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Citations de Philippe Askenazy (14)


La dette publique est bien un mécanisme de transfert de richesses, mais surtout des contribuables ordinaires vers les rentiers
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La construction européenne apparaît comme un moyen d'imposer aux peuples des réformes néolibérales.
L'organisation de la politique macroéconomique (indépendance de la BCE vis-à-vis du politique, Pacte de stabilité) est marquée par la méfiance envers les gouvernements démocratiquement élus. Il s'agit de priver les pays de toute autonomie en matière de politique monétaire comme en matière budgétaire.
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L'erreur majeure de la théorie de l'efficience des marchés financiers consiste à transposer aux produits financiers la théorie habituelle des marchés de biens ordinaires. Sur ces derniers, la concurrence est pour partie autorégulatrice en vertu de ce qu'on nomme la "loi" de l'offre et de la demande : lorsque le prix d'un bien augmente, alors les producteurs vont augmenter leur offre et les acheteurs réduire leur demande ; le prix va donc baisser et revenir près de son niveau d'équilibre. Autrement dit, quand le prix d'un bien augmente, des forces de rappel tendent à freiner puis inverser cette hausse. La concurrence produit ce qu'on appelle des "feedbacks négatifs", des forces de rappel qui vont dans le sens contraire du choc initial. L'idée d'efficience naît d'une transposition directe de ce mécanisme à la finance de marché.
Or, pour cette dernière, la situation est radicalement différente. Quand le prix augmente, il est fréquent d'observer, non pas une baisse mais une hausse de la demande ! En effet, la hausse du prix signifie un rendement accru pour ceux qui possèdent le titre, du fait de la plus-value réalisée. La hausse de prix attire donc de nouveaux acheteurs, ce qui renforce encore la hausse initiale.
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ce sont les entreprises qui financent les actionnaires au lieu du contraire
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Avec la montée en puissance de la valeur actionnariale, s'est imposée une conception nouvelle de l'entreprise et de sa gestion, pensées comme étant au service exclusif de l'actionnaire. L'idée d'un intérêt commun propre aux différentes parties prenantes liées à l'entreprise a disparu. Les dirigeants des entreprises cotées en Bourse ont désormais pour mission première de satisfaire le désir d'enrichissement des actionnaires et lui seul. En conséquence, ils cessent d'être des salariés, comme le montre l'envolée démesurée de leurs rémunérations. Comme l'avance la théorie de "l'agence", il s'agit de faire en sorte que les intérêts des dirigeants soient désormais convergents avec ceux des actionnaires.
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se rappeler qu'il appartient aux citoyens, pas aux experts, de déterminer ensemble par la délibération démocratique les objectifs de l'activité économique, les critères de son efficacité et les moyens de s'en approcher
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Alors que le MEDEF s'acharne à réclamer une privatisation de l'assurance maladie, il est moins ardent à réclamer l'équivalent pour la branche travail : les principes d'individualisation et de responsabilisation sont éminemment sympathiques...quand ils s'adressent aux autres. La cohérence libérale semble s'arrêter où commence l'intérêt des entreprises les plus dangereuses.
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Les grandes entreprises recourent de moins en moins au crédit bancaire et de plus en plus aux marchés financiers.
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Evaluer la valeur d'un titre financier n'est pas une opération comparable à la mesure d'une grandeur objective, par exemple à l'estimation du poids d'un objet. Un titre financier est un droit sur des revenus futurs : pour l'évaluer il faut prévoir ce que sera ce futur. C'est affaire de jugement, pas de mesure objective, parce qu'à l'instant t, l'avenir n'est aucunement prédéterminé. Dans les salles de marché, il n'est que ce que les opérateurs imaginent qu'il sera. Un prix financier résulte d'un jugement, d'une croyance, un pari sur l'avenir : rien n'assure que le jugement des marchés ait une quelconque supériorité sur les autres formes de jugement.
Surtout, l'évaluation financière n'est pas neutre : elle affecte l'objet mesuré, elle engage et construit le futur qu'elle imagine. Ainsi, les agences de notation financières contribuent largement à déterminer le taux d'intérêt sur les marchés obligatoires en attribuant des notes empreintes d'une grande subjectivité voire d'une volonté d'alimenter l'instabilité, source de profits spéculatifs. Lorsqu'elles dégradent la notation d'un Etat, elles accroissent le taux d'intérêt exigé par les acteurs financiers pour acquérir les titres de la dette publique de cet Etat, et augmentent par là même le risque de faillite qu'elles ont annoncé.
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Dans un contexte budgétaire contraint, qui nécessite d'identifier et de redéployer les dépenses publiques les moins efficaces, la réforme des aides au logement apparaît comme un chantier prioritaire.
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Philippe Askenazy
La crise de l'emploi qui continue de sévir dans nombre de pays européens, se double aujourd'hui d'une crise du travail, alarmante par son étendue, par les dégâts humains qu'elle occasionne et par la faiblesse des résistances qu'on lui oppose. Alors que des discours politiques que l'on croyait voués aux oubliettes de l'histoire déplorent une dépréciation de la valeur travail au profit d'une société de loisir, d'hédonistes et de "flemmards", la masse des travailleurs, elle, est laborieuse et même de plus en plus laborieuse depuis 20 ans. Le taylorisme est mort, remplacé par un nouveau productivisme - le productivisme réactif - , mais les contraintes au travail, à la fois physiques ou mentales, perdurent et même s'étendent dans les services. Les statistiques d'accidents et surtout de maladies du travail accusent des évolutions inquiétantes. Certes, la question de la pénibilité au travail revient épisodiquement dans le débat social mais pour mieux en souligner la quasi-fatalité. De fait, elle demeure bien secondaire par rapport aux problématiques lourdes du chômage ou du financement des retraites.
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Philippe Askenazy
La santé et la sécurité ne sont pas du domaine de l’État-providence, mais bien de la sécurité/santé publique et de la police !
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La gauche radicale, quant à elle, concentre ses actions -- parfois fructueuses -- sur les exclus ou les salariés précaires, mais néglige l'immense majorité des travailleurs dont les difficultés résulteraient de spectres insaisissables comme la mondialisation ou l'OMC.
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Le marketing en voulant conquérir les consommateurs ou ouvrir de nouveaux marchés forge de nouvelles préférences, de nouvelles exigences, voire de nouveaux comportements dans l'espoir de rendre ces transformations irréversibles. D'autre part, la littérature sociologique déconstruit clairement le discours sur le client dans l'entreprise. Il permet de légitimer les changements organisationnels. Fondamentalement, la figure du client, auquel le salarié peut s'identifier, éloigne celle du dirigeant comme prescripteur.
Hormis de grands dirigeants ou "manipulateurs de symboles", l'ensemble des hiérarchies et les cascades de sous-traitants (y compris leurs patron) subissent cette mécanique.Cette logique induit également certain fatalisme chez les salariés : il n'y a plus matière à conflit dans l'entreprise, ses dirigeants ne faisant in fine que répercuter les besoins du consommateur final. Le consommateur est ainsi un double rouage (de marketing et d'incitations) de la dynamique productiviste; il n'en est pas l'initiateur. On ne peut donc que très partiellement imputer aux acheteurs de biens et services les déboires des travailleurs.
Les résultats statistiques suggèrent alors que le seul coupable serait le productivisme moderne, par nature néfaste pour le salarié, les entrainant dans une spirale effrénée d'intensification. La vision psy serait certes erronée lorsqu'elle néglige les contraintes physiques, mais son fatalisme serait pertinent. Par son aspect idéologique et sa capacité d'intensification, le productivisme moderne serait un néo-stakhanovisme.
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