Seulement devenir recteur n’était pas du tout anodin. C’était vraiment passer, quoiqu’un peu tard, de l’autre côté de la barrière. Inutile de dire que les professeurs étaient presque tous restés, malgré leurs protestations, du même côté que les étudiants. Ils n’avaient pas tout à fait tort, on y était si bien.
On ne devient pas recteur par vocation. Les mauvaises langues diront même que ceux qui ont la vocation fuient ce poste, qui a tout du cadeau empoisonné : présenté comme une promotion, il exige plus de travail pour une rémunération moindre. Pour un professeur agrégé faisant partie d’un laboratoire de recherche, au-delà d’une dizaine d’heures, les cours sont payés en heures supplémentaires. Le recteur n’a pas cette chance. Reste la gloire : avoir son nom en bonne place dans les registres de l’université. À quoi bon ?