Lire en Poche 2010 | Les éditions OSKAR
C'était le 3 octobre 2010, "Lire en Poche" proposait sur la thématique "Littérature et histoire" une rencontre avec les éditions Oskar, avec : Bertil Hessel (l'éditeur), Agnès Laroche, Philippe Barbeau, Claude Cachin et Jeanne Zaka. Tout cela sous houlette de Dominique Boudou, écrivain. Images vidéo : Brigitte Giraud et montage Dominique-Emmanuel Blanchard.
Au cours de ma vie, je me suis entièrement consacré à la lutte du peuple africain. J'ai lutté contre la domination blanche et j'ai lutté contre la domination noire. Mon idéal le plus cher a été celui d'une société libre et démocratique dans laquelle tous vivraient en harmonie avec des chances égales. J'espère vivre assez longtemps pour l'atteindre. Mais si cela est nécessaire, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir.
Un peu avant 3 heures du matin, Louis se tient prêt à la tête de sa section et, à l'heure dite, suivi de ses hommes, il franchit le parapet de la tranchée.
- En avant ! hurle-t-il en montant à l'assaut des lignes ennemies.
Au fond de sa poche, mes pensées se tendent vers lui.
J'explore le monde des histoires comme d'autres explorent la Terre, pour y découvrir les beautés cachées. J'essaye d'emprunter de nouveaux chemins. Dans de monde-là, il y en aura toujours de nouveaux à tracer et c'est enthousiasmant... (p.128)
- Cela dit, la maîtresse nous a fait une super leçon sur les hommes préhistoriques. On a aussi trouvé des informations sur Internet et à la médiathèque.
- Oui, mais rien ne vaut le reportage sur place… Tu as préparé tes affaires ?
Sara montra son sac.
- Comme d’habitude !
Elle enfila son blouson et la bandoulière de son sac, s’installa devant l’ordinateur et tapa l’adresse des Enquêteurs du Net.
La durée de notre internement à Pithiviers a en réalité été très courte : quinze à vingt jours pour les parents déportés, quatre à cinq semaines pour les enfants jusqu'à leur transfert à Drancy, à partir du 15 août. Mais j'ai conservé le souvenir de journées interminables, de nuits d'inquiétude et de souffrance, d'une situation que je ne supportais plus : avec l'impression d'une amputation presque physique qu'a représentée pour moi l'arrachement de Maman dans de telles conditions...
Ces dernières faisaient pourtant elles memes beaucoup de bruit.
Il faudrait qu'il exerce un métier qui lui permette de vivre. Artiste peintre, combien se retrouvent à la rue avec un métier comme ça? D'ailleurs, c'est pas un métier, un vrai, avec une paye qui arrive à la fin du mois ! Je ne sais pas, moi, peintre en bâtiment peut-être. On peut pas dire que ce soit mieux payé que maçon mais, bon, au moins, il sera plus souvent à l'abri que maçon... Et puis, j'ai pas les moyens de l'aider encore longtemps...
- Pourquoi cet endroit, déjà ?
- Parce qu’il est voisin de la Bastille tout en étant à l’intérieur de l’enceinte de la capitale. Il va nous falloir garder notre sang froid car Paris était en ébullition. Ça chauffait Et pas qu’au niveau de la température de cet été caniculaire. Même si la prise de la Bastille n’a pas été une monstrueuse bataille, comme on le croit souvent, cet événement a fait une centaine de morts malgré tout !
- Mais… en allant là-bas, on va aider Christophe Colomb et ce sera le début de l’hécatombe chez les Indiens. Il a suffi d’une cinquantaine d’années pour les faire pratiquement tous disparaître de ces îles et je ne te parle pas des massacres après, sur le continent. Monstrueux ! Dramatique !
Nous avons traversé Paris en autobus, sous la garde de deux policiers sur la plateforme. C'était un dimanche matin. Les rares Parisiens dans les rues ne paraissaient pas nous voir. Pourtant, nous devions être aisément identifiables : toutes ces familles avec femmes et enfants portant l'étoile jaune... A notre sentiment d'inquiétude extrême, due à l'ignorance du sort qui nous attendait, s'ajoutait déjà celui d'impuissance et d'abandon qui ne nous quitterait plus...