Les hommes - dont font d'ailleurs partie même les scientifiques - ne tolèrent pas longtemps de reconnaître qu'ils ne savent pas quelque chose et ne le sauront peut-être jamais. Nous ne supportons pas de laisser béante la lacune entre savoir et non-savoir, entre la représentation d'un évènement et l'évènement lui-même, entre la reconstruction d'une sculpture et l'original. A la fin, nous préférons parier notre tête sur une interprétation d'une belle envolée, plutôt que d'avouer que nous continuons à tâtonner dans l'obscurité.
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