Le réalisateur tibétain Pema Tseden, qui a remporté le Golden Coconut Award au deuxième Festival international du film de l'île de Hainan pour son film "Balloon", a récemment accepté une interview exclusive avec notre journaliste pour parler de l'histoire derrière ses films. Il dit et je cite :
"mes films se concentrent sur les histoires humaines, ils visent pas seulement le public tibétain, jespère ils peuvent transcender les régions et les cultures afin que plus de gens de différentes nations puissent ressentir une résonance émotionnelle.
Nous vivons corps et âme emportés dans un constant maelstrom d’événements divers sans réussir à obtenir le moindre moment de paix. Avoir ne serait-ce qu’un instant de tranquillité relève parfois de l’espoir le plus insensé.
Ecrire est pour moi un moyen de parvenir à cette paix tant désirée du corps et de l’esprit.
J’ai éclaté de rire, mais Drolma, elle, avait l’air furieuse, alors j’ai voulu la consoler : « Tu devrais être contente, regarde, même un simple d’esprit se rend compte que tu es jolie, cela montre bien que tu n’as pas une beauté ordinaire. »
— C’est bon, c’est bon, je vais faire la photo comme ça.
Tharlo se redressa comme ceux qui l’avaient précédé et se prépara à esquisser un sourire.
Mais, après avoir gesticulé un moment avec son appareil puis tapoté les cheveux ébouriffés de Tharlo, Dekyi finit par lui dire : « Je te propose d’aller d’abord te faire laver les cheveux, tu es trop mal peigné, tu ne seras pas bien sur la photo.
— Tant pis si je suis mal peigné, répondit Tharlo, prends la photo, je ne suis pas si difficile. » Dekyi lui répliqua en toute franchise : « Une carte d’identité, on la garde toute la vie, alors c’est
pas mieux d’avoir une jolie photo dessus ? » Tharlo fixa Dekyi en silence.
Celle-ci lui montra un salon de coiffure qui était
juste de l’autre côté de la rue et lui dit : « Va vite te faire laver les cheveux, c’est une très bonne amie qui vient d’ouvrir ce salon. »
Tharlo dut s’y résoudre et sortit du studio.
Tharlo portait une petite natte sur la nuque, une petite natte toujours en mouvement qui ne passait pas inaperçue.
Au fil du temps, les gens ne l’appelèrent plus que par ce surnom, « Petite-Natte », et finirent par en oublier son véritable nom.
Au début de l’année, le chef du commissariat du canton vint au village pour enregistrer les changements intervenus dans la population ; il convoqua une réunion de tous les habitants et appela «Tharlo » un bon bout de temps.
Comme personne ne répondait, il demanda au chef de village : « Il n’y a personne dans votre village qui s’appelle Tharlo ? »
Le chef de village réfléchit un moment avant de répondre : « Il me semble qu’il n’y a personne ici qui porte ce nom. »
Il me semble que la vie idéale est toujours ailleurs.
Dans notre région, il y a en effet une croyance populaire selon laquelle, sur les toits, règne un esprit protecteur des dents de lait ; si on lui récite une sorte d'incantation, on aura de belles dents en grandissant.
这时,从街道上来了几个大学生模样的年轻人,其中一个上前跟他搭讪道:“我们是内地来的大学生,到这边旅游。我们看着你很特别,你是个艺术家吗?”
塔洛一边抽烟一边用怪怪的目光看着他们,一副不知道他们在说什么的样子,脸上显出似乎很严肃的表情。
另一个说:“你们看看他的眼神,那么深沉,肯定是一个深刻的艺术家。”
塔洛也不理他们,等抽完烟把烟屁股扔到地上使劲踩了一下之后才说:“其实我是个放羊的。”
又一个说:“你们听听,他说话多深刻啊,他肯定是个艺术家。”
« On est étudiants en Chine intérieure et on est de passage ici. Tu as un look assez spécial, tu es un artiste ? ».
Tout en continuant de fumer, Tharlo le regarda d'un air très sérieux mais complètement ahuri, comme s'il ne comprenait rien de ce que l'autre disait.
« A voir son regard, intervint un second, c'est certainement un artiste très profond. »
Tharlo ne comprenait toujours pas ce qu'ils voulaient dire ; quand il eut terminé sa cigarette, il jeta le mégot par terre et l'écrasa ; c'est seulement alors qu'il leur dit : « En fait, je suis berger. »
Un troisième s'exclama : « Vous avez entendu ? C'est très profond ce qu'il dit. C'est un artiste, c'est sûr. »
Dans notre région, il y en effet la croyance populaire selon laquelle, sur les toits, règne un esprit protecteur des dents de lait ; si on lui récite une sorte d’incantation, on aura de belles dents en grandissant.
Sous le regard d’Ugyän et de son père, j’ai donc brandi la dent enveloppée de laine et en prononçant deux fois la formule magique : « Je t’envoie cette horrible dent de chien, donne-m’en une d’ivoire toute blanche. Je t’envoie cette horrible dent de chien, donne-m’en une d’ivoire toute blanche. »
Puis j’ai lancé en l’air et la dent et la laine, et rien n’ai retombé. (tiré de la nouvelle : Les dents d’Ugyän)
Les hommes sont tous mortels, mais la mort de certains a plus de poids que le mont Tai, la mort des autres en a moins qu'une plume d'oie sauvage.