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Citation de LadyDoubleH


Cette indifférence concertée faisait que la société anglo-irlandaise vivait en cercle fermé ; par nécessité, nous allions jusqu’aux confins de l’Irlande pour voir nos amis, comme si nous autres Anglo-Irlandais étions tous unis par la lignée, les mariages consanguins, la religion et, par-dessus tout, un non-irlandisme radical. C’était le point qui nous définissait par excellence. Nous savions ce que nous n’étions pas, et chacune de nos actions ou de nos attitudes découlait de ce fait. Dans l’ensemble, nous traitions l’indépendance irlandaise par le mépris. L’idée que nous ne gouvernions plus le pays dans lequel nous vivions et que notre prétention à y maintenir nos habitudes était tout au plus tolérée ne semblait avoir effleuré personne. Bien sûr, vérité plus gênante, nous n’étions pas anglais non plus. Pour les irlandais de souche, nous incarnions l’Angleterre, et ils nous le faisaient payer ; mais, quand nous allions en Angleterre ou au Pays de Galles, nous comprenions bien que, pour les Anglais et les Gallois, nous étions des Irlandais. En somme, nous formions une race nouvelle, née d'implantations successives depuis les temps médiévaux, mais une race de ratés, même selon les critères les moins sélectifs. Nous n'avions pas réussi à conserver le pays que nous avions été chargés de coloniser, pas réussi à cohabiter avec les gens que nous étions censés mettre au pas.
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