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Critiques de Petina Gappah (29)
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Le livre de Memory

Harare, Zimbabwé.

C’est de la prison qu’écrit Memory ; du couloir de la mort, même.

Elle rédige une sorte de journal pour une journaliste américaine enquêtant sur la justice expéditive du pays. Le récit alterne entre quotidien de la prison, et souvenirs qui ont conduit là la narratrice : enfant albinos accusée de porter le mauvais sort, elle se souvient avoir été vendue à un Blanc à l’âge de 9 ans. 20 ans plus tard, c’est pour le meurtre de ce même homme qu’elle est condamnée à mort.

D’emblée, on est plongé dans un maelström de personnages, de lieux, d’expressions shona, qui déroutent et agacent, on a du mal à entrer dans le roman.

(Je commence à comprendre le touriste déconcerté en Bretagne où les noms de lieux sont tous bizarres, où les gens portent des noms chelou dans une langue étrangère.)

Une fois franchi ce début peu attrayant, une fois déblayé le terrain (liste des co-détenues et des gardiennes, chronologie des souvenirs), on entre enfin dans le cœur du récit.

Il nous parle de la discrimination subie par l’enfant albinos ; de sa famille dysfonctionnelle (encore que le père soit un des plus beaux personnages), des deuils ; de l’éducation de jeune bourgeoise qu’elle reçoit auprès du père adoptif.

Mais j’ai trouvé tout cela un peu superficiel, malgré la longueur de l’œuvre. La pauvreté des townships est abordée, la place des Blancs dans la société rhodésienne est abordée, le poids des superstitions est abordé, mais tout cela n’est que l’arrière-plan des pensées auto-centrées de l’héroïne.

Auto-centrées et répétitives de surcroît...

… ce qui rend le personnage, au final, pas très attachant, et déclenche peu l’empathie.

Et c’est dommage car j’ai plutôt aimé l’écriture de ce roman.

Traduction de Pierre Guglielmina.

Challenge Globe-trotter (Zimbabwé)

Challenge gourmand (Cannelé : Une couverture à dominante bordeaux, rouge ou violet)
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Le livre de Memory



Le Livre de Memory nous plonge dans l’Afrique contemporaine, et dans un pays le Zimbabwe qu’on connait finalement tous assez mal.



Sous la plume de Petina Gappah, Le livre de Memory nous montre un Zimbabwe dont l’auteure est originaire authentique et émouvant, forcément aux antipodes de notre monde



Memory est la seule femme enfermée dans le couloir de la mort à Chikurubi. Grâce à une journaliste américaine qui s’intéresse à son cas, elle peut désormais raconter sa vie, écrire pour sa défense ce qui deviendra le livre de Memory : son enfance dans un township de Harare puis son arrivée chez Lloyd Hendricks, cet universitaire blanc qu’elle est accusée d’avoir tué.



Grâce à de constants allers-retours narratifs, elle décrit également son quotidien en prison, parmi les prostituées et les infanticides. Sauf que Memory n’est pas une femme comme les autres : elle est albinos, ce qui lui a valu toute sa vie d’être mise à l’écart.



L’auteur utilise pas mal de mots issus du vocabulaire local et cela confère à l'ensemble une vraie sincérité et une belle musicalité au texte et réussit à nous peindre un contexte idéologique plein de complexité,.

Un monde qui reste à la fois encore fortement ancré par le colonialisme, mais dans lequel les traditions restent sacrément vivaces.



Avec ce premier roman percutant et intense, Petina Gappah nous fait toucher du doigt la complexité et la réalité de son pays. Elle donne voix à un personnage riche et touffu qui porte la narration avec vivacité et émotion.



Roman à la fois classique dans sa trame et singulier par son décor, et surtout qui nous apprend pas mal de choses sur ce pays mal connu par les occidentaux, ce livre de Memory est assurément une des bonnes surprises de la rentrée littéraire, chez JC Lattès....




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Hors des ténèbres, une lumière éclatante

Je connais fort mal la vie du Dr Livingtone. Ce médecin écossais, est venu en Afrique afin de trouver la source du Nil. Il a foi en Hérodote , rien ni personne ne le détournera de sa quête!. Lorsqu'il décède en 1873, ses serviteurs décident de rapatrier sa dépouille à la côte afin qu'elle puisse regagner l'Angleterre. 2500 km les attendent. Ce voyage est une odyssée. Il nous a été retracé par Jacob Wainwright dans son journal.

Petina Gappah dans ce roman nous relate ce voyage dangereux au coeur de l'Afrique , encore libre de toute colonisation. L'auteure s'éloigne à dessein du roman historique traditionnel confiant tour à tour la parole à Halima, la cuisinière au franc parler et à la langue agile , et à Jacob Wainwright, l'intellectuel imbu de lui-même et imprégné de sa vocation religieuse. Si la première partie se laisse lire avec plaisir, la seconde m'a pesée. Aurais-je appris beaucoup sur cet homme qui a marqué l'histoire de l'expansion coloniale britannique? Je n'en suis pas convaincue, déception donc.
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Hors des ténèbres, une lumière éclatante

"Dr Livingstone, I presume ?" Non, la célèbre phrase de Stanley n'est pas prononcée dans Hors des ténèbres, une lumière éclatante, le roman de Petina Gappah qui relate le transport du corps du défunt explorateur sur plus de 2 500 kilomètres à travers le continent africain. Livingstone n'est certes pas présent que comme cadavre dans le livre mais il n'apparait vivant que ponctuellement, à travers les souvenirs des deux narrateurs, Halima, sa cuisinière et Jacob Wainwright, secrétaire de son état et caractérisé par sa grande piété. Le roman est donc principalement le récit d'une épique "caravane", dans une Afrique où l'esclavage n'a pas encore totalement disparu et qui est à la veille d'être colonisée. Petina Gappah est fidèle à certains faits mais ne prétend pas à avoir voulu écrire un ouvrage historique. C'est l'intérieur de cette petite troupe en marche (funèbre) qu'elle entend décrire, avec ses jalousies, sa solidarité et ses crimes, avec une multitude de personnages. La première partie du livre, celle narrée par la cuisinière, est la meilleure, la plus pittoresque, avec beaucoup de recul sur la quête de Livingstone, considéré comme un saint homme pour sa manière de traiter les autochtones mais aussi comme un fou pour avoir tout sacrifié pour découvrir les sources du Nil. Le changement de ton, dans la deuxième moitié du roman, est considérable et les incantations religieuses de Jacob Wainwright sont parfois un tantinet fastidieuses. C'est loin d'être une lecture inintéressante mais on y retrouve que trop peu souvent la romancière zimbabwéenne qui avait enchanté et fait vibrer ses lecteurs dans Le livre de Memory.




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Le livre de Memory

Dans ce livre l'auteure nous raconte l'histoire de Memory qui est enfermée dans le couloir de la mort. Elle est noire et albinos. Memory va donc nous narrer sa vie avant la prison quand elle a été achetée à ses parents par un homme blanc et qu'on l'accuse d'assassinat.

Pour se défendre, et faire appel de sa condamnation et afin de la réduire à une peine à perpétuité, Memory va rencontrer une journaliste. Delà, on oscille entre son passé à partir de son enfance, et le présent de sa vie en prison, son quotidien.

Au fur et à mesure du roman, l'auteure nous dévoile la réalité de son pays le Zimbabwe. Pays de violence où les traditions sont toujours d'actualités sous le poids des non-dits.

J'ai apprécié ce livre par l'émotion qui nous est délivrée et qui nous fait vibrer avec Memory et cette écriture narrative nous entraîne et nous donne envie de lire ce livre.

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Le livre de Memory

Memory est une femme albinos incarcérée pour le meurtre de son père de substitution qui l'a "achetée" à ses parents quand elle était enfant. Au début du livre de Petina Gappah, son premier roman après un excellent recueil de nouvelles, de nombreuses questions se posent et les réponses ne viendront qu'au fur et à mesure. Tout le savoir-faire de la romancière réside dans le caractère sinueux de son intrigue, son chassé croisé constant entre le quotidien de la prison et le passé de l'héroïne. Si l'ouvrage a des qualités de thriller, son suspense joue avant tout sur la mémoire, le livre ne s'appelle pas par hasard le livre de Memory, et sur la fragilité de la vérité, laquelle en étant faussée par une compréhension erronée de la réalité peut influencer toute une vie. Au-delà, le roman est un voyage sensible et passionnant en terre peu connue : le Zimbabwe, ancienne Rhodésie, avec son gouvernement dictatorial mais aussi sa multiplicité de couleurs et de conditions. le livre de Memory nous entraîne de la prison aux Townships de Harare et encore d'un petit village à une banlieue pour privilégiés. Il est amusant de noter que cette rentrée littéraire permet de confronter deux premiers romans étrangers qui ont certains points communs mais qui s'opposent par leur traitement. Brève histoire de sept meurtres de Brian James raconte la Jamaïque avec exubérance et une ambition démesurée ; le livre de Memory de Petina Gappah décrit bien mieux le Zimbabwe avec moins de violence mais davantage de sensibilité. Sa relative modestie, en tous cas, est bien plus convaincante et touchante.






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Le livre de Memory

Merci à JC Lattès !

Le livre de Memory nous présente l'histoire de Memory, enfermée dans le couloir de la mort. Elle est accusée du meurtre de son protecteur, un homme blanc qui l'a recueillie et élevée. Après des années à se méfier de lui, à regretter ses parents qu'elle ne voit plus, Memory lui fait finalement confiance, le considère comme un père, et apprécie la culture et l'amour qu'il lui a donné. Mais voilà, tout cela n'est pas pris en compte lorsqu'il est retrouvé mort, un riche Blanc alors que Memory n'est considérée comme une « erreur » de la Nature. Non seulement elle est Noire mais albinos... Pour elle, c'est désormais le couloir de la mort, en attendant la condamnation.

En commençant Le livre de Memory, j'ai tout de suite été embarquée par l'écriture Petina Gappah et par le destin tragique de Memory. Tout au long de l'histoire, nous passons par différentes émotions, différentes questions : pourquoi est-elle confiée à cet homme ? A-t-elle vraiment été vendue à lui ? Pourquoi s'intéresse et tient-il à elle ? Qui l'a tué ? Au fur et à mesure, l'intrigue s'éclaircit, nous obtenons finalement des réponses.

(Mon avis complet sur mon blog.)
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Le livre de Memory

Ce livre m'a beaucoup surprise là ou je ne m'y attendais pas. En effet tout part de cette jeune femme, emprisonnée pour meurtre de son "papa" blanc qui l'aurait acheté dans un township enfant. J'ai pensé lire un roman sur une relation abusive qui aurait mal fini.

Puis on découvre que l'héroïne est Albinos. Alors j'ai pensé que le sujet serait le traitement des Albinos en Afrique noire. Mais rien de tout cela! Au final, encore d'autres fausses pistes plus tard, le dénouement m'a émue et j'ai été complètement transportée. Un magnifique roman, très bien écrit qui plus est.
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Le livre de Memory

La découverte du Zimbabwe fût une excellente surprise, à part le placer sur une carte je ne savais rien du pays. Le roman nous entraîne donc en terre inconnue, pu se mélange ancienne tradition et choc de la modernité occidentalisée. Le livre est assez triste car, comme l’annonce la quatrième de couverture, Memory est à tort dans le couloir de la mort mais l’écriture de l’auteure est douce.

Douce mais parfois lente, je n’ai pas toujours été pris dans le récit de Memory, notre jeune héroïne, elle y raconte sa vie, principalement son passé et un peu de son quotidien en prison avec quelques codétenues. Ce n’est pas un roman contemplatif non plus mais il lui manque une certaine énergie je trouve, pourtant le cœur de l’intrigue est une bonne idée. J’avais déjà lu quelques choses de similaires avec Iboga de Christian Blanchard, qui pour le coup est un coup de cœur.

J’ai aimé qu’il y ai des phrases non traduites, pour moi cela permet de s’immerger un peu plus dans la découverte d’une culture. J’ai apprécié mais sans plus.

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Les racines déchirées : Histoires

C'est une belle découverte. Les racines déchirées de Petina Gappah est un recueil de nouvelles tout en subtilité et en maîtrise. Son style est étonnant, assez peu courant dans la littérature africaine. Elle est capable de créer tout un univers en une petite dizaine de pages, avec une économie de mots et d'effets. Ses personnages, très différents les uns des autres, au fil des 13 histoires qui composent Les racines déchirées, ne sont pas que des esquisses, ils ont une chair, des sentiments et une psychologie que Petina Gappah décrit avec une précision stupéfiante. Et quelle lucidité dans le portrait d'un pays en décomposition, dirigé par l'infâme président Mugabe, dont la présente hante presque chaque page du livre, lui qui a fait du Zimbabwe un pays en pleine déshérence, isolé, rongé par l'inflation et "la grande maladie au nom court". Aujourd'hui, Petina Gappah vit à Genève, ce qui explique qu'elle a à la fois le regard d'une africaine et celui d'une observatrice, avec suffisamment de recul et de liberté pour écrire la tristesse de voir son pays agonisant. Une colère rentrée, froide, qui contraste avec l'extraordinaire tendresse avec laquelle elle campe ces hommes et ces femmes du Zimbabwe, dont elle loue le courage, l'humour et la vitalité. Alors, évidemment, on attend avec impatience son premier roman, The Book of Memory, qui aura pour thème : "Jalousie, obsession et triomphe du bien sur le mal".
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Le livre de Memory

C'est l'histoire d'une différence imposée dès la naissance et de son évolution jusqu'à l'emprisonnement. Quoique innocente, Memory endosse sur elle le poids des préjugés dans un pays rongé par la misère, les superstitions, mais aussi la générosité, l'amitié. Subtilité d'une écriture sans tabou, innocente et emplie d'espérance. La narratrice c'est la mémoire elle-même, enrobée de l'absurdité du réel...
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Hors des ténèbres, une lumière éclatante

Merveilleux roman très belle écriture et histoire. J'ai adoré
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Le livre de Memory

a mémoire. Le livre des mémoires.



C’est une faute importante de ma part. Après avoir lu Le soleil noir de Dambudzo Marechera, suite aux recommandations de l’éditeur sud africain James Currey, j’aurais dû me plonger un peu plus dans cette littérature zimbabwéenne si riche, si détonnante. Chenjiraï Hove, Tsitsi Dangarembga, Noviolet Bulawayo, etc. Petina Gappah s’inscrit dans la lignée de ces plumes de l’ex-Rhodésie. Et je dois dire que ce livre de mémoires est remarquable, touchant, poignant, surprenant.



Un des problèmes que je vais avoir pour analyser ce roman réside dans le fait que je ne sais pas par quel bout le prendre. Les personnages? Les genres littéraires ? L’écriture ? Ou le thème ? Le dilemme supplémentaire repose sur le fait que je dois vous en parler tout en vous laissant les mêmes surprises auxquelles j'ai eu droit, rebondissements que la jeune femme condamnée à mort dans la prison de Chikurubi nous confient dans son cahier…
Lien : http://gangoueus.blogspot.fr..
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Le livre de Memory

L'histoire de Memory, celle d'une communauté dans un pays peu connu pour nous : le Zimbabwe.





Memory est dans le couloir de la mort. Une journaliste américaine lui a rendu visite. Son avaocate lui conseille de lui écrire son histoire. Ce livre est donc le récit de la vie des événements qui ont amenés Memory en prison.



Memory se livre avec une certaine retenue sans s’appesantir sur son sort.

Le récit mêle au gré des pensées de Memory le présent et le passé. Ce point donne à mon sens plus de réalisme à l'histoire et donne une profondeur au récit en rendant le lecteur curieux de comprendre ce qu'elle a vécu et vit.

Memory reste sereine, elle écrit pour avoir une chance que sa peine soit réviser sans se permettre de faux espoirs dans un contexte politique difficile dans ce pays.



A travers son histoire, on découvre un pays le Zimbabwe, un cadre de vie , des résurgences de la colonisation dans la façon de penser.

De plus, Memory est quelqu'un de particulier, elle est albinos mais aussi par son éducation qui est encore plutôt réservée à la communauté blanche.



Ce roman est un récit de vie mais il y a plus encore : trouver sa place.



La plume de l'auteur est entraînante. Le roman se lit très vite.



Vous êtes curieux d'un contexte, d'un pays et de ses mentalités que l'on connaît peu, d'un personnage qui n'a sa place ni dans une communauté ni dans l'autre, je vous conseille ce roman.
Lien : http://viou03etsesdrolesdeli..
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Le livre de Memory

On part au Zimbabwe avec le livre de Memory. Memory est une jeune femme qui va nous raconter son histoire. Dans le présent, elle est enfermée en prison pour un meurtre qu'elle n'aurait pas commis. Ce point de départ est l'excuse pour revenir sur toute sa vie avant la prison. Pourquoi est-elle accusée de meurtre ? Comment en est-elle arrivée là ? C’est aussi une excuse pour présenter un petit peu le fonctionnement au Zimbabwe avec les différents aspects culturels, les problèmes politiques, les problèmes même au sens très large, la place des blancs mais aussi celle des albinos. Comment Memory trouve-t-elle sa place ou non en tant qu’albinos ? C’est très touchant, ça fonctionne vraiment bien. On ne se contente pas de suivre le destin de Memory, on en profite pour voir un petit peu tout ce qui se passe dans cette prison avec les différents quartiers en fonction des crimes qui seraient grave ou non… Les allers-retours entre ce qui est interne à la prison et ce qui est plutôt extérieur renforcent le côté poignant du récit. La prison est un huis clos entre femmes, tout est illustré avec toute la variété des comportements et des jugements. Ca donne aussi envie de se révolter face à certaines situations complètement injustes. J’ai apprécié la sobriété dont elles sont présentées comme si tout était naturel. Ca renforce l’injustice et les rend encore plus énervantes. Tout le monde semble s’être fait une raison même si c'est pas juste c’est comme ça et puis c’est tout. Une excellente lecture. 
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Hors des ténèbres, une lumière éclatante

Mon article précédent couvrait la Zambie, et notamment la ville de Livingstone non loin des Chutes Victoria. Aujourd’hui, je vous invite à faire un voyage qui nous mènera de la Zambie à l’île de Zanzibar, au large de la Tanzanie. C’est un périple que nous ferons à la suite du Docteur Livingstone, le fameux missionnaire, médecin et explorateur anglais parti à la recherche des sources du Nil. Mais ce n’est pas sa trace que nous suivrons, mais bien celle de ses serviteurs qui ont porté ses restes mortuaires du nord de la Zambie jusqu’aux rives de l’Océan Indien pour qu’ils puissent être embarqués et ramenés en Angleterre. David Livingstone est en effet mort le 1er mai 1873 dans le village du chef Chitambo en Zambie, à soixante ans, des suites de la malaria et d’une dysenterie. Son cœur fut enterré au pied d’un arbre dans le village, mais le reste de son corps repose maintenant dans l’abbaye de Westminster à Londres.

Ce voyage de plusieurs mois est la prémisse du superbe livre de la romancière zimbabwéenne Petina Gappah « Hors des ténèbres, une lumière éclatante (Out of Darkness, Shining Light) ». Son roman, documenté avec rigueur, inverse aussi les perspectives en prenant le point de vue des serviteurs africains qui accompagnent la dépouille de Livingstone.

Le livre commence par le récit d’Halima, une cuisinière que Livingstone, pourtant apôtre en Angleterre de l’abolition de l’esclavage, avait achetée sur un marché d’esclaves pour servir de compagne à son assistant Amoda. Elle apparaît d’abord comme une commère qui semble davantage intéressée par qui des 69 membres de l’expédition passe la nuit avec qui. Mais elle n’a pas peur d’appeler un chat un chat : elle ne peut pas comprendre comment « Bwana Daudi » a abandonné ses enfants pour cette folie de trouver les sources du Nil. Halima choisit d’accompagner cette longue procession mortuaire parce qu’elle espère obtenir d’être affranchie et de s’installer dans une maison à Zanzibar.

La seconde voix du roman est celle de Jacob Wainwright, un africain éduqué par des missionnaires chrétiens. Il est aussi raide et pompeux qu’Halima est joyeuse et pleine de gouaille. Il est anglophile et rêve de devenir pasteur. Il se joint au voyage avec l’espoir de rencontrer les enfants de Livingstone et d’obtenir leur appui.

A la fin du roman, Halima, affranchie par les enfants Livingstone, vit dans une maison avec une belle porte en bois à Zanzibar. Elle est respectée dans la ville, mais regrette parfois son village. Wainwright est lui arrivé jusqu’à Londres où il a été reçu par la famille de l’explorateur. Mais quand il raconte à la société missionnaire qui a sponsorisé son séjour anglais comment le bon docteur devait bien se fournir sur les marchés d’esclaves pour recruter les forces vives de ses multiples expéditions, et comment il n’hésitait pas à faire battre les récalcitrants, tout ce beau monde se froisse et tourne le dos au pieux Jacob qui ne sera pas ordonné et dont les carnets ne seront pas publiés.

C’est un livre passionnant, bien écrit et qui propose un angle nouveau et rafraichissant sur l’histoire de la colonisation de l’Afrique.


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Le livre de Memory

Memory est une femme albinos qui a grandi dans la banlieue pauvre de Harare, la capitale du Zimbabwe. D’après les souvenirs de Memory, à l'âge de neuf ans, ses parents la vendent à Lloyd Hendricks, un riche professeur blanc. Nous trouvons Memory condamnée pour le meurtre de ce même Lloyd, emprisonnée et attendant la mort dans la prison de Chikurubi au Zimbabwe. Dans le contexte de son recours, son avocat insiste pour qu'elle écrive ce qui s'est passé tel qu'elle s'en souvient et qu’elle envoie ses notes à une journaliste américaine. Ses cahiers de notes formeront le roman… Pourquoi les parents de Memory l'ont-ils abandonnée, et comment l'homme blanc, Lloyd, est-il vraiment mort ?

Je ne dévoilerai pas davantage l’histoire si ce n’est pour partager les impressions que j’ai gardées de cette lecture plutôt agréable.

D’abord ce livre n’est pas un thriller. C’est une histoire sur la manière dont les divers personnages se trouves marginalisés par la société et pour diverses raisons. Memory est une femme albinos et sa blancheur est perçue comme sale et contagieuse. Lloyd est un homosexuel blanc au Zimbabwe homophobe de Mugabe. Memory comprend que la marginalisation dont elle a souffert en tant qu’albinos est à bien des égards comparable à celle de Lloyd en tant qu’homosexuel. Au moment de la mort de Lloyd, Memory prend effectivement conscience de la souffrance de Lloyd. Cet aspect du livre a été traité dans un article paru dans Nordic Journal of African Studies. Pour information, un autre article paru dans the Conversation essaie de comprendre l'expérience et la contradiction d'être une personne noire à la peau blanche dans l'Afrique du Sud post-apartheid.

Puis, j’ai trouvé que le Livre de Memory restait d’une vivacité étonnante, surtout pour un roman imprégné d’une attente dans le couloir de la mort. On sent le goût d’une mangue volée, l’odeur suffocante du camphre ou celle des fleurs de strelitzia flamboyantes de couleurs. On entend les comptines des rues des townships dans la langue shona, les tubes des années 1970 que la mère de Memory écoute passionnément, les disques de jazz de Poppy (la grand-mère de Lloyd) et les chansons de protestations du soulèvement dans la cantine de la prison.

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Le livre de Memory

Découverte décevante malgré une histoire qui aurait pu être intéressante. Mais trop trop long, un peu emmêlé, je me suis ennuyée . Je suis déçue .
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Le livre de Memory

sujet intéressant (une enfant africaine albinos, accusée plus tard de meurtre)

Pour lecteur averti...
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Le livre de Memory

le sujet m'intéressait mais le style de l'auteure est trop confus, cela part un peu dans tous les sens. il n'y a pas de réel structure narrative. dommage
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