AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Peter Singer (46)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La libération animale

Dans les années 50, Harry F.Harlow commença des expérimentations sur "la privation maternelle" sur des bébés singes...





Plus de 250 travaux de ce type, 7000 bébés subirent " la détresse, le désespoir, l'angoisse, ...et la mort."





Le plus horrible fut quand les chercheurs(?) utilisèrent des singes adultes meurtriers qui écrasèrent le visage du bébé singe, sur le sol, pour le broyer...

Quel en fut l'intérêt pour les humains?

58 millions de dollars furent dépensés, pour cette étude...

Quelques chercheurs admirent qu'ils ne faisaient que reproduire sans fin, les mêmes études, car il fallait utiliser le budget alloué...





Pour les crèmes solaires, on laissa des animaux, sans anesthésie et le poil rasé, sous des lampes UV, jusqu'à les y oublier...

(Depuis, Benetton fut l'un des premiers à ne plus utiliser d'expérimentation animale, pour ses cosmétiques.)





Pourquoi? A cause du Spécisme.

Le Spécisme permet de réduire les animaux à des "outils de laboratoire", des bêtes qui ne connaissent nullement la souffrance...

C'est le même raisonnement qui permet à un individu d'en punir un autre, avec des décharges électriques, car une Haute Autorité lui a donné l'ordre, dans un fameux " test d'obéissance"!

Une autre idéologie similaire fut le Racisme qui permit de considérer les Noirs au XVIIIe siècle, comme de la marchandise, ou le Nazisme qui utilisa des personnes considérées comme des sous-hommes...





Aux États Unis, on sacrifie 100 millions de vaches, de porcs et de moutons, 5 milliards de poulets alors que les légumes apportent 10 fois plus de protéines, que les animaux qui s'en nourrissent...





" Mais, rien ne vaut une côte de boeuf! Et saignante!" Disent certains en oubliant que beaucoup d'animaux ne sont pas anesthésiés, dans les abattoirs, avant d'être abattus!

Une vidéo de L214 montre des vaches égorgées vivantes, des porcs qui hurlent ou un veau qui essaie de s'enfuir...





Les nutritionnistes le disent : la viande animale n'est pas indispensable...( de plus, un lien a été trouvé entre le cancer du sein et la consommation de viande, et entre le cancer du côlon et la consommation de boeuf...)
Commenter  J’apprécie          7320
20 penseurs pour 2020

Une anthologie des meilleurs textes de la presse internationale par Philosophie Magazine, ça donne une certaine vision de la société, avec des idées que l'on ne croise pas forcément tous les jours, assez éloignées d'un recueil de brèves de comptoir pour donner un ordre d'idée (même s'il y a aussi une forme de philosophie autour des zinc).

Disparates, hétéroclites, variés et riches, ils abordent différents évènements dont certains inévitables comme les gilets jaunes, le mouvement metoo questionné sur son avenir, le réchauffement climatique, Trump, la dictature chinoise, etc. Certains peuvent paraître plus inattendus comme celui sur le travail par exemple, du moins sa fin anticipée avec l'avènement de l'intelligence artificielle (je l'ai beaucoup aimé celui-ci, peut-être mon côté oisif enfin déculpabilisé).

Il serait dommage à mon avis d'être rebuté par l'aspect philo, sans être spécialiste en la matière beaucoup de textes m'ont paru abordables, même si d'autres demandent de s'accrocher un petit peu parfois. Quelques allusions par ci par là à Kant notamment, et quelques discussions autour de préceptes bien sûr. D'ailleurs tous les auteurs ne sont pas philosophes ou du moins exclusivement, il y a par exemple Franzen le romancier (et le seul que je connaissais). D'autres peuvent être sociologues, avocat, agricultrice.

Bref, une bonne idée lecture pour changer ou couper de ses habitudes, avec un article à picorer par-ci par-là.



Merci beaucoup à masse critique pour cet envoi, ainsi qu'à « Philosophie magazine éditeur ».
Commenter  J’apprécie          433
21 penseurs pour 2021

Un an déjà....

Comme ça passe quand on y repense. C'était même pas hier et ça fait pourtant un an.

Un an déjà, qu'une certaine série philo des années 2020 a vu le jour avec sa première saison : « 20 penseurs pour 2020 ». le principe en est simple, une anthologie des meilleurs articles parus dans la presse internationale l'année d'avant.

L'an dernier, j'émettais l'idée pour la première que l'originalité des concepts les éloignait d'un recueil de brèves de comptoir, bien qu'une forme de philosophie pouvait aussi s'entendre dans les bistros. Je confirme le truc pour cette année encore.

Oui je sais, tous les bistros ont fermé entre-temps.

Voici donc pour cette deuxième, « 21 penseurs pour 2021 », une liste non exhaustive, de résumés (très succincts) d'articles aux concepts philo bien tournés et développés (dans le livre), que vous n'avez pas entendus dans les bistros :

- la possibilité d'une décélération initiée par le politique démontrée par la pandémie

- la limite des systèmes ultralibéraux des USA ou de la Grande-Bretagne pendant la pandémie

- inégalité de la vulnérabilité face à la propagation d'une maladie aux USA

- le télétravail comme vecteur d'évolution de la géographie des centre-villes

- un état mondial ? « Comme si ce minuscule être vivant était venu en messager pour défier notre humanité mondialisée et révéler son impuissance, lui offrant une dernière chance pour prendre conscience d'une communauté de destin »

- le capitalisme favoriserait la zoonose (transmission des maladies d'animaux vers humains)

- débat d'idées autour du dilemme des soins à conditions égales impossibles pour deux patients : l'âge doit-il être le critère sélectif ?

Bon tout ça pour dire, on se doute, il est question de ce que vous savez, comment pourrait-il en être autrement. Ça fait un an que l'on ne parle que de ça. Et de météo peut-être aussi un peu, au creux d'une vague certainement. Ou alors du réchauffement climatique, comme dans l'article de Bruno Latour qui se demande si on ne devrait pas passer d'une lutte des classes sociales à une lutte des classes géosociales  (Ou comment en finir avec le partage des richesses pour préserver l'environnement). On aurait parlé de Trump aussi. le recueil ne l'ignore pas, en interrogeant la survie du trumpisme après le règne de son créateur, mais aussi dans un autre article qui décrypte la révolte de certains dirigeants dont Trump, Bolsonaro ou Erdogan, empruntant à la population la haine des élites en place et dénigrant la démocratie, alors qu'ils proviennent eux-mêmes des élites.

A-t-on réellement parlé de cancel culture dans les foyers ? Peu importe, car le papier d'Helen Lewis se révèle bien intéressant, en mettant en regard la génération des milenials qui coupent le cordon avec Harry Potter et son autrice, sujette à polémique sur la question des transgenres.

Intéressant et surtout accessible, comme tous les articles ou presque d'ailleurs, à picorer au gré des envies et des humeurs.

Néanmoins, le recueil dans son ensemble m'a paru moins passionnant que l'an dernier, sûrement que la répétition de l'axe Covid/économie/politique n'y est pas étrangère.



Un grand merci à Babélio et Philomag pour l'envoi de ce recueil d'articles, dans le cadre de masse critique.

Commenter  J’apprécie          420
Les animaux aussi ont des droits

Je ne suis pas un militant des droits des animaux, mais le sujet m'attirait depuis longtemps; et son approfondissement m'est apparu comme un nécessité morale personnelle, depuis que ma fille est devenue végane, générant de nombreux débats familiaux sur cette évolution...



Indéniablement, je retire de ce livre deux idées très positives et complémentaires :

primo, le sujet mérite vraiment d'être creusé (et je poursuivrai), car il m'est apparu évident à sa lecture que le sujet a été trop longtemps oublié, occulté, dans la philosophie -et la pensée en général- dominante, alors même que la nature de l'animal (être ou objet, sensibilité, raison, sociabilité, essence matérielle et spirituelle...), apparaît indissolublement liée au questionnement philosophique (et même métaphysique) de base sur la nature de l'homme et le sens de la vie. On y redécouvre chez de nombreux penseurs, de Mill et Bentham à Schopenhauer, en passant par Yourcenar, Lévy-Strauss et Derida, que la réflexion philosophique ne peut en faire l'impasse, sauf au prix d'une mauvaise foi évidente, que seule -et Cyrulnik, E. de Fontenay, et SInger semblent s'entendre sur ce point-, la tradition chrétienne occidentale a pu se permettre durant des siècles.

secundo, le sujet est d'une réelle actualité, et le veganisme relève d'un mouvement de fond de notre société, et non pas d'un phénomène de mode, comme j'avais pu le penser au départ. J'ai acquis en effet à cette lecture la conviction que la réintégration de l'animal comme sujet, juridique et éthique, est une évolution de notre temps, s'inscrivant dans une prise de conscience environnementale, d'un humain relativisant enfin sa toute-puissance.



Je serai en revanche plus critique sur deux points:

Très riche par ailleurs, ces trois entretiens m'ont semblé très inégaux, allant de la discussion de café aux thèses les plus passionnantes, en passant par le détour d'imbroglios philosophico-déconstructivistes qui égarent. "Les animaux révélés" à travers le prisme très particulier de Boris Cyrulnik m'ont grandement intéressé, et encouragé dans ma volonté d'approfondir ma connaissance de cet auteur. "Les animaux libérés", tels que revendiqués par Peter Singer, m'ont semblé d'une grande honnêteté et d'une grande fraîcheur, que l'on adhère ou non à ses thèses anti-spécistes basées sur le vieux critère anglo-saxon de la sensibilité et du plaisir dans l'utilitarisme. Quant aux "animaux considérés," selon E. de Fontenay, ils sont riches de considérations philosophiques générales, mais l'entretien m'est apparu comme un dialogue de sourds avec Karine Lou Matignon. Cela nuit à la bonne compréhension d'un thèse claire sur le sujet, à moins, comme l'explique E. de Fontenay, qu'il s'agisse d'une démarche volontaire de "liberté", certes louable, mais du coup peu éclairante pour le lecteur.



Enfin, je m'associerai à Michel Onfray (dont je recommande le cycle de conférences à l'Université des Savoirs de Caen, sur le même sujet) pour estimer que le procédé mise en oeuvre par Karine Lou Matignon, consistant à interviewer par des questions très clairement orientées chaque intervenant, comme dans un débat télévisé, est extrêmement désagréable, car faisant appel à de vieilles ficelles rhétoriques prenant, à mon sens, un peu le lecteur pour un idiot... dommage, le propos et la "cause" méritaient d'être mieux servis...



Un sujet passionnant donc, que j'approfondirai certainement ; d'autant plus que nos échanges avec ma fille me donnent chaque jour l'occasion de creuser cette question, avec intelligence et intérêt. C'est en tous cas ce que me laisse espérer l'application de cette citation de Boris Cyrulnik : "notre culture ridiculise cette souffrance, culpabilise et rend honteux celui qui pleure la bête disparue. La honte est l'arme du conformisme et des dictatures sociales"... merci donc à tous les confomistes (dont j'ai pu faire partie parfois) qui ont poussé ma fille, depuis des années, dans ses retranchements, par des arguments plus ou moins intelligents et hypocrites, et l'ont ainsi amenée à pouvoir argumenter avec cohérence et pondération une position qui, même si trop radicale à mon goût à bien des égards, a le grand mérite d'être mise en pratique... contrairement à Michel Onfray et moi-même, qui n'avons que le courage d'y penser, en bons disciples de Dutronc... "j'y pense et puis j'oublie, c'est la vie c'est la vie"...







Commenter  J’apprécie          345
La libération animale

Je découvre ce titre, grâce à un membre sur le site, il me permet de m'enrichir et aussi de faire une bonne analyse.



C'est un essai, l'auteur, c'est Peter Singer, que je découvre dans cette oeuvre. Je me le procure, donc le livre, en petit format, il contient 477 pages, c'est fait par les Éditions Payot & Rivages, Paris 2012. C'est une lecture intéressante, qui se fait chapitre, par chapitre, on peut y aller avec les thèmes qui nous intéressent aussi. Je constate que son écriture est très accessible, on comprend bien les sujets, qu'il aborde, les maltraitances, qu'il dénonce et les souffrances, qu'il évoque, face aux animaux.



Je transmets dont la table de matières, pour en donner une idée :

- Chapitre I : Tous les animaux sont égaux

- Chapitre II : Outils de recherche

- Chapitre III : du côté de la ferme usine

- Chapitre IV : Devenir végétariens

- Chapitre V : La domination de l'homme

- Chapitre VI : le spécisme aujourd'hui



Comme je peux voir, c'est une lecture difficile, dans l'ensemble. Il te fait amener à des prises de conscience, il touche le lecteur, il reste toujours dans le respect, il amène bien des faits. Je trouve qu'il transmet bien ses opinions, il nous amène à avoir une plus grande ouverture. C'est un peu long parfois, car je ne comprends pas, toujours ses notions, qu'il emploi, c'est peut-être le seul bémol, que je peux relever. Il mentionne aussi d'autres thèmes, qui me sont moins familiers, c'est plus douloureux à lire et c'est plus complexe, à mes yeux.



C'est un excellent outil, je le conseille, on peut s'acquérir, des informations, des connaissances, des faits, des vérités. J'apprécie beaucoup lorsqu'il se dévoile, qu'il dit, que lui-même est végétarisme. Ayant vu mes parents le devenir, je sais, que ce n'est pas toujours facile, de s'adapter, surtout quand tu vis en société. C'est réalisable mais tu dois te renseigner, pour ne pas avoir des lacunes, dans ton alimentation. Est-ce qu'un jour, tout individu, arrêtera de manger de la viande, pour le bien des animaux, est-ce que c'est possible ?



«Aucun livre ne peut rien s'il ne touche une corde sensible chez ses lecteurs».



Je reste simple dans mon ressenti, il y a tellement à dire, sur son livre. Il faut le lire et le relire pour comprendre, ce que, l'auteur lui-même, Peter Singer, veut nous partager. Je le félicite, qu'il nous offre : «La libération animale», il nous sensibilise vraiment, mais ce n'est pas toujours évident, quand on le lit. En trois mots : c'est pensant, c'est déstabilisant et c'est révoltant. On y aperçoit certaines images, qu'il nous démontre, qu'on ne veut pas vraiment voir !



Je mets donc 5 étoiles, pour toute la documentation, qui nous offre, c'est à mettre, entre toutes les mains, aux personnes, qui s'y intéressent.



Siabelle
Commenter  J’apprécie          298
La libération animale

C'est le livre fondateur du courant antispéciste. Écrit par le philosophe Peter Singer dans les années 70 et réactualisé dans les années 90. Il commence par décrire la maltraitance et la torture gratuite auxquelles sont soumis les animaux dans les laboratoires et les "fermes-usines", nous faisant partager en détail la souffrance vécue par ces pauvres animaux. "Un autre Treblinka" dira un autre auteur, créant la polémique liée à la comparaison avec la Shoah. Singer nous explique ensuite l'importance de pratique végétarienne sans laquelle les beaux discours ne servent à rien. Après une brève histoire de la philosophie de notre lien avec les animaux (déjà, Aristote se questionnait à ce sujet), il conclut sur la philosophie de l'antispécisme et se demande pourquoi le spécisme est durement enraciné dans notre culture, nous rendant tous responsables indirects de la torture animale.

Ceux qui me connaissent savent à quel point cette question est importante pour moi et accompagne ma pratique spirituelle. Je suis persuadé de l'interconnexion de tout et de tous sur cette Terre et dans l'univers, entre la matière et le vivant, ce qui est maintenant corroboré par la science. Sur ce principe, je m'efforce maintenant d'être en adéquation avec mes idées en respectant la vie animale. Pour autant, là où je vis, sur l'île de la Réunion, il est encore compliqué de suivre un régime purement végétarien (je ne parle même pas du véganisme), tant la culture est liée à la consommation de viande. Alors je m'adapte autant que je peux.

Ce livre peut sembler aujourd'hui daté, ce qu'il dénonce faisant l'objet de dizaines d'autres livres, pour autant, revenir à l'origine du mouvement est toujours nécessaire pour ne jamais oublier que les animaux sont des êtres qui ressentent la douleur et l'approche de la mort autant que les animaux humains que nous sommes. Les abattoirs sont des lieux à bannir de notre environnement. Selon le principe bouddhiste et hindouiste du karma, leur faire du mal est nous faire du mal.

Un livre que, bien sûr, je recommande vivement et je remercie chaleureusement la personne qui me l'a prêté.
Commenter  J’apprécie          280
Black Trends : Un monde en rupture

Déjà embarqué dans la prospective avec le travail de la Red Team, les éditions des équateurs poursuivent leur réflexion sur les avenirs possibles afin de mieux s’y préparer. Cette fois, ce sont sept auteurices américains ou français qui s’y collent. On croise aussi bien Bernard Werber que Tochi Onyebuchi, dont les récits sont ensuite rapidement analysés par des spécialistes des questions abordées. Voyons quels futurs ils ont imaginé pour nous.



Comme le titre et la couverture l’indiquent, on ne doit pas s’attendre à des avenirs joyeux et roses. Le but de cet ouvrage est d’alerter les lecteurices et les décideurs de certains dangers qui nous menacent ou pourraient nous menacer. On a donc demandé aux auteurices d’imaginer ce qui pourrait déraper (davantage encore que maintenant pourrais-je ajouter de façon cynique). Ils et elles ont choisi des thèmes d’actualité (ou qui l’ont été) et les ont portés dans leurs retranchements. Ce qui est le travail normal de la SF : prendre un postulat de base actuel et se dire « et si ».



On se retrouve donc devant une série de « et si », tous plus dramatiques les uns que les autres. C’est le même principe que dans Ces guerres qui nous attendent 2030-2060 – Saison 2, où la Red Team, composée d’auteurices de SF et de scientifiques, proposait des scénarios à des militaires afin qu’ils s’entraînent à imaginer la guerre du futur et à ne pas être surpris par ce qui pourrait nous attendre. Ici, on s’adresse davantage à la société civile, même si l’armée n’est pas oubliée. Et ce dès la première nouvelle, « La plus étrange défaite » d’August Cole & P.W. Singer, où l’on s’aperçoit qu’il ne faut pas rater le coche des progrès technologiques. Sans cela, comme en 1940, on est rapidement débordé par un adversaire qui maîtrise une technique diablement efficace. Bernard Werber s’intéresse lui aussi à l’armée, mais sur le plan du renseignement et de l’espionnage. Dans « Le jeu du dragon », il reprend la comparaison (plus très originale) du plateau de jeu pour expliquer le monde : les Occidentaux se contentent de l’échiquier, infiniment plus limité que le plateau de go, aux possibilités innombrables.



D’autres se placent dans une perspective plus globale. Hervé Le Guyader analyse une théorie fascinante et inquiétante, celle des « Termites, Fourmis et Frelons ». Ou, comment manipuler des opinions publiques étrangères par des moyens de pression souterrains et doux (les termites) jusqu’à des actions brutales (les frelons). Convaincant, car très proche de ce que l’on perçoit par moments dans notre monde actuel. Tochi Onyebuchi place l’action de sa nouvelle en Afrique et parle, un peu comme dans L’Architecte de la vengeance, de la révolte de certaines personnes venues d’Afrique contre les anciens colonisateurs. Surtout quand ils continuent à sévir. De plus, le thème central est l’eau et sa possible utilisation comme moyen de pression et source de bénéfices faramineux pour des multinationales. Assez habile et réaliste, malgré quelques libertés propres à la licence poétique, relevées par le commentateur Stephen Smith. Reste « Magdalens » de Clémence Dargent, ou le cauchemar des masculinistes : des femmes décident d’éradiquer les hommes pour en finir avec les préjudices subies par leurs semblables depuis des siècles. Violent à souhait, mais pas intenable (à la différence de « Coucou les filles ! » nouvelle de Catherine Dufour publiée dans le très intéressant recueil publié au Bélial’ en 2020, L’Arithmétique terrible de la misère).



Le recueil est, on l’a vu, très hétérogène, tant dans les contenus que par les qualités littéraires. Franchement, certains textes me sont tombés des mains. Heureusement que les nouvelles étaient courtes, car une centaine de pages à ce rythme, et j’abandonnais. Car les auteurices étaient parfois tellement obnubilés par leur sujet que la narration passait au second plan. Et pourtant, c’est une nécessité dans un récit. Or, certains textes, comme « La plus étrange défaite » d’August Cole & P.W. Singer, ressemblent plus à des prises de notes décrivant un futur évènement, mais raconté de façon maladroite. Il m’a été difficile de m’intéresser vraiment au personnage. Dans « Alert » de Madeline Ashby, dont le thème (l’Arctique, avec des préoccupations proches de celles d’Étienne Cunge dans Antarcticas) m’intéressait pourtant bien, certaines ellipses étaient telles que je ne suis pas certain d’avoir tout bien compris. Quant au « Jeu du dragon » de Bernard Werber, je l’ai trouvé très convenu et trop peu original pour m’intéresser vraiment.



Enfin, les commentaires de quelques pages proposés après les récits ne sont pas non plus tous à la hauteur. Certains parviennent à prolonger la nouvelle, à permettre d’apprendre des éléments qui nourrissent la réflexion. D’autres se contentent de la paraphraser ou d’en féliciter l’auteur sans rien apporter vraiment. Quant à la postface d’Étienne Klein, elle est claire et précise : elle permet de finir sur une note positive.



Dans l’ensemble, je ne regrette pas ma lecture de Black Trends car elle m’a ouvert les yeux sur certains aspects de nos possibles avenirs, ce qui était à mon avis le but de ce livre. J’espère donc que ce genre d’exercice continuera, nous proposant des pistes de réflexion bien utiles en cette époque pleine de tensions et d’incertitudes.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
Commenter  J’apprécie          260
20 penseurs pour 2020

Bien plus qu'aujourd'hui ces philosophes, ces penseurs nous focalisent sur ce monde dans lequel nous évoluons, qui nous entoure et sur nos comportements, notre évolution et nos réactions à ceux qui nous gouvernent. Ces réflexions philosophiques, quelquefois accessibles, à ma hauteur, quelquefois plus hautes et appelant à la relecture, à la compréhension, auront, pour moi, fatalement, une résonance du fait, simplement, de les vivre et les avoir vécues. Alors sans recul, comme pour l'histoire, certainement, quoique notre temps offre des possibilités immenses de pleinement, pour qui le souhaite, participer à la vie de notre monde sans don d'ubiquité, tout en restant chez soi bien que sans approfondissement.

On aura pu lire, par exemple, des articles de journaux sur les "gilets jaunes", des unes de grands quotidiens étrangers sur le sujet.

Alors, bien qu'il en soit question, l'ouvrage répertorie quelques auteur(e)s du vaste monde publiant ou ayant publié dans la presse internationale.

Des créateurs de google qui veulent créer un monde des loisirs, Elon Musk et sa transmission de pensée (il n'est d'ailleurs pas le premier: voir "Le matin des magiciens" de Pauwels & Bergier), euthanasie ou choisir sa mort ou sa fin de vie, la cryptomonnaie, le climat, Trump et le populisme, etc., chacun des rédacteur(e)s apporte sa vision sur le sujet avec son explication.

A nous soit de la partager, soit de conserver notre propre entendement mais pour ceux qui chercheraient une voie, une ouverture, ce livre peut aider à la trouver.

C'est bien écrit, forcément et, donc à conseiller.

Peut-être que la période actuelle aurait permis une vue différente, quoique....

Merci à Babelio et sa masse critique de m'avoir fait profiter de cette lecture et à Philosophie Magazine de me l'avoir fait parvenir.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          250
La libération animale

Ouah ! Quel livre ! Voilà un auteur particulièrement intelligent qui ne peut que déranger !



Je ne m'étonne plus de voir que Singer est considéré comme le "grand penseur" du mouvement de la cause animale. Mélange de critique sociale et de philosophie, "Libération animale" dénonce à travers 2 chapitres centraux, les mauvais traitements infligés aux animaux. Et le choix de l'auteur est particulièrement judicieux car plutôt que de dresser la liste des mauvaises pratiques, il sélectionne d'entrée de jeu les 2 activités les plus tragiques envers les animaux : l'expérimentation et l'élevage intensif.



Les descriptions sont dures, voire franchement abjectes : par moment, on croirait voir un mauvais film d'horreur. Il est surtout frappant de constater que des humains, reconnus pour leurs compétences comme les scientifiques, peuvent pratiquer des tests aussi basiques que ceux des chocs électriques ou de la chaleur dans un domaine aussi subtil que celui de la psychologie. Surtout qu'ils répètent plusieurs fois ce type d'expérience entre eux et sur plusieurs espèces... A lire leurs rapports, au final, il faut toujours aller plus loin, recommencer les tests (et donc, sous-entendu, faire toujours plus de victimes) alors même que les résultats sautent aux yeux. Perso, je n'ai pu m'empêcher de me demander si ce n'était pas d'abord, par sadisme plutôt que par quête de connaissance.



Quant à l'élevage intensif, Singer là encore, se montre perspicace en insistant sur les points qui sont les plus douloureux pour les animaux : la séquestration avec une forte concentration et l'usage de sols (grillagés ou caillebotis) inadaptés pour leurs pattes. De ces conditions, il se représente alors ce que les éleveurs et beaucoup ne veulent pas voir : la souffrance de ces bêtes. Car dans cette seconde partie du XX siècle, il faut reconnaître que peu d'esprits ont dû se poser ce genre de questions, même si l'exploitation du vivant a toujours fait partie de l'Histoire : les abattoirs, les centres d'expérimentation ont beau dater d'un siècle plus tôt et l'élevage remonter au début de notre civilisation, les gens ne se sont jamais trop intéressés au sort des animaux. C'est sûr, Singer est le premier à avoir vraiment réussi à sortir le sujet de l'ombre dans lequel il était depuis lgtps englué au point de lancer le mouvement de la cause animale. Du coup, il montre ainsi l'envers du décor de nos sociétés occidentales (soi-disant si policées) : des sociétés qui cachent, derrière l'éclat des richesses et du savoir cumulés, ses milliards de victimes, à savoir les animaux.



Enfin la dimension philosophique vaut le détour : par l'originalité de sa pensée existentielle dans le chapt 1 qui engage une réflexion sur la réelle valeur d'une vie. Selon, Singer, celle-ci repose sur des critères qui dépassent les barrières traditionnelles du sexisme, du racisme et plus largement, de ce qu'il appelle le spécisme. Et il dresse, dans le chapt 4, un rapide historique des théories de l'homme sur ses rapports avec les animaux à travers des textes religieux et philosophiques qui vont de la Bible jusqu'à des auteurs du XIX. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la tradition chrétienne, en la matière, est mise à mal.



Bref, du haut niveau, un grand crû de la littérature d'idées qui depuis sa parution en 1975, devrait être incontournable. Un livre que je conseille absolument pour ceux qui veulent vraiment apprendre et "se dessiller les yeux" sur la société occidentale d'autant que, même, s'il est complexe par son sujet, il est selon moi, assez facile à lire par sa forme.
Commenter  J’apprécie          181
La libération animale

Le livre fondateur du mouvement éponyme. Avant il y avait les réformistes (ceux qui militent pour un meilleur traitement des animaux, plus humain, etc, mais pas pour la fin de l’exploitation animale), avec Singer voilà les abolitionnistes. Ceux qui veulent fiche la paix, *intégralement*, aux animaux. Un truc d’alien, en somme. L’homme relate les débuts de son combat, les incompréhensions totales, puis les visites de laboratoires, les vérités hurlantes ; et voilà que non content de militer pour les bêtes, il philosophe, et pas qu’un peu. Singer pose donc, avec ce livre qui est la bible des abolitionnistes, les fondements philosophiques de l’anti-spécisme, qu’il définit en miroir avec l’anti-racisme ou l’anti-sexisme. C’est une position radicale (on sait sur cette Clef l’attachement très positif relié à l’étymologie de ce mot), qui ne peut qu’aller vers le véganisme, qui a le toupet d’être cohérente, logique, et donc qui énerve tout le monde. Parce que, d’une cela remet salement en question la définition de l’humain – et Singer n’élude pas cette question-là – et de deux, cela emmerde à un point inimaginable les tenants de l’économie néolibérale. Au point que Singer est ciblé comme une des personnalités américaines les plus dangereuses pour la patrie.

Je dois dire que depuis à peu près un an, je tente en vain de terminer cet ouvrage. Non pas que je ne sois convaincue – au contraire, on l’aura compris – mais à cause de l’horreur pure des expériences décrites sur les animaux. Je n’y arrive pas.

Mais je continue de parler du livre et de me pencher sur ses aspects théoriques, parce que cela me semble un vrai pilier de la présente question.



Le reste de ma bibliographie thématique sur ma Clef...
Lien : http://laclefdefa.wordpress...
Commenter  J’apprécie          141
L'Egalité animale expliquée aux humain-es

Dans ce petit opuscule, l'éthicien Peter Singer tente d'expliquer pourquoi le mouvement de libération animale doit prendre de l'ampleur dans les années à venir et sur quels principes repose l'action de ceux qui y adhèrent. L'argument principal est celui de l'anti-spécisme : soit le rejet de l'idée d'une ligne de démarcation entre les hommes et les animaux qui feraient de ces derniers une propriété à exploiter, une masse vivante dont on nierait les intérêts. L'anti-spécisme revient à considérer les animaux dans une optique d'égalité avec les humain-es. Il replace cette ligne de défense que les animaux souffrent et ont une sensibilité dans l'histoire des idées (l'utilitarisme de Bentham) et des civilisations (le bouddhisme). Il montre qu'un devoir moral existe envers eux mais avoue tout de même la complexité à mettre en œuvre ce précepte qui oblige à de nombreux renoncements (végétalisme absolu, arrêt des expérimentations...).



L'analyse est ramassée mais présente clairement les enjeux et les outils de l'antispécisme qu'il développe dans d'autres ouvrages de taille plus importante. C'est au demeurant un bon outil de sensibilisation.
Commenter  J’apprécie          91
20 penseurs pour 2020

Grâce à cet ouvrage, "Philosophie Magazine" nous permet de découvrir ou redécouvrir des articles de la presse internationale, parus cette année.



A titre liminaire, j'aimerais faire un commentaire sur la forme. J'ai trouvé la couverture du livre très attrayante et de très bonne qualité.



Sur le fond, les articles de presse sont bien choisis, ils balayent l'essentiel de l'actualité de cette année, si ce n'est, pour certain du XXIème siècle en général, puisque sont soulevés des questionnements sur l'écologie, la démocratie, le capitalisme, les animaux, le numérique, le populisme, le don d'organes... et tant d'autres sujets encore.



Reste qu'il faut préciser, cela ne vous aura pas échapper, que ce livre étant publié par "Philosophie Magazine" ces articles portent tous, pour la plupart, une forte empreinte philosophique, ce qui peut parfois perdre le lecteur non averti, voire simplement, non habitué.



Le choix des articles, orientés à l'international, nous permet de découvrir de nombreux auteurs (en tout cas, ce fut mon cas), initiative qui m'a beaucoup plue. Oserais-je dire, qu'à tort ou à raison, peu d'entre eux sont français ? Les anglo-saxons ont, encore une fois, la majorité. Je salue aussi le panorama de spécialités représentées : historiens, sociologues, philosophes, psychologues...



Je me suis vue contrainte d'enlever une étoile car j'ai regretté l'absence de fil directeur. Les articles sont mis les uns à la suite des autres, sans agencement particulier. En revanche, j'ai beaucoup apprécié les notes de bas de page, notamment celles indiquant dans quelle revue l'article avait été publié, dans sa version longue ; ainsi que les petites biographies des auteurs, à la fin de l'ouvrage.



En bref, je recommande cet ouvrage à tous les curieux, soucieux de voir s'éclairer le monde actuel. Et, bien sûr, je remercie Masse critique pour l'envoi de ce livre.





Commenter  J’apprécie          80
Les animaux aussi ont des droits

Septembre 2015.

J'avais un peu peur de commencer ce livre après le choc provoqué par "Voir son steak comme un animal mort" de Martin Gibert, mais je tenais à avancer dans cette voie, celle de notre responsabilité à l'égard des animaux que nous traitons si mal. Des trois auteurs, Singer, de Fontenay et Cyrulnik, c'est incontestablement le troisième qui m'a attirée puisque je le connais et que j'aimais déjà nombre de ses ouvrages. Ici c'est l'éthologue qui nous parle ou plutôt qui répond aux questions de Karine Lou-Matignon.



Ce petit traité sur la possibilité de donner des droits aux animaux et sur la légitimité morale que nous aurions à le faire, j'ai envie de dire le devoir, est basé sur trois thèses : celle de Peter Singer (philosophe anglo-saxon qui s'exprime au nom du mouvement de libération animale), d’Élisabeth de Fontenay professeur de philosophie et de Boris Cyrulnik lequel présente les extraordinaires capacités animales niées au fil de l'évolution humaine.



J'y ai appris pas mal de théories ignorées notamment celles de l'Antiquité grecque en faveur du droit animal. Au contraire , j'ai découvert, ou mieux réalisé, le rôle de l'église (pas toujours glorieux dans ce domaine), de Descartes (l'animal-machine) et j'en passe. Bref, toutes les théories qui nous conduisent à soumettre et tuer dans d'atroces conditions des êtres sensibles (au moins à la douleur) sous prétexte qu'ils ne sont pas conscients. Nous savons (Singer nous le répète encore) que cette théorie est fausse, mais nous continuons à l'enseigner et à la croire. D'ailleurs est-ce si important ? La vraie question (ainsi que le soutien E. de Fontenay) n'est-elle pas plutôt : est-ce-qu'ils souffrent ? La réponse, évidemment, est "oui".



Un livre a mettre entre les mains des législateurs, mais aussi je le crains des cuisiniers en tout genre, des responsables agro-alimentaires et de tous ceux qui pensent que le combat pour les animaux est vain face aux urgences humanitaires. Nous ne saurons être humanistes si nous continuons à considérer et à traiter ainsi les autres espèces. (Question largement soulevée au cours de ce petit ouvrage essentiel)
Commenter  J’apprécie          80
La libération animale

Je suis très surprise de voir que ce livre, qui est un ouvrage de référence dans le débat contemporain en éthique animale (pour reprendre les termes utilisés en 4e de couverture de l'édition de poche), ait si peu de lecteurs dans la babéliosphère et qu'il ait été si peu critiqué.

Je me sens éminemment concernée par la condition animale en tant qu'être humain. Et ce livre me conforte dans l'idée que nous devons absolument traiter les animaux comme nos semblables, nos égaux, et les respecter.

Au même titre que le racisme et le sexisme, le spécisme est un comportement que je n'arrive plus à admettre et j'ai énormément de mal à comprendre qu'il soit aussi répandu et communément accepté dans nos sociétés modernes.

Par chance, et grâce entre autres à ce genre d'ouvrage extrêmement bien écrit et accessible à tous, les mentalités commencent à évoluer et s'ouvrent au monde des animaux non-humains.

Je ne peux que vivement vous le conseiller, si vous voulez prendre conscience de ce que nous faisons subir aux animaux, comprendre ce qui dans notre Histoire commune nous a conduit à agir ainsi jusqu'à présent, et comprendre pourquoi/comment nous devons/pouvons modifier cet état de pensée.

En un mot, ce livre est indispensable.
Commenter  J’apprécie          72
Les animaux aussi ont des droits

Ce livre se présente sous la forme d'interviews. Karine Lou Matignon, journaliste et écrivain, interroge trois spécialistes sur l'évolution de la relation qu'entretiennent les hommes avec les animaux ainsi que sur le bien fondé d'accorder des droits à ces derniers. Peter Singer, bio-éthicien et antispéciste (pas d'espèce supérieure à une autre), Elisabeth de Fontenay, philosophe et Boris Cyrulnik, éthologue, répondent à ses questions et malgré les divergences de leurs opinions sur le sujet, ils sont d'accord sur le fait que la souffrance animale ne doit plus être tolérée dans notre société.



Il serait impensable pour moi de ne pas me rallier à la défense de la cause animale. Il faut que l'homme comprenne enfin qu'il n'est pas un être supérieur avec à sa botte le règne animal pour lui servir d'esclave ou de nourriture. Sur le fond, j'aurais donc accordé un 5 étoiles sans pousser plus loin la réflexion. Mais globalement, sur la forme, je suis déçue car j'ai trouvé que cet essai était réservé à un public d'élites. N'ayant pas fait philosophie en première langue, j'avoue que j'ai sauté allégrement certains passages un peu nébuleux. J'ai quand même apprécié d'y découvrir l'influence des différentes religions sur notre comportement vis à vis de l'animal. D'autres propos m'ont choquée, comme ceux de Peter Singer qui accorde plus de valeur à la vie d'un animal intelligent qu'à celle d'un humain fortement handicapé mental.



Ma note finale va donc être revue à la baisse. J'accorde un 11/20 à ce livre car je m'attendais à un débat beaucoup plus concret.
Commenter  J’apprécie          60
Les animaux aussi ont des droits

La réflexion sur la condition animale n’est pas nouvelle. Elle est intrinsèquement liée à celle des êtres humains, au sein des êtres vivants. Longtemps, en Occident, à la question : « l’animal souffre-t-il ? », répondait-on que non. La souffrance humaine étant justifiée par le péché originel, quelle faute avaient donc bien pu commettre les animaux pour souffrir ? Ainsi furent-ils privés de sentiments et de souffrance…



Le « spécisme », la discrimination fondée sur l’espèce est aujourd’hui un enjeu commercial défendu par l’OMC, et si les animaux n’ont pas encore de vrais droits, ce n’est pas tant que nous ne « sachions pas ce qu’est un animal », dit Boris Cyrulnik, mais parce que « la priorité est donnée aux intérêts économiques ». Une pétition de 30 millions d’amis va dans le sens contraire.



Quand osera-t-on aussi dire, comme Peter singer : « La condition d’être humain ne nous autorise pas à affirmer que tous les hommes, quels qu’ils soient, et quelle que soit leur faculté de raisonnement, doivent bénéficier d’un statut moral supérieur à celui des animaux. » ?



(Parue dans Blake n°61)
Lien : http://tmblr.co/Z4Dxcn1EvP-E_
Commenter  J’apprécie          60
Théorie du tube de dentifrice

Américain d’origine belge (Henry a fuit l’Europe en 1938 à onze ans avec sa famille), il s’engage dans la marine et se découvre très tôt un besoin viscéral de défendre les droits des plus « faibles » face à l’écrasante domination des plus forts. C’est ce qui va le conduire à intégrer les mouvements syndicalistes, anarchistes et à militer pour la cause afro-américaine.

Mais quel est le symbole ultime de l’oppression massivement intégrée des silencieux ? Probablement le traitement que l’on réserve aux animaux. A quarante-cinq ans, Henry Spira s’apprête à dédier sa vie à la cause animale. Là où les mouvements contre la vivisection enchainaient les échecs depuis des dizaines et des dizaines d’années, lui va, grâce à une pensée militante novatrice, enchainer les victoires.



Le principe ? A partir d’une connaissance pointue de l’opinion publique de son époque (on est dans les années 70, aux Etats-Unis, question cause animale, Henry sait qu’il va ramer), de ses droits d’accès à l’information en tant que citoyen, il va se fixer des objectifs atteignables, réalistes. Et à partir de là, ne jamais lâcher l’affaire.



Certains militants radicaux pourront trouver la démarche tiède mais force est de constater qu’il sera celui qui fera plier les plus grandes marques de cosmétiques sur les tests cruels sur les animaux, limitant drastiquement la souffrance animale. Refusant la pureté idéologique stérile, il choisit de se salir les mains et de travailler parfois main dans la main avec les cibles (industriels, politiques, organisations scientifiques…) qu’il vise. Ainsi, Spira va mettre la pression #chanmé à des monstres réputés inatteignables comme Avon, McDonald’s…



Cette forme de combat ciblé, réaliste et pratique me parle. Et à mon sens, faire quelque chose de concret a au moins autant de valeur que le développement d’une sensibilisation sans compromis. Mieux, ces deux formes de militantisme se complètent. Et elles sont tout aussi radicales.

Henry Spira était profondément anti-spéciste. A ses yeux, la vie d’une souris avait autant de valeur que celle d’un chat. Mais il savait qu’en s’attaquant à une cible évidente, facile, il pourrait braquer la banque. Il savait par exemple qu’il serait difficile pour le Museum d’histoire naturelle de New-York d’argumenter auprès du public autour de son programme d’expérimentation sur les chats. (Pour info, les scientifiques privaient les animaux de leur sens, en les rendant aveugles par exemple, afin d’étudier leur comportement sexuel, sans autre objectif, et le tout était financé par les impots). Limiter la souffrance animale en faisant appel au bon sens. Voila la clef.



Dans ce livre, Peter Singer, un autre grand penseur de la cause animale dont certains cours à l’université ont été suivis par Spira, relate tous ses combats, ses victoires et les difficultés qu’il a rencontrées, mais il nous livre surtout un formidable parcours porteur d’espoir, un véritable guide à l’usage de toutes celles et ceux qui voudraient faire bouger les lignes, pas juste pour la beauté de l’entre-soi… pour de vrai. Comment vous dire qu’on en ressort avec des étoiles dans les yeux ?
Lien : https://prettyrosemary.wordp..
Commenter  J’apprécie          50
L'éthique à table

On pourrait penser de ce livre écrit en 2006 qu'il commence à dater un peu.

Malheureusement non, car peu de choses ont changé depuis sa première édition, et ce livre est encore très actuel.

Dans cet essai, Peter Singer et Jim Mason ont analysé le mode de consommation de 3 familles américaines types : la famille au régime alimentaire américain standard, la famille "omnivore consciencieuse" et la famille végane, et ont tenté de définir leur implication éthique suivant ce qu'elles achètent.

Pour faire court (parce que je n'aime pas les critiques trop longues!), je retiens de ce ce livre, dont je vous conseille vivement la lecture, que nos choix de consommation se doivent d'être éthiques, envers les animaux - ce qui pour moi était le plus évident avant la lecture de ce livre - mais également envers les hommes qui participent à la production de ce que nous mangeons (ouvriers agricoles, paysans des pays en voie de développement) et les populations des pays les plus pauvres de notre planète. L'éthique dans notre assiette porte aussi sur la protection durable de notre environnement. Il ne suffit pas de ne plus manger de viande et de produits d'origine animale pour avoir une consommation éthique. Il faut aussi que ce que nous mangeons ait été produit dans des conditions acceptables pour ceux qui ont travaillé à cette production, sans préjudice pour d'autres populations et avec le moindre impact environnemental.

On se rend compte à la lecture de ces pages que manger éthique n'est pas chose aisée, et qu'il est tentant de ne pas trop s'investir pour manger tranquille... Mais nous devons tous faire l'effort de nous approcher le plus possible d'une consommation éthiquement responsable si nous voulons que tous les habitants de cette planète aient accès à une nourriture suffisante et de qualité, que les animaux ne vivent plus un véritable enfer (le mot est faible....) sur notre Terre et que cette dernière reste saine, fertile et nourricière.

A noter que la nouvelle édition française de ce livre écrit en 2006 comporte "des encadrés ou annexes rédigées par Estiva Reus au cours de l'année 2014, qui apportent des informations complémentaires destinées au public français et européen" (note en 8e page du livre)
Commenter  J’apprécie          42
Le projet grands singes : L'égalité au-delà de l'..

31 articles sur ce très beau projet de charte de 'communauté des égaux', communauté qui inclurait tous les grands singes à savoir : l'être humain, les gorilles, les chimpanzés et les orangs-outans. Il n'est point question ici de donner les mêmes droits à tout le monde - ça n'aurait pas de sens, juridiquement - mais d'élargir la frontière spéciste entre l'homme et les autres animaux, en commençant par là, par une charte prônant le droit à la vie, à la liberté individuelle, à la protection, à l'interdiction de privation de liberté sans crime, à l'abolition de la torture. Déjà un bon programme ! Parfois ardu mais très varié, l'ouvrage aborde, avec des spécialistes, le versant philosophique, éthologique, juridique, etc... Je suis restée un peu sur ma faim concernant les exemples cliniques, mais ils restent tout de même bien fournis et comptent parmi les articles les plus percutants, répondant clairement à la question sur l'accès au symbolique, aux représentations mentales, à la théorie de l'esprit, aux cultures animales...

Je rejoins l'avis de plusieurs auteurs qui estiment que cet 'élargissement des frontières' n'est certes pas suffisant ou satisfaisant en soi, mais qu'il peut constituer un progrès, une étape dans la reconnaissance et le respect du vivant dans son intégralité. Une lecture passionnante, qui donne des envies d'aller découvrir et observer ces grands singes qui ont beaucoup à nous apprendre !
Lien : http://laclefdefa.wordpress...
Commenter  J’apprécie          40
Théorie du tube de dentifrice

Un livre passionnant sur la vie et les combats d'Henry Spira, un homme qui a réussi avec peu de moyen, grâce à sa confiance en lui et en ses combats, à faire bouger les choses, sans haine et sans violence. En 2021, ses méthodes font rêver lorsqu'on voit avec quelle facilité certains combats sombrent dans la violence ou poussent ses membres à être manichéen. Plus que jamais, il faut se rappeler qu'il faut de l'empathie pour son ennemi, si on souhaite faire évoluer les choses.
Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Peter Singer (334)Voir plus

Quiz Voir plus

Lettres de l'interieur

Comment s'appelle l'auteur de ce livre?

Jonn Marsden
John Marsdan
John Marsden
Jhon Marsden

16 questions
187 lecteurs ont répondu
Thème : Lettres de l'intérieur de John MarsdenCréer un quiz sur cet auteur

{* *}