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Citations de Philip Roth (1708)


Il ne cessait de se regarder vivre de l’extérieur. La lutte de sa vie, c’était d’enfouir ce drame. Mais comment faire ? De toute sa vie il n’avait jamais eu l’occasion de se demander : « Pourquoi est-ce que les choses sont ce qu’elles sont ? » Pourquoi se tourmenter lorsque les choses vont toujours à merveille. « Pourquoi les choses sont-elles ce qu’elles sont ? » C’est la question sans réponse, et, jusque-là, il avait eu le bonheur d’ignorer même que cette question se posait.
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L'art du flirt à la français me laisse froid. Moi, ce qui m'intéresse, c'est l''impératif sauvage. Non, il ne s'agit pas de séduction. on se joue une comédie. Une comédie qui consiste à fabriquer un lien factice, et tristement inférieur à celui qui crée sans le moindre artifice le désir érotique. Retour en force des conventions, on se décrète des affinités, on maquille le désir en phénomène socialement acceptable. Or justement, c'est son côté inacceptable qui rend le désir désir. Il jalonne la voie, mais à rebours, pour retourner à l'instinct de base.
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You know one of life's best feeling ? Maybe the best ? Not being afraid.
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Malgré les conventions qui sévissaient encore dans une petite université de niveau moyen du Middle West dans les années de l'immédiat après-guerre, j'étais bien décidé à coucher avec une fille avant de mourir.
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Il l'écoute, docile, elle lui explique que l'impérialisme est une arme dont se servent les riches Blancs pour sous-payer leurs ouvriers noirs; alors il saute sur l'occasion et il lui parle de Vicky la contremaîtresse noire, qui est à Newark Maid depuis trente ans, un petit bout de femme prodigieuse d'intelligence, de courage et d'honnêté, et de ses deux jumeaux,, Donny et Blaine, diplomés du collège Rutgers et aujourd'hui étudiants en médecine.

Sa fille et ces années soixante qui font voler en éclats le type d'utopie qui lui est cher, à lui. Voilà la mort rouge qui contamine le château du Suèdois, et personne n'en réchappe. Voilà sa fille qui l'exile de sa pastorale américaine tant désirée pour le précipiter dans un univers hostile qui en est le parfait contraire, dans la fureur, la violence, le désespoir d'un chaos infernal qui n'appartient qu'à l'Amérique.
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Il voyait se rapprocher de plus en plus le moment où ce serait à lui de jouer, et il savait qu'il en serait incapable. Il attendait que la liberté lui vienne, et que le moment prenne corps, il attendait d'oublier qui il était pour entrer dans son rôle. Au lieu de quoi il était là bras ballants, complètement vide, jouant comme un acteur qui ne sait plus où il en est. Il ne savait pas donner et il ne savait pas garder pour soi ; il n'avait pas de fluidité et il n'avait pas de retenue. Jouer consistait, soir après soir, à tâcher de s'en tirer le moins mal possible.
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[…] il ne pouvait pas y avoir de tâche plus gratifiante pour un homme que de donner à un enfant qui apprend un sport, en même temps que l’apprentissage élémentaire, l’assurance que tout se passerait bien, et de l’aider à se débarrasser de la peur d’une expérience nouvelle, qu’il s’agisse de natation, de boxe ou de base-ball.
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En quoi la tendresse véritable d'une grand-mère aimante était-elle moins satisfaisante que la tendresse d'une mère ? Ce n'aurait pas dû être le cas, et pourtant, en secret, il sentait que ça l'était. Et, en secret, il avait honte de nourrir une telle pensée.
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La polio, c'est la polio, personne ne sait comment elle se propage. Quand l'été arrive, elle est là, et on n'y peut pas grand-chose.
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J’ai d’abord perdu ma mère, […] six mois plus tard, c’était mon père ; je n’avais qu’un soir, huit mois plus tard, voilà que c’est son tour ; un an plus tard, mon mariage s’est défait et ma femme m’a pris tout ce que j’avais. Alors là, j’ai commencé à m’imaginer que quelqu’un venait me trouver en me disant : « Maintenant, on va vous couper le bras droit. Vous pensez que vous pourrez vous y faire ? » Et les voilà qui me coupent le bras droit. Un peu plus tard, ils reviennent me dire : « On va vous couper le bras gauche, cette fois. » Et puis une fois qu’ils l’ont coupé, ils reviennent un jour me dire : « Vous voulez dire stop, maintenant ? Vous avez votre compte, ou on passe à la jambe ? » Et moi, je me disais : Quand est-ce que j’arrête, quand ? Quand est-ce que j’ouvre le gaz et que je me mets la tête dans le four ? Quand est-ce que je dis basta ?
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Il ne s’était jamais considéré que comme un homme ordinaire, qui aurait donné n’importe quoi pour que son couple tienne toute une vie. C’était d’ailleurs dans cet espoir qu’il s’était marié. Seulement, le mariage était devenu une prison, de sorte qu’après s’être beaucoup torturé l’esprit pendant ses heures de travail et ses heures d’insomnie, il avait commencé, par à-coups et dans la douleur, à creuser le tunnel de la liberté. N’était-ce pas ce qu’aurait fait tout individu ordinaire ? N’est-ce pas ce que font tous les jours les hommes ordinaires ?
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La religion est une imposture; elles lui déplaisaient toutes; il jugeait leur folklore superstitieux, absurde, infantile; il avait horreur de l'immaturité crasse qui les caractérisait, avec leur vocabulaire infantilisant, leur suffisance morale et leurs ouailles, ces croyants avides.
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Mais combien de temps l'homme peut-il passer à se rappeler le meilleur de l'enfance? Et s'il profitait du meilleur de la vieillesse? A moins que le meilleur de la vieillesse ne soit justement cette nostalgie du meilleur de l'enfance...
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La route de l'enfer est pavée de travaux en cours.
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Concentrez-vous sur l'instant présent, sans vous soucier du reste, et sans vous demander où vous irez ensuite. Parce sur si vous arrivez à faire exister un seul instant, vous pourrez aller où vous voudrez.
Je sais bien que ça a l'air de la chose la plus simple du monde, et c'est pour ça que c'est difficile- c'est si simple que tout le monde passe à côté.
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On peut tout surmonter, avait repris Phoebe, même si la confiance est trahie, à condition que la faute soit avouée. Dans ce cas-là, on devient partenaires sur un autre registre, mais on peut rester partenaires. Tandis que le mensonge, le mensonge n'est qu'une manipulation minable, une manipulation méprisable de l'autre. On regarde l'autre agir selon des informations incomplètes, autrement dit s'humilier. C'est tellement banal, le mensonge, et en même temps, quand on te ment, tu n'en reviens pas. Les gens que vous bafouez, vous les menteurs, avalent tellement de couleuvres qu'ils finissent par baisser dans votre estime, malgré vous, n'est-ce pas? Je suis sûre que les menteurs sont si habiles, si tenaces, si fourbes que c'est la personne à qui ils mentent qui finit par leur sembler sérieusement limitée.
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Il y a vérité et vérité. Le monde a beau être plein de gens qui se figurent vous avoir évalué au plus juste, vous ou votre voisin, ce qu'on ne sait pas est un puits sans fond. Et la vérité sur nous, une affaire sans fin.
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Peut-être qu’en prenant soin de ces femmes, c’est de toi que tu prends soin, de ta convalescence après tes batailles. Et si tu commences à retirer tes billes à la fin, comme tu l’as fait avec May, c’est parce que tu désinvestis cette convalescence, parce que pour le moment, tu te sens guéri. Peut-être que ce qui t’attire, plus encore que le caractère dépendant de ces femmes, c’est leur côté extrême, l’intensité de leur nature.

(p. 249)
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On a du mal à imaginer qu’un individu tant soi peu intelligent ayant grandi en Amérique depuis la guerre du Vietnam puisse connaître le sentiment franc et massif qui était le nôtre, tout juste adolescents au lendemain de la victoire sur le fascisme nazi et le militarisme japonais, d’appartenir à la plus grande nation de la planète.

(p. 169)
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...à de très rares exceptions, nos étudiants sont d'une ignorance qui donne une idée de l'infini. Leur éducation laisse cruellement à désirer, leur vie est un désert intellectuel. Ils arrivent ici en ne sachant rien et repartent souvent dans le même état.{...} D'après ce que vous me dites, tout est possible, aujourd'hui dans une université. Il faut croire que les gens y ont oublié ce que c'est qu'enseigner; il faut croire qu'on y joue plutôt une énorme farce. {...} Chez nous, en Amérique, pour autant que j'en juge, on s'abêtit à vue d'œil. Quand on pense à toutes ces universités qui organisent des cours de remise à niveau sur des connaissances censées être acquises en troisième...
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