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3.67/5 (sur 368 notes)

Nationalité : Norvège
Né(e) à : Oslo , le 18/07/1952
Biographie :

Jeune garçon, Per Petterson découvre un livre de Simone de Beauvoir sur l'étagère d'une bibliothèque. Les mots l'imprègnent, la lecture de l'ouvrage le bouleverse. Il raconte cette expérience inhabituelle avec verve et enthousiasme dans 'La Lune au-dessus du pont'.

Mais avant d'entamer une carrière d'écrivain, Per Petterson travaille durant plusieurs années comme ouvrier agricole, puis comme libraire et traducteur jusqu'en 1987, date à laquelle il publie un premier recueil de petites histoires non traduites en français intitulé 'Ask i Munnen, Sand i Skoa'. Le livre, qui décrit avec acuité le poids des secrets et des souvenirs, est accueilli avec ferveur par les critiques.

En 2003, il fait une percée littéraire grâce à 'Pas facile de voler des chevaux'. Immense succès en Norvège, Allemagne et Grande-Bretagne, le livre est récompensé par deux prix littéraires prestigieux en Scandinavie. Il a également été choisi comme l'un des dix meilleurs livres de 2007 par le New York Times.
En 2009 il reçoit le Grand Prix de littérature du Conseil nordique pour son roman Jeg forbanner tidens elv.

Quelques temps plus tard, avec 'Dans le sillage', l'auteur montre le réconfort qu'apportent les mots et la nécessité des liens humains. Traduit dans plus de dix huit langues, Per Petterson possède une écriture intense. C'est avec force et grâce qu'il parvient à donner du relief à ses mots.

Il habite aujourd'hui un petit village norvégien isolé.
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Source : evene.fr
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[Per Petterson : Dans le sillage]
A la Fondation Cartier pour l'Art Contemporain, Olivier BARROT présente l'ouvrage de Per PETTERSON : "Dans le sillage".

Citations et extraits (90) Voir plus Ajouter une citation
Ma vie s’en allait à vau-l’eau, tout disparaissait, je n’en retenais rien, les choses se détachaient de moi les unes après les autres et flottaient dans l’air.....Comme dans le poème de Yeats, où le faucon n’entend plus l’appel du fauconnier, s’envole au-dessus des collines pierreuses et disparait quelque part entre les montagnes de Mongolie.
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Baltics
I
It was before the time of radio towers. 
Grandfather was a new pilot. In the almanac, he wrote down the ships he guided—
names, destinations, drafts.
Examples from 1884: 
SS Tiger    Capt. Rowan    16 ft.    Hull Gefle Furusund
Brig Ocean    Capt. Andersen    8 ft.    Sandöfjord Hernösand Furusund
SS St. Petersburg    Capt. Libenberg    11 ft.    Stettin Libau Sandhamn
He took them out to the Baltic, through the wonderful labyrinth of islands and water. 
And those who met on-board, and were carried by the same hull for a few hours or days, 
how well did they get to know each other? 
Conversations in misspelled English, understanding and misunderstanding but very little deliberate lying. 
How well did they get to know each other? 
When the fog was thick: half speed, nearly blind. Out of the invisible, the point appeared 
and in a single stride was right on them. 
Horn bellowing every two minutes. His eyes read straight into the invisible. 
(Did he have the labyrinth in his head?) 
The minutes passed. 
Shallows and rocks memorized like psalm verses. 
And that feeling of “we’re right here” that must be held, the way you carry a brimming pot so nothing gets
       spilled. 
A glance down into the engine room.
The compound engine, long-lived like a human heart, worked with large smooth recoiling movements, steel
       acrobats, and the smells rose as if from a kitchen. 

Tomas Tranströmer
Prix Nobel de Littérature 2011
( Les deux premières strophes p.91
C'était avant l'époque des tours de radio
Grand-père était un pilote novice.....)
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When my mother and my father came out of the tabernacle in Hausmanngate after they had stood before the priest and both said yes, my father stared at the ground with a frown on his face, and turned to one of his brothers, Trond, and said :"Nailed to a cross on earth."And then he laughed.
( Quand ma mère et mon père sortir du tabernacle à Hausmanngate, après qu'ils dirent oui devant le prêtre, mon père regarda à terre fronçant les sourcils et se tournant vers un de ses frères dit:"Crucifié sur terre". Et puis il rit.)
p.57
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Tout était silencieux. Ils s'arrêtèrent un instant pour contempler le spectacle. Jim se tourna vers Tommy :
-On pourrait devenir croyant à moins que ça
- Toi, tu l'es déjà.
-Plus tellement. je suis socialiste. Je suis pour une société sans classes.
Tommy ne répondit pas. (...) La lune perçait des trouées entre les arbres, et la glace étincelait, parfaite.
- Putain, que c'est beau, dit-il
(p. 139)
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J’ai souvent pensé à ce rêve ; il était si précis, si vivant. Et je n’ai jamais trouvé regrettable ou déprimant ou absurde que la main qui avait tenu si fermement la mienne ne soit pas celle de Turid. Turid ne faisait pas partie du monde des rêves, elle n’avait pas été conçue pour ça. A l’état de veille, c’était différent : elle envahissait mon espace, elle remplissait mes journées du matin au soi, elle occupait l’univers tout entier. Elle m’engloutissait, mais elle se tarissait lentement ; elle s’asséchait et disparaissait, avalée par ses amis bigarrés.
J’y ai beaucoup réfléchi : qu’avaient-ils de plus que moi ? A part leurs couleurs, bien sûr. J’ai mis longtemps à comprendre. C’était pourtant simple : ils avaient Turid. Moi je ne l’avais pas.
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-Je vais te clouer le bec.
Et il s'est tourné vers moi, et son visage était d'une dureté comme je n'en avais jamais vu. Il n'avait plus aucune retenue; il m'a de nouveau envoyé contre le mur, et tout l'air m'est sorti de la bouche dans un gémissement venant des tréfonds de mon corps. Mais je ne voulais rien ressentir, je ne voulais rien entendre, et j'ai rempli ma tête d'un rêve que mon père ne voyait pas. Et ça a marché, je vous le jure. Et je me suis engouffré dans mon rêve, et il me croyait dans la même pièce que lui, dans la même maison que lui, alors que j'étais ailleurs. Et je faisais comme si la douleur n'existait pas, comme si je ne sentais rien, ni au visage, ni aux bras, ni à la poitrine, et je m'envolais dans mon rêve (...) Je sentais pourtant comme dans une ivresse que je n'avais plus peur de lui. Je jubilais. (p. 39)
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Je me suis retourné et j’ai regardé Franz :
- Quoi ? Qu’est-ce qu’il a dit ?
- Il a dit « on va voler des chevaux ». Je ne sais pas qui a eu l’idée de cette phrase. Ton père, peut-être. En tout cas, ce n’était pas moi. Mais je savais qu’il allait dire ça. Quelqu’un était venu du bourg par le car pour me prévenir.
- Ah.
- Je l’ai tout de suite trouvé sympathique, ça c’est sûr.
Qui ne le trouvait pas sympathique ? Les hommes le trouvaient sympathique, les femmes le trouvaient sympathique, tout le monde le trouvait sympathique. Sauf le père de Jon peut-être, mais ça, c’était pour des raisons bien particulières. Et j’imaginais qu’au fond ils n’avaient rien l’un contre l’autre ; dans d’autres circonstances ils auraient sans doute pu être amis. Un homme qui plaît à tout le monde, c’est souvent quelqu’un de mou et d’inconstant, quelqu’un qui cherche à tout pris à éviter les conflits ; c’est ce que j’ai remarqué. Or ce n’était pas le cas de mon père. Certes, il aimait rire et il était toujours souriant, mais c’était dans sa nature ; ça n’avait rien à voir avec un désir de séduire. Avec moi, en tout cas, il ne cherchait pas particulièrement à le faire, et pourtant il me plaisait beaucoup, même si je me sentais parfois un peu embarrassé en face de lui.
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J’ai bifurqué à gauche, et j’ai continué vers l’ouest en passant par Fjerdingby et Flateby, des endroits où je n’avais jamais mis les pieds et dont je découvrais les noms sur les panneaux de signalisation.
- Vous devez avoir une alliance, non ? Pourquoi vous ne la portez pas ?
- Oui, j’en ai une. Je ne la porte pas parce que je ne veux pas
- Et lui, il ne veut pas que vous la portiez ?
- Bien sûr que si. Je l’exige, dit-il. Mais je refuse. C’est ce que je fais. Je refuse. Et maintenant j’en ai assez. Je ne resterai pas une heure de plus avec lui.
- Vous avez décidé ça quand ?
- Aujourd’hui.
- Aujourd’hui ? Quand je suis arrivé à la cafétéria ?
- Non, un peu plus tôt.
- Quand l’autre type est arrivé ? Celui qui est toujours triste ?
- Oui. C’est ça.
Je ne voulais pas qu’elle me parle de l’autre type. Il m’énervait. Son existence m’énervait. Il ne m’avait pourtant rien fait. Il s’occupait de ses affaires, n’ennuyait personne avec ses problèmes et ne déposait pas sa vie entre les mains d’inconnus. J’aurais pu faire comme lui. J’aurais pu tenir ma langue. Mais alors je ne serais pas là en ce moment.
Avec elle.
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Je me demandais comment elle y arrivait, car elle travaillait aussi dur qu'un homme. Et à chaque fois, je voyais mon père qui la regardait, les yeux mi-clos. Et je faisais pareil, je n'arrivais pas à m'en empêcher. Et comme on la regardait, le père de Jon la regardait aussi, mais pas comme il le faisait d'habitude. Ce qui me paraissait normal. Mais j'ai l'impression qu'on ne regardait pas la même chose, car ce qu'il voyait semblait le surprendre et le mettre mal à l'aise. Moi, ce que je voyais me donnait envie d'abattre le plus grand des sapins et de le faire tomber avec un fracas qui retentirait partout dans la vallée.
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- Tu lisais toujours Dickens quand tu étais à la maison ; je m’en souviens très bien. Tu étais assis dans ton fauteuil, complètement absorbé dans ton livre, et quand je m’approchais pour te tirer la manche et te demander ce que tu lisais, j’avais toujours l’impression que tu ne me reconnaissais pas. Puis tu répondais « Dickens » en me regardant d’un air grave. Et je me suis dit que lire Dickens, ça devait être quelque chose de spécial qui n’était pas à la portée de tout le monde ; c’est le sentiment que j’ai eu. Je n’avais même pas compris que Dickens, c’était le nom de l’auteur. J’ai cru que c’était le nom d’un certain type de livres que nous étions les seuls à posséder. Et je me rappelle que parfois tu me faisais la lecture.
- Je faisais ça ?
- Oui, tu me faisais la lecture. De David Copperfield ; ça, je l’ai découvert plus tard, à l’âge adulte, quand j’ai décidé de le lire moi-même. A l’époque, tu n’avais jamais l’air de te lasser de David Copperfield.
- Il y a longtemps que je ne l’ai pas lu
- Mais tu l’as, je suppose ?
- Bien sûr.
- Alors du devrais le relire.


Et elle appuie ses coudes sur la table et y pose son menton avant de réciter :
- « Deviendrai-je le héros de ma propre vie, ou bien cette place sera-t-elle occupée par quelque autre ? A ces pages de le montrer. »
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