AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Peter Rock (25)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


L'abandon

Une forêt dense et sombre. Dans l'Oregon. Un abri souterrain ou des cabanes de fortune pour seule maison. Qu'il faut changer le plus souvent possible pour ne pas se faire remarquer. Une respiration silencieuse et des pas tout juste effleurés sur cette neige épaisse et craquante. Tout juste de quoi manger. Caroline et Père vivent en harmonie parfaite, à l'abri des regards, de la ville et ses lumières. Relation fusionnelle entre eux. Père n'est rien moins que son héros. Caroline écrit dans un journal, ses journées passées auprès de Père et ses secrets. Leur quotidien risque bien d'être chamboulé. Un joggeur entre-aperçoit la jeune fille. La police ne tarde pas à mettre la main sur eux. Tout un tas de questions surgissent alors : pourquoi vivent-ils ainsi et que cachent-ils ?



À partir d'un fait divers, Peter Rock nous plonge dans cette forêt à la fois inquiétante et protectrice. À 13 ans, la jeune Caroline ne semble pas s'inquiéter outre mesure de son mode de vie, n'ayant visiblement que peu de souvenirs de sa vie passée. Elle écoute Père et lui obéit. Père, un personnage complexe, insaisissable mais terriblement protecteur. L'auteur explore ces relations père-fille quasi exclusives et ce mode de vie très marginal. Dans cette ambiance dérangeante et inquiétante, l'auteur ne délivre au final peu de réponses. L'écriture intérieure est froide et ne laisse que peu de place aux sentiments.



L'abandon... de soi...
Commenter  J’apprécie          482
L'abandon

Pour vivre heureux vivons caché.

Quasimodo...de mémoire...



Un adage que Caroline et son Père vont littéralement prendre au pied de la lettre.

Adopter le Hobbit style en intégrant une cabane se fondant parfaitement avec son environnement naturel.

Côtoyer le moins possible ses contemporains excepté pour remplir un frigo qu'ils n'ont pas.

Se déplacer en forêt en prenant bien garde de ne pas laisser la moindre trace susceptible de trahir leur présence.

Vivre dans le dénuement le plus complet et aimer ça. L'important étant d'être ensemble, encore et toujours.

Tel est leur quotidien. Un choix de vie que l'on pressent très rapidement imposé par un évènement antérieur fondateur.

Puis survient ce grain de sable à l'oeil acéré, équipé de ses running shoes de compet', bien décidé à battre son record de 3h12'73" aux 6 km sur terrain boisé, véritable dynamiteur d'un quotidien fusionnel entre un père et sa fille qui plus jamais ne retrouveront ce sentiment de plénitude de naufragés volontaires.

Finies ces longues soirées au coin des murs suintant l'humidité.

Terminés ces mémorables repas équilibrés à base de peu assaisonnés de rien.

Mais surtout adieu cet univers atypique qu'ils s'étaient construits et dans lequel tous deux se retrouvaient parfaitement.

Le temps est venu de réintégrer la "civilisation". Celui des sacrifices également...



Le moins que l'on puisse dire c'est que Rock, c'est du solide.

Un bouquin qui se vit et se lit comme une véritable expérience. Pléthore de questions au fil des pages que l'auteur élude systématiquement d'un trait de plume. Souvent troublant, parfois dérangeant, L'abandon hypnotise. L'on échafaude tout et n'importe quoi, l'on se perd en conjectures pour finalement subir sa loi, la seule qui prévaut, celle de l'auteur facétieux qui estime à juste titre qu'un récit se mérite et qu'en livrer tous les secrets rapidement en retirerait tout le sel.



Un magnifique récit sur un Père, sa fille et les sentiments qui les animent.

L'abandon est une histoire originale, courte et intense, qui saura toucher le lecteur en lui laissant finalement un goût amer en bouche.

Inspirée d'un fait réel, cette parenthèse (dés)enchantée, initialement auréolée d'un épais mystère, interpelle de par les émotions qu'elle suscite et conforte cette illustre maxime commandant que pour vivre heureux...



Commenter  J’apprécie          301
L'abandon

S’inspirant d’un fait divers, Peter Rock donne la parole à Caroline, une jeune adolescente âgée de treize ans lorsqu’elle commence à relater son histoire. Une histoire qui ne sera donc révélée au lecteur qu’à travers la vision et les quelques pensées de Caroline qui adopte un ton très neutre, sans laisser filtrer ses émotions, ou si peu.



Dans l’obscurité d’une déchetterie, ils prennent, pour leur donner une seconde vie, des barres et des fils de fer, puis s’enfoncent dans la forêt à la périphérie de Portland, leur terrain familier. Randy, le cheval en plastique au corps creux et un ruban bleu accompagnent chaque sortie de Caroline.

Selon les préceptes de Père, que Caroline suit aveuglément sans jamais chercher à connaître leurs bien-fondés, leurs déplacements doivent toujours se faire avec le souci d’effacer toutes traces de leur passage. Ne pas piétiner les herbes aux abords de ce qui leur tient lieu de chez eux, un petit abri souterrain dans lequel ils ne peuvent se tenir debout. Il ne faut pas trahir leur présence ici, la « maison » se cache de tous regards indiscrets derrière des fougères et de petits érables. Ils ont le strict nécessaire sur une étagère bricolée par Père, dorment côte à côte sur un matelas étroit.

Un grand arbre dissimule dans son feuillage une plateforme d’où Caroline fait le guet. Au loin, la ville de Portland où ils font de brèves visites afin de récupérer chaque mois un chèque, une pension allouée par L’État. Ajouté aux cauchemars faisant vrombir des hélicoptères, nous comprenons que Père a participé à une guerre et en reste traumatisé. La ville, c’est aussi l’occasion de faire une visite à la bibliothèque et d’acheter quelques denrées. Le petit jardin potager bien caché ne suffit pas à les nourrir. Pour subsister, il y a aussi le troc avec le campement d’à côté mais ces autres marginaux ne satisfont pas aux valeurs de Père qui condamne la mendicité et le vol.



Caroline aime des petits moments de solitude dans la forêt, marcher pieds nus, grimper aux arbres en sentant l’écorce sous ses plantes de pieds. Cela ne l’empêche pas de se plonger dans son encyclopédie, de suivre les cours que lui enseigne son père et d’effectuer ses devoirs.

Au cours de ses explorations sur les chemins forestiers, elle cherche malgré tout le contact avec d’autres jeunes de son âge.

Cette vie de solitude à deux va vite basculer. Un bref manquement à la recommandation de ne pas attirer l’attention, l’erreur idiote d’un chemisier suspendu alors qu’un joggeur passe près de l’abri. Voilà la Police qui assiège la « maison » et les emmène, son père et elle vers la « civilisation », convaincue de rendre service à Caroline. Les services sociaux désirent trouver ou décréter la meilleure solution pour elle. Pourtant, Caroline se trouvait heureuse dans la forêt…



Médecins et psychologues constatent rapidement que ce mode de vie différent et illégal pour une jeune de treize ans n’a pas empêché son père de lui avoir inculqué de belles valeurs et un degré d’éducation que la société est bien loin d’atteindre chez ceux qui suivent une scolarité dans les normes !

Que va-t-il se passer lorsque Caroline va découvrir le confort de la vie moderne, un petit déjeuner sorti du réfrigérateur ? Son père pourra-t-il continuer à consolider leur différence, à les préserver des autres qui les espionnent ? Lucidité ou paranoïa ? Ces deux mots planent et questionnent le lecteur.

Le père incite Caroline à ne pas se tourner vers le passé et ses mystères qui seront finalement que partiellement éclaircis au fil du roman. Il y a une sorte de tension tout au long de l’aventure qui met mal à l’aise. On tremble pour ces deux personnages à l’idée qu’il leur arrive malheur, qu’ils ne puissent pas vivre à leur guise cette vie dans la nature, marginale, sans en faire l’amalgame avec une vie sauvage. La narration étant comme un bourdonnement, nous sommes aux aguets, craignant le dard qui va peut-être finir par piquer.

Le désir de vivre ainsi est-il quelque chose de mal, de répréhensible comme on veut nous le faire croire ? Cela interroge sur la prétendue civilisation, unique moyen d’accéder au bonheur du point de vue des personnes dites bien pensantes. Ces dernières essaient de les combler de biens matériels alors qu’eux aspirent à regarder les écureuils se pourchasser, suivre le chemin d’une limace, écouter le vent et la pluie, sentir la terre sous leurs pieds nus.



Un livre, une histoire, qui marquent d’autant plus qu’un père et sa fille ont bien vécu quatre ans dans la forêt de Portland.

Commenter  J’apprécie          262
L'abandon

C'est après avoir vu le film que j'ai décidé de lire le roman de Peter Rock. Ce film que j'avais apprécié pour son côté humain et compassionnel est descendu dans mon estime tant il s'éloigne du roman pour proposer une fin plus hollywoodienne dirai-je avec précaution.

Le roman est lui tout en finesse là où le film fait dans l'à peu près. Le récit ne se cache pas derrière des bons sentiments et renvoie au lecteur la triste image de la réalité. Celle qui ne fait pas rêver.

J'ai retrouve sur le site du Seattle Times l'article de 2004 relatant le fait divers dont s'est inspiré Peter Rock pour son roman.

Un vétéran du Viet Nam et sa fille de 12 ans ont vécus 4 ans dans une foret en dehors de la civilisation.

L'auteur en a fait le récit de inquiétude et de l'intranquilité. Le statut de vétéran du Nam est évoqué de façon allusive, au travers des cauchemars du père qui comme une bête traquée, cernées par ses ennemis fait tout ce qu'il peut pour inculquer à sa fille sa culture de la méfiance et( de la défiance.

Ils ne sont pas comme nous lui répète-t-il.

Mais voilà, comme beaucoup d'éducateurs, il ne peut admettre ni accepter que l'élève cherche à comprendre pourquoi et comment ils ne sont pas comme eux.

Peu à peu, dans ce voyage sans but et sans fin, la fille cherche à comprendre et une vérité différente se présente à elle.

Si elle choisit aussi la liberté et la différence, ce sera au sein d'un groupe social dont elle s'affranchit de certaines règles pour n'en retenir que celles qui lui conviennent.

Choix différent de celui de son père mais choix respectable malgré le dilemme que cela l et des ui pose.

Peter Rock pose la question de l'intégration sociale, de la brutalité des structures d'état qui en sont chargées, du faible espace de liberté, des choix laissés aux individus.

Roman dérangeant qui déjouent les postures sociales accommodantes et conduit le lecteur à s'interroger sur sa propre relation aux laissés pour compte, ceux que l'on croise en les regardant sans les voir.



Commenter  J’apprécie          242
L'abandon

Dés la couverture du livre, on est intrigué.

La curiosité est en éveil et est exacerbée au fur et à mesure que l'on avance dans l'histoire de Caroline et son Père .

Une vie en marge de la société , une maison qui n'est même pas une cabane, cachée dans la forêt, mais c'est une forêt en bordure d 'une banlieue , où différentes communautés se côtoient, celles des vrais marginaux parce qu'ils nont pas le choix , les prisonniers qui viennent travailler , les joggeurs qui parcourent les sentiers ...

On ne sait pas pourquoi nos deux héros se cachent, il y a un lien fort entre eux, une histoire qu'on ne connaît pas et qu'on imagine, hypothèses à partir de mots qui reviennent en leitmotiv : hélicoptère , on voit l'homme vétéran du Vietnam, il reçoit des chèques, une pension militaire ? les faits se passent en 1997 donc une autre guerre, celle d'Irack ? C'est un puzzle mental qui fait qu'on ne lâche pas le livre.

Ces deux là ne sont pas ordinaires, fréquentant les bibliothèques , Caroline son encyclopédie sous le bras et Randy son cheval en plastique, son fétiche dans son sac à dos.

La vie aurait pu continuer un certain temps comme cela, choisie et heureuse mais cette harmonie vigilante sera rompue par une inadvertance de Caroline, un détail qui va faire basculer le destin et ce sera la fuite, la fuite en avant, cavale improbable , on pense à La Route de Mc Carty .Quelques éléments seront dévoilés à la toute fin du livre mais l'imagination et le rêve prennent le pas sur la réalité et on ne sait plus où est la frontière, peu importe ,on est transporté par les mots et on laisse son esprit vagabonder derrière la force de vivre de Caroline.

Un excellent roman !.



Merci beaucoup à News Book et aux Editions Rue Fromentin pour ce partenariat.


Lien : http://lejournaldelouloune.o..
Commenter  J’apprécie          120
L'abandon

L'abandon, à l'origine du film "Leave no trace", est un court roman contemporain qui nous confronte au quotidien d'une relation père-fille. Ces derniers tentent de vivre hors-du monde, en indépendance vis à vis de la société, dans une forêt des environs de Portland, Oregon.

Le père est un ancien soldat, traumatisé par ses souvenirs, déçu par son gouvernement, abimé par la mort de sa compagne. Il tente de transmettre ses connaissances à sa fille, de lui inculquer des notions de survie, de morale, d'esprit critique, d'autonomie, de culture, en s'éloignant le plus possible des mécanismes sociétaux conventionnels. Il s'agit, pour lui, de rester à la marge du monde moderne, de rester fidèle à son propre cadre de valeur éthique.

Sa fille, la protagoniste principale qui répond au nom de Caroline, est une adolescente admirative de son père, convaincue du bien fondé de cette démarche, mais qui reste critique vis à vis de certains errements paternels. Elle observe le monde à travers un prisme quasi fantastique, écartelée qu'elle est entre le besoin d'appartenance à la société (même s'il est questionné en permanence) et un besoin viscéral de la fuir et de se conformer aux motivations d'un père bienveillant, solide, mais aussi intransigeant, parfois imprévisible.

Je ne rentre pas trop dans les détails du livre car il offre son lot de surprises, d'étrangetés, de moments de pure grâce, mais je peux assurer que Peter Rock est un auteur plus que convaincant : inspiré par une histoire vraie, il donne ici la pleine mesure de son talent, dans un style inimitable de réalisme teinté d'étrange.

Commenter  J’apprécie          60
L'abandon

Quelques mots sur ce roman original et prenant. Une jeune fille de treize ans vit avec son père dans une forêt de l'Oregon, aux abords de Portland. D'autres marginaux vivant un peu plus loin, mais le père de Caroline les évite ainsi que tout autre contact humain. Il prend toutefois bien soin de sa fille, la faisant étudier, veillant à son alimentation, fréquentant avec elle la bibliothèque. Jusqu'au jour où un jogger aperçoit la jeune fille et la signale aux autorités.

L'atmosphère de ce roman est tout à fait particulière, pas angoissante, mais intrigante... de nombreuses questions se posent au fur et à mesure du récit, entièrement raconté du point de vue de Caroline, et ne trouvent que des ébauches de réponses. Au lecteur d'échafauder sa théorie, avec les indices dont il dispose. Autour du thème du refus de la norme, de l'éducation et de la transmission des valeurs, l'auteur tisse une histoire qui ne laisse pas insensible. Je ne sais pourquoi, quelques semaines après lecture, le roman me laisse un souvenir d'atmosphère à la Yoko Ogawa, dans ses meilleurs textes. C'est plutôt un compliment adressé à cet auteur dont j'espère lire un jour un autre roman.


Lien : https://lettresexpres.wordpr..
Commenter  J’apprécie          60
L'abandon

Peter Rock nous livre un excellent roman. Nous suivons Caroline, 13 ans, jeune fille vivant avec son père dans la forêt de la même manière que les marginaux. Malgré cela, elle apprend à se débrouiller dans la nature et développe ses connaissances grâces aux encyclopédies qu’elle emprunte dans une bibliothéque. Le pére souhaite qu’ils restent cachés mais sa fille, par inadvertance, est découverte par un coureur et leur vie bascule.



Au fil des pages, on se pose un certain nombre de questions sur ce duo. Le pére est décrit mais on ne saura jamais vraiment qui il est ( son prénom ne sera pas révélé) à part quelques informations données avec parsimonie telles que ses cauchemars qui révélent un passé militaire traumatisant (vu les dates, il me semble qu’il a participé à Tempête du désert en Irak). Tout au long de l’histoire, on se demande si Caroline est bien la fille du père qu’elle suit. Certes, une réponse est plus ou moins données en fin de roman mais le doute persiste suite à différents événements qui se sont déroulés au début.



Caroline est le narrateur interne de cette histoire donc on sait seulement ce qu’elle voit, ce qu’elle pense et ce qu’elle sait. rien ne déroge à cette régle. Ce style permet que l’on se plonge dans l’histoire très vite et que l’on veuille savoir où la vie et la fuite du père et de la fille vont les emmener. On veut savoir s’ils vont s’en sortir et comment. On tourne les pages pour essayer, aussi, de remonter dans leur passé commun ou non commun. Il y a beaucoup d’espaces non comblés dans ce roman qui permet que notre imagination prenne le dessus…



L’abandon est donc un très bon roman que je vous conseille.


Lien : http://mapetitebibliotheque...
Commenter  J’apprécie          60
À l'abri du monde

Les éditions rue Fromentin ne sont pas très connues et n'existent que depuis 5 ans. Ce roman est pour moi une belle découverte. Il se lit très facilement.

Le sujet m'a paru original. Francine et Colville sont deux enfants qui ont été élevés au sein d'une secte, dans les années 1980. On les a préparés à survivre à la fin du monde prévue pour 1990. Pour cela, les familles des membres de la secte avaient construit un abri contenant des réserves de vivres pour une décennie. Ils étaient conditionnés, embrigadés. Cette enfance particulière a marqué les membres de cette secte.

Le temps a passé, Francine a épousé Wells et attend un bébé. Un jour, Colville vient la voir et lui rappelle leurs souvenirs en commun. Celle-ci est très perturbée par sa visite et se pose de nombreuses questions.

Parallèlement, une gamine du voisinage a disparu...

Un bon suspense mais surtout surtout une ambiance étrange ; on est dans l'attente d'un drame, la tension monte. C'est un roman étonnant.
Commenter  J’apprécie          50
L'abandon

Une toute jeune fille de 13 ans vit avec son père, ancien combattant, en pleine nature dans un parc national de l'Oregon. Tous les jours ils usent de multiples stratagèmes et techniques de camouflage pour garder leur cachette secrète, et ne laisser nulle trace de leur passage. Même si périodiquement ils doivent rejoindre la civilisation pour se procurer nourriture et objets de première nécessité, ils n'ont qu'une hâte : rejoindre le calme et la solitude de la forêt.

Caroline ne semble pas trop souffrir du manque de contacts avec d'autres humains : elle vit comme un petit animal sauvage dans ces bois qui n'ont aucun secret pour elle, s'éduque seul en lisant des encyclopédies, et joue longuement avec son cheval en plastique bien-aimé, Randy, qui ne la quitte jamais. Entièrement soumise à son père, elle ne remet (presque) pas leur mode de vie en question. Mais un jour un jogger l'aperçoit cachée dans les arbres, et avertit la police. Leur vie va alors changer du tout au tout...

Ce roman, très beau mais aussi très sombre, soulève de nombreuses questions : pourquoi Caroline et son père doivent-ils se cacher dans la forêt ? Que fuient-ils ? Qui est vraiment "Père" ? Il soulève aussi des questions plus existentielles : sur le rapport de l'homme à la nature, sur les notions de normalité et de marginalité, sur les besoins essentiels du quotidien et le consumérisme, sur la filiation...une lecture captivante et profondément perturbante.
Commenter  J’apprécie          50
À l'abri du monde

Des 3 livres de Peter Rock traduits et disponibles en France à ce jour (L'Abandon, Les Indécis, À L'Abri du Monde) celui-ci est peut-être le plus accessible, et si j'ai beaucoup aimé je dois avouer qu'il m'a -un tout petit peu- moins marqué que les deux autres.



Francine, infirmière enceinte, qui construit une vie relativement paisible dans un quartier middle-class américain est perturbée par le probable enlèvement d'une toute jeune fille à proximité. Une ancienne connaissance (Colville) surgit un jour et ramène à la surface un passé commun. Plus jeunes ils ont été embrigadés par leurs familles respectives dans des dérives sectaires prévoyant la fin du Monde. Durant cette enfance, perturbée par les délires d'adultes ayant vrillé, ils ont connu des pratiques ésotériques étranges, la peur, la paranoïa, l'isolement. Ce qui n'a pas empêché une amitié de se forger, ni même le partage de moments joyeux. Ils étaient des enfants après-tout.

Bien sûr lorsque Colville réapparait, après la surprise, les souvenirs et les traumas ressurgissent. Colville n'est pas venu les mains vides...



Et pendant ce temps les recherches pour la petite voisine disparue continuent.



Peter Rock brosse encore une fois le portrait de personnages fascinants : sous une apparente simplicité se cache toujours une complexité terriblement humaine. L'ambiance générale, sans être pesante, nourrit forcément une pointe d'anxiété. On sent encore une fois qu'il ne faudrait pas grand chose pour que tout bascule. La réalité est déformable, d'autant plus lorsque des souvenirs perturbants viennent s'y mêler.



L'intrigue suit un parcours prenant, captivant parfois, et le livre se lit assez rapidement.



Comme à son habitude Peter Rock donne de la crédibilité à son récit en offrant au lecteur moult détails d'une précision chirurgicale, tout en apportant un soupçon d'étrange grâce à des ellipses bienvenues ainsi que des dérives psychologiques profondes. On pourrait perdre pied avec les héros de cette histoire, à tout moment...



J'aime passionnément cet auteur, cette capacité incroyable à poser des ambiances et à donner de la matière aux scènes par le choix des mots et du rythme. À L'Abri du Monde est un très bon livre, certainement le moins dérangeant de Peter Rock que j'ai pu lire, ce qui ne m'empêche pas de le (re)parcourir avec plaisir.



Et un grand merci aux traducteurs au passage !
Commenter  J’apprécie          40
Les indécis

Les Indécis de Peter Rock ...

Que dire ?

Comme dans tous les ouvrages de l'auteur le lecteur est invité à plonger dans le quotidien de personnages atypiques et pourtant terriblement banals qui gravitent dans une Amérique quasi contemporaine. Des hommes, des femmes, et surtout des adolescents, qui vivent tant bien que mal au Pays de l'Oncle Sam, dont les caractères sont brossés tout en subtilité. On flirte souvent avec des cas sociaux, des marginaux, et des personnages qui sont sur la ligne de crête. Par ailleurs, Peter Rock contextualise principalement ses oeuvres en Oregon, aux alentours de Portland, là où il réside. Le réalisme de l'écriture (et de fait la cohérence du récit) est très régulièrement soumis à des ressentis ou à des événements abstraits, surréalistes, hypnotiques, qui ne nuisent aucunement à la crédibilité de l'histoire : cela apporte une touche de poésie énigmatique à l'ensemble.

Vraiment, la narration de Peter Rock est à mon sens d'une force inouïe. Il mêle avec brio la critique sociale, le polar, le roman noir, et aborde l'Amour sous des angles surprenants. A chaque fois. Je considère l'Amitié comme une forme d'Amour, et les nuances qu'apporte l'auteur à ces sentiments m'étonne à chaque fois.

J'ai également la sensation que Peter Rock se documente en profondeur avant d'aborder un thème, car les détails sont légion.

L'ouvrage est éminemment cinématographique, certaines scènes sont d'anthologie et restent gravées dans la mémoire : cerise sur le gâteau on peut revivre certaines d'entre elles du point de vue de nouveaux personnages lorsqu'on lit d'autres romans du même écrivain. C'est très fort !

Sachez que dans Les Indécis il est question de liberté, de vol de cuivre, de skateboard, d'électricité, de maladies mentales, de caravanes, de photographies découpées dans des journaux, de lieux insolites, d'éveil des sens, de perruques, de banlieue triste, et d'égouts...Entre autres...



Foncez !

Commenter  J’apprécie          42
L'abandon

Dans l’état de l’Oregon, Caroline âgée de treize ans et son père vivent cachés dans la forêt. Caroline tient un journal qu’elle nous livre. Intelligente, cette vie semble lui convenir et elle ne la remet pas en question. L'amour qu'elle éprouve pour son père est très fort et admiratif. Très vite, on comprend que ce dernier, un ancien soldat, souffre de troubles.Toujours aux aguets, il a peur qu'on les découvre. Pourtant, ils ne font rien de mal si ce n’est leur mode de vie différent aux yeux d’une société qui a ses règles et ses principes. De temps en temps, ils sont obligés de se rendre en ville mais évitent de se faire remarquer.



Ce livre a quelque chose de magnétique car bien entendu, on se pose des questions. Pourquoi vivent-ils cachés ? Pourquoi son père n’aime pas parler du passé à Caroline ?



la suite sur :

http://fibromaman.blogspot.fr/2012/05/peter-rock-labandon.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          40
L'abandon

Je suis mitigée. J'ai eu du mal à entrer dans le récit puis les zones d'ombres m'ont frustrée. Pourtant, on veut savoir et on espère un dénouement et des explications... Ce roman a le mérite de m'avoir fait sortir de mes sentiers battus. J'aurais voulu en savoir plus en fait... sur la vie en forêt, sur l'histoire des personnages. J'aurais aimé connaître les pensées de ce papa. Frustrée donc mais pas mécontente de cette découverte 😊
Commenter  J’apprécie          30
L'abandon

Ce livre me faisait de l’œil depuis que je suis tombée sur un avis qui le disait dans le même genre que « La Route », un O.L.N.I. bizarrement envoûtant et qui m’a durablement marqué. J’ai commencé ma lecture sans a priori parce que je sais comme parfois on aime à crier au loup (ça fait vendre des romans, même quand c’est mensonger)...



...la suite sur mon blog !
Lien : http://avideslectures.wordpr..
Commenter  J’apprécie          30
L'abandon

Si je vous dis que c'est un roman étrange et hypnotisant à lire absolument, vous devrez me croire sur parole parce que je ne vous en dirai pas beaucoup plus. La force de cette lecture repose sur l'effet de surprise permanent et l'envie d'en savoir un peu plus en ignorant à peu près tout de la direction que prendra l'histoire.



Nous ne connaîtrons que le point de vue de Caroline, jeune fille de 13 ans qui vit seule avec son père dans la forêt de Portland. Ils se cachent, vivent en osmose avec la nature. Le père a construit un abri, ils partagent le même lit sans qu'il semble y avoir de relation incestueuse. Sont-il traqués ? par qui ? pourquoi ? Caroline a une confiance aveugle dans son père, elle l'investit d'une connaissance parfaite du monde.


Lien : http://legoutdeslivres.canal..
Commenter  J’apprécie          30
L'abandon

Partant d’un fait-divers réel, Peter Rock nous met dans la position inconfortable du lecteur du journal intime d’une jeune adolescente, élevée en marge de notre société moderne par un père paranoïaque et surprotecteur.

D’abord délimité par les minces frontières d’un parc naturel de Portland dont elle ne sort que très rarement, le monde de Caroline vole brusquement en éclats par l’intervention d’un joggeur. Dès lors, l’héroïne découvre d’autres modèles de vie que celui imposé par son patriarche, le questionne, s’en éloigne parfois pour mieux y revenir aux fils des évènements.



Je disais plus haut que cette lecture m’avait été inconfortable et ce, à double-titre : le style impassible de Caroline est souvent agaçant et, à mon avis, enlève au récit plus qu’il n’ajoute. L’autre source d’inconfort, qui s’avère être le point fort de ce roman, est le lien entre les deux principaux protagonistes ; à ce titre, j’ai apprécié le flou maintenu par l’auteur tout au long du récit sur la réelle nature de ce lien, qui semble tour à tour privilégié ou destructeur.



Le dernier chapitre continue à me hanter, deux semaines après avoir refermé le livre et le destin de Caroline restera sans doute dans ma mémoire de lecteur (malgré quelques éprouvantes erreurs de style) et c’est sans doute à ça qu’on reconnaît un bon roman.

Commenter  J’apprécie          30
Leave no trace

Il a fallut qu'un jour, le jeu de cache-cache que faisait souvent Tom avec sa fille au milieu des fougères ne soit plus un jeu. Malgré leur entraînement, la traque des Rangers aura raison de leur liberté.



Avec leurs chiens pisteurs, c'est la société qui les rattrape : celle des maisons en dur, des répertoires administratifs, de travail, de l'école... Il leur faudra donc quitter la tanière longuement aménagée au cœur de l'immense parc de Portland.



Comme importés dans le mauvais décor, les deux êtres déracinés flottent dans leur nouvel environnement.



Habitués à faire avec peu, et à l'entourage exclusif des arbres, ils errent aux milieu de ces gens qui ne les comprennent pas, et de toutes ces « choses » qui ne leur appartiennent pas.



Pourtant l'adolescente Tom fait peu à peu la découverte du contact humain... qui pourrait bien estomper son regret de la vie sauvage.



Ce lien social que fuit précisément son père, qui redoute les questions et supporte mal ce qu'il vit comme une prison physique et mentale.



Derrière le propos apparemment simple (le passage de la vie sauvage à la « civilisation »)et la parcimonie des dialogues, ce livre dit peu pour signifier beaucoup.



Aucune mièvrerie dans son discours : il n'est pas question de compter fleurette sur la douceur de vivre dans une forêt humide, à manger des racines et à boire de l'eau de pluie.



Si on peut lire en filigrane une critique de cette société qui créé des moules et des marges, ce n'est que suggestion, et jamais le roman de Peter Rock ne tombe dans l'ode naïve du retour à la nature et à la vie sauvage.



Malgré la rudesse de ce quotidien atypique, la dureté des événements racontés et la force des épreuves traversées (ruptures, peurs, arrachement...) le roman de Peter Rock ne laisse aucune place à la violence.



Porté par un écrin de verdure débordante, et des personnages dessinés avec une finesse infinie (la pureté du couple père-fille , « Leave no trace » n'est au bout du compte rien d'autre que délicatesse et résilience.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          10
Les indécis

Comment expérimenter le monde sans se couler dans le moule ? Réponse dans Les Indécis, de Peter Rock, roman d'apprentissage entre polar, film fantastique et chronique sociale.


Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
Commenter  J’apprécie          10
L'abandon

Bizarre...
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Peter Rock (77)Voir plus

Quiz Voir plus

Charles Aznavour chansons

Dans quelle chanson, Charles Aznavour s’imagine en haut de l’affiche ?

Emmenez-moi
La Mamma
Je m'voyais déjà

10 questions
409 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , musique , Variétés , chanteur , Chansons françaisesCréer un quiz sur cet auteur

{* *}