XLIX
BERCEUSE
La nourrice des fenêtres
Berce le petit jour qui naît
Dans un berceau de feuilles tendu d'ombres.
Que rien n'effraie l'enfant, hirondelles, déserts.
Midi s'assied sur son trône d'ivoire,
Décrète ses édits – parchemins de toitures.
Que l'eau défile avec lenteur, que me saluent, porteurs de lances,
Peupliers, pluies. Les fenêtres sont fières.
L'agonie traîne au lit des crépuscules
Une vendange qui s'estompe, éléphants d'ombres, femmes
Qu'on égorge, belles chevelures dans le palais qui brûle.
Les fenêtres sont graves, nuits, serviteurs.
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