualpa possède malgré tout une formidable armée de dizaines de milliers d’hommes. Par orgueil, ou par naïveté, il sous-estime les Espagnols. Ayant disposé son armée autour de la ville de Cajamarca, il accepte d’aller à leur rencontre sans arme. Mais ces derniers en embuscade, profitant de la surprise créée par leurs fusils et les chevaux capturent le monarque, et massacrent une grande partie de l’armée et de l’élite inca.



Atahualpa propose contre sa vie une rançon phénoménale, une pièce remplie d’or et deux d’argents, et que les Espagnols ne soient pas attaqués. Atahualpa sera néanmoins jugé et exécuté semble-t-il à regret selon le récit que nous en fait Pedro Pizarro. En effet si Atahualpa restait en vie, les Espagnols qui n’avaient pas participé à sa capture ne recevraient aucun butin et il serait impossible de s’emparer des terres. Pedro Pizarro explique également qu’un des interprètes, qui convoitait une des épouses de l’Inca aurait menti en faisant croire à une embuscade imminente qui aurait précipité la décision de le tuer. Atahualpa n’étant pas non plus un tendre: il ordonnera de sa prison l’exécution de Huascar.



Après l’exécution, les Espagnols nomment Manco en Inca fantoche pour mieux asseoir leur domination. Mais ce dernier se révolte jusqu’à être proche de vaincre les Espagnols lors du siège de Cusco, où ces derniers sont encerclés durant huit mois par les troupes Incas et ne parviennent que par miracle à s’en sortir. Manco sera finalement vaincu et traqué jusque dans la forêt amazonienne, puis assassiné par le fils Diego de Almagro, auquel Manco avait donné l’asile.



Pedro Pizarro s’attarde longuement sur les rivalités au sein du camp espagnol font de son récit un véritable drame shakespearien. Il y a d’abord la rivalité entre Almagro et Pizarro qui date de l’époque où le second, parti seul en Espagne chercher le soutien de Charles Quint, revint, unique titulaire du titre de gouverneur de ces terres encore à conquérir. Almagro part de son côté à la conquête du Chili mais déçu de la richesse de ces terre, revient à Cusco, et contraint Pizarro de partager l’immense butin. Les luttes intestines se poursuivent avec la bataille d’Abancay où Hernando et Gonzalo Pizarro (neveux de Francisco) sont capturés par Almagro. En représailles, Francisco Pizarro fait exécuter Almagro, pour être lui-même quelques années plus tard assassiné par des partisans d’Almagro.



Sang et or, pouvoir et trahisons constituent ainsi le coeur de ce Récit de la découverte et de la conquête des royaumes du Pérou, qui rappelle combien le destin d’un continent a pu tenir à la vie de quelques aventuriers.

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Récit de la découverte et de la conquête des roya..

écrit par un des conquistadores du Pérou. Bien que ses préoccupations soient au moment de la rédaction orientées vers la réhabilitation de Francisco Pizzaro, et contre Pedro de Almagro, ce livre reste un témoignage direct d'une civilisation disparue.
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Récit de la découverte et de la conquête des roya..

Ce récit de la conquête du Pérou par le conquistador Francisco Pizarro, dans les années 1520-1540, est avant tout un témoignage de première main. L'auteur, cousin du conquérant a participé aux différentes opérations, et précise scrupuleusement s'il a été ou non témoin des faits.



Et le lecteur lit, avec stupéfaction, cette histoire vraie, mais parfaitement invraisemblable, extraordinaire par tout ce qu'elle ne dit pas. Un groupe de quelques centaines d'aventuriers espagnols, analphabètes (du moins c'est le cas de leur chef), avides, obnubilés par l'or, s'éliminant mutuellement pour s'approprier des richesses, part au nom de Dieu et du roi d'Espagne conquérir une terre inconnue, et fait tomber l'empire Inca... Et le récit ne s'en étonne pas, l'auteur et les conquérants sont totalement hermétiques à la culture qu'ils affrontent, et centrés sur leurs dissensions internes, les informations qu'ils peuvent trouver sur l'or.



Ce récit m'a profondément dérangée pour ce qu'il révèle d'inconscience d'autrui et d'impossibilité à communiquer et comprendre une autre culture. Cette dimension, qui dépasse de loin le contexte du récit, est sans doute à méditer sans modération.
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