AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.25/5 (sur 6 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Chartres , 1546
Mort(e) à : Pont-de-l'Arche , 1606
Biographie :

Philippe Desportes est un poète baroque de la fin du XVIe siècle.
Abbé de Tiron, lecteur de la chambre du Roi et conseiller d'État, il fut souvent comparé à Tibulle pour la douceur et la facilité de ses vers.

Nourri des poètes antiques, il imite à merveilles Ronsard, Marot et autres poètes italiens.

Source : Wikipedia
Ajouter des informations
Bibliographie de Philippe Desportes   (15)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Philippe DESPORTES — Le courtisan incompris (France Culture, 1983) L'émission spéciale "Le pont du nord", par Jean Markale, diffusée le jeudi 1er janvier 1984 sur France Culture.


Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Philippe Desportes
Villanelle


Rosette, pour un peu d’absence,
Votre cœur vous avez changé,
Et moi, sachant cette inconstance,
Le mien autre part j’ai rangé :
Jamais plus, beauté si légère
Sur moi tant de pouvoir n’aura :
Nous verrons, volage bergère,
Qui premier s’en repentira.

Tandis qu’en pleurs je me consume,
Maudissant cet éloignement,
Vous qui n’aimez que par coutume,
Caressiez un nouvel amant.
Jamais légère girouette
Au vent si tôt ne se vira :
Nous verrons, bergère
Rosette,
Qui premier s’en repentira.

Où sont tant de promesses saintes,
Tant de pleurs versés en partant ?
Est-il vrai que ces tristes plaintes
Sortissent d’un cœur inconstant ?
Dieux! que vous êtes mensongère !
Maudit soit qui plus vous croira !
Nous verrons, volage bergère,
Qui premier s’en repentira.

Celui qui a gagné ma place
Ne vous peut aimer tant que moi ;
Et celle que j’aime vous passe
De beauté, d’amour et de foi.
Gardez bien votre amitié neuve,
La mienne plus ne variera,
Et puis, nous verrons à l’épreuve
Qui premier s’en repentira.
Commenter  J’apprécie          150
SONNETS SPIRITUELS


Depuis le triste point de ma frêle naissance…

Depuis le triste point de ma frêle naissance
Et que dans le berceau pleurant je fus posé,
Quel jour marqué de blanc m’a tant favorisé
Que de l’ombre d’un bien j’aie eu de la jouissance ?

À peine étaient séchés les pleurs de mon enfance
Qu’au froid, au chaud, à l’eau je me vis exposé,
D’amour, de la fortune, et des grands maîtrisé,
Qui m’ont payé de vent pour toute récompense.

J’en suis fable du monde, et mes vers dispersés
Sont les signes piteux des maux que j’ai passés,
Quand tant de fiers Tyrans ravageaient mon courage ;

Toi qui m’ôtes le joug et me fais respirer,
Ô Seigneur, pour jamais veuille-moi retirer
De la terre d’Egypte et d’un si dur servage.
Commenter  J’apprécie          120
Amour en même instant m’aiguillonne et m’arrête,
M’assure et me fait peur, m’ard et me va glaçant,
Me pourchasse et me fuit, me rend faible et puissant,
Me fait victorieux, et marche sur ma tête.

Ores bas, ores haut, jouet de la tempête,
Il va comme il lui plaît ma navire élançant :
Je pense être échappé quand je suis périssant,
Et quand j’ai tout perdu je chante ma conquête.

De ce qui plus me plaît je reçois déplaisir :
Voulant trouver mon cœur, j’égare mon désir :
J’adore une beauté qui m’est toute contraire.

Je m’empêtre aux filets dont je me veux garder :
Et voyant en mon mal ce qui me peut aider,
Las ! je l’approuve assez, mais je ne le puis faire.
Commenter  J’apprécie          110
Epouvantable Nuit, qui tes cheveux noircis
Couvres du voile obscur des ténèbres humides,
Et des antres sortant, par tes couleurs livides
De ce grand Univers les beautés obscurcis :

Las ! si tous les travaux par toi sont adoucis,
Au ciel, sur terre, en l'air, sous les marbres liquides,
Or' que dedans ton char le Silence tu guides,
Un de tes cours entiers enchante mes soucis.

Je dirai que tu es du Ciel la fille aînée,
Que d'astres flamboyants ta tête est couronnée,
Que tu caches au sein les plaisirs gracieux :

Des Amours et des Jeux la ministre fidèle,
Des mortels le repos : bref tu seras si belle
Que les plus luisants jours en seront envieux.
Commenter  J’apprécie          110
Philippe Desportes
Icare est chu ici, le jeune audacieux

Icare est chu ici, le jeune audacieux,
Qui pour voler au Ciel eut assez de courage :
Ici tomba son corps degarni de plumage,
Laissant tous braves coeurs de sa chute envieux.

Ô bienheureux travail d'un esprit glorieux,
Qui tire un si grand gain d'un si petit dommage !
Ô bienheureux malheur, plein de tant d'avantage
Qu'il rende le vaincu des ans victorieux !

Un chemin si nouveau n'étonna sa jeunesse,
Le pouvoir lui faillit, mais non la hardiesse ;
Il eut, pour le brûler, des astres le plus beau.

Il mourut poursuivant une haute aventure,
Le ciel fut son désir, la mer sa sépulture :
Est-il plus beau dessein, ou plus riche tombeau ?
Commenter  J’apprécie          90
Icare est chu ici…


Icare est chu ici, le jeune audacieux,
Qui pour voler au Ciel eut assez de courage :
Ici tomba son corps dégarni de plumage,
Laissant tous braves cœurs de sa chute envieux.

Ô bienheureux travail d'un esprit glorieux,
Qui tire un si grand gain d'un si petit dommage !
Ô bienheureux malheur plein de tant d'avantage,
Qu'il rende le vaincu des ans victorieux !

Un chemin si nouveau n'étonna sa jeunesse,
Le pouvoir lui faillit mais non la hardiesse,
Il eut pour le brûler des astres le plus beau.

Il mourut poursuivant une haute aventure,
Le ciel fut son désir, la Mer sa sépulture :
Est-il plus beau dessein, ou plus riche tombeau ?
Commenter  J’apprécie          80
Chanson.

Que je suis redevable aux cieux
De ce qu'ils m'ont ouvert les yeux
Et si bien purgé ma poitrine,
Que rien plus ne me satisfait
Qui ne soit divin et parfait
Et qui n'ait celeste origine.

Tout ce qu'Amour sçauroit trouver
D'attraits pour un coeur captiver.
Tout ce que la beauté peut faire,
Le destin et l'election,
Tout s'assemble en raffection
Qui rend mon esprit tributaire.

La gloire de mon seul penser
Fait que rien ne peut m'offenser,
Rigueur, prison, gesne et martyre;
J'aime mieux un de mes tourmens
Que les plus chers contentemens
Qu'Amour reserve à son empire.

Mes fers me contentent si fort,
Que je ne hay moins que la mort
L'estat que franchise on appelle;
Et si mon coeur trop arresté
Escoute un Inot de liberté,
Je le punis comme rebelle.

Plustost juillet sera glacé,
Et l'hyver de fleurs tapisse;
Plustost sera froide la flame
Que je reçoive une autre loy :
Ce seroit cesser d'estre moy,
Que de cesser d'aimer ma dame.

Si je meurs blessé de ses yeux,
Ma fin me rendra glorieux,
Donnant vie à ma renommée;
Et mourant j'auray le confort
Du soldat, qui reçoit la mort
Par la main du chef de l'armée.
Commenter  J’apprécie          20
Etrange effet d'amour ! un objet à l'instant
Me rend triste et joyeux, malheureux et content,
M'éclaire et m'éblouit, me fait vivre et me tue.
Et voilà ce qui fait qu'en forçant mon vouloir,
Je me bannis, Hélas ! du plaisir de vous voir,
Pour ne sentir le mal qui vient de votre vue.

Commenter  J’apprécie          30
Chanson.

Douce liberté desirée,
Deesse. où t'es-tu retirée,
Me laissant en captivité ?
Helas de moy ne te detourne !
Retourne, ô Liberté! retourne.
Retourne, ô douce Liberté.

Ton depart m’a trop fait connoistre
Le bonheur où je soulois estre,
Quand douce tu m’allois guidant,
Et que, sans languir davantage,
Je devois, si j’eusse esté sage.
Perdre la vie en te perdant.

Depuis que tu t’es éloignée,
Ma pauvre ame est accompagnee
De mille épineuses douleurs :
Un feu s’est espris en mes veines,
Et mes yeux changez en fontaines
Versent du sang au lieu de pleurs.

Vil soin caché dans mon courage
Se lit sur mon trisle visage,
Mon teint plus palle est devenu;
Je suis courbé comme une souche,
Et, sans que j’ose ouvrir la bouche,
Je Ineurs d’un supplice inconnu.

Le repos, les jeux, la liesse,
Le peu de soin d’une jeunesse,
Et tous les plaisirs m’ont laissé;
Maintenant rien ne me peut plaire,
Sinon, devôt et solitaire,
Adorer l’oeil qui m’a blessé.

D’autre sujet je ne compose,
Ma main n’écrit plus d’autre chose,
Là tout mon service est rendu,
Je ne puis suivre un autre voye,
Et le peu de tans que j’employe
Ailleurs, je l’estime perdu.

Quel charme ou quel Dieu plein d'envie
A changé ma premiere vie,
La comblant d'infelicité ?
Et toy, Liberté desirée,
Deesse, où t'es-tu retirée?
Retoume, ô douce Liberté!

Les traits d'une jeune guerriere,
Un port celeste, une lumiere,
Un esprit de gloire animé,
Hauts discours, divines pensées.,
Et mille vertus amassées
Sont les sorciers qui m'ont charmé.

Las! donc sans profit je t'appelle,
Liberté precieuse et belle !
Mon coeur est trop fort arresté :
En vain apres toy je soupire,
Et croy que je te puis bien dire,
Pour jamais, adieu, Liberté.
Commenter  J’apprécie          10
Elégie.

Je delibere en vain d'une chose advenuê,
Car, puis qu'outre mon gré mon ame est devenuë
Prisonniere d'Amour" que sert de consulter
S'il est bon de le suivre, ou s'il faut l'éviter !
L'aduis n'y vaut plus rifn, monstrons donc de nous plaire
Au chemin qu'aussi bien par contrainte il faut faire,
Et courons la fortune. 0 Amour, desormais
Mon repos et ma vie en tes mâins je remets.
Toy seul comme un grand roy commande en ma pensée,
La raison et la peur loin de moy soit chassée,
Et tant de vains respects qui m'ont trop retenu,
Divisans mon esprit par un trouble inconnu.

Celuy qui sent de Mars sa poitrine échauffée,
Et qui veut s'honorer de quelque beau trofée,
Ne pallist estonné pour la peur des hazars, .
Mais voit devant ses yeux, par les rangs des soldars,
La mort d'horreur couverte et de sang toute tainte,
"Et l'attend de pié coy sans frayeur et sans crainte.
Moy donc qu'un plus grand Dieu touche si vivement,
Et Qui veux que mon nom vive etemellement,
Pour avoir mon amour sur tout autre élevée:
Moy qui ay tant de fois ma vaillance esprouvée,
Craindray-je maintenant à ce dernier assaut ?
Le fait que j'entreprens veut un courage haut,
Constant et patient, qui souffre sans se plaindre,
Qui durant sa langueur joyeux se puisse faindre,
Qui sente incessamment quelque nouveau trespas,
Qui se laisse brûler et ne soupire pas,
Et qui, pour tout loyer des douleurs qu'il support~,
Ne puisse esperer rien qu'une douleur plus forte.
C'est un labeur bien grand: mais rien n'est mal-aisé
Au coeur qui comme moy d'amour est embrasé.

Je veux donc poursuivir sans esperanoe aucune,
Sans appuy, sans raison, sans conseil, sans fortune,
Et d'Amour seulement je veux estre guidé:
Un aveugle, un enfant, qui desja m'a bandé
Les yeux ainsi qu'à luy, pour ne voir mon otrance,
Et qui de mon malheur m'oste la connoissance:
Ou, si je le connois, il me trouble si fort,
Que je suis le premier qui consens à ma mort.

Appelle qui voudra Phaéton miserable
D'avoir trop entrepris, je l'estiIne loüable;
Car au moins il est cheut un haut fait poursuivant,
Et par son trespas Mesme il s'est rendu vivant:
J'aimerois mieux courir ama mort asseurée,
Poursuivant courageux une chose honorée,
Que lasche et bas de coeur mille biens recevoir
De ceux que le commun aisément peut avoir.
Mon esprit, nay du ciel, au ciel tousjours aspire,
Et ce que chacun craint, c'est ce que je desire;

L'honneur suit les hazars, et l'homme audacieux
Par son malheur s'honore et se rend glorieux.
Le jeune enfant Icare en sert de temoignage.
Car, si volant au ciel il perdit son plumage,
Touché des chauds rayons du celeste flambeau,
Le fameux ocean luy fermit de tombeau,
Et depuis de son nom cette mer fut nommée :

Bien-heureux le malheur qui croist la renommee.
Desja d'un sort pareil je me sens menacer,
Moy qui devers le ciel mon vol ose dresser
(Voyage audacieux) mais rien ne me retire,
Car les ailes d'Amour ne sont faites de cire,
I,e plus ardant soleil si tost ne les fondra :
Puis j'ay ce reconfort, quand ma cheute adviendra,
Que ceux qui sçauront bien où je voulois attaindre
Envieront mon trespas plustost que de me plaindre.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Philippe Desportes (12)Voir plus

Quiz Voir plus

Littérature ou Musique ?

Jeux d'eau

Littérature
Musique
2 réponses correctes

13 questions
55 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , musiqueCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}