AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Philippe Grandcoing (77)


Il s’attendait à voir un vieux professeur de dessin, un maniaque du détail et de la perspective, un de ces pisse-vinaigre que Léon Bourdaix abhorrait. Il se retrouva face à une élégante jeune femme âgée d’une trentaine d’années, grande, brune, élancée. Il en fut tout intimidé. Elle lui expliqua qu’elle avait fait partie de la première promotion de femmes autorisées à suivre certains cours à l’école des Beaux-Arts en 1896, mais qu’il était presque impossible de percer dans le métier si l’on était pas un homme.
Commenter  J’apprécie          120
- Je ne comprends pas, Bertillon devrait être content que Clémenceau veuille moderniser la police.
Lerouet repoussa sa chaise et déboutonna son gilet.(...)
- Bertillon, tu disais ? Il rêve de mettre le monde en fiches. C’est pas un policier, ce bougre, c’est un rond-de-cuir, un bureaucrate. Si on le laissait faire, la France deviendrait un vaste panoptique.
- Un quoi ? l’interrompit Madeleine qui desservait la table.
- Un panoptique. Ça nous vient d’Angleterre. Y a un siècle de ça, un certain Bentham a imaginé une prison idéale, aménagée de telle sorte qu’un seul gardien puisse surveiller en permanence tous les détenus. Bertillon, il se verrait bien en surveillant général de tous les individus mis en fiche.
Commenter  J’apprécie          120
- Vous n'avez pas été trop embêté par la sécurité, Salvignac ?
- Non, le planton à l'entrée de la loge n'a rien d'un cerbère.
- Il est là pour le décor. Il y a quelques policiers en civil dans le couloir. Je m'en passerai bien, mais, que voulez-vous, depuis plus d'un siècle les extrémistes de tout poil se sont mis dans l'idée qu'il était de bon goût d'assassiner les hommes politiques au théâtre ou à l'opéra. Sans doute ont-ils le sens de la mise en scène !
Commenter  J’apprécie          100
- Sais-tu que même ce cher Bertillon, qui pourtant n'aime pas les Anglais, est venu ici pour acheter des reliques de Newgate ?
- Des reliques de quoi ?
- Newgate, l'ancienne prison de Londres. Elle a été rasée il y a quelques années de ça. Newgate était un haut-lieu de la ville. On s'y pressait pour voir les pendaisons qui s'y déroulaient dans la cour. Certains de ses pensionnaires sont devenus de vrais héros populaires. Quand on l'a démolie, une vente aux enchères a été organisée. On pouvait y acheter des fers, des morceaux de portes, des clés, que sais-je d'autre ? Il paraît qu'il y avait un monde fou.
- Et Bertillon dans tout ça ?
- Il se murmure à la préfecture qu'il a acquis une partie des collections de moulages. Beaucoup de masques mortuaires en plâtre de condamnés à mort étaient conservés à Newgate.
Commenter  J’apprécie          90
Clemenceau s'était retourné. La première chose qui frappa Salvignac fut son regard : vif, perçant, mais sans une once de méchanceté. Moqueur, assurément, bienveillant peut-être. Et il y avait son allure. Malgré son crâne dégarni et sa moustache grisonnante, il dégageait une impression de jeunesse, d'énergie. Salvignac commençait à comprendre pourquoi on l'avait surnommé "Le Tigre".
Commenter  J’apprécie          90
Ils s'étaient régalés : un pâté truffé du Périgord, un clin d'oeil à leur escapade un an plus tôt dans la vallée de la Vézère, en entrée, suivi du gratin accompagné d'une salade et, pour finir, une solide portion de saint-nectaire, le tout arrosé d'un gaillac plutôt corsé.
Commenter  J’apprécie          82
Vous savez, cet homme est un Américain. Les gens du Nouveau Monde n'ont pas le même rapport à l'art que nous. C'est un investissement pour eux. Alors autant que le capital soit placé avec le maximum de garanties.
Commenter  J’apprécie          80
Il opta pour un bourgogne, un mercurey du millésime 1905.
Commenter  J’apprécie          73
Vous auriez pu constater qu'il existe quelque chose de magique que vous, cartésiens français, ne pouvez comprendre. Allez chez les Juifs et les Ruthènes de Galicie, allez chez les Italiens du Tyrol, visitez les villages saxons de Transylvanie, les petits ports de pêche de Dalmatie, les gros bourgs de Styrie et de Moravie, parcourez les campagnes slovènes. Partout il y aura le portrait de François-Joseph, partout vous y verrez l'aigle noir bicéphale sur fond jaune, partout on y fête l'empereur le 18 août. Et ce dans la société la plus bigarrée, la plus cosmopolite, la plus contrastée qui soit en Europe.
Hyppolyte avait toujours autant de mal à comprendre cette singularité de l'Empire austro-hongrois
Commenter  J’apprécie          70
Ils entrèrent dans le magasin. Il était tenu par un vieil homme efflanqué, vêtu d'une redingote anachronique. Il exhalait de toute sa physionomie un parfum de vieille France, celle des manoirs de province et des hôtels particuliers cachés derrière de lourdes portes cochères, dans des sous-préfectures endormies.
Commenter  J’apprécie          70
Il aimait faire ce détour qui lui permettait de traverser le quartier de la presse. C'était là que les équipes de camelots, de vendeurs à la criée venaient récupérer leurs ballots de journaux à l'encre à peine sèche, avant de se disperser dans tout Paris.
Commenter  J’apprécie          70
- ça ne vous aura pas échappé, lui expliqua-t-il, alors qu'ils entamaient la descente vers Brive, que jamais vos collègues ne comparaissent devant un tribunal lorsqu'on juge des affaires de cambriolages. Et vous savez pourquoi ? Parce que la police préfère un antiquaire véreux en liberté plutôt qu'en prison. Comme ça on les tient par les c..., passez-moi l'expression, et il se montre ensuite très serviable.
Commenter  J’apprécie          70
Mais elle ne me fera pas changer d'avis : donner le droit de vote à toutes les femmes serait un danger pour la démocratie.
Commenter  J’apprécie          65
À midi, ce serait une tourte aux anguilles accompagnée simplement d'une salade, puisqu'il fallait parer au plus pressé. En revanche, pour le soir, il aurait davantage le temps de cuisiner. En conséquence, il avait acheté un jarret de porc qu'il comptait laisser mijoter avec des oignons, des carottes et des lentilles.
Commenter  J’apprécie          66
Il se plaisait à fixer sur la pellicule le quotidien des habitants du causse. Il était connu de beaucoup d'entre eux, ce qui lui permettait d'entrer dans l'intimité des fermes. Il photographiait les jeunes bergers conduisant les troupeaux de brebis faméliques, les aïeules s'occupant de la basse-cour, les femmes filant la laine ou plumant la volaille, les patriarches au regard perdu dans leurs souvenirs, les chefs de famille aiguillonnant les bœufs ou réparant quelque outil, les vieux bâtiments menaçant ruine et les intérieurs enfumés. Il pensait qu'il y avait là tout un monde qui risquait de disparaître silencieusement, sans que personne ne songe à en garder une trace, tant il paraissait incongru dans la France du début du XXe siècle.
Commenter  J’apprécie          60
Sûrement un Polak, lui aussi. À part des saucisses et du chou, ça doit rien aimer, ces gens-là.
Commenter  J’apprécie          50
- C'est le seul fil qui nous relie à la bande et il est sur le point de rompre, s'exaspéra-t-il. Tout ça parce que nous n'avons pas un système rationnel de police. Chaque ville a la sienne, la gendarmerie règne en maître dans les campagnes...A l'heure du télégraphe et du téléphone, nous fonctionnons comme au temps des diligences. Il est temps que Clemenceau remette de l'ordre dans tout ça, je vous assure.
Commenter  J’apprécie          50
Le Limoges de la Révolution ne se laisse pas facilement dévoiler. Ses traces sont souvent celles des absences comme celles de l'abbaye Saint-Martial qui n'a pas survécu à la tourmente. Par ailleurs, le paysage urbain a été profondément remanié depuis, les programmes de modernisation achevant de faire disparaître le tissu des habitations et des commerces dans plusieurs quartiers et contribuant à rendre quasiment invisible le décor de la période révolutionnaire (p.58)
Commenter  J’apprécie          50
Où sont-elles donc les courtes histoires qui enchantaient les foules éblouies dans les salles de la région entre 1900 et 1910 ? Productions comiques aux titres étonnants : L'Omelette fantastique, Le Club des suicidés, Le Voyage d'un pardessus, Le Bilboquet homéopathique, Mésaventures d'un pantalon, La Fiancée du garde-chasse, La Chaussette sanglante, La Course à la perruque, Trois sous de poireaux, L'Enfant coupé en deux, La Curiosité de mon concierge... Quelle ne fut la surprise du public de découvrir, un soir de septembre 1909, parmi les spectateurs du Cirque municipal de Limoges, Max Linderen personne venu se voir dans Le Potache amoureux de la femme à barbe. Le journaliste du Populaire du Centre exulte à la vue de la première star internationale du cinéma : «Max Linder s'est amusé comme une petite folle (sic), constatant avec plaisir que sa physionomie sympathique était chaleureusement accueillie du public, qui l'a très applaudi». Ainsi fut simplement ovationné en Limousin le précurseur du film comique qui influença les plus grands, à commencer par Charlie Chaplin.
Commenter  J’apprécie          50
Vous êtes celui qui a contribué à l'éclatement de la vérité. Je vous félicite. Mais cette fois-ci il n'y aura ni de Zola ni de "j'accuse"!. Tout cela restera enfoui à jamais dans nos mémoires.
Commenter  J’apprécie          40



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Philippe Grandcoing (156)Voir plus

Quiz Voir plus

Noms d’écrivains dissimulés (dans les pas de LaFaro)

Laisse courir, ça arrive à tout le monde de roter après un copieux repas de Thanksgiving !

John
Jack
Ernest
Philip

10 questions
20 lecteurs ont répondu
Thèmes : écrivain , international , caché , nomCréer un quiz sur cet auteur

{* *}