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Citations de Philippe Delaveau (84)


Philippe Delaveau
Les monts bleus

Les monts bleus et le ciel songeur.
Toi
Dont les yeux ardents sont
L'abri du ciel et des monts.

Source, frisson, tristesse, joie.
Je baiserai de ma langueur
Ta bouche.

Je vois les mots se former
Dans tes pupilles, sur tes lèvres.
Et je respire ton haleine.

Je me raccroche à la vie,
Je sais l'existence du monde
Lorsque je tiens ta main.

(" Le veilleur amoureux")
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À LA BELLE ENDORMIE

Maintenant que j'écris sur la page secrète
Des mots doucement ivres de ton nom,
Tu dors dans ce désordre de cheveux
Odorants et doux que je respire,
Et les volets fermés ont replié leurs ailes.
Le soleil par les fentes soyeuses d'un après-midi
Jette ses lettres sur le plancher qui flambe :
Je les ramasse, je veux les lire, je transcris
Ces mots d'amour et dans ton cou je les traduis
Contre l'oeil clos de ton oreille.

Belle endormie loin de moi, tout près de moi, ton rêve
Encore fou, rêve et s'enfuit. Dis-moi tout bas
De deux amants quel est ce doux royaume.
Et comment le soleil qui déjà fuit t'admire.
Mais tu souris et je me brûle
De tant de mots, à travers coeurs en flammes.
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Qu'ai-je fait des heures d'été?
La nuit grandit sur les jardins, parmi les livres.
Le vent du soir est solennel.
La vie précieuse nous traverse.
Ce jour semblable aux autres jours.
Imperceptible sous les arbres.
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Sceaux fugitifs pour le glorieux hiver. Et nous marchions
sur le buvard de neige, il boit l'encre des bruits
et le fugace agencement de l'ombre.
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C'est l'heure où l'hirondelle déplie ses ciseaux
pour couper le long fil jusqu'aux ardoises.
Hirondelle d'été, toujours alerte avec ses ailes,
rayant le ciel et les coeurs amoureux de secrets (...)
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LES POEMES

Les poèmes vieillissent confusément,
Parlant encore de forêts, d’or et de roses. Toutefois
Quel sage aurait pu dans une seule fable
Serpentant au-dessus des hommes et des fleurs,
Dire comme la perle un peu l’attente
Qui est au creux du monde, et peut-être à la fin composer
Pour un prince las du soleil et des livres,
Un autre chant qui ne vieillirait pas,
Qui parlerait sans fin de ce qui recommence,
Au gré des libellules bleues, des armoiries de l’onde ?

Alors l’image en ce poème serait plus limpide
Que le bruit continu de l’eau, plus sombre qu’un silence
Au pied de l’arbre à qui écoute
La nuit parfaire les saisons
En quête de sagesse nébuleuse et d’ordonnance.
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Ô fruits ensoleillés des premières paroles
Pour nourrir en chemin nos bouches qui se cherchent.
Nos mains mêlées et nos coeurs assourdis,
Même pensée en même temps-et la lumière
Mais d'où venue cette lumière?
Pour nous creuser et nous étreindre .
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je me souviens toujours, le temps s'arrête, ce poème
est l'immortel oiseau d'un chant qui renaît de ses flammes.
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Complicité

Le ciel s'est appuyé
De tout son poids de Juillet bleu
Sur les fragiles reins du toit
Pour voir ce que tu lis
Par-dessus ton épaule
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Philippe Delaveau

L'alouette au sommet de la nuit flambe seule, veillant l'air bleu, dictant
au ciel son allégresse. Et par ses yeux le poème connaît
le verbe, illuminé de verreries, puis le beau rythme
dont les arches assoient le pont sur le fleuve silence.
Et l'habitante au fond de moi, la secrète intangible admire
les mots soudain en ordre sans comprendre. Je ne suis rien
que l'instrument que l'on accorde à la lumière.

( "Calendrier de la poésie francophone 2011")


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LE CHANT DE LA TERRE

Voici la plus belle heure, les arbres
Sont roses dans le jour qui se lève.
Les parfums n'ont encore épuisé leurs timides
Secrets, dans le lacis des herbes, parmi les fleurs.
Alors le soleil blanc et rond quitte son écurie
Perdue dans la douceur du ciel au-dessus de la crête
Des arbres centenaires. Le lourd charroi qu'il tire
De la chaleur d'été d'où tombe le foin rouge,
S'engage sur l'ornière de la Loire jusqu'au soir des collines,
Que des merles, des hirondelles, veillent de leurs cris.
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Que cette nuit pourtant entende et me pardonne. Que la
fraîcheur
du soir endorme les blessures. Je tremble comme
les oreilles fragiles des peuplierz, grises, blanches
les visions des prophètes, la fleur haute du vent
sur sa hampe trémière. Il est tard, je le sais, la mort se glisse
dans nos voix, couleuvre déhanchée dans l'herbe fugitive...
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J’écris…



J’écris non pas sous le soleil trop dur, le remuement des hommes

Mais à cette heure d’ombre, de solitude, sur les trottoirs d’hiver,

J’habite à la frontière entre l’intraduisible et la clarté.

[…] un chant qui vient de moi et ne vient pas de moi,

m’assaille, obsède et déconcerte.
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V. L'ÂME SENTINELLE

LXX
L'ARBRE
Enseigne-lui l'étude des arbres.
G. Seféris


L'arbre est un fleuve d'étoiles qui s'écoule ;
L'arbre tord ses mains, s'apaise ; l'arbre
Est inflexible ; l'arbre
N'est rien que la matière qui respire,
Et la matière est bonne.
L'arbre est la sentinelle du temps ; il
Vibre au passage amoureux du soleil, déploie
Ses feuilles, nous invite à veiller
Aux quatre nuits de l'an qui passe ;
Et quand la terre accablée renouvelle
L'inépuisable fécondité de son ventre, il annonce
Le jour qui vient, la montée de la sève jusqu'à la gloire.
Puis le soleil se glace, les oiseaux se démettent,
L'arbre n'est plus alors
Qu'une passion vouée à la cendre, clouée
À l'absence du paysage,
Au vide où s'égrènent pas et pensées.
Qui fait hurler le vent, courir par bonds les lièvres
Sur l'espace désert.
La dure loi exige le don total.

p.184
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Saint-Pierre Martyr (San Marco)

Il a posé un doigt sur ses lèvres:
Il faut se taire. Au-dehors
Les arbres continuent de trembler dans la bise. Et l'oiseau sur le mur, par la fenêtre
De lumière, ouvre un oeil sage
Couleur de raisin noir. De l'autre main
Il tient l'écritoire et la plume. La nuit
Chaude descend sur ses épaules. Derrière,
Le mur est comme l'âme dépouillée, terne et nue.
Alors commence la lumière.
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Philippe Delaveau
FRA ANGELICO

Les morts ressusciteront dans les champs de lavande, vigoureux
Comme le vin nouveau dans la tonne de chêne; danseront,
Criant de joie dans l'éternel été.
Les crépuscules, l'aube
Seront pour les étoiles de l'allée, une charmille.
La joie
Sera le nom des fleurs et l'odeur de la nuit, une lumière.
Comment saurai-je l'innocence des jours renouvelés, dit
Près du bleu de la croix, si sombre, l'angélique frère.
Et d'amples paysages se dessillent au lointain; des tombes
Entrouvertes, les morts se dressent, en tunique d'azur - comment
Saurai-je peindre l'insoupçonnable et l'inconnu ?
Ferme tes yeux
D'abord, laisse ta barque transparente, sur le sillage
Prendre le rythme et geindre, avant de t'élancer
Dans la clarté de l'aube verte et sache ta science
S'humilier devant l'ombre propice.
Il vient, mais l'entends-tu
Glissant parmi les portes immortelles?
Que ton art soit habile pour le dire,

Et le mur frais, les teintes justes assemblées dans le concile
Des couleurs.
Et l'on murmure alors le récit des splendeurs,
Que l'Ange embouchera la trompette d'argent; que des flancs
Du navire descendent, pour des embrassements sans fin,
Les rois mendiants et les célestes pauvres.
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Forêts et sombres eaux du Cher,
Où le ciel transparent laisse pressentir
Le secret que les eaux entortillent dans l'ombre,
Peupliers inquiets, chênes vétustes, saules échevelés ,
Hissez du haut de vos mâtures l'astre qui roule
Sur la pente du ciel jusqu'aux mers.
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Secret

Les arbres se souviennent mieux que nous
Du secret déchiré en menues étincelles.
Il effleure parfois les lèvres de l'étang,
L'enfant qui rêve croit l'entrevoir.
Mais nous marchions, aveugles, le long d'un mur
Où le soleil écrit chaque jour notre histoire
Avec la peinture éphémère des ombres.
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Jardin du Luxembourg

Par une trouée bleue les toits là-bas s'estompent
Entre le zinc luisant et les ardoises.
Voici qu'entre une mer dans la cité fossile. Si tu t'arrêtes
Depuis l'allée sous la terrasse, tu verras redescendre
Le bleu jusqu'au toit des immeubles: large plaine, tu le devines,
Océan que le silence des voitures, c'est dimanche, fait entendre.
Son ténu parmi les souvenirs. Est-ce la mer? Est-ce enfin la promesse
D'une liberté dans les rues où les pas te conduisent?

Au milieu de ses arbres domestiqués, le jardin aimerait
Bien saisir, sur le bassin où tanguent les bateaux à voiles,
- le bleu du ciel, les cartes veinées de sanguine, l'horizon pâle
Dont rêvent ceux que bannit la ville.
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XLIX
BERCEUSE


La nourrice des fenêtres
Berce le petit jour qui naît
Dans un berceau de feuilles tendu d'ombres.
Que rien n'effraie l'enfant, hirondelles, déserts.

Midi s'assied sur son trône d'ivoire,
Décrète ses édits – parchemins de toitures.
Que l'eau défile avec lenteur, que me saluent, porteurs de lances,
Peupliers, pluies. Les fenêtres sont fières.

L'agonie traîne au lit des crépuscules
Une vendange qui s'estompe, éléphants d'ombres, femmes
Qu'on égorge, belles chevelures dans le palais qui brûle.
Les fenêtres sont graves, nuits, serviteurs.

p.129
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