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Note moyenne 3.6 /5 (sur 125 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 11/07/1903
Mort(e) à : Cannes , le 24/11/1987
Biographie :

Philippe Erlanger est un haut fonctionnaire, écrivain et biographe français.

Philippe Erlanger est le fils du compositeur Camille Erlanger (1863-1919) et d'Irène Illel-Manoach (1878-1920). Il fait ses études à Paris, obtenant une licence ès lettres, une licence en droit, et son diplôme de l'École libre des Sciences Politiques.
Inspecteur général au Ministère de l'Éducation Nationale, il est nommé en 1938 directeur de l'Association française d'action artistique, fonction qu'il occupera jusqu'en 1968. Parallèlement, il est nommé en 1946 chef du service des Echanges artistiques au Ministère des Affaires étrangères. S'attachant à faire rayonner l'art français à l'étranger et l'art étranger en France, il organise de nombreuses expositions et des tournées théâtrales célèbres (Louis Jouvet, Jean-Louis Barrault, Jean Vilar, etc.).
C'est lui qui a l'idée du Festival de Cannes en 1939, en réaction au discrédit dont s'est couverte la Mostra de Venise qui a récompensé, en 1938, le documentaire de Leni Riefenstahl Les Dieux du Stade, sous influence du nazisme, ex æquo avec un film supervisé par le fils de Mussolini. Présent à Venise, il peut annoncer le lancement d'une initiative concurrente, avec l'aval de son ministre de tutelle, Jean Zay, ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts. La ville de Cannes est choisie pour son agrément et son ensoleillement. Premier délégué général du festival jusqu'en 1951, Philippe Erlanger sera également membre du jury en 1953 et 1954.
Critique d'art, journaliste et historien, Philippe Erlanger a publié de nombreuses biographies. À partir de quelques chroniqueurs et mémorialistes du temps, il met en lumière une personnalité historique avec une prédilection pour les XVIe et XVIIe siècles et les frasques sexuelles des protagonistes, dans une perspective strictement événementielle, mais toujours attrayante.
Au cinéma, il donne le scénario et les dialogues de Marie-Antoinette reine de France (1956), présenté en sélection officielle au Festival de Cannes, de La prise du pouvoir par Louis XIV (Roberto Rossellini, 1966).



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Le 15 avril 2019, le temps s'est suspendu : Notre-Dame de Paris, en flammes, pouvait disparaître. Il a fallu la détermination et le courage des sapeurs-pompiers de Paris pour éviter le pire. Après une première partie historique, ce livre à l'iconographie spectaculaire dévoile la face cachée de la cathédrale, de la charpente à la flèche, et permet de suivre, en images, son sauvetage. Avec la même approche, s'appuyant sur les photographies et les témoignages inédits de la Brigade, l'auteur revient ensuite sur les attentats de 2015, l'explosion de la rue de Trévise et l'incendie de la rue Erlanger, trois autres événements dramatiques qui montrent que ce modèle interdépartemental, unique en France, fait en permanence face aux risques et à la menace terroriste. Inclus : des témoignages de première main, des photographies inédites fournies par la Brigade ou issues d'archives rares (pour la face cachée de Notre-Dame), des encadrés sur les innovations techniques et des vidéos réalisées par la Brigade et les dronistes de la Préfecture de Police (accessibles en flashant la page de sommaire du livre avec l'application gratuite AlbinMichelBeauxLivres+). https://www.albin-michel.fr/ouvrages/sauver-ou-perir-9782226446862

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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Le crime du dernier des Valois, fut d'avoir devancé son temps non seulement par l'audace et le raffinement des mœurs, mais surtout par la lucidité, la tolérance, l'abnégation morale. Crime à tel point odieux que la France, sauvée grâce à ce prince, persiste à lui dénier la paternité de son oeuvre, qu'il s'agisse du maintien de la communauté nationale, de la liberté de conscience, de l'Académie ou du premier Code civil. et pourtant, rien de tout cela n'eût existé sans lui.

197 - [Le Livre de Poche n°3257, p. 7] Avant-propos
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[...] ... Arrachant les ciseaux des mains du bourreau, il coupa une partie de ses boucles brunes et pria le Père de les brûler avec le portrait. Peut-être espérait-il que le religieux remettrait ces reliques à la princesse Marie. On ne sait ce qu'il en advint.

Selon ses vœux, l'assistant du Père Malavette lui coupa les cheveux et non le bourreau.

- "Ah ! Mon Dieu !" soupira-t-il pendant l'opération, "Qu'est-ce que ce monde !"

Ayant prié quelques moments, il se tourna soudain vers l'exécuteur :

- "Que fais-tu là ?" cria-t-il. "Qu'attends-tu ?"

L'homme sortit d'un sac un couperet "qui était comme celui des bouchers mais plus gros et plus carré."

- "Allons ! Il faut mourir," soupira Cinq-Mars. "Mon Dieu, ayez pitié de moi !"

On ne lui banda pas les yeux.

Monsieur le Grand, "d'une constance incroyable, ... posa fort proprement son col sur le poteau, tenant le visage droit tourné vers le devant de l'échafaud. Embrassant fortement le poteau, il ferma les yeux et la bouche et attendit le coup que l'exécuteur lui vint donner assez lentement et pesamment, s'étant mis à sa gauche et tenant son couperet des deux mains. En recevant le coup, il poussa d'une voix forte comme un : "Ah !" qui fut étouffé dans le sang. Il leva les genoux comme pour se lever et retomba dans la même assiette qu'il était. La tête ne s'étant pas entièrement séparée du corps par ce coup, l'exécuteur passa à sa droite par derrière et, prenant les cheveux de la main droite, de la gauche il scia avec son couperet une partie de la trachée artère et la peau du cou qui n'était pas coupée."

La tête charmante qui avait troublé tant de cœurs roula le long de l'échafaud et tomba sur le sol, au milieu de la foule, d'où s'éleva une immense clameur. "Les plaintes et les gémissements firent un bruit si horrible que l'on ne savait où l'on était."

Le corps, difficilement détaché du poteau tant le malheureux l'avait serré, fut enveloppé d'un drap sous lequel le bourreau plaça également la tête. ... [...]
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[...] ... Le dernier de sa lignée, Louis courut les chemins, coucha à la belle-étoile, se battit en soldat, rendit la justice, se mêla personnellement de chaque incident de la vie du royaume. Comment aurait-il jugé un Louis XVI qui, sauf le sacre, un voyage à Cherbourg et la fuite de Varennes, ne quitta jamais l'Île-de-France et qui, à une heure décisive, fut incapable de passer une revue à cheval ? Qu'aurait-il pensé du comte d'Artois, près de tomber entre les mains de Napoléon (en 1815) à cause d'une question d'étiquette qui ne permettait pas de le tirer de son lit ? Car telle fut la pente descendue par ses héritiers en moins d'un siècle et demi.

Le dernier aussi, il exerça une autorité simple, directe, patriarcale, analogue à celle d'un propriétaire scrupuleux, d'un bon chef de famille. Un jour, l'administration cherchait querelle à des soldats parce qu'ils avaient pris indûment du bois pour se chauffer en forêt d'Halatte. Le Roi se fâcha :

- "Vous pouvez jeter vos informations au feu ! La forêt et les soldats sont à moi ! N'en parlez plus !"

Louis XIII ne mit jamais le despotisme au service de ses passions, de ses caprices. La rude discipline qu'il imposa aux autres, il se l'appliqua d'abord à soi,-même. Surtout, il se garda de s'isoler des masses. C'est après lui que le contact se rompit. C'est après lui que le souverain cessa peu à peu de connaître ses sujets qui ne le connurent plus du tout.

Le second des Bourbons clôt, enfin, la série des princes qui menèrent la lutte non seulement de la royauté, mais encore du peuple contre la féodalité et les privilèges. Pas une fois il ne trahit la confiance passionnée que le Tiers lui avait manifesté aux Etats généraux de 1614. Malgré l'incompréhension, malgré les révoltes, son effort ne cessa de servir la vocation du pays. Il incarna la souveraineté nationale - si nous osons cet anachronisme - autant que le droit divin. ... [...]
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[...] ... A défaut de sainteté, Cinq-Mars avait sa propre "nature" qui ne l'attirait en aucune façon vers les "étrangetés" sur lesquelles les libertins lui avaient fourni quelques aperçus. Il ne s'en trouvait pas moins dans une situation inextricable. Le moyen de repousser un roi après l'avoir effectivement attiré ? D'ailleurs, repousse-t-on le Roi, l'Oint du Seigneur, le maître absolu des personnes et des biens ? N'est-il pas grisant, même pour un garçon furieusement épris des femmes, de voir à sa merci le personnage sacré auquel Dieu a remis la France ?

La question a soulevé d'âpres controverses. Beaucoup d'historiens modernes ont repoussé avec horreur la scandaleuse hypothèse. D'autres ont voulu laisser à Louis XIII le bénéfice du doute.

Les contemporains n'en éprouvaient aucun. Perrault écrivait au prince de Condé : "Votre Altesse se peut remémorer ce qu'elle a su de l'histoire de Henri Troisième quand il affectionnait Monsieur d'Epernon et de sa conduite quand il lui faisait des présents." Vittorio Siri partageait l'opinion ainsi sous-entendue. Et aussi le grave Henri Arnauld, futur évêque d'Angers, frère des célèbres Jansénistes, familier de l'Hôtel de Rambouillet, "qui savait de première main tout ce qui pouvait intéresser la Cour et la Ville." Il en informait régulièrement le président Barillon, alors en exil, auquel il ne laissait pas ignorer le moindre épisode de l'affaire Cinq-Mars. Quant à Tallemant des Réaux, il cite des faits précis, nomme ses informateurs qui en furent témoins. L'auteur des "Historiettes" fut longtemps tenu pour un amateur de scandale, un collecteur de ragots, une source extrêmement suspecte. Nous savons aujourd'hui que, s'il poussa très loin le non-conformisme, il mérite d'autant plus d'être pris en considération. Ses tableaux réalistes du XVIIème siècle doivent souvent être préférés à tant de peintures trop décoratives.

On ne saurait donc écarter absolument l'idée d'une liaison singulière où l'orgueil et la curiosité de l'un laissèrent le champ libre à la passion de l'autre. ... [...]
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Il n'est pas vrai que l'Histoire reste indifférente aux caractères de certains hommes. A moins qu'une puissance mystérieuse ne façonne précisément ces caractères de manière à faciliter la marche de l'Histoire.
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Son erreur n'était pas de vice de volonté, mais d'entendement, qui croyait volontiers voir dans les secrets de la Providence divine qu'il ne voyait pas.
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Un Hanovrien régnait à Londres,un Français à Madrid,un Saxon à Varsovie,un Polonais à Nancy,un Lorrain à Florence un Espagnol à Naples.Ce qui ne serait pas tolérable un siècle plus tard semblait conforme au sens de l'histoire,bien que le terme fû encore inconnu.
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la leçon du traité de Madrid n'avait servi à rien. L'empereur donnait une une nouvelle preuve de son obstination granitique en agissant à l'égard de Clément VII exactement comme il avait agi à l'égard de François 1er.
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La marche de l'Histoire est comparable à celle d'un homme qui gravirait la rampe en spirale de quelque tour babylonienne. Plus il s'élève, plus vaste est le paysage offert à ses regards. A chaque pas en avant son angle de vue s'amplifie, diffère, mais demeure incomplet. Il n'y a pas de progrès absolu en Histoire (il faudrait que notre homme eut atteint le sommet de la tour). Il y a seulement des progrès partiels dont l'importance peut toutefois être suffisante pour entraîner des révision considérables dans certains jugements.
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[...] ... L'entrevue, minutieusement réglée d'avance, eut lieu le 3 mai entre la nouvelle Marie de Médicis, humiliée, larmoyante, et le nouveau Louis XIII, dur, glacial, impénétrable, en qui s'incarnait déjà la raison d'Etat.

La Reine-Mère lut un assez long discours : elle avait fait de son mieux pour s'acquitter de la régence et, si le succès n'en avait pas été aussi heureux qu'elle l'eût désiré, elle en était fort marrie ; ce n'avait pas été faute de bonne volonté de sa part, mais plutôt parce que le Roi n'avait pas fait connaître la sienne ; elle était bien aise qu'il eût pris la conduite de l'Etat et le priait d'être envers elle bon fils et bon roi.

Louis répondit :

- "Madame, je viens ici pour vous dire adieu et vous dire que j'aurai soin de vous comme de ma mère. C'est ma résolution de ne souffrir plus qu'autre que moi commande en mon royaume. Adieu, Madame. Aimez-moi et je vous serai bon fils."

Marie éclata en sanglots. Elle s'approcha vivement du Roi - elle qui ne l'avait pas embrassé une fois depuis sept ans ! - et, sans le toucher, le baisa sur la bouche. Quelques semaines auparavant, une telle caresse eût peut-être modifié bien des choses.

Louis, à son tour, ne se défendit pas de fondre en larmes. Emotion, souvenirs, regrets d'une enfance gâchée, non pas faiblesse. A peine la Florentine avait-elle eu le temps de concevoir une espérance que son fils battait en retraite. ... [...]
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