Il dit qu'on ne peut pas être un incurable, s'accepter en incurable. Qu'il faut refuser ces faux-semblants, cet entre-deux, ce territoire d'incertitude où la raison se perd. Refuser de s'en remettre aux autres, aux médecins et de n'avoir pour perspective que des nuits d'hôpital, des traitements interminables, la protection dérisoire d'une bulle de science. Refuser les frayeurs récurrentes, les espérances fugaces aussitôt anéanties, une existence misérable, légumière. Refuser les souffrances potentielles, les mutilations à venir, les défaites successives de l'organisme, la désincarnation.