Citations de Pete Fromm (607)
Si t'attends un beau jour, tu attends toujours.
Toi et moi…
Contre le monde entier.
Pauvre monde…
Il n’a aucune chance.
J'avais découvert qu'il était possible de rêver en étant éveillé, un stylo à la main.
Quand il entre en moi, me faisant expirer, parce qu'il le fait toujours, parce qu'il pourrait aussi se charger de cela, devenir mon cœur, mes poumons, je m'accroche à lui comme s'il était tout ce dont j'aurai jamais besoin, une vérité que j'imaginais absolue avant tout.
Ce soir-là, pour chasser mes idées noires, je me plongeai dans un nouveau livre, Papillon, l'histoire d'un homme condamné au bagne à l'île du Diable qui passa de nombreuses années en isolement complet. Cela contribua grandement à me remonter le moral.
- Tu sais, à ton âge, je pensais que je traverserais cette période difficile (elle prit une voix grave, digne d'un film d'horreur), l'adolescence, et qu'après je serais de l'autre côté, à la lumière, et qu'à partir de là tout irait comme sur des roulettes. Jusqu'à ce que je sois vieille, en tout cas. Croulante. Jusqu'à ce que le cancer ou autre chose vienne gâcher une journée assez correcte par ailleurs.
- Enfile tes plus beaux atours, lui crie Rudy depuis la cuisine. Tu pourrais même envisager une douche. On sort.
Il prépare des burgers et s'occupe de Midge, force Taz à enfiler des vêtements propres.
- J'imagine que t'as un plan, finit par dire Taz.
Il se lève et dépose les assiettes sur la paillasse.
- Boire un coup au club, rien de foufou.
- Et quoi ? On laisse Midge devant la télé ?
- Tu n'as pas de télé.
Taz regarde autour de lui.
- Alors elle vient avec nous ?
- Elle a besoin de sortir, elle aussi.
- Tu veux l'emmener dans un bar ?
- Elle n'est pas obligée de commander un verre, mais si elle reste enfermée ici tout le temps, elle va finir par ressembler à ces poissons qui vivent au fond d'une grotte.
Le soir près du feu, j'étudiais ses cartes, où le bleu l'emportait sur le vert, un monde inversé, la terre ferme était l'obstacle, les lacs les lieux de vie, traversés par de petites rivières d'arbres et de granit.
Tu te crois invincible, tu crois que tu es l’être le plus formidable du monde, et une seconde après tu ne sais même plus ce que tu fais.
Parce que je disposais de chaque heure de chaque jour, j'avais développé la capacité de concentration d'un enfant de cinq ans.
Il y a un mois, je m'étais battu pour amener les garçons ici avec moi.Un mois en pleine nature. Une expérience de la vie sauvage qu' ils concerveraient toute leur vie.
Nolan, neuf ans, Aidan, six ans.Mes fils. (...)
Avec un sentiment proche de la surprise, je me rends compte que je suis père depuis neuf ans seulement. Mais qu' étais-je auparavant ? Un gosse moi-même...(p.15)'
En acceptant de venir ici, j’avais dans la tête une vague idée de liberté : n’obéir à personne, ne faire que ce que je voulais. Il me semblait maintenant avoir négligé le fait tout simple que, même si je pouvais faire tout ce qui me chantait, et à n’importe quel moment, il n’y avait rien à faire.
Je comprenais comment ses sentiments s’étaient émoussés. Elle avait vu le monde entier, mais elle pensait que j’avais vu plus de choses, que j’avais su voir ce devant quoi elle était passée trop vite. Alors elle avait ralenti, pensant que c’était un choix possible pour elle. Et ça aurait pu marcher. Elle était terriblement forte. Mais elle avait aussi suffisamment ralenti pour se rendre compte de qui j’étais.
Je me demande si on s'habitue vraiment à la solitude, peu importe le temps qui passe...
Au lieu des pins ponderosa sur la colline, des trembles sur la berge, de leurs feuilles sous l'eau encore dorées, constellant le barrage des castors, il voit des troncs calcinés se détachant sur le bleu glacial du ciel telles des pointes de lances noircies.
Même les peupliers ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes, leurs doigts griffus se refermant sur du vide. La terre est carbonisée. Les étangs sont comme huilés, graissés. Il ne reste rien.
On ne peut pas commencer à regretter la chose la plus importante de sa vie avant même qu'elle ait disparu.
- OK, mais demain on est en congé.
- On pourra boire du café, se lamenter sur nos vies.
- Je ne fais jamais ça.
- Boire du café?
- T'es con.
Je m 'assis et ouvris la trousse de secours pour lire les consignes à suivre en cas d'engelures, tout en me demandant si, dans les heures qui suivraient, je trouverais le moyen de faire encore quelques bonnes bêtises ou si j'avais épuisé tout mon potentiel.
- Je parie que tu dis ça à toutes les filles.
Il me serra dans ses bras.
- Tu es toutes les filles.
- J'ai pas besoin d'une nouvelle vie, Maman. J'ai besoin de nouveaux parents.