« [
] sur une plage de Lerici (Italie), le 15 août 1822, peu avant trois heures de l'après-midi, brûle le corps de Percy Shelley. Peu de monde autour du brasier : Lord Byron [
], Trelawny, le gentilhomme-corsaire qui a fait construire l'Ariel, le voilier à bord duquel le poète vient de faire naufrage. Les deux femmes qui ont accompagné sa vie, son épouse Mary, et Claire, la soeur de celle-ci, ne sont pas là. Mais dès la mort de Shelley, sa légende est en route [
]. Tout est consumé excepté le coeur du poète [
].
[
] Dans ce poème, enchantement du monde jusque dans la cruauté et le malheur, la langue de Shelley, personnelle et nerveuse, convoque les légendes sataniques de la Genèse, les mythes grecs, le Paradis perdu de Milton, Rousseau et Shakespeare. Beauté idéale d'un héritage de la Révolution française, d'un combat pour la justice et la liberté.
[
] » (Judith Brouste)
« [
] The Revolt of Islam porte un titre qui de nos jours [
] pourrait prêter à confusion, et laisser supposer qu'il s'agirait d'une révolte de l'Islam contre l'Occident [
]. [
] cela concerne tout le contraire : [
] l'aspiration des peuples à la libre pensée et à la démocratie. [
] » (Jean Pavans)
« [
] Il y a dans la marée des choses humaines un reflux qui conduit les espoirs naufragés des hommes dans un port assuré une fois la tempête passée. Je vois maintenant des survivants d'une époque de désespoir.
[
] le pessimisme et la misanthropie sont devenus les caractéristiques de l'époque où nous vivons, consolations d'un dépit qui ne trouve de soulagement que dans l'exagération opiniâtre de son propre désespoir. [
] Mais l'humanité me paraît émerger de son hypnose. Je crois déceler un changement progressif, lent et silencieux. C'est dans cette croyance que j'ai composé le poème suivant.
[
] » (Préface de Shelley)
« [
] sa sympathie active et scrupuleuse pour ses semblables [
] donne d'autant plus de valeur à ses spéculations, en marquant du sceau de la réalité ses plaidoyers pour le bien de la race humaine.
[
] » (Mary Shelley)
0:00 - Dédicace à Mary - XIV
0:41 - Chant I - XXXIII
1:22 - Chant II - XXXIII
2:01 - Chant VIII - XII
2:42 - Chant VIII - XIV
3:21 - Chant VIII - XVI
4:02 - Chant VIII - XIX
4:39 - Chant VIII - XX
5:18 - Chant XII - XXVII
5:48 - Chant XII - XXVIII
6:27 - Générique
Référence bibliographique :
Percy Bysshe Shelley, La Révolte de l'Islam, traduction de Jean Pavans, Éditions Gallimard, 2015
Image d'illustration :
https://www.telegraph.co.uk/only-in-britain/percy-bysshe-shelley-born/
Bande sonore originale : Myuu - Exhale
Exhale By Myuu is licensed under a CC-BY-SA Creative Commons License.
Site :
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#PercyByssheShelley #LaRévolteDeLIslam #PoésieAnglaise
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«N'entends-tu pas ces douces paroles parmi
Ce chœur qui résonne dans les cieux ?
N'entends-tu pas ceux qui meurent
En s'éveillant dans un monde d'extase ?
Que l'amour, quand les membres sont entrelacés,
Le sommeil, quand la nuit de la vie est fendue,
La pensée qui s'accroche aux vagues frontières du monde
Et la musique quand un être cher chante,
C'est la mort ?»
Extrait de Rosalind et Helen,
v 1121-1129
L'homme à l'âme vertueuse ne commande, ni n'obéit. Le pouvoir, comme une peste désolante souille tout ce qu'il touche; et l'obéissance, fléau de tout génie, toute vertu, toute liberté, des hommes fait des esclaves, et de l'organisme humain un automate, une machine.
L'amour se flétrit sous la contrainte; son essence même est la liberté. Il n'est compatible ni avec l'obéissance, ni avec la jalousie, ni la peur.

J’ai rencontré un voyageur de retour d’une terre antique
Qui m'a dit : «Deux immenses jambes de pierre dépourvues de buste
Se dressent dans le désert. Près d’elles, sur le sable,
À moitié enfoui, gît un visage brisé dont le sourcil froncé,
La lèvre plissée et le rictus de froide autorité
Disent que son sculpteur sut lire les passions
Qui, gravées sur ces objets sans vie, survivent encore
À la main qui les imita et au cœur qui les nourrit.
Et sur le piédestal il y a ces mots :
"Mon nom est Ozymandias, Roi des Rois.
Voyez mon œuvre, ô puissants, et désespérez !"
À côté, rien ne demeure. Autour des ruines
De cette colossale épave, infinis et nus,
Les sables monotones et solitaires s’étendent au loin.»
Ozymandias (sonnet)
[I met a traveller from an antique land
Who said: "Two vast and trunkless legs of stone
Stand in the desert. Near them, on the sand,
Half sunk, a shattered visage lies, whose frown,
And wrinkled lip, and sneer of cold command,
Tell that its sculptor well those passions read,
Which yet survive, stamped on these lifeless things,
The hand that mocked them and the heart that fed,
And on the pedestal these words appear:
'My name is Ozymandias, king of kings:
Look on my works, Ye Mighty, and despair!'
Nothing beside remains. Round the decay
Of that colossal wreck, boundless and bare,
The lone and level sands stretch far away."]
Music, when soft voices die,
Vibrates in the memory—
Odours, when sweet violets sicken,
Live within the sense they quicken.
Rose leaves, when the rose is dead,
Are heaped for the belovèd’s bed;
And so thy thoughts, when thou art gone,
Love itself shall slumber on.
Posthumous Poems, 1824
La lune
Et comme une femme mourante pâle et décharnée
Qui, d'un pas chancelant, drapée d'un voile vaporeux,
Sort de sa chambre, mue par les folles
Et faibles errances de son esprit déclinant,
La lune élève à l'orient obscur
Sa masse blanche et sans forme.
Es-tu pâle de lassitude
D'escalader le ciel et de contempler la terre,
D'errer sans compagnon
Parmi les étoiles nées diffėremment
Et de changer toujours, comme un oeil sans joie,
Qui ne voit nul objet digne de sa constance?
Esprit de la Terre
Mère, je suis devenu plus sage en grandissant, bien qu’un enfant
Ne puisse pas être sage comme toi, en ce jour ;
Et plus heureux aussi ; plus heureux et plus sage à la fois.
Tu sais que les crapauds, les serpents, les vers répugnants,
Et les bêtes vénéneuses et malines et les branches
Chargées de baies malades dans les bois, étaient toujours
Une gêne à mes pas à travers ce monde de verdure :
L'Homme, âme unique et harmonieuse faite d'âmes multiples
Dont la nature même est la loi, propre
Où toutes choses se confondent comme les fleuves dans la mer;
Dont les actes familiers sont embellis par l'amour;
En qui labeur, douleur, chagrin, dans le vert bosquet de la vie,
Se jouent comme des fauves apprivoisés, dont nul ne soupçonnait la douceur!
Sa volonté, avec toutes les passions basses, les joies mauvaises
Et les soucis égoïstes qui en sont les tremblants satellites,
Guide funeste, mais puissance souveraine
Est comme une nef aux ailes de tempête, dont l'amour
Tient le gouvernail, au milieu des vagues qui n'osent l'engloutir
Forçant les rivages les plus sauvages de la vie à reconnaître son empire.

Evening, Ponte Al Mare, Pisa
1.
The sun is set; the swallows are asleep;
The bats are flitting fast in the gray air;
The slow soft toads out of damp corners creep,
And evening's breath, wandering here and there
Over the quivering surface of the stream,
Wakes not one ripple from its summer dream.
2.
There is no dew on the dry grass to-night,
Nor damp within the shadow of the trees;
The wind is intermitting, dry, and light;
And in the inconstant motion of the breeze
The dust and straws are driven up and down,
And whirled about the pavement of the town.
3.
Within the surface of the fleeting river
The wrinkled image of the city lay,
Immovably unquiet, and forever
It trembles, but it never fades away;
Go to the...
You, being changed, will find it then as now.
4.
The chasm in which the sun has sunk is shut
By darkest barriers of cinereous cloud,
Like mountain over mountain huddled — but
Growing and moving upwards in a crowd,
And over it a space of watery blue,
Which the keen evening star is shining through.
« Le pouvoir, telle une ravageuse pestilence, pollue tout ce qu'il touche. »