Les Matins de France Culture - Anglais, universités, grandes écoles : quel avenir pour l'enseignement supérieur ?
L'idée que poser le cul sur une chaise à des enfants ou des adolescents pendant des heures et des heures chaque semaine les rend mieux formés est une connerie prodigieuse.
Pourquoi la France est-elle le seul pays au monde à décourager ses enfants au nom de ce qu’ils ne sont pas, plutôt qu’à les encourager en vertu de ce qu’ils sont ?
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Pourquoi la France persiste-t-elle dans cette culture de la négativité ? Les Français eux-mêmes ne réaliseraient-ils donc pas à quel point leurs méthodes d'enseignement peuvent être contre-productives et en décalage avec le reste du monde ?
Peter Gumbel en comparaison avec la Finlande ou les Etat-Unis par exemple
« Entre toutes les nécessités du temps, entre tous les problèmes, j'en choisirai un auquel je consacrerai tout ce que j'ai d'intelligence, tout ce que j'ai d'âme, de cœur, de puissance physique et morale, c'est le problème de l'éducation du peuple »
Jules Ferry
J'ai écrit cet essai parce que je suis convaincu que la France passe à côté d'un élément clef pour comprendre ce qui pêche dans son système scolaire. Un élément qui saute aux yeux de tout étranger qui y est confronté: la dictature de la salle de classe. Cette culture peut être résumée en trois mots : « t'es nul ».
Une phrase qui résonne comme un leitmotiv en France. Autrefois, on l'entendait beaucoup dans d'autres pays européens, mais en Angleterre, en Allemagne et surtout dans les pays nordiques, la vieille approche éducative basée sur l'humiliation a depuis longtemps été remplacée par une vision plus positive et généreuse qui cherche à encourager plutôt qu'à rabaisser.
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Je ne m'attends pas à ce que tout le monde soit d'accord avec mes conclusions. Mais en pointant du doigt ce qui apparaît comme une évidence à n'importe quel étranger, j'espère contribuer d'une façon originale à cet éternel débat national.
Peter Gumbel et la dureté du système français envers les élèves
L'un des aspects les plus grotesques de ce système est certainement la hiérarchie qui existe entre les différentes filières. Au pays de Montaigne, Balzac et Camus, il est devenu presque obligatoire, pour tout jeune ayant un tant soit peu d'ambition, de s'orienter vers un bac scientifique afin d'améliorer ses perspectives de carrière, tandis qu'un bac littéraire est, lui, perçu comme un handicap.