Nasr Eddin a été invité par un marchand qui voudrait se targuer dans la ville de l'avoir eu à sa table. Le Hodja a accepté car la femme de cet homme a la réputation d’être très belle et de faire admirablement la cuisine. À la fin du succulent repas, le marchand interpelle son hôte :
– Toi qui a des lumières sur toute chose, à ton avis, y a-t-il des excuses qui blessent plus que des offenses ?
[Nasr Eddin se lève et lui tape sur les fesses]
– Par Allah ! Tu as perdu la tête !
– Je te présente mes excuses ! J'ai cru que c’étaient les fesses de ton épouse !
Nasr Edin est un homme gai et de bonne humeur en toutes circonstances. Si on lui en demande la raison, il répond d'un ton d'évidence :
— Moi, je sais ce qu'il y a dans le Coran.
Chacun admet pieusement cette excellente réponse... Un jour, toutefois, un jeune homme lui pose la question :
— Hodja, j'ai étudié le Saint Coran. Que renferme-t-il donc qui te rende si joyeux ?
— Des fleurs séchés que ma mère m'a envoyées, et une lettre de mon cher ami Abdullah !