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Citation de lanard


Il existe un autre système que j'ai appelé les "ontologies analogistes". L'analogisme, c'est l'idée que le monde est composé d'une infinité d'éléments, d'états, de processus, d'êtres, et qu'il est donc complètement fragmenté en une multiplicité de singularités. Des mondes de ce type-là sont très difficiles à penser. On trouve cette idée en Chine, en Inde, dans beaucoup de civilisations de l'Extrême-Orient. Pour nous, la Chine à l'avantage de présenter un modèle analogiste que es dizaines, des centaines de générations de lettrés ont, de façon réflexive, théorisé. Bien qu'il n'emploie pas le terme, Michel Foucault, dans Les Mots et les Choses, donne une très bonne description d'une ontologie analogiste, celle de la Renaissance, dans le chapitre intitulé "La prose du monde". Ces univers analogistes, on les trouve également dans le monde andin, au Mexique, dans une grande partie de l'Asie centrale, en Afrique.
Ces univers, je les appelle "analogistes", parce que, pour faire face à la diffraction, à la dissémination, à la singularisation des objets du monde, il faut trouver des moyens de les connecter. Et pour les connecter, on se sert de la pensée analogique. Celle-ci est universelle, mais dans ces systèmes, elle joue un rôle prépondérant. Il faut donc organiser ces éléments discontinus dans des séries en apparence continues. Il existe différentes techniques pour cela, qui sont des réseaux de correspondances : le Soleil est à la Lune ce que l'est est à l'ouest, le rouge au noir, etc. La hiérarchie est une autres façon de procéder tout à fait caractéristique des systèmes analogistes : on aligne ces éléments disparates le long d'une échelle.
Dans ces systèmes analogistes, le jeu joue un rôle très important. Il a une fonction rituelle, comme nous l'avons déjà évoqué.
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