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Critiques de Marie-Antoine de Lavaur (9)
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Notre-Dame des Douleurs

Vous le savez, même si cela ne se voit pas au vu de mes nombreuses lectures sur la religion, je suis athée. Donc, inutile de chercher dans cette critique le moindre soupçon d'avis là-dessus. Ceci dit, vous pourriez vous demander pourquoi, dans ce cas, je lis ou j'accepte de lire dans le cadre de partenariats, des livres sur le sujet. Je considère tout simplement que la religion et l'Histoire sont étroitement imbriquées. Il n'y a qu'à voir son rôle au fil des siècles pour s'en apercevoir. Et c'est justement ce que je considère comme étant intéressant (ceci n'étant que mon avis).



Le Père Lavaur a ceci d'original qu'il relate avec verve et passion (sans jeu de mot) son siècle. Bien entendu, en tant que religieux, il ne peut qu'exhorter ses contemporains à se réfugier dans la foi, cela paraît logique. C'est non seulement son rôle mais c'est aussi ce qui l'anime, le fait vivre. Dans cet opus, il s'intéresse tout particulièrement à Marie, mère, comme il est dit dans la quatrième de couverture, de toutes les douleurs. On le serait à moins quand même ! Elle a enfanté le Messie, l'a vu subir toutes les souffrances du monde et mourir sous ses yeux. Elle est le symbole du courage et de l'amour maternel. Il n'est pas étonnant que de nombreux religieux la vénèrent. De ce fait, le père Lavaur ne peut pas tolérer que ses contemporains soient insensibles. Il leur demande de réfléchir au rôle maternel et d'en faire de même en aidant ceux qui souffrent. Ils doivent arrêter d'être tournés vers leur nombril et s'ouvrir à autrui. Pour étayer ses propos, il s'appuie sur des exemples de grands personnages entrés dans l'Histoire.



Au-delà du discours religieux, c'est un message de bon sens, d'humanité qui transparaît. Et ne serait-ce que pour cela, ce livre mérite d'être lu.
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Le clergé et le peuple

Inutile de vous présenter le Père Marie-Antoine de Lavaur, surnommé "Le Saint de Toulouse". Si vous ne le connaissez pas, c'est que vous ne m'avez pas lue, honte à vous !



Jusqu'à présent, les livres que je vous ai présentés faisaient référence à Bernadette Soubirous ou à la condition de religieux en cette fin du XIXe siècle. Dans cet ouvrage, il va plus loin et, comme dans L'Homme est fait pour la Foi, il porte un regard à la fois général et moralisateur sur ces deux "classes" - Clergé / Peuple - qui étaient soudées jusqu'à 1869 et qui vont se séparer avec plus ou moins de violence à partir de cette date marquant la rupture du Concordat. Lorsque La Revue du Clergé demande de réfléchir aux trois questions suivantes : "Le clergé a-t-il perdu, en France, une part de son influence auprès des ouvriers et même des paysans ? Si oui, à quelles causes attribuez-vous ce malheur ? Comment y remédier ?", le Saint de Toulouse, toujours prompt à donner son avis avec le ton et l'aisance qu'on lui connaît, n'hésitera pas à y répondre.



C'est toujours avec une certaine objectivité qui laisse souvent sans voix que ce dernier va mettre en place toute son argumentation. On pourrait croire qu'il va mettre en défaut le peuple, l'accusant de corruption de mœurs. S'il soulève le problème, ce n'est que légèrement. Car celui qui est au banc des accusés ici, c'est bien le Clergé qui n'a pas su faire face à l'évolution de la société. J'aime particulièrement une phrase qui résume assez bien sa pensée : "Quand une société est malade, c'est toujours d'en haut que descend le mal, par les riches et les puissants, et le remède vient d'en bas, par les pauvres et les petits." Bien entendu, il ne s'arrête pas à un simple constat. Il invective ses pairs, propose des solutions. On sent que l'homme se sent concerné, qu'il est passionné également.



C'est toujours avec intérêt que je lis les textes de ce religieux atypique qui mérite toute sa place dans l'Histoire de la société et de la religion.


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Mes souvenirs

Après les textes à portée socio-historique du Père Marie-Antoine, voici son autobiographie. Elle manquait, en quelque sorte, au panel.

Ainsi, on ne s'étonnera plus que cet homme soit devenu religieux. En effet, on apprend que dès sa naissance, son père le consacre à Dieu :

« - Ce n'est pas mon nom qu'il doit porter, dit mon père, mais celui de son vrai père.

On ne comprenait pas.

- Vous ne savez donc pas, reprit-il, que son vrai père est le Pape ? Il s'appellera donc Léon.

Léon XII était alors Souverain Pontife.»



Voici donc comment François, Augustin, Léon Clergue arriva dans la vie civile. Il allait avoir une destinée hors du commun. Ainsi, il échappa plusieurs fois à la mort, protégé, selon lui, par la Sainte Vierge. Et c'est ainsi qu'il va devenir prêtre, le 22 décembre 1850. Mais quelques temps plus tard, une voix se fit entendre pour lui dire qu'il serait Capucin. Léon ne peut qu'y répondre. C'est ainsi qu'il ira de mission en mission, avec la foi et la verve que nous lui connaissons, surmontant les obstacles d'un parcours que l'on pourrait qualifier d'initiatique.



Le texte est plaisant à lire, d'une simplicité à l'égal de son auteur.
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Sainte Marie-Madeleine

Pour ceux qui s'intéressent aux différents personnages bibliques, Marie-Madeleine, ou plutôt Marie de Magdala, est la pécheresse, l'image négativisée de la femme, l'inverse de Marie, la mère de Jésus. Ces deux femmes, aussi distinctes que complémentaires, compteront dans la vie de ce dernier et seront amenées à se côtoyer. Le Père Marie-Antoine de Lavaur réhabilite ici cette femme qui, avec tout le talent qui le caractérise, devient humaine au lieu d'être une simple icône de la déviance et de la luxure. Il met en exergue tout l'amour que lui portait le fils de Dieu, éternel défenseur de celle qu'il aima indéfectiblement. Luc (Luc, 7,47) dira : "Elle a beaucoup aimé". Je pense qu'on pourrait dire : "Elle l'a beaucoup aimé" car cet amour fut réciproque.



Comme souvent avec ce religieux, on apprend beaucoup de choses. J'ai beau avoir lu la Bible et les Évangiles (il y a longtemps maintenant), je ne me souviens pas de tout et, surtout, je ne suis pas certaine que tout ce qui est expliqué ici y soit, ou, du moins, de façon aussi détaillée. Et si je me trompe, cela aura eu pour but de me le rappeler. Pour la petite anecdote, j'ai compris à présent pourquoi l'on appelait la Vierge "La Bonne Mère" à Marseille. Marie-Madeleine y a joué un rôle important.



Si elle a souffert pour le Christ, sa mort n'en sera que plus merveilleuse, accompagnée par des anges. Gautier de Coinci (oui, j'y reviens encore et toujours. On ne ressort jamais indemne - si je puis dire- d'une étude) a souvent mis en scène la femme pécheresse (non pas Marie-Madeleine bien sûr, mais la symbolique est bien présente) qui, se repentant, est ainsi transportée par toute cette magnificence. Je ne peux m'empêcher de citer un passage très poétique de ce livre (P47) : "Le grand poète Pétrarque a voulu dans les vers qui suivent immortaliser ces grands souvenirs :



Hic hominum non visa oculis, stipata catervis

Angelicis, septemque die subvecta per horas

Ccelestes audire choros, alterna canentes

Carmina, corporeo de carcere digna fuisti.



[Là, loin des regards des mortels, vivant au milieu des Anges et délivrée de la prison de ton corps, tu as été digne de t'envoler sept fois le jour sur leurs ailes et d'aller dans les cieux chanter avec eux leurs ravissants cantiques.]



Si Marie de Magdala, sœur de Marthe et de Lazare, est devenue Sainte Marie-Madeleine, c'est aussi parce qu'elle a accompli des miracles, miracles dont on ne parle pas beaucoup d'ailleurs. L'auteur nous en fait part notamment d'un, vécu par Charles d'Anjou. Quand l'Histoire a rendez-vous avec la légende...



Je vous conseille vivement cette belle hagiographie, très instructive et, cerise sur le gâteau, illustrée. Un grand merci à l'APMA (Association pour la mémoire du Père Marie-Antoine de Lavaur) et à sa présidente, Jacqueline Baylé, qui œuvre sans relâche pour que les textes de ce capucin soient publiés à nouveau.


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Le

Lorsque le Père Marie-Antoine de Lavaur essaie de transmettre des textes religieux à ses contemporains, et surtout ce qu'ils préconisent, il ne fait pas que les réciter simplement (avouons quand même que vu la personnalité de cet homme, cela eut été à la fois étonnant et décevant). Il se livre à une véritable analyse, une explication de texte. Il reprend ainsi ce qui existait déjà au Moyen Âge, les commentaires des prières. A partir de là, on comprend le titre : « A l'école de saint François d'Assise ». En effet, le saint avait fait une méditation sur cette prière, appelée dès lors le Notre-Père paraphrasé. Mais il n'avait pas repris les méditations existantes, tenant à créer lui-même son texte et, par là-même, son sens. C'est également ce que fait ici, en 1906, le Père de Lavaur, ravivant, peu de temps avant sa mort, cette tradition ancestrale. Bel hommage à l'ordre franciscain !
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Histoire de Bernadette

C'est toujours avec une curiosité d'Historienne en herbe que je me penche sur les textes du Père Lavaur. Car celui-ci n'est pas un religieux comme un autre. Sa verve et son engouement permettent d'en apprendre bien plus sur le XIXe siècle qu'un sombre manuel. Il s'avère que celui-ci a connu Bernadette Soubirous, qu'il a recueilli ses confidences, qu'il l'a défendue contre les sceptiques. Car on pense tout savoir sur cette petite bergère de Lourdes. Mais en lisant les écrits du Père, on peut se rendre compte que l'on n'en connait que les grandes lignes : les apparitions de la Vierge. Pourtant, cette gamine, qualifiée d'un peu simplette, endurera des souffrances terribles, ainsi que toute sa famille d'ailleurs. De cela, on en parle beaucoup moins car l'Histoire religieuse a préféré garder le positif. La petite bergère est considérée par certains comme folle. D'autres pensent qu'elle est atteinte, je cite, "d'une excitation cérébrale provoquant en elle des hallucinations dont elle est le jouet". La justice des Hommes n'étant pas ce qu'elle est à l'heure actuelle, Bernadette se retrouve sous le coup d'un mandat d'arrêt. Elle restera impassible face aux menaces. Son attitude est extraordinaire. Elle dira ainsi, concernant les apparitions : "Je suis chargée de vous le dire, mais non de vous le faire croire". Sage parole prouvant toute la sérénité de la petite bergère qui sera défendue, dans une certaine mesure et selon ses dires, par l'Immaculée Conception et, plus concrètement, par le Père Lavaur qu'elle rencontrera à l'âge de 14 ans. Elle ne connaîtra vraiment le repos, ou du moins une situation plus calme, qu'en entrant au couvent. Là, c'est sa santé fragile qui la perturbera quelque peu.



J'ai lu ce livre comme s'il s'agissait d'un roman ou d'une biographie romancée. Encore une fois, on en apprend beaucoup sur un personnage controversé ainsi que sur la situation socio-historique de l'époque.


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L'Homme est fait pour la Foi

Permettez-moi, dans un premier temps, de remercier l'Association A.P.M.A ainsi que sa Présidente, Jacqueline Baylé, pour leur gentillesse et leur dévotion.



Ces textes sont légèrement différents de ceux que j'ai pus lire précédemment. Si les autres étaient axés à la fois sur la société contemporaine au Père Lavaur et sur la religion (cf. Nos plaies sociales et la mission de Bernadette ; Le Livre des Proscrits), ceux-ci sont basés sur la Foi exclusivement, comme l'indique, par ailleurs, le titre.



Le Père Marie-Antoine de Lavaur explique pourquoi il faut revenir à la Foi, faire un grand retour à la religion. Ceci dit, il fait des références sérieuses, historiques ou mythologiques. Mais comme il s'agit d'un personnage hors du commun, sa verve met en scène bon nombre d'images destinées à marquer. Je le dis et le répète, le Père Marie-Antoine de Lavaur me fait penser à Gautier de Coinci. Orateur hors pair, il demande à ses concitoyens de mener une réflexion permettant leur Salut sans pour autant n'être jamais ennuyeux.



Et pour se référer à son biographe, le Père P. Ernest-Marie de Beaulieu, le Père Marie-Antoine croyait profondément en ce qu'il faisait : " Jusqu'aux derniers jours de sa vie, le P. Marie-Antoine a fait cette guerre, non aux hommes, vers lesquels allait tout son amour, mais à l'infernal ennemi, lui arrachant les victimes sur qui son empire paraissait le mieux assuré. Les conversions passaient toujours par la confession, où le Père allait au but, découvrait la plaie... Avec les hommes, plus encore qu'avec les femmes, il ne s'embarrassait guère de formalités, abrégeait le travail et pénétrait jusqu'au fond des consciences (...).

Personne, comme lui, ne savait décider un malade à se confesser, personne ne savait mieux le préparer à la mort. On l'appelait pour les cas désespérés, et quelquefois de fort loin, de Lourdes, de Pau, de Bordeaux, de Nice. Les familles, qui ne faisaient jamais en vain appel à son dévouement, bénissaient Dieu après son passage et célébraient à l'envi les prouesses du grand convertisseur."



En ces temps troublés, où crise sociétale et crise des valeurs s'imbriquent étroitement, ce livre fait plaisir à lire. Que l'on ait la Foi ou que l'on soit athée, il est toujours intéressant de voir à quel point certains pouvaient avoir des convictions et oeuvraient pour faire le bien autour d'eux.
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Nos plaies sociales et la mission de Bernad..

Je tenais à lire cet ouvrage car ayant travaillé sur le rôle de la foi au Moyen Âge, notamment à travers Les Miracles de Nostre Dame de Gautier de Coinci, je voulais savoir si le but du Père de Lavaur avait été le même que celui du prieur de Vic-Sur-Aisne. Car lire un texte religieux pour lire un texte religieux ne m'intéresse pas. En revanche, en faire une analyse et en montrer le but précis, voilà qui est beaucoup plus enrichissant.



Bien m'en a pris car je me suis rendue compte que le parallèle avec Gautier et consorts existait bel et bien. Le discours est tout aussi didactique. Mais remettons un peu les choses dans leur contexte : Bernadette Soubirous, enfant pauvre et chétive, nait le 7 janvier 1844. A l'âge de 14 ans, elle voit la Vierge lui apparaître pour la première fois. C'était le 11 février 1858. Ce que l'on sait beaucoup moins, c'est qu'elle la verra pendant 6 mois à 18 reprises. Bernadette rentra au service de la Vierge. Une cruelle maladie l'emporta le 16 avril 1879. Elle n'avait que 35 ans. Le père Marie-Antoine de Lavaur, né Léon Clergue est un de ses contemporains et c'est là que cela devient intéressant. Ce dernier est né à Lavaur le 23 décembre 1825. Issu d'une famille très chrétienne, il n'est pas étonnant que sa vocation intervienne très rapidement. Il reçoit la prêtrise en 1850 et deviendra le Père Marie-Antoine en 1856. Il rencontre Bernadette, à Lourdes, en 1858, entre la dix-septième et la dix-huitième apparition. Il entend bien défendre cette pauvre enfant que l'on veut mettre au cachot car, bien entendu, on ne la croit pas. A la mort de cette dernière, il la glorifie avec un acharnement sans nom.



Cet ouvrage, Nos plaies sociales et la mission de Bernadette est, je le disais plus haut, à visée didactique. Le capucin tente ainsi de souligner que si la figure mariale a choisi cette enfant, c'était avec un objectif bien précis : mettre en relief la décadence de cette société du XIXe siècle, tant sur le plan social que sur le plan spirituel, cela va sans dire. Ainsi, sous la forme, principalement, d'un dialogue entre un ange et un pèlerin – ce qui n'est pas sans rappeler les allégories médiévales, notamment le Songe d'Enfer de Raoul de Houdenc (XIIIe siècle) – le Père Marie-Antoine démontre qu'il existe neuf plaies : la décadence morale, la stérilité au foyer familial, l'abandon des campagnes pour la ville, la négation du surnaturel par le positivisme, le socialisme ou la guerre des pauvres contre les riches, le césarisme ou l'omnipotence de l’État voulant exercer sur les âmes les droits de Dieu, la guerre contre les religieux, la guerre faite à leur enseignement et, enfin, le sensualisme. Il ne faut pas oublier que le Père a vécu cette période d'insurrection que fut la Commune. La rupture avec le concordat de 1802 (qui faisait de la religion catholique LA religion des français ou, du moins, d'une grosse majorité et, des religieux, des agents de l’État) fut pour le moins douloureuse et sanglante puisque le peuple devint hostile à toute forme de religion. Des prêtres furent fusillés. Il subit également la séparation de l’Église et de l’État et l'expulsion des religieux du territoire. On peut alors mieux comprendre pourquoi, à travers ses textes allégoriques, il invective ses contemporains à reprendre ce qu'il considère être le droit chemin. Il ne s'en cache pas d'ailleurs et fait preuve d'une honnêteté qui le caractérisera tout au long de sa vie. Ainsi, il écrit, dans le début de sa préface : « Voici, sous la forme saisissante d'un dialogue placé dans la bouche de l'Ange du Pèlerinage et du Pèlerin de la Grotte, les enseignements que j'ai fait entendre plus d'une fois aux pèlerins que j'ai conduits aux pieds de leur Mère chérie : plusieurs m'ont manifesté le désir de les voir réunis dans un petit ouvrage pour les faire revivre sous leurs yeux par la lecture. Je le fais aujourd'hui pour le bien de leur âme. »



Jusqu'à présent, j'ignorais complètement l'existence de ce religieux. Et je dois même dire que je croyais connaître l'histoire de Bernadette. Or, je me trompais. Et à la lumière d'un autre ouvrage, généreusement offert par l'éditeur, concernant la vie du Père Marie-Antoine de Lavaur, et de celui-ci, j'ai pu comprendre pourquoi, au-delà du miracle, la vie de la petite bergère fut aussi importante – et l'est toujours - pour les catholiques. Bien plus qu'un ouvrage religieux, on peut considérer que Nos plaies sociales et la mission de Bernadette a une portée socio-historique comme ont pu l'avoir, dans le même registre, Les Miracles de Nostre Dame de Gautier de Coinci. Et j'irais même plus loin en disant que les textes de ce capucin sont devenus intemporels dans la mesure où ils peuvent s'appliquer à notre société dite « moderne ». Ce texte, qui se lit à plusieurs niveaux, est à mettre entre toutes les mains.



Un grand merci à Vincent Beghin du blog Les Agents littéraires ainsi qu'aux Editions du Pech pour leur gentillesse et pour ce partenariat.
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Le Livre des Proscrits

J'ai découvert le Père Marie-Antoine de Lavaur grâce à Nos plaies sociales et la mission de Bernadette, texte paru chez le même éditeur. De son vrai nom Léon Clergue, ce capucin atypique n'hésite pas, par ses textes, à mettre en relief les dysfonctionnements de sa société. Voltaire en puissance, il s'indigne, s'insurge, ne craignant rien ni personne, vociférant à tour de bras.



Dans Le Livre des Proscrits, il relate cet épisode que nous connaissons peu, l'éviction des religieux à partir de 1880. Que se passe-t-il à ce moment-là ? Les lois Ferry entrent en vigueur : gratuité de l'école primaire d'un côté et enseignement obligatoire et laïque de l'autre. Et si nous retenons surtout la séparation de l’Église et de l’État, séparation ayant pris un caractère officiel en 1905, on oublie souvent que les lois Ferry ont été une amorce en la matière. Les répressions furent violentes, parfois sanglantes et le Père Marie-Antoine de Lavaur explique ici, à sa manière, le sort réservé aux religieux. De manière structurée, il argumente son discours en mettant en exergue les faits historiques. S'ensuivent ensuite ses opinions et, pour renforcer le tout, quelques passages ayant trait à la religion. Véritable tempête littéraire, le texte est intéressant à tous les niveaux. Il est mis en relief par quelques dessins et photographies d'époque, éléments non négligeables aidant à la compréhension et surtout renforçant la véracité des faits et actions.



Encore une fois, ce livre peut être lu par tous. Que les plus récalcitrants à toute forme de religion se rassurent, ce livre est plus à prendre comme un témoignage et comme une mine de ressources historiques à exploiter que comme un plaidoyer à visée d'endoctrinement. Il est intéressant d'avoir l'avis de quelqu'un ayant vécu cette situation, d'autant plus, je le répète, quand celui-ci, même s'il ne peut pas être tout à fait objectif bien sûr, avance des faits.



On apprend énormément de choses lorsqu'on lit les écrits du Père Marie-Antoine de Lavaur. Les amateurs d'Histoire, et notamment de celle de cette fin du XIX ème siècle, seront conquis.



Un grand merci aux Éditions du Pech et aux Agents Littéraires pour ce partenariat qui, encore une fois, est ô combien enrichissant.


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