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Critiques de Philippe Collonge (5)
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Un rescapé de la Méduse : mémoires du capitaine D..

Cette aventure est remarquable parce qu'elle pointe l'incompétence des officiers de cette fin de régime, nommés pour leur titre. Le plus marquant étant l'abandon de la pietaille à son propre sort, par les officiers faute de canot de sauvetage en nombre suffisant. L'auteur remet en forme un témoignage émouvant, pendant la destruction lente du radeau, la mort, l'attente et le désespoir, puis sur plusieurs années après le naufrage, durant le procès qui a suivi. Tout à fait intéressant, bien écrit, avec ce qui faut de suspens pour nous tenir en haleine.
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Un rescapé de la Méduse : mémoires du capitaine D..

Tout le monde connaît le très célèbre tableau de Géricault Le Radeau de la Méduse. Pourtant je dois bien avouer que je connaissais très mal l’événement qui a inspiré cette toile à Géricault. C’est donc avec curiosité et grand intérêt que je me suis plongée dans les mémoires du capitaine Dupont, un des 10 rescapés du radeau.



Les mémoires se composent de deux parties. La première est consacrée aux premiers temps de la carrière militaire du capitaine Daniel Dupont. A cette époque, nous sommes au lendemain de la Révolution. Après quelques combats contre les Vendéens, Daniel est envoyé dans les Antilles. C’est à présent l’empire et la France est en guerre contre les anglais. L’un et l’autre se disputent les îles à sucre et le jeune soldat s’y illustrera brillamment. Le fraîchement nommé capitaine Dupont sera d’ailleurs constitué prisonnier et renvoyé en captivité en Angleterre où l’on constate qu’il vaut vraiment mieux être officier que simple soldat.

J’ai trouvé cette première partie peu intéressante. L’auteur nous présentant ces mémoires nous met bien en garde sur l’évolution du style du capitaine de la 1ère partie à la 2ème. Et effectivement, la 1ère partie n’est que bribes de phrases et surtout énumération sans fin ni intérêt de tous les lieux par lesquels le jeune soldat est passé. Rares sont les informations sur son état d’esprit et sur la vie quotidienne de ces soldats même si on en a tout de même un léger aperçu. A ce propos, il faut également souligner le travail de l’auteur qui, par ses notes de bas de page, apporte beaucoup de précisions et l’essentiel des informations. Il nous gratifie également de quelques anecdotes amusantes et on apprend par exemple d’où la capitale de la Guadeloupe tire son nom.



Avec la deuxième partie, on entre dans le vif du sujet. On constate comme nous l’avait dit l’auteur que le style du capitaine s’est développé et la lecture en est grandement facilitée.

Après sa libération par les anglais, le capitaine profite d’une permission bien méritée pour revoir sa famille. Le repos est de courte durée car il est aussitôt rappelé afin d’aider à récupérer les comptoirs sénégalais rendus à la France par les anglais.

C’est donc le 17 juin 1816 que le capitaine Dupont et près de 300 passagers aussi bien militaires que civils embarquent à bord de La Méduse chargée de les transporter jusqu’au Sénégal.

Le récit du capitaine Dupont est très humble, sincère mais pudique, il semble passer sous silence les moments les plus noirs de ce calvaire qu’ont subit les passagers du radeau. De plus, son état le laissant inconscient ne lui a laissé que des souvenirs assez vagues et confus. Ce sont ses subordonnés qui lui narrent par la suite ce qu’il s’est passé pendant ses absences. Il ne fait donc point mention ouverte et claire du cannibalisme comme ont pu le faire Savigny et Corréard dans leur propre témoignage. Le passage sur l’épuration reste trop flou et on ne sait pas bien quelle part il y a prise. Encore une fois, les notes de l’auteur apportent beaucoup puisqu’il met en parallèle les différences et similitudes entre les deux récits soulignant leur subjectivité inévitable et la possible influence qu’a eu le récit de Corréard et Savigny sur la rédaction postérieure des mémoires du capitaine.



L’auteur, Philippe Collonge, ne s’en est pas tenu qu’à faire rééditer les mémoires du capitaine Dupont, il a ajouté à l’édition de nombreux documents, gravures et illustrations, cartes et plan du radeau qui permettent de bien mieux s’immerger dans l’époque et de mieux visualiser la situation. On constate ainsi que le radeau de Géricault semble bien étroit en proportions lorsqu’on le compare au schéma du radeau tel qu’il était ( il faisait plus de 20 m de long et avait du transporter environ 150 des naufragés).

En fin de volume, l’auteur poursuit son travail en nous proposant des pages fort intéressantes relatant le devenir des survivants de La Méduse et l’impact qu’a eu le naufrage sur le public et la sphère politique. Philippe Collonge nous rapporte également la petite histoire du tableau de Géricault où l’on apprend que la France n’en voulait pas ! Et pour les moins éclairés sur cette période de l’Histoire comme moi, on trouve en annexes quelques pages sur le contexte historique : la Vendée en 1793 et la situation des Antilles au XVIIIème siècle. L’auteur fait également le point sur les recherches de l’épave, un véritable trésor enfoui puisque la Méduse avait à son bord près de 90000 pièces d’or !



Ouvrage très bien conçu, très riche en informations, les mémoires du capitaine Dupont présentées et commentées par Philippe Collonge constituent un témoignage et un point de vue très intéressant de cette terrible tragédie que fut le naufrage de la Méduse. Lâcheté des officiers, faim, soif, mutineries et épuration organisée ont été le calvaire des passagers du radeau pendant que ceux restés sur l’épave s’entretuaient. Sans l’œuvre de Géricault, que resterait-il aujourd’hui du tragique naufrage de la Méduse ? La mémoire des survivants et on ne peut que remercier Philippe Collonge pour son travail car il faut le reconnaître, ses notes et commentaires représentent l’essentiel de l’intérêt de l’ouvrage bien plus que les mémoires elles-mêmes où le silence de leur auteur sur certains faits et son survol d’autres nous laisse sur notre faim.



Un grand merci à Babelio et aux éditions La Découvrance.


Lien : http://cherrylivres.blogspot..
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Un rescapé de la Méduse : mémoires du capitaine D..

Un livre qui prendra aux tripes, mais réservé à un public particulier.







Ce livre regroupe les mémoires d’un homme, Daniel Dupont, qui survécut au dramatique radeau de La Méduse. Qui dit mémoire dit récit d’une époque. Ce livre est avant tout conseillé pour des amateurs de ce type de récit.



En effet, le capitaine Dupont n’est pas un littéraire : il n’a pas écrit ces mémoires en cherchant à faire un exercice de style ou pour rendre compte d’une vie palpitante à la manière d’un roman d’aventures.







Toute la première partie, si l’on peut dire, évoque les guerres de Vendée, les aléas de la vie militaire à la Guadeloupe (en aime bien passer de mains françaises à mains anglaises et vice et versa) puis la détention du capitaine Dupont en Angleterre. L’ensemble est intéressant pour l’historien qui voit un témoignage direct (les mémoires sont écrites après coup) d’une époque et d’événements historiques.



Comme je l’ai dit, le texte n’est pas très littéraire. Par exemple, l’auteur nous parle de ces déplacements militaires : nous sommes allés de tel endroit à tel endroit en passant par X, Y, Z (énumération plus ou moins longue).











La seconde partie concerne le voyage puis le naufrage du vaisseau La Méduse, qui donnera lieu à l’une des plus tragiques histoires de la marine (horriblement illustré par le célèbre tableau de Géricault).



J’ai envie de dire : amateurs de récit d’horreur, vous allez être servis. Il faut avoir le cœur bien accroché pour suivre ce récit de dérivation. Et pourtant, le capitaine n’évoque jamais ce qui fait la plus grande renommée (et surtout l’horreur) de cet événement : le cannibalisme. L’homme, pudique, n’a visiblement jamais eu le courage d’évoquer ces moments : les notes indiquent qu’il pleurait si quelqu’un essayait de lui faire parler de ce détail.



Car oui, même sans cela, il y a tout du récit horrifique. 150 passages au « départ », 15 survivants deux semaines plus tard donc 5 qui mourront à terre.



Oubliez la solidarité pour survivre, l’horreur se manifeste sous son épouvantable visage. Les passagers souffrent de la faim, de la soif, du soleil, mais aussi de la haine et de la violence de son voisin. Deux révoltes, des meurtres et des exécutions… Bref…







Personnellement, j’ai beaucoup aimé cette lecture bien qu’elle n’ait pas toujours été facile (que ce soit sur la manière d’écrire ou sur les tragiques événements).



Concernant la dérivation du radeau et le récit des événements, il existe plusieurs témoignages qui, sans forcément être contradictoires, divergent. L’auteur a pris soin de les préciser ces différentes. D’ailleurs, les notes de bas de page sont toujours très intéressantes.







Plusieurs annexes, courtes, permettent d’éclairer l’ignorant (comme moi) sur certains événements évoqués dans les mémoires du capitaine : les guerres de Vendée ou la situation de la Guadeloupe.







Un livre très riche et très instructif, mais hélas recommandé pour un public qui apprécie ce genre de témoignage (non-littéraire je dirais). Avis aux amateurs et historiens en herbe.

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Un rescapé de la Méduse : mémoires du capitaine D..

Dans sa courte mais sobre et, comme tout le reste de ses annotations, efficace présentation des Mémoires du capitaine Dupont, Philippe Collonge évoque un personnage littéraire bien connu, écrivant : «Il y a chez lui quelque chose du Candide de Voltaire qui, au terme d'une vie d'aventures, en vient à la conclusion que le plus important est de cultiver son jardin».
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Un rescapé de la Méduse : mémoires du capitaine D..

Daniel Dupont est un des quinze rescapés du radeau de la Méduse, l'un des dix survivants. Le plus âgé et le plus gradé. Il a eu la bonne idée de tenir un journal et de relater ses aventures.



Philippe Collonge, passionné d'histoire a retrouvé chez les descendants de Daniel Dupont, les manuscrits originaux. Le point de vue du Capitaine Dupont apporte un nouvel éclairage sur les événements tragiques du naufrage de la frégate La Méduse et sur ce qui s'est passé durant les treize jours d'errements du radeau.

Mais l'intérêt de ce manuscrit réside aussi dans la relation de ces premières années d'homme et de soldat. Nous suivons Daniel Dupont dès son départ de sa maison natale à 17 ans, engagé en 1792 dans les armées républicaines pour combattre lors des Guerres de Vendée contre les armées Blanches des Chouans. Affecté en 1795 aux Antilles jusqu'en 1810, il vivra le passage d'une armée Républicaine à l'armée Impériale, l'émancipation des Noirs puis le rétablissement de l'esclavage, les révoltes, la lutte contre les Anglais et finira par 4 années d'emprisonnement en Angleterre. Après sa libération une première permission lui est accordée, lui permettant de faire un retour, 22 ans après son départ auprès de sa famille. Il refera un cours passage en Guadeloupe avec son régiment en 1814, puis sera envoyé pour servir dans un bataillon de fusiliers au Sénégal sur la frégate La Méduse.

Commence alors la seconde partie de son récit, se situant maintenant dans un espace temps contraint, la frégate, puis le radeau durant le mois de juillet 1816. Sa relation des événements apporte un éclairage différent de ce que nous connaissons de cette tragédie humaine. Dès le mois de septembre 1816, M. Savigny, l'un des dix survivants, fait un rapport qu'il transmet au ministère de la Marine, mettant notamment en cause la hiérarchie du bateau dans la gestion et du voyage et du naufrage. Ce rapport fuite rapidement, la presse s'en empare, les anglais moquent l'incompétence des marins français et la tragédie devient presque une affaire d’État, immortalisé par la toile de Géricault. Les rescapés du radeau n'auront de cesse de se battre pour faire reconnaître le sacrifice inutile dont ils ont été les victimes (il y avait plus de 150 personnes le premier jour sur le radeau). Les gradés et les marins, rescapés, pour la plupart saufs, évacués sur des barques vers la Terre assez proche devront se justifier et attaqueront Savigny, en faisant témoigner notamment Daniel Dupont en leur faveur.

Ou se situe la réalité ? Que s'est il vraiment passé lors du naufrage, avant et après l'échouage de La Méduse sur un banc de sable ? Qu'en dit Daniel Dupont dans ses mémoires ? C'est bien de cela dont il est question et que nous découvrons à la lecture de ce livre. Une relation des événements faites par un homme sincère, cultivé et loyal qui finalement donne une vision des fais présentant une réalité plausible que les enjeux de pouvoir ont par la suite en partie occulté.



Le livre est passionnant, les commentaires et annotations de Philippe Collonge apportent la profondeur contextuelle nécessaire à la compréhension de ces événements, nous permettant de resituer tant le personnage de Daniel Dupont dans son entourage technique (soldat), historique (début du XVIII° siècle) et psychologique qu'une partie de la tragédie et de ses protagonistes. Pour qui se passionne d'histoire voici un témoignage captivant.
Lien : http://legenepietlargousier...
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