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Critiques de Pete Fromm (1259)
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Mon désir le plus ardent

Je viens apporter quelques nuages par ici afin que vous puissiez mieux apprécier le grand soleil qui illumine ce roman. Un peu d’ombre fait toujours du bien.



Bon bon, j’ai lu pas mal de billets sur ce livre « culte » et je dois dire que je m’attendais à découvrir une avalanche de sentiments, un feu d’artifice amoureux grandiose. « Désir ardent », ça promet beaucoup de chaleur.



Je ne vais pas poster un énième résumé sur cette histoire. En bref, ça parle d’un couple, Maddy et Dalton. Passionnés par le rafting, deux enfants, et une femme, Maddy, vingt-sept ans, ravagée, déjà, par une grave maladie, la sclérose en plaque.



Mon listing de tout ce qui m’a dérangée perso dans ce roman :

- Une absence de chronologie. On passe d’un état à un autre sans préparation ni adaptation. Mad et Dalt veulent un enfant, leur désir le plus ardent. Paf chapitre suivant, l’enfant est là. Dalt veut un second enfant, pas Maddie, paf de nouveau l’enfant est là. Assez désarçonnant.

- Trop évasif et pas assez descriptif à mon goût. Comment sont Mad et Dalt? Leurs forces, leurs failles, leur physique. Trop trop imprécis pour me faire happer.

- Les sentiments du couple sont trop hermétiques pour moi. Je n’ai rien perçu de leur attachement.

- Des descriptifs à rallonge sur l’eau, le rafting au début de l’histoire au détriment peut-être d’un peu plus de centrage émotionnel et psychologique sur les deux personnages.

- La première partie m’a beaucoup ennuyée, dû au fait que je n’étais attachée à aucun personnage travaillé de manière trop évasive pour moi. J’ai dû attendre plus de cent pages pour me sentir un peu happée dans l’histoire. Mais là encore, beaucoup d’agacement. Mad est malade, ne veut pas de second bébé, ce que je peux comprendre mais son mari s’acharne et insiste. Elle est où l’empathie et le sentimentalisme lié à ce contexte dramatique ? Rien ressenti.

- Secondairement, la traductrice semble fâchée avec le subjonctif. Totalement absent ici.

- Accessoirement, la littérature américaine ne m’aime pas, les noms, les villes, la traduction, tout cela me rebute un peu.



Je suis donc passée à côté de ce roman adulé. Parce que j’aime les sentiments exacerbés, un fil conducteur clair et transparent, des émotions à la pelle. L’empathie m’a manqué dans ce roman. Pas touchée par ce couple que je n’ai pas cerné, et que j’aurai voulu cerner, pas touchée par la prose, le style, l’histoire. Bref, je reste à la gare et j’embarquerai pour un prochain train.

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Mon désir le plus ardent

Un livre qui fut pour moi en même temps la découverte d'un auteur au style plus qu'agréable et la surprise de lire pour une fois une histoire d'amour où tout n'est pas à l'eau de rose. Rien ne coule de source malgré la rivière proche.



Quel sujet audacieux que celui de l'Amour qui est si puissant que le désir n'en est que plus ardent au fil du temps.



Sans dévoiler l'histoire, je dirai que j'avais été totalement emportée par ce récit qui multiplie les exemples d'empathie, de respect, et que les preuves d'amour valent toujours plus que des mots quand les maux assaillent l'amour.
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Le lac de nulle part

Parce que sa plume, d'une rare délicatesse, vous entraîne au plus près de l'intimité de ses personnages.



Parce qu'il le fait avec finesse, sans pathos, sans esbrouffe.



Parce que de cette narration sensible, à laquelle vous vous identifiez, il vous amène à réfléchir sur vous-même, vos peurs, vos espoirs, vos désirs ou votre propre personnalité.



La mort, la famille, la violence, la réussite et le temps qui passe sont les thèmes majeurs qui animent son dernier roman, dans le cadre d'une nature aussi belle que menaçante.



(Peut-être aussi parce qu'il est l'un des seuls auteurs à me faire lire et aimer du "nature writing".)



Al et Trig, deux jumeaux frère et sœur, reçoivent un jour un SMS de leur père Bill leur proposant "une dernière aventure" en canoë. Expérience dont ils étaient coutumiers pendant leur enfance et aussi l'occasion de renouer avec leur père qu'ils n'ont pas vu depuis deux ans. Une expédition d'un mois en pleine nature est un peu leur madeleine de Proust à tous les deux.

Ils vont donc accepter malgré que les conditions d'un départ en novembre soient loin d'être idéales. Mais y-t'il un bon moment pour affronter ses échecs et ses traumatismes.



Il faut lire Pete Fromm.
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Le lac de nulle part

Mon adorable fille , outre ses nombreuses qualités , possède un talent fou pour m'offrir et me faire adorer des livres qui , je l'avoue , n'auraient pas forcément attiré mon attention . Certes , je connais le nom de Pete Fromme , mais je n'avais pas , à ce jour encore lu cet auteur reconnu et apprécié , considérant sans doute qu'il m'obligerait , moi , " le pantouflard", à sortir de " ma zone de confort " . Surtout que , lorsqu'on aime son canapé , la quatriéme de couverture n'est pas forcément de nature à me motiver . Canada . Des grands lacs . Deux canoës . Un père divorcé peu présent auprès de ses ( grands enfants ) , des jumeaux , une fille et un garçon et qui les emmène dans un périple susceptible de les rapprocher ....en canoë ( rame , rame ) . Tous les soirs , bivouac , préparation des repas , feu de camp , verre de rhum ( ça, ça va ) , duvet ....Bref , certains et certaines ( Hein les ados ) auraient bien des raisons de " faire la gueule " . Pas eux . Perspective d'une réconciliation ? ...Après tout , chacun ses goûts, hein ....

Si vous vous dites que l'hiver s'annonce , voire une tempête de neige , que le parc " ferme " pour la saison , vous voyez immédiatement que quelque chose , dés le début ne " colle " pas , et , comme moi , vous vous calez au plus profond du canapé ,souhaitant simplement " qu'on vous oublie " ...Le Canada , c'est super beau mais , l'hiver , ça caille !!! Vous vous le répétez sans cesse , " que diable iriez vous faire dans cette galère ??? " . Oui , mais les copains et copines , ce livre , c'est un cadeau ....choisi par une personne qui vous est trés chère ...Bon , on peut lire les critiques des babeliotes et parler du bouquin sans l'avoir lu ? Oui , mais quand tu vois la note globale , franchement , t'es pas plus avancé . Et puis , ce n'est pas très moral de penser ainsi . Ça ne se fait pas . Et si on essayait de partir ? Si ça va pas , on peut toujours faire demi - tour .....Oui, là , tu te " mets le doigt dans l'oeil " ....

Sitôt partis , nous sommes plongés dans une sorte de monde incroyable ou la nature va devenir la plus belle et sauvage des " maîtresses " . Couleurs , odeurs , bruits , silence , Pete Fromme joue avec un monde qui lui est sans doute familier et dont il sait explorer toutes les facettes d'une façon incroyablement esthétique, faisant évoluer ses personnages dans un décor rarement rassurant , non , plutôt hostile et anxiogène. J'aurais bien aimé laisser TRI et AL et leur père prof de maths continuer sans moi mais revenir seul m'était impossible . Peur d'affronter le danger ou envie d'en savoir plus sur cet homme et ses jumeaux ? Lisez , vous verrez bien , dites - vous simplement que l'hostilité du milieu peut faire " remonter " , chez les hommes , des ...souvenirs .Voyage ( re ) initiatique ? J'en entends de belles , le soir , au bord du feu de camp , malgré la morsure d'un froid impitoyable ....C'est passionnant , exaltant , anxiogène, plein de mystères, de non - dits acerbes et acérés comme la lame d'une hache....La nature comme témoin...comme complice ...

Ah , je vous sens un peu émoustillés . Allez , n'hésitez pas, laissez vous tenter . C'est facile à lire , bien écrit, avec de nombreux dialogues et ... tout le reste qui vous fait tourner les pages jusqu'à...jusqu'à ...bien oui , jusqu'à quoi , au fait ?

Vous voulez savoir ? Prenez ce gilet de sauvetage ( si , si ) , montez dans le canoë ( eh , tombez pas , elle est pas chaude ) et on y va . Personne ne vous attend ? C'est mieux comme ça....Vous ne deviez pas voir votre petit ou petite ami( e) ce soir ? Bien mieux aussi , il ou elle aurait pu croire que ....Bon assez parlé et cap sur le lac de nulle part......Trop tard ...à bientôt...peut être.....Si vous regardez le ciel , au loin , vous voyez cinq étoiles, ce sont celles que j'attribue à...ma fille .

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La vie en chantier

Marnie et Taz ont acquis une maison assez délabrée à Missoula dans le Montana. Taz, menuisier-charpentier passionné a entrepris de la retaper. Ils s'aiment et adorent aller se ressourcer dans cette rivière tout près, où, coupés du monde, au milieu de cette nature magnifique, ils vivent des moments de bonheur intense. Lorsque Marnie annonce à Taz qu'elle est enceinte, ils sont un peu inquiets mais infiniment heureux malgré les difficultés financières et Taz va mettre les bouchées doubles pour que la maison soit en état au moment de la naissance. Il est aidé en cela par Rudy, son meilleur ami.

Mais Marnie meurt en accouchant et Taz va se retrouver seul avec sa petite fille dans une maison inachevée où tout lui rappelle les merveilleux moments passés ensemble.

Comment Taz, va-t-il arriver à faire face à cette tragédie, continuer à vivre et élever leur enfant après ce terrible jour ? C'est ce que Pete Fromm nous raconte dans ce texte sublime extrêmement fort et beau de la vie en chantier.

Jamais larmoyant, mais plein de tendresse, d'espoir, ce roman d'amour est bouleversant. Nous nous attachons à ce personnage de Taz qui, avec l'aide de Rudy, son pote, de Midge, cette petite puce aux cheveux dorés, d'Elmo, la baby-sitter, de Lauren, sa belle-mère, va tenter de se reconstruire et de reprendre goût à la vie, accompagné très souvent par l'ombre et la voix de Marnie. Nous assistons pas à pas, quasiment jour après jour, le compte et le décompte de ceux-ci donnant le titre des chapitres à la reconstruction si difficile de cet homme souvent tenté de renoncer mais dont la volonté d'avancer prendra le dessus. Comment, en effet faire face à sa responsabilité de père et ne pas ployer sous le chagrin et la fatigue ?

La nature, l'amitié et l'amour portent ce splendide roman. C'est avec délicatesse, justesse et sobriété, une immense sensibilité et une poésie teintée d'humour que l'auteur a réussi à capter le sens de la vie. Tous les personnages sont magnifiques, impossible de ne pas les aimer.

J'ai, comme à chaque fois, bien apprécié la belle jaquette aux couleurs chatoyantes des éditions Gallmeister.

Je remercie Vincent, qui, en m'offrant ce roman de Pete Fromm pour mon anniversaire, m'a permis de découvrir la plume de cet écrivain si talentueux.


Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Indian Creek

À l'automne 1978, alors en troisième année à l'université de Missoula, Pete Fromm rencontre par hasard, lors d'un des ses nombreux entrainements de natation, une jeune fille avec qui il a passé un été, au parc national de Lake Mead dans le Nevada. Au cours de la discussion, elle mentionne sa rencontre avec un garde-forestier. Ce dernier propose à l'une de ses amies un boulot au Fish and Game de l'Idaho. Un emploi qui consiste à passer tout un hiver, seul dans les montagnes, à surveiller des œufs de saumons. Cette amie se désistant, Pete voit là une aventure exaltante et une formidable histoire à raconter, ne se doutant pas un seul instant combien ces longs mois hivernaux allaient marquer son existence...



Une tente isolée de toute civilisation, surtout quand les chasseurs, aux mois les plus rudes, s'en vont. Des températures pouvant chuter jusqu'à -40°. Une seule occupation: jeter un oeil sur les saumons une fois par jour. De grands espaces, la plupart recouverts de neige, à perte de vue. C'est ce qui attend Pete Fromm, et ce durant 7 mois. Après quelques moments de doute et d'incertitude, le jeune homme fera en sorte de savourer chaque instant. Véritable récit initiatique ancré en plein coeur d'une nature sauvage et rude, l'auteur nous livre ses aventures non sans un certain humour et une touche de naïveté. Il dépeint avec justesse et sincérité non seulement son quotidien, ses rares visites, son apprentissage, ses excursions, ses parties de chasse ou encore les Hommes, mais aussi ces Montagnes Rocheuses et cette nature grandiose et inhospitalière. Un récit intime, touchant, d'une simplicité rare et servi par une plume authentique et prenante.
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La vie en chantier

Marnie et Taz, un jeune couple fou amoureux, habite à Missoula, dans le Montana. Ils y ont acquis une petite maison à retaper. Mais, Taz étant menuisier et les chantiers fluctuant, et Marnie l'aidant à longueur de journée, ils espèrent en faire leur nid douillet, malgré leurs faibles économies. Un heureux événement va bientôt précipiter l'avancée des travaux : Marnie est enceinte. Il leur faut au moins faire la nursery, finir la salle de bains afin d'accueillir le bébé dans de bonnes conditions. Pour ce faire, ils sont aidés de leur ami, Rudy. Mais, lorsque Marnie décède à l'accouchement d'une embolie pulmonaire, Taz est effondré, anéanti. Une petite Midge dans les bras, il n'a pas d'autre choix que d'avancer dans la vie...



Comment faire face au deuil de la personne que l'on chérit plus que tout ? Comment ne pas dériver et se laisser emporter par le chagrin ? Comment suivre le nouveau chemin que la vie nous impose ? Égrenant les jours depuis la naissance de Midge et, malheureusement, la mort de Marnie, Pete Fromm nous plonge dans le quotidien de Taz qui se jette à corps perdu dans le travail. Soutenu par ses amis, aidé d'Elmo, la baby-sitter, tiraillé entre le passé et l'avenir, il n'a d'autre choix que de se reconstruire et tracer un nouveau chemin. Un chemin dépeint avec une incroyable finesse et sensibilité, sans jamais être larmoyant. L'auteur, de sa plume si délicate et sincère, nous offre un roman empli de tendresse, de larmes et de sourires, d'amour et d'amitié. Un récit de l'intime, de l'âpreté et de la douceur de la vie, de douleurs dévastatrices et de petits bonheurs du quotidien.

Émouvant et fort...
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Lucy in the sky

Grande et squelettique, une coupe de cheveux improbable pour une adolescente de son âge, Lucy Diamond, à 14 ans, ressemble plus à un garçon qu'à une fille. Serait-ce pour retenir son Papa, un bûcheron itinérant trop souvent et trop longtemps parti, dont la présence dans la maison souffle un air chaud et rassurant ? Pourtant, rien n'y fait. Cette fois-ci encore, après de trop courts moments passés ensemble, il quitte la maison familiale, abandonnant Lucy et sa Maman. de rares cartes postales, envoyées d'ici ou là, les tiendront informées de son parcours. Jeune trentenaire, sa Maman en a marre d'attendre son homme à longueur d'année. Aussi a-t-elle décroché un boulot dans le télémarketing, rentrant le plus souvent tard et laissant Lucy vaquer à longueur de journée lorsqu'elle n'est pas au lycée. En ce début de vacances estivales, l'adolescente, livrée à elle-même, va peu à peu s'émanciper, prendre conscience de sa propre personne et s'aventurer dans des jeux jusqu'ici interdits...





À Great Falls, dans le Montana, Lucy, 14 ans, va quitter, avec fougue et panache, le monde des enfants et sauter de plein pied dans celui des adultes, non sans un certain sentiment de désappointement. Pete Fromm se met parfaitement dans la peau de cette adolescente pétillante, insolente, sensible et terriblement attachante en dépeignant avec justesse et finesse le si difficile passage vers l'âge adulte, de même que les émotions et sentiments qui l'habitent et la tourmentent. Entre son père absent bien trop souvent et sa mère, qui veut retrouver un certain sentiment de liberté, en passant par son meilleur ami, Kenny, dont les aspirations sont confuses, l'adolescente va tenter de trouver sa place. Une place chèrement mais justement payée pour cette jeune femme en devenir, empreinte de liberté et se fiant à son instinct et à son coeur.

Un roman d'apprentissage plein de fraîcheur, vif et intelligent. Une écriture profonde aux réparties cinglantes. Une quête initiatique douce-amère...
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Lucy in the sky

♫ ♪ Lucy in the sky… with diamonds ♫♫ ♪♪

Là, c’est Mary qui est au ciel.

Vendredi dernier Pete Fromm était de passage dans la ville où j’habite pour dédicacer son dernier livre Lucy in the sky, la rencontre a eu lieu dans une petite librairie à l’élégance charmante des anciennes boutiques qui deviennent si rares, et à la fin de l’intervention de l’auteur, nous avons eu droit à une petite collation. Je précise que, contrairement à un certain Blackradis de ma connaissance qui croupit encore dans une geôle humide de St Malo, je suis restée sobre comme un chameau, évitant ainsi de me donner en spectacle…

Que dire de Pete Fromm ? C’est un bel homme, très modeste, voire un peu timide, avec un sourire à faire fondre un iceberg. Bon vous avez compris : je suis envoûtée….

Lucy in the sky (titre original : As cool as I am) raconte l’histoire de Lucy, 14 ans au début du livre, jusqu’à ses 16 ans, donc de son adolescence avec tout son lot de questions, de défis, de dénis, de rébellions, de découvertes, de violences. Le corps de Lucy change, elle devient désirable, mais elle ne veut pas, elle veut rester un garçon manqué avec le crâne rasé (rituel auquel la soumettait son père) et s’infligera même de nouvelles tontes pour rester cet enfant qu’à son grand désarroi, elle ne sera plus jamais. Malgré tout elle fera la découverte de la sexualité et du pouvoir de séduction qu’elle exerce sur les garçons. Lucy ressent une immense solitude, une détresse profonde. Elle va également percevoir, mais bien sûr, sans la comprendre, la complexité de la vie des adultes. Elle qui fera tout pour ne pas ressembler à sa mère, répètera le cercle vicieux dans lequel celle-ci s’est enfermée. Lucy est injuste, inconstante, malheureuse, ses actes lui échappent, Lucy commence à vivre…

Il est étonnant de voir comment Pete Fromm, la cinquantaine, ait pu se mettre dans la peau d’une adolescente et nous faire ressentir à ce point les émotions violentes qui la déchirent. Le livre est émaillé de dialogues amusants et les personnages sont attachants malgré certaines situations pénibles ou violentes.

C’est un ami de Pete qui lui a appris par mail que son livre (écrit en 2003) venait de paraître en France, son éditeur ne l’avait pas averti et il a cru à une blague…. Mais il est venu, et maintenant je dois vous quitter car je rédige cette critique dans la salle d’embarquement en attendant mon avion, je pars pour le Montana…

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Mon désir le plus ardent

De temps en temps, je lis un roman des éditions Gallmeister. J’y trouve le plus souvent dépaysement, nature omniprésente, auteurs sélectionnés avec soin, de belles écritures aux qualités littéraires certaines.

Cette fois-ci, il s’agit du dernier Pete Fromm que je découvre avec son désir le plus ardent, un titre accrocheur.

Bon, j’suis franche, j’ai bien failli m’arrêter à la quatrième de couv. La love story qui vire au cauchemar quand « La putain de sclérose en putain de plaques » s’invite à bord, j’étais pas sûre d’avoir très envie de m’embarquer dans l’aventure, même aux côtés d’un couple non conventionnel, très amoureux et très courageux. Mon désir à moi était moins ardent tout d’un coup.

Mais l’envie de découvrir cet auteur dont je vois passer ici régulièrement des oeuvres chroniquées avec enthousiasme a été la plus forte.



À l’arrivée, mon coeur balance entre quatre et cinq étoiles. Quand même !

Bien sûr, il s’agit d’une très belle histoire d’amour sublimée par les épreuves que les héros, Maddy et Dalton, rencontrent. La nature, entre Wyoming et Oregon, est bien au rendez-vous. On sent que Pete Fromm maitrise le job : histoire bien ficelée, rythmée, justesse de ton sans pathos excessif. On ne s’ennuie jamais, et c’est déjà beaucoup.



Mais il en faut un peu plus pour passer la barre des quatre étoiles.

Je crois que c’est la force positive qui se dégage de ce roman qui fait tout simplement du bien et lui donne son supplément d’âme. Ce n’est pas l’obstacle (la maladie ici) qui compte finalement mais la façon dont on le surmonte. Pete Fromm l’illustre avec talent et humour. Très important l’humour, oui, j’allais l’oublier, le liant majeur de l’aventure : ce couple est doté d’une bonne dose d’auto-dérision salvatrice qui force l’admiration et les aide à faire reculer leurs propres limites, tout en faisant passer le lecteur du rire…aux larmes.

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La vie en chantier

♫ Quand notre coeur fait Boum

Tout avec lui dit Boum

Et c'est l'amour qui s'éveille. ♪



Sauf que celui de Taz vient de louper un battement.

Sa vie, en fait, vient de foirer une mesure.

La mélodie du bonheur qu'il jouait avec Marnie s'est tue.

Marnie n'est plus.

Morte en couches.

Une vie qui s'en va mais une nouvelle à assumer, Midge, leur fille.

Une minuscule bouée de sauvetage dans cet océan de douleur et de doute.



Il vient de prendre un tsunami, le gars.

Et c'est la chute sans fin.

La tête dans l'essoreuse poussée au max et ce, tous ces putains de jours passés sans Marnie.



Taz, diable de Tasmanie, je connais.

Taz, néo-veuf, néo-père, pas le karma étalon en terme de bonheur outrancier, à mes yeux.



Du grand Pete Fromm, encore.

La Vie en Chantier ou l'art d'égrener la vie d'après.

Des jours emplis de doutes, de grand vide existentiel mais également d'espoir fou.



C'est en ces temps d'emmerdes volant en escadrille que l'on reconnaît ses amis.

Fort heureusement pour lui, Taz peut s'enorgueillir d'en posséder de vrais, de fidèles. De ceux dont on fait les murs porteurs d'une relation inaltérable.

Belle-maman fait ce qu'elle peut, itou, mais difficile de secourir le naufragé lorsque l'on est soi-même à la dérive.

Puis survient le rayon de soleil, l'éclaircie que l'on espérait pas si chaleureuse et réconfortante.

Elmo, jeune baby-sitter à la vitalité aussi développée que sa propension à vous botter l'arrière-train.



Fromm touche au coeur, direct, sans fioriture ni esbrouffe.

Une écriture délicate, honnête, sans pathos outrancier et c'est votre palpitant qui, à son tour, fait des siennes.



Véritable journal de bord intime, La Vie en Chantier est un livre incroyablement optimiste au regard du drame qui vient de terrasser cet homme alors promis au bonheur.

Porteur d'une force peu commune, il nous chuchote tendrement que l'aube finit toujours par se lever quelle que soit la noirceur et la persistance de la nuit traversée.



Grand moment.
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Le lac de nulle part

Tout le talent de Pete Fromm est développé dans ce beau roman aux multiples aspects, familiaux, aventureux, imprégnés de la nature sauvage du Canada, de ses lacs innombrables, de ses forêts gigantesques, de sa faune aimable ou hostile, bref à mon goût une réussite absolue.



L'histoire est contée principalement par l'un des trois principaux héros, Trig, frère jumeau d'Al, tous deux fils de Bill. Et un narrateur qui n'est autre que l'auteur raconte les événements qui impliquent les actes de protagonistes secondaires, tels que la mère, Dory et le ranger Chad.



Plutôt qu'évoquer le contenu de l'histoire, très belle en ce sens qu'elle confère une originalité littéraire à des faits familiaux fréquents, je préfère analyser les trois personnages principaux en analysant la dimension lyrique que leur confère Pete Fromm.



D'abord, Bill, le père, vieillissant, mais encore puissant dans son autorité envers ses jumeaux adultes. C'est le méchant en quête de pardon, pardon impossible de la part de sa fille, Al. Il est enfermé dans ses certitudes, fissurées par des pertes de consciences réelles mais aussi feintes, désarçonnant ainsi les perceptions de ses enfants et de son épouse dont il est séparé depuis des années. Il est perdu à la fois dans le souvenir confus de ses actes, dans sa volonté de revivre avec ses enfants un passé intact pour lui, en les entraînant dans une aventure risquée en canoë à l'approche de l'hiver au coeur d'une succession de lacs, en quête de celui de nulle part, un nom correspondant à sa propre situation.



L'autre héros est Trig, le fils dévoué au père, lié indéfectiblement à sa soeur jumelle, en une communion totale faite de sentiments inaltérables, pleine d'humour, de partage, d'accords et de désaccords passagers. Il a besoin d'elle bien plus que de son père, il l'aime et voudrait la préserver de tout et il va découvrir, atterré, une partie ignorée de son passé.



Al, c'est la grande héroïne du livre. Elle est forte, physiquement et mentalement, elle porte Trig dans ses errements, l'a ménagé par son silence dans le passé de leur adolescence, elle sait le réconforter, le déculpabiliser de son aveuglement, le sauver.



Ce jumeaux se sauvent mutuellement à tour de rôle après s'être mis en danger l'un l'autre lorsqu'ils ont pris des décisions isolées dans cette aventure. Ils sont magnifiques, ce sont de vrais survivants, ils sont animés d'une volonté extraordinaire, d'un amour fraternel réciproque qui les porte au-delà de tout, des dangers de l'hiver, de la glace, du froid, de ce vécu qui pourrait les étouffer alors qu'il va encore accentuer leur relation fusionnelle.



Toute cette épopée se déroule dans une nature grandiose, immense, un cadre idéal pour installer une telle histoire et cette nature ne faillit pas à sa mission, transporter le lecteur dans un univers de doutes, d'incertitudes, de merveilleux où l'hostilité apparente se transforme souvent en admiration du chant des rares oiseaux, les huards pourtant partis à cette saison, du nid des aigles, des brochets pêchés pour survivre.



Les dialogues signés Pete Fromm sont toujours savoureux, les silences évocateurs, la part d'imagination laissée au lecteur savamment dosée, de sorte qu'il pourrait presque réécrire l'histoire autrement, avec une fin différente, mais sans la signature inimitable de Pete Fromm.
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La vie en chantier

C’est l’histoire très attendrissante d’un jeune couple, un peu bohème, unis dans la précarité financière. Lorsque l’avenir peu investi jusque-là se projette à trois, des mois d’un bonheur suspicieux passent jusqu’au jour fatal où Taz rentre chez lui avec l’unique compagnie de sa fille la petite Midge.

Le chagrin, la fatigue, les factures ne parviennent pas à abattre le doux rêveur qu’est Taz, qui vit avec le fantôme de Marnie, sourd aux suggestions de son entourage, le fidèle et fantasque Rudy et la jeune baby-sitter Elmo, mère de substitution pour la petite.





Même si j’ai été sensible à la détresse de ce jeune père de famille perdu entre l’intendance lourde que représente un nourrisson, la nécessité de faire entrer de l’argent pour vivre, et le chagrin qui pose une grisaille sur la vie, je me suis heurtée à des problèmes de compréhension. Moins sur les aspects techniques du travail du bois, c’est facile de combler les lacunes avec un dictionnaire, mais sur la syntaxe et le contenu des dialogues, qui m’ont fait trébucher maintes fois, pour revenir en arrière et tenter de découvrir le sens caché de ce qui était écrit là. Problème de traduction?





C’est très dommage car la lecture laborieuse a détruit la possibilité d’une vraie empathie, que les personnages attendrissants aurait dû susciter.
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La vie en chantier

Une maison inachevée, un amour fauché, un homme brisé. Et pourtant il n'y a pas de place pour le mélodrame à tire-larmes ni pour la noirceur gorgée de culpabilité dans ce roman, Pete Fromm a pris le soin de se tenir à bonne distance de ce qui lesterait son histoire.

La vie en chantier séduit parce qu'il témoigne d'une beauté qui se diffuse tout au long du texte et qui n'a rien à voir avec l'esthétique littéraire ou la profondeur d'esprit. C'est plus une question de sensation que de contenu. Rétif aux manifestations trop démonstratives de la tragédie, le roman puise plutôt sa force dans l'authenticité des émotions qu'il charrie et le chagrin qui hante secrètement jusque dans les soubassements du texte.

La construction esquive ainsi sans cesse l'expression trop frontale des affects. Un territoire de non-dits, des conversations intuitives et dérivatives...c'est une histoire qui s'écrit autant dans les mots posés sur le papier qu'entre les lignes et invite à regarder les personnages d'un oeil ému. Et l'auteur propage tant de bienveillance et de complicité libératrice que l'on plonge dans cette lecture avec une sensation réconfortante.

Mais la beauté évoquée ne s'exprime pas uniquement dans les sentiments. L'auteur américain nous laisse la possibilité d'accompagner dans son deuil un artisan qui doit apprendre à se construire sans la pièce maîtresse qu'il formait avec sa femme, un ébéniste méticuleux et sensible aux essences de bois qu'il travaille dans un Montana qui nous charme avec des paysages préservés et intimes.



Si le symbolisme de la reconstruction de soi n'est pas spécialement novateur, il fait pourtant mouche dans ce récit. L'auteur montre sans effort au-delà de ce que le deuil détruit tout ce qui soude.

Je ne serais pas surprise de voir ce roman efficace transposé à l'écran tant il laisse l'impression d'être construit sous forme de plans-séquences avec un fort impact visuel.

Rien d'extraordinaire d'un point de vue littéraire mais c'est une lecture bien agréable et qui a la vertu de faire travailler le cœur en ce mois le plus pénible de l'année.
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Mon désir le plus ardent

Pete Fromm , un auteur que j'admire beaucoup . Ses romans trahissent un grand humaniste sensible et sincère .

Ses récits sont autant de déclarations d'amour à la vie tout simplement .



"Indian Creek " , une ode à la nature et à la jeunesse a bouleversé bien des lecteurs par sa force et sa poésie . Mais, voici que " Mon désir le plus ardent " survient comme le couronnement de la maturité .

C'est comme une voix qui s 'élève vers un sentiment d'éternité , c'est une grande âme qui vient nous raconter une histoire d'amour qui atteint le sublime par son intensité .



Cette histoire est celle de Maddy et Dalton .

D'abord, tout jeunots , ce sont deux coeurs purs en parfaite osmose avec une nature belle et sauvage qui s'enivrent d'amour et de liberté .

C'est là, au milieu des rivières que le jeune couple va se construire et vivre les moments d'un intense bonheur .

Sans dévoiler l'intrigue , on peut déjà dire qu'il puise en partie dans ce terreau son amour immense : une force inébranlable face à la maladie de Maddy .

A deux, ils vont mener une lutte sans failles et si certains jours le bonheur a un goût de souvenir, ils s'en contentent et avancent à défaut d'espérer .

Quelle leçon !

Et , la vie va , comme on dit ! Les années passent ...



Cette histoire , on la vit intensément avec chacun des personnages , tous aussi merveilleux les uns que les autres . Et pourtant, pas de pathos, peu de larmes .

Tout au long du récit, de l'énergie , de l'humour ,de la vigueur malgré les obstacles et la souffrance .

Et de l'amour comme s'il en pleuvait !



Ce n'est pas un texte que j'ai envie de décortiquer . Cette émouvante histoire d'amour est , je crois, une des lectures les plus intimes qui soient et l' une des plus belles que j'ai pu lire .

Un récit magnifique pour méditer .













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Indian Creek

Petit je rêvais d’être un baroudeur, avec mon sac à dos, mon chien, ma bite et mon couteau, comme ils disent dans le métier…avec le couteau tu manges, avec ta bite tu pisses, parfois tu imagines, et souvent tu joues… Du coup plus grand j’ai commencé par devenir un touriste, genre petite bite, voyage organisé avec plein de touristes comme moi…



Le truc c’est que les gens, quand tu leur parle de tes voyages, ils méprisent ta banalité, ouais la Thaïlande trop de touristes, ouais les Philippines trop de touristes, Bali trop de touristes, Croatie, Turquie, trop de touristes…



- Ah ouais et du coup tu pars ou toi ?



- Moi mec je vais camper dans le Morvan entre la pluie et l’averse, je vais me cailler les nuages qui se grisent au son du néant qui m’entoure, l’ivresse de la nature qui m’enlise jusqu’au genoux, je me perds dans l’oubli d’un monde boueux de médiocrité…



- OK bah moi je vais rincer ma déprime citadine sous le soleil brulant de désir de me cramer ma bêtise, avec mes shorts et mes tongs, et ma peau toute blanche, enduit d’une chaleur suffocante, j’emmerde le grand nord, et les aventuriers en tout genre, je dors dans des hôtels de petit luxe réservés à la classe moyenne, je me douche à l’eau chaude, je taquine la raie dans des draps propres, et je croise des tortues majestueuses qui brassent leur liberté dans les courants légers d’une mer claire et rassurante… moi bercé par le silence des bulles qui s’échappent de l’immensité qui m’enivre, puis je remonte mon sourire à la lumière d’une chance inouï : celui de vivre un peu de mes rêves… dans l'ivresse des profondeurs...



Alors oui la route est tracée et banalisée, mais tout aussi passionnante…



Et notre héros lui, il vit un rêve d’enfant, le grand frisson dans le grand froid, un récit qui ne se la raconte pas, sans branlette, fait trop froid pour se tripoter, alors voilà le gars se retrouve avec sa solitude, sa routine, ses compagnons de chasse, ses doutes, ses peurs… il neige, il motoneige, il cuisine, il chasse, il dort, il se pèle le cul dans une galère qui le fait bander, libre comme l’air du grand nord...



Là bas, l'air est si pure que ça vous donnerait presque envie planter votre tente dans le salon, d’ouvrir les vélux en grand pour chasser le tigré de Sibérie qui court après cette souris synthétique que vous lui avez acheté pour Noël, et ainsi éviter qu’il émiette le reste du mobilier, putain ils sont deux les petits enculés, mais rien à faire, ils font une fixette sur le simili cuir tanné de mes chaises, alors vous traquez les bêtes sans relâche à travers votre appartement comme un trappeur des immenses terres du nord… mais déjà au bout de quelques minutes de caresses et de ronronnements intensifs, la fatigue vous gagne, alors emmitouflé dans votre duvet du soir naissant au coin de la télé crépitante, vous imaginez toutes ces femmes nues qui peuplent les terres arides de vos fantasmes, et cette femme presque inaccessible qui à peine effleurée s’évanouit de vos songes profonds pour s'envoler avec vos désirs les plus fous, ceux d’un vieux gosse qui rêvait d’être un baroudeur mais qui n’est en fait qu’un touriste… une petite bite quoi... manque plus que le couteau...



A plus les copains…

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Le lac de nulle part

Blup blup blup ….

Diantre, une note de 4,19 pour 223 avis sur Babelio …

Décidément, actuellement, je nage à contre-courant (désolée, c’était trop tentant), voici un autre roman qui ne m’a pas convaincue.

Pourtant, j’étais parée pour l’aventure, mon canoë sur la tête, mon Duluth sur les épaules (ne vous inquiétez pas je n’avais pas non plus la moindre idée de ce que pouvait être un Duluth avant d’ouvrir ce bouquin), mes sachets de nourriture lyophilisée bien calés au fond du sac (miam).

Car Pete Fromm m’avait promis une expédition sur les lacs du Canada pour profiter de la nature sauvage, glisser sur l’eau, faire de bonnes parties de pêche, camper sous la tente avec les jumeaux Al (la fille), Trig (le fils) et leur père.

Pete m’avait même promis beaucoup plus que ça, je pensais aussi découvrir la vie de ses personnages, leurs petits et grands secrets, leurs zones d’ombre.

Je me faisais toute une joie, mais très vite, au lieu d’avancer à grand coups de pales, je me suis mise à faire des ronds dans l’eau et avoir des grosses ampoules aux mains, le plaisir de la glisse n’a pas été au rendez-vous, puis le canoë s’est retrouvé pris dans des racines, et j’ai fait du surplace...

La petite famille passe indéfiniment de lacs en portage, le décor est bâclé (j’en ai été pour mes frais des belles descriptions de nature writing, je n’ai vu dans le paysage que de vulgaires brochets et des huards quelconques), les dialogues sont d’une grande platitude, il ne se passe quasiment rien jusqu’à la page 167.

J’ai oscillé en permanence entre deux eaux pendant ma lecture, Pete Fromm n’a pas écrit un thriller, il ne nous livre pas non plus la psychologie de ses personnages, tout flotte et reste beaucoup trop en surface, descriptif et superficiel.

L’aventure est racontée uniquement du point de vue de Trig et je l’ai regretté, j’aurais aimé connaître les pensées de Al et du père. Bien que Trig occupe la place du narrateur, le lecteur n’apprend pas grand-chose sur ce qui l’anime, ses réflexions, ses humeurs, ses colères, alors qu’il avait beaucoup à dire entre la perte de son travail et son appartement, et ce qu’il découvrira au cours de son voyage sur sa sœur.

À chaque ouverture du livre, je retrouvais les personnages avec plaisir, mais sans impatience non plus, trop de longueurs, de répétitions, de descriptions sur les actions du quotidien sans intérêt. Il m’a manqué de l’attachement aux personnages, et le brave et quelconque Trig ne m’a pas séduite, car il ne m’a pas révélé grand-chose de lui-même ni de ses failles…

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Indian Creek

J'ai honte mais sachez que je ne connaissais pas Pete Fromm avant d'être conquis par le désormais célèbre " Lac de nulle part " qui , je l'avoue m'a subjugué au point de " m' obliger " à m'intéresser aux autres ouvrages de cet auteur .

Me voici donc avec , entre les mains , un livre dans lequel , à la suite d'une décision d'abord enthousiaste, puis regrettée, enfin impossible à annuler , l'auteur va passer seul 7 mois en milieu hostile à surveiller un " bassin dont il devra assurer l'entretien pour permettre à ses occupants de se développer en toute quiétude..." . Je reste vague , très vague , mais sachez qu'en quelques minutes , la mission quotidienne est accomplie !!! Oui , mais que faire tout le reste de chaque journée d'un séjour solitaire qui n'en comprend pas moins de 200 ? Et bien , s'adapter , faire preuve d'ingéniosité, ne compter que sur soi même et se " fondre " dans cette nature hostile qui , avant de vous accepter , vous offre des épreuves dignes des plus pervers des bizutages de Grandes Écoles. ( Je déteste ces coutumes qui n'honorent pas l'intelligentsia de notre ...civilisation !!! ) . Seulement là , pas question d'analyser les faits , de les juger ou pas , il faut les affronter ...

S'immerger dans une nature aussi sauvage , c'est , pour le lecteur , endosser les vêtements ( ..) d'un Robinson Crusoe des montagnes rocheuses ...

Long ? 250 pages . Pas mal pour un homme seul perdu au milieu de nulle part . Mais c'est là que la magie opère : la plume de Pete Fromm. Incroyable .Sous sa plume , les mots viennent s'insérer dans le décor, nous faire pénétrer aussi dans les pensées du héros. Bref , comprenez le bien , ce livre véhicule tout ...sauf l'ennui . Que de beautés, que de réflexions, quelle initiation à la vie dans un autre monde et , malgré les réticences du début, quelle difficulté, au terme du contrat , de retourner dans le " monde ( dit ) civilisé. L'arrivée du printemps ...Je vous dis pas , je vous priverais d'une extraordinaire renaissance .

Voilà un roman à lire pour s'évader dans un milieu dont on n'imagine même pas la réalité. Lire ce roman , cet été, sur une plage bondée du Sud de la France , fera se lever de sa serviette ensablée ,le plus sensé des êtres humains et , " façon Georges Marchais " , vous risquez de l'entendre crier " Chérie, fais les valises , on part à Indian Creek ! " ( Je rejette toute révolte féminine quant à la préparation des valises , ça , c'était avant..même si c'était...) .

Je n'ai pas terminé, je vous l'assure , ma découverte des ouvrages de Pete Fromm . Vous comprendrez aisément que j'aimerais vous entraîner dans les traces de ses " raquettes " . J'ai adoré ce très beau roman initiatique mais ça, chers amies et amis , ce n'est que mon modeste point de vue .

A bientôt, bonnes vacances , je pars dans les grands espaces sauvages d'Indian Creek.....j'emporte des livres ...et seulement des livres ...
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Le lac de nulle part

Ils ont accepté la proposition un peu folle de leur père. Al et Trig, partent pour une aventure sur les lacs canadiens, comme la famille l’a fait à de nombreuses reprises lorsque les jumeaux étaient enfants et que leur famille ressemblait à quelque chose. Nostalgie ou inconscience, la saison est mal choisie et des problèmes de matériel surgissent avant même le début du parcours.



La traversée s’effectue cependant de lac en lac, de portage en portage, en réitérant les gestes du campeur chevronné. Et pourtant, quelque chose cloche. Le père est parfois ailleurs et peine à expliquer le but ultime de cette épopée. Jusqu’au drame…



Le vaste décor désertique est paradoxalement le lieu d’un huis clos, au coeur duquel les trois personnages n’ont d’autre choix que d’affronter leurs souvenirs, au risque de faire émerger de terribles blessures.



De multiples thèmes sont évoqués dans ce roman digne du Nature writing, la famille, les épreuves du temps, la maladie, l’absurdité du milieu du travail pour la génération active de nos jours, et même les drames les plus enfouis dans une mémoire qui se veut sélective.



Un roman d’aventure que ne renierait pas Jack London, avec cependant en filigrane une époque qui malmène ses héros. Mais aussi un thriller, tant le trajet est éprouvant, pour les corps autant que pour les âmes.



Roman à lire par temps de canicule pour se rafraîchir dans l’atmosphère glaciale des lacs gelés.

Donc résolument un livre de l’été.



448 pages Gallmeister 6 juin 2022
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Chinook

Chinook – vent chaud, dit « mangeur de neige », en Amérique du Nord - dans la version française, Dry Rain – précipitation n’atteignant pas le sol - dans l’américaine, le titre donne le ton de ce recueil de seize nouvelles : seize miniatures serties dans l’immensité souvent glacée et venteuse du nord-ouest des Etats-Unis, entre plaines et montagnes, Montana et Canada ; seize parenthèses de vie, humbles et fragiles, brièvement ouvertes sur la toile de fond d’une nature aussi grandiose qu’âpre et indifférente.





C’est toute une galerie de personnages comme vous et moi, perdus dans le dédale de leur vie anonyme, entre mille petites joies et grands tracas, qui défilent ici au rythme de brefs chapitres à la saveur douce-amère, tous captivants dès les premiers mots. Couples morts-nés ou soumis à l’épreuve du temps et de la parentalité ; pères veufs ou divorcés en plein désarroi ; fratries éclatées aux liens chaotiques ; êtres déchirés entre l’appel du large et leur attachement à leur terre natale… : au fil des menus faits qui emplissent silencieusement leur quotidien et cabossent inexorablement leur existence, se tisse la trame d’une humanité modestement occupée à sa myriade de petits destins aveugles, si touchants dans leur insignifiance face à l’immensité du temps et du monde.





Les hommes et les femmes au centre de ces récits sont des ruraux, confrontés à une vie simple, parfois pauvre, toujours rude dans ces grands espaces américains où la nature impose ses conditions. Croquées en quelques pages parfaitement justes dans leur sobriété et leur précision, leurs histoires d’amour et d’amitié, d’espoir et de désillusion, de solitude et d’incertitude, happent tour à tour le lecteur, chaque fois instantanément pris de curiosité, alors que leur simplicité-même ne les rend que plus singulières et crédibles. Vite refermées sur la réalité rarement tendre de leur dénouement, elles laissent toutes une place à la projection et à l’imagination, accordant à chacun la liberté d’extrapoler plus loin les personnages et leur destin.





Une maîtrise littéraire indéniable préside à ce bouquet de nouvelles traversées par le souffle du vent Chinook, venu nous porter la rumeur de ces mille existences silencieuses et modestes vivant au contact de la nature rude et sauvage de ce Montana qu’affectionne Pete Fromm. Encore une valeur sûre, rééditée par l’excellente maison Gallmeister.

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