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Critiques de Philippe Hauret (77)
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Je vis je meurs

Serge la soixantaine, nouveau retraité, a la désagréable impression d’avoir raté sa vie. Mattis lui est un flic au bord du gouffre, père divorcé défaillant essayant, sans grand succès, de se guérir de diverses addictions : drogue, sexe, jeu, alcool… (Rayer la mention inutile). Carlos lui c’est le parrain aux petits pieds qui a l’ambition de chausser plus grand, il peut compter sur la fidélité de José et Sammy ses lieutenants.



Et puis il y a Janis qui est belle comme un soleil, serveuse dans le bistrot d’une banlieue grisâtre. Serge en est sûr il doit sauver Janis des griffes de son brutal amant et donné ainsi un sens à son existence. Et Mattis, lui, qu’est-ce qui va donner un sens à sa vie…Sauver Serge et Janis, épouser la belle Carole et emménager dans un coquet lotissement ?



Une vraie série noire à l’ancienne, destins tordus, humains blessés en quête de rédemption ou de reconnaissance, nous sommes en terrain connu. Philippe Hauret croque de vrais personnages sans cynisme ni mépris mais avec délicat détachement et un humour qui donne au récit un charme bien particulier. Il organise une valse entre tout ce triste monde et à la bonne idée d’un amer happy-end. Didier Daeninckx, Jean-Patrick Manchette et Jim Thompson veillent par-dessus son épaule.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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En moi le venin

Un grand merci aux éditions Jigal et à Babelio pour cette lecture et la découverte de cet auteur avec lequel je n'en resterais sûrement pas là.



Franck Mattis, ex-lieutenant de police, paumé, un brin dépressif, un penchant alcoolique se rend dans la maison de ses parents suite à leur décès. C'est ainsi qu'il se retrouve à graviter autour de personnes qu'il a connues pendant sa jeunesse. Notamment Esther, son amour de jeunesse, devenue chargée de communication pour un candidat en politique dont l'ambition est aussi grande que son arrogance. Esther ne sera qu'un des personnages de l'abîme dans lequel ce roman nous plonge.



Parce qu'il s'agit bien d'un abîme, d'un trou noir sans réel espoir. L'auteur nous décrit cette nature humaine, parfois misérable, cruelle, violente. A très peu de moments, j'ai ressenti de l'empathie envers les personnages. Tout est gris, sombre, triste et en même temps, écrit avec beaucoup de justesse. Et paradoxalement, ils ont un petit quelque chose qui les rend unique. Leurs secrets, leurs mensonges, leurs doutes font que le lecteur ne les oublie pas.



Même si je m'attendais à autre chose en lisant ce livre, sûrement à plus de justice, j'ai beaucoup apprécié ma lecture. Le côté écorché des personnages n'en font que des personnes plus vraies. Se retrouver après plus de vingt années est un sujet intéressant également. Qu'est-ce qui a changé ? Et qu'est-ce qui finalement sera toujours pareil ?



Plongé au cœur d'un monde trop noir, peut-on encore voir une lueur d'espoir ?

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Ange

Dans ce roman, nous allons suivre Ange, une jeune femme sure d'elle qui va profiter de sa plastique de rêve pour dépouiller ses victimes, mais attention, Ange à des principes et c'est lors de sa rencontre avec Thierry Tomasson, un célèbre animateur, que tout va voler en éclat.

Elton, son colocataire, va l'accompagner dans sa folle idée et nos deux protagonistes vont se retrouver entrainés dans une suite d'évènements qui va bouleverser leur vie.



Le roman est court, percutant.

Nous n'avons pas un moment de répit. Chaque chapitre apporte son lot de rebondissements et il m'a été très difficile de refermer le livre avant d'arriver au dénouement.



C'est un livre qui se lit facilement, le début d'un chapitre commence toujours par le titre d'une chanson, ce qui nous permet de nous mettre dans l'ambiance des pages qui vont suivre.

On alterne entre les différents personnages, les "gentils" et les "méchants", même si ici, personne n'a vraiment de morale et/ou de limites. J'ai beaucoup aimé notre duo de héros, Ange et Elton sont attachants.



Pour finir, un grand merci aux éditions Jigal ainsi qu'à l'équipe de Babelio pour m'avoir permis de passer un très bon moment en compagnie d'Ange et d'avoir découvert Philippe Hauret, un écrivain de qualité.
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En moi le venin

Il s'agit de mon premier roman lu de l'auteur. Cela faisait un moment que j'y songeais mais faute de temps je m'y mets aujourd'hui!

Nous sommes dans un univers noir. l'histoire se situe pendant les élections municipales. Nous suivons l'intrigue à travers le regard des différents protagonistes, certains désabusés, cyniques, d'autres opportunistes et manipulateurs.

La société est dépeinte sans faux semblants. qu'il s'agisse de l'égocentrisme de l'être humain, du repli sur soi ou du système social (tel que l'EHPAD par ex dont j'ai entendu parler moi même, il y a peu, et de manière très proche de ce qui est décrit).

Cette société qui déshumanise et où chacun cherche son profit au détriment de l'intérêt général allant jusqu'au point de désabuser les plus idéalistes d'entre nous, les humanistes.

Les failles du système social sont donc pointées du doigt par l'auteur tout en montrant aussi le rôle primordial de l'éducation et de la culture.

Des parcours de vie différents mais qui finissent par se croiser à un moment car tous ont un point commun!

Pas de manichéisme, aucun n'est totalement noir ou blanc, des êtres humains , pour certains ordinaires, qui seront amenés à faire des choix.

Philippe Hauret en profite aussi pour dénoncer le sort de ces femmes vouées à la prostitution forcée ou de celles qui se retrouvent victimes d'agressions sexuelles au travail et que cela détruit.

Bref un roman noir, social qui en dit long sur le malaise de notre époque, sans aucune concession et où chacun porte une part de responsabilité

Un très bon roman noir comme je les aime et que je ne peux que recommander
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Que dieu me pardonne

Ne vous laissez pas influencer par la couverture de ce roman . "Que Dieu me pardonne " n'est en aucun cas un livre sur l'occultisme , l'ésotérisme ou sur les rites sataniques .

C'est plutôt un conte moderne sur la relation flics - voyous mais avec un petit détail qui a son importance : l'un des flics est un type règlo qui a bon coeur , l'autre est un raciste pur jus ; parmi les voyous l'un est un jeune délinquant maghrébin qui habite un HLM l'autre un riche criminel qui cherche à obtenir la miséricorde divine pour tenter d'expier ses sanglants pêchés . Mais ces quatre protagonistes partagent le même désarroi , comme quatre brebis égarées qui cherchent à donner un sens à leur vie , pour le meilleur et pour le pire .

Philippe Hauret réussit un très bon roman noir et percutant qui nous parle et nous offre une belle leçon , une leçon de vigilance envers ceux qui ont vite fait de travestir la verité pour la transformer à leur avantage ou de juger un peu rapidement ceux qui sont différents , que ce soit à cause de leur couleur de peau ou leur position dans l'èchelle sociale.

Merci aux Editions Jigal et à Babelio pour cet envoi.

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Ange

Tout d’abord, merci à Babelio pour son opération Masse critique et à l’auteur Philippe Hauret pour l’envoi de ce livre.

Nous faisons la connaissance d’Ange, jeune femme sublime qui a tout ce qu’il faut où il faut.

D’ailleurs, c’est son gagne-pain pour piéger ses pigeons comme elle dit. Lors d’un vernissage,

elle est accostée par une grande vedette de la télé Thierry Tomasson.

Elle se voit plus ou moins promettre par cet homme une place à la télé en tant que chroniqueuse !

Son rêve ! Seulement, une fois qu’Ange se donne, la vedette la jette poliment.

Blessée dans son orgueil, elle demande à son ami de toujours, et colocataire,

Elton, de l’aider à se venger de cet homme en le kidnappant.

Mais voilà rien ne se passe comme prévu et tout dérape.

J’ai vraiment été happée par cette histoire.

Le fait d’alterner tous les personnages fait qu’on s’attache à eux !

On connaît plus ou moins leur passé et leurs états d’âme.

Un roman à 100 à l’heure qui vous empêchera de refermer ce livre et avec une fin que je n’ai pas du tout vue arriver.

En résumé, un très bon moment livresque. Encore merci à l’auteur et à Babelio.
Lien : https://clairechronique.blog..
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Ange

Lorsqu'on lit beaucoup, on sait à peu près dès les premières lignes si le roman qu'on débute sera bien ou non. Certes, on peut avoir de mauvaises ou de bonnes surprises dans les pages suivantes et c'est tant mieux, mais globalement, on sait. Et là, j'ai su dès le début. Un premier chapitre intitulé "La nuit, je mens", bon, Bashung, déjà, ça part bien (tous les chapitres ont des titres de chansons) : "J'adore regarder mes mains. Je les trouves fines, élégantes, racées, sensuelles. Les mecs, eux, ne les remarquent jamais, préférant plutôt s'attacher à mater mes jambes, mes seins ou mes fesses. Pauvres petites queues en pilotage automatique qui ne connaissent rien à rien. Je ne vais pas me plaindre, la nature m'a bien gâtée. Mon corps c'est mon outil de travail, mon gagne-pain, mon passe-partout. Grâce à lui, je suis libre, j'avance, je taille ma route." (p. 9) Et la suite confirme ma première impression.



Le roman de Philippe Hauret avance vite. De coups qui paraissent faciles à complications et événements fâcheux. De vengeance pour ne pas perdre la face à course contre la mort. Ange qui contrôlait sa vie et les hommes qu'elle fréquente et arnaque ne maîtrise plus rien. On sent la descente inéluctable, on aimerait lui dire de stopper mais on ne peut qu'espérer une fin point trop tragique.



Philippe Hauret, avec des phrases courtes et une langue sèche et très oralisée est diablement efficace. Ses personnages qui ne veulent que vivre sont les victimes d'une société qui vend du rêve, de l'argent facile : réussir à la télé en flattant les plus bas instincts, en n'ayant rien à dire ou plutôt en ayant une opinion sur tout ni étayée ni construite comme les chroniqueurs d'émissions bas de gamme. Thierry Tomasson ressemble beaucoup à un quasi homonyme de la télé, cauteleux à souhait, de même Michel Diquaire ou Cyril Hanana plus brièvement évoqués. Le gros avantage du roman c'est qu'il ne reste pas dans le monde télévisuel, il part très vite sur d'autres routes puisque Ange enchaîne les tuiles. Là où l'on aurait pu craindre une critique un peu vaine et facile, Philippe Hauret, après avoir méchamment tapé sur la télé trash emmène ses héros dans d'autres aventures.



Ce roman noir est très ancré dans une époque difficile : chômage, boulots mal payés, employés exploités, un toujours plus grand écart entre les plus pauvres et les plus riches... Ça se lit vite et ça laissera des traces. Dans la pure lignée des grands auteurs de romans noirs dans lesquels la frontière entre le bien et le mal n'existe plus, dans lesquels tous les moyens sont bons pour se sortir de la panade.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Ange

Il est des personnages qui ont une personnalité si forte qu’ils tiennent à eux seuls le devant de la scène et c’est le cas avec Ange. Une jeune femme au physique avantageux qui n’hésite pas à s’en servir pour arriver à ses fins. Son colocataire et ami d’enfance Elton ne sait pas lui résister et lorsqu’elle l’entraîne sur un coup sordide, ils ne se doutent pas des terribles conséquences à venir. Mais lorsque la vedette de télé Thierry Tomasson ne tient pas sa promesse d’intercéder en sa faveur et que son rêve de chroniqueuse lui échappe, rien ne va plus. Je me suis régalée à la lecture de ce roman noir, corrosif mais aussi plein d’humour. Ne serait-ce que dans le choix des noms donnés à ses personnages, on ne peut s’empêcher de les relier avec des personnes réelles. Le titre des chapitres vient aussi apporter une note de musique puisqu’il reprend à bon escient les titres de chansons connues. D’entrée le ton est donné, on ne se prend pas au sérieux, l’écriture est vive et tranchante, les chapitres courts donnent le rythme et passent d’un personnage à l’autre sans nous laisser le temps de nous ennuyer. Le personnage d’Elton est mon préféré, un brin désabusé, paumé et malgré tout capable de nous étonner, c’est ce que j’aime dans la galerie éclectique des personnages de ce roman. Un roman noir qui éclaire le mal être d’une société. Ange et Elton comme des Bonnie and Clyde écorchés et pas très doués des temps modernes. Un livre court qui se dévore d’une traite pour une immersion totale entre paillettes et désespérance. C’est mordant et acéré autant que la niaque d’Ange et pourtant la fin est tout en tendresse. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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En moi le venin

Tout d'abord merci aux éditions Jigal pour ce livre reçu dans le cadre de la masse critique "mauvais genres".



J'avais hâte de découvrir ce nouveau roman de Philippe HAURET car j'avais eu un véritable coup de cœur pour "Que dieu me pardonne" du même auteur.



Franck, ancien policier, revient dans sa ville d'enfance suite au décès de ses parents. Il va donc retrouver des connaissances, parfois des amis, perdus de vue. Chaque personnage a son univers et en même temps on retrouve cette espèce de noirceur commune à tous. La politique et ses dérives, le monde de la nuit avec tout ce que l'on peut imaginer de glauque, mais aussi la solitude banale de gens lambdas.

Au niveau du paysage, il est urbain, nous sommes en banlieue parisienne. Cette banlieue triste, celle où tout est gris, surtout le moral.

Franck se bat avec ses démons et essaie de retrouver un sens à sa vie mais les différents évènements auxquels il va être confronté ne vont pas lui faciliter la tâche.

Une fois de plus l'auteur nous offre une galerie de personnages variés mais tous attachants. Chacun a son histoire, ses peines, ses difficultés du quotidien et surtout un grand mal être.

Tout est noir, tout est dur, comme la vie l'est souvent. C'est une jungle où il faut se battre pour s'en sortir ou tout du moins survivre. C'est un état des lieux de notre société.

Philippe HAURET sort une fois de plus du lot avec "En moi le venin" que je recommande forcément.



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Que dieu me pardonne

Je remercie les Editions JIGAL et Babelio pour cette jolie découverte. Je ne connaissais pas du tout l'auteur mais le résumé était très alléchant.

Les personnages de ce polar sont assez cliché, on a le Duo de flics et les voyous. Un des flics est facho à mort, violent. Pour les voyous on joue les contrastes, on a Kader qui vit dans une cité, famille monoparentale, et Rayan, riche orphelin qui ne vit pas trop loin dans une villa cossue. Ah oui j'allais oublier Melissa, la jolie jeune fille qui fait rêver Kader depuis qu'il est tout petit.

Tout ce beau monde va finir par se croiser et se confronter. Il y aura des coups et un meurtre. Il y aura de la prison mais aussi des sentiments.

On ne s'ennuie pas une seconde, tout est bien ficelé, tous les personnages sont intéressants. Et puis il y a une sorte de morale, en lien direct avec la société actuelle et les différences, les préjugés.

Une excellente lecture, de très bons ingrédients et une recette efficace !
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Je vis je meurs

Amateurs de destinées de personnages qui sont appelés à se croiser ou à se percuter, approchez, vous allez aimer ce « Je vis, je meurs ».



D’abord on a Franck, policier, partenaire de Rémi, néo-divorcé, moins néo-dépressif et encore moins néo-alcoolique. Ensuite on a Carlos, petite frappe et dealer, sous surveillance de Franck et Rémi, et son frère Jose qui sort avec Janis, serveuse dans un bar, qui vit sous la coupe violente de Jose et qui se lie d’amitié avec Serge, jeune et pimpant retraité de 62 ans qui retrouve une fougue d’adolescent en tombant amoureux de Janis.



Pour les besoins de son récit, les personnages de Philippe Hauret sont bien trempés dans leurs moules respectifs sans être totalement caricaturaux. Ils sont tous là pour représenter une facette de l’âme humaine que chercher à dépeindre Philippe Hauret. Le caractère dominant et grande gueule qui frappe d’abord et discute ensuite sans voir plus loin que le bout de son nez, en encore le bout du nez c’est loin, le caractère victimisé de la jeune fille un peu paumée qui se rattache à ce qu’elle peut plus par nécessité que par réel amour, le vieux qui cherche une justification à sa vie de patachon pas folichonne qui l’a menée jusqu’à sa retraite sclérosante, le type un peu à la ramasse dont la vie s’effiloche sans qu’il puisse y faire quoi que ce soit et qui décide de se reprendre en main...



Tout cela donne évidemment lieu à quelques étincelles voire explosions à chaque collision entre certains de ces personnages. Ce sont finalement ces chocs à répétition qui donnent le tempo du récit et qui permettent à Philippe Hauret d’aborder chaque cas, chaque personnage en gardant son fil rouge à savoir l’histoire de Serge et de Janis qui canalisent toute l’histoire.



Est-ce crédible ? On s’en fiche un peu en l’occurrence, là ne réside pas le plus important. Le point essentiel se trouve dans ce que veut montrer Philippe Hauret à travers chaque personnage, à travers ses actes et le côté inéluctable de la réalisation de chaque rencontre, seule l’issue étant laissée incertaine jusqu’au bout par l’auteur.



Alors certes, cette forme oblige Philippe Hauret à fermer et cadenasser le récit sans laisser au lecteur de failles possibles, d’alternatives… il emmène et ses personnages et ses lecteurs là où il le souhaite, avec une humanité rare, empreinte de violence il faut bien l’avouer, et une proximité touchante avec ses personnages.


Lien : http://wp.me/p2X8E2-G3
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Mauvais daron

Un superbe roman noir qui souvent m'a fait sourire. Daniel et René, deux papys, veufs et retraités vont tenter le tout pour le tout afin d'améliorer un peu leur morne quotidien, mettre du beurre dans les épinards comme on dit mais surtout réaliser leur rêve de camping caristes. Léni et Eusèbe sont des amis d'enfance, paumés et désabusés, sans avenir. L'un est orphelin l'autre vit encore chez sa mère qui fait des ménages pour survivre et possède un caractère en or. Une galerie de personnages, souvent à contre emploi, entre le flic macho, l'avocate en chaleur et le juge plus méchant qu'une teigne, mon cœur balance. Une ambiance légèrement loufoque et survoltée qui m'a rappelée celle de Benoît Philippon et sa Mamie Luger ou encore les romans de Nadine Monfils en moins déjantés. De quoi passer un excellent moment avec des chapitres courts et rythmés, où les pages se tournent sans temps morts. Une façon bien à lui de brosser un portrait peu reluisant de notre société et de ses institutions. Un vrai talent pour tisser des liens que l'on n'avait pas imaginé entre les différents personnages qui se croisent sans connaître leur place dans l’imagination de l'auteur. Et puis un peu de douceur féminine dans ce monde de brutes avec Gloria et le mère bienveillante et fort croyante d'Eusèbe qui nous font un bien fou. Une plume mordante et acérée qui vient racler au plus près, les travers des uns et des autres, sans concession et rudement efficace. Teinté régulièrement d'un humour noir, qui ferait grincer des dents si l'on n'y prenait pas autant de plaisir. C'est parfois drôle, souvent émouvant et totalement humain. Tout cela sans jamais verser dans le pathos. Mauvais daron à découvrir sans tarder, vous ne le regretterez pas. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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En moi le venin

De livre en livre Philippe Hauret s'affirme comme un auteur de roman noir sûr. Son premier m'avait laissé dubitatif (Je vis, je meurs), les deux autres m'avaient davantage agréé (Que Dieu me pardonne et Je suis un guépard). Franchement, là, son En moi le venin est excellent. Tous les ingrédients sont réunis en son sein pour un résultat très convaincant. Une ville de banlieue -ou de province- dirigée par un maire depuis vingt ans, un type qui ne cherche qu'à garder sa place grâce à un immobilisme qui ne sied plus aux habitants ; iceux en proie aux difficultés de la vie : chômage, divorces, fins de mois qui arrivent de plus en pus tôt, jeunes à la dérive, drogue, alcool, ... Un ambitieux, Maxence le candidat à la mairie, qui promet en sachant qu'il ne pourra pas faire la moitié de ce qu'il avance, dans l'air du temps, malheureusement : "Les gens avaient toujours tendance à glorifier les forts en gueule et les mystificateurs. Il fallait promettre plus de travail et moins d'allocations, plus de profit et moins de taxes, plus de sécurité et moins de tolérance. Les opinions populistes gagnaient du terrain partout en Europe, une aubaine pour les candidats aux idées courtes." (p. 66) Un patron de bar qui rêve de régner sur le monde de la nuit de la ville. Une chargée de communication ambitieuse et un pauvre mec, ex-flic, paumé, qui revient pour cause de deuil.



C'est noir, très noir et il faut bien chercher les quelques lueurs d'espoir. C'est également un roman qu'on ne lâche pas, l'ambiance est glauque, sombre, désespérée. Elle m'a happé de bout en bout. Un roman qui pourrait bien, comme moi, vous tenir éveillé tard juste pour ne pas avoir à le refermer avant sa dernière page.
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Je vis je meurs

Paris. Un retraité qui tombe amoureux, un flic qui tombe des boutanches et des jeunes dealers. Le premier traîne ses savates, le second traîne un mauvais karma. Les deux vont enfin tenter de sortir de leur apnée mortifère. Serge avec Janis, Franck avec Carole. Janis et Carole, sans elles le trou serait déjà à portée de pelletées. Mais les petits magouilleurs de la dope s'ébrouent. Quelques flingues sont de sortie alors que Serge et Franck entament leurs renaissances. Parfois, il est bon de prendre une bonne tape sur le cul ou de se l'octroyer. Parfois.



C'est un petit nouveau dans le monde du polar qui a signé chez Jigal. Voici donc le premier roman de Philippe Hauret qui devrait gentiment tracer sa route tout à fait différente de ses deux mecs/personnages qui de toute évidence n'auraient jamais dû se rencontrer et qui circulent sur un boulevard qui semble les conduire direct vers le néant. Quand ils lèvent subitement le nez comme un toutou qui renifle un danger imminent ou un os de dinosaure, l'un détecte une fée et l'autre passe d'abord dans la malle d'une bagnole avant d'enfin réagir. Serge brasse un fol amour pour Janis, cette jeune serveuse qui subit les maltraitances de son connard. Ce qu'il va entreprendre n'est pas conseillé à ceux qui ont le dingue espoir de vivre vieux – avec la tremblote et la couche Confiance. C'est le début des ennuis. José, le connard, est un vrai connard et il va le payer cher. C'est le frère du petit caïd qui est surveillé par Franck et son collègue flic. Ceux-ci vont hériter de l'affaire du type enterré dans la forêt avec du plomb dans le corps.



Il y a un flic et il y a un monsieur tout le monde. Il y a un disparu. Il y a une enquête. Il y a des voyous. Il y a aussi deux femmes qui vont faire changer la donne. L'auteur se penche sur ces deux hommes. Le petit bout de la lorgnette nous les révèle comme deux êtres en vrac. Mais, parfois, il suffit d'un rien pour que l'on chavire et que l'on choisisse son destin. Ainsi, c'est dans un même élan qu'ils affrontent leurs peurs, leurs résignations, leurs désespérances. Quelle que soit leur nouvelle détermination il est fort à parier que l'impact sera irrémédiable. Pour le meilleur et pour le pire.

La suite sur : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2016/07/pour-le-meilleur-et-pour-le-pire-je-vis-je-meurs-philippe-hauret.html
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
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Ange

Les P’tits Papiers de So pour Collectif Polar

De prime abord, tout pourrait sembler caricatural, y compris les personnages ; mais ces traits volontairement grossis ne font que mettre en exergue ce que nous voyons sans chercher à en savoir davantage.

La particularité de Philippe Hauret est de dresser des personnages lambda forts de caractères, avec une identité propre dont il est difficile de se détacher. On ne peut que tomber en amour pour eux.

Ils nous ressemblent, pourraient être communs, mais leur personnalité, leurs couleurs dans cet univers noir les rends singuliers.

Ange. Jeune femme sublime au corps de déesse, la nature l’a gâtée, mais peut-on en dire autant de la vie ? Elle use de ses charmes, de son corps pour vivre, et va se perdre.

Il y a Ange donc, puis Elton son coloc glandouilleur au cœur de chamallow, Tomasson qui n’est pas sans rappeler une célébrité que l’auteur se fait un malin plaisir de rendre détestable, Melvil vieux flic alcolo. Malo, parfaite illustration du caïd de banlieue.

Le roman porte le nom de son héroïne. Il raconte son histoire. Mais il raconte avant tout celle d’une jeunesse en perdition, en soif de vie, de sensations, de reconnaissance, en quête d’identité et se rêvant star du petit écran.

L’auteur dresse le portrait d’une société qui ne semble exister qu’au travers des médias tapageurs et des émissions de télé. Mais sont-ils le reflet de la société, de la vie, celle de ces femmes et de ces hommes ordinaires ?

Un roman caustique, égratignant au passage quelques célébrités (qu’il est amusant de deviner), avec pour seul but de remettre au centre l’humain.

La place de la femme, la fracture sociale, la morale sont sur le devant de la scène.

On pourrait considérer que ce bouquin est bourré de clichés, facile donc, mais il n’en est rien. Sous une plume acerbe et drôle, l’auteur humanise et rend beaux les invisibles.

Des personnages abimés par la vie, torturés et tortueux mais qui rayonnent.

Ce roman se lit comme on s’enfile une série, avec une BO (top !) en début de chapitre. Et comme toute bonne série, à la fin de la saison on se dit « vite ! la suite ! »
Lien : https://collectifpolar.wordp..
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Ange

Je viens de refermer une véritable pépite : Ange, de Philippe Hauret.

Plus qu'une pépite bien noire, un diamant brut.

Ange nous entraîne dans une aventure sans égale. C'est efficace, c'est bien écrit, parfois ponctué de touches d'humour (noir et très fin). Chaque chapitre porte le titre d'une chanson (chapitre 1 : La nuit je mens, chapitre : Mon vieux, etc...)

Un livre original et passionnant, mon dernier coup de cœur de l'année… Ou pas ? il me reste quelques jours de vacances ;)
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Ange

La première fois que j'ai découvert Philippe Hauret, c'était avec « Je vis je meurs » (Jigal, 2016). Bienveillant et sceptique à la fois je fus, vis à vis de ce nouveau venu qui essayait de devenir écrivain. Cinq bouquins plus tard, je mesure l'immense chemin parcouru par Philippe Hauret au point de devenir en cinq titres, un des piliers les plus solides de la maison d'édition Jigal.



Une fois de plus il nous livre un pur roman noir avec des personnages profonds bringuebalés par le tourbillon d'une vie qu'ils finissent par ne jamais maîtriser. Avec talent et une jolie touche humoristique, un seul chapitre suffit pour nous présenter son « Ange » et décrypter maux et travers de la société repérés par un œil de plus en plus acéré.



L'auteur est en pleine forme et met son intrigue en place rapidement tout en donnant ici et là quelques coups de canifs bien sentis. La place de la femme en 2020 et la dictature de la plastique parfaite, les nouveaux riches, les parvenus, et le monde vicelard des talks show de la télé dont le seul Dieu se nomme Audimat.



L'appât du gain rapide, briller à travers la petite lucarne peut quelquefois faire et défaire des destins, décider d'une vie ou l'enterrer en précipitant sa chute. Stars de pacotille fabriquées de toutes pièces par des animateurs à l'ego surdimensionné, c'est un monde veule et abject, bien loin des paillettes que va découvrir Ange.



Abrutir le téléspectateur est un job sérieux, et ce n'est pas donné à tout le monde de le faire sans aucun état d'âme. Utiliser puis jeter c'est un métier !



Cela est fait avec beaucoup d'humour puisque vous croiserez Michel Dequaine, Thierry Tomasson, Dany Moon, Laurent Lutier, Thierry L'hermitte, Eve Angelo et Ciryl Hanana. Ces « légères » déformations m'ont bien fait rire !



Ange et Elton, son pote d'enfance avec qui elle partage un petit appartement, vont apprendre à leur dépend que lorsque l'on commence un truc foireux, on finit toujours par payer une addition qui peut s'avérer lourde.



J'ai adoré cette histoire dont les héros sont des naufragés permanents, cherchant à atteindre le Graal d'une vie meilleure et sans soucis. Ces écorchés vifs qui ne mesurent pas tout à fait les conséquences de leurs actes sont en quelques sortes la marque de fabrique d'un Philippe Hauret. Il met en scène comme jamais des gens ordinaires écrasés par le poids d'une existence bien souvent misérable.



Avec beaucoup d'empathie et de sincérité, il brosse un tableau peu reluisant de notre belle société(Lidl, nouvelle chaîne esclavagiste), et nos protagonistes, aux vies parsemées de solitudes et de galères, restent combatifs et attachants grâce à une infime lueur qui s'appelle l'espoir.



Ah que ce roman est bon. Son seul défaut est de se lire très vite, trop vite, mais je trouve qu'avec ses deux derniers romans, Philippe Hauret, l'Ecrivain change de dimension et de statut, le genre qui laissera une empreinte et dont on parlera encore longtemps après.





Philippe Hauret sur WHOOZONE.COM
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En moi le venin





J’enchaine les polars noirs cette semaine. Celui-ci est tout aussi glaçant, réalité des banlieues, des petits boulots alimentaires que l’on subit sans reconnaissance ni respect. La corruption est partout, de la police qui se laisse graisser la patte (peut-on vraiment blâmer ces fonctionnaires sous-payés ?) aux entrepreneurs véreux en passant par les politiques prêts à tout pour être au pouvoir et la traite des êtres humains, prostitution forcée, viols à répétition, drogue et alcool. Rien ne nous est épargné. La vie noire, sombre et sans aucun artifice, celle que vivent certains au quotidien.

Très belle plume de Philippe Hauret que je découvre pour la première fois. L’écriture est fine, incisive et sans concession. J’ai tremblé pendant toute une partie du livre, me suis dit que tout cela n’était que fiction quand même, il ne faut pas exagérer et… j’ai tremblé encore plus en fermant le livre alors que je réalise que depuis longtemps, la réalité à dépassé la fiction. Merci babelio et éditions jigal
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En moi le venin

Philippe Hauret dégaine une fois de plus un roman noir particulièrement abouti et ciselé.



En moi le venin, son quatrième roman est un petit bijou de noirceur.



➡️Des vies et des envies…



Franck Mattis, ex-policier « en disponibilité », un peu alcolo, un peu dépressif va renouer avec son passé et retourner sur les terres de son enfance après le décès brutal de ses parents. Sans boulot et désespérément seul, il va retrouver ses anciennes relations de lycée comme Ben, plongé lui aussi en pleine misère affective et Esther, son ancien amour de terminale, métamorphosée vingt-cinq ans plus tard en working-girl badasse.



Celle-ci va le faire embaucher comme « chauffeur/garde du corps » de Maxence Reynaud, le candidat aux élections municipales pour lequel elle bosse comme une folle. Franck Mattis va être parachuté dans le grand cirque électoraliste de ce candidat et de son mécène, le raffiné et cruel Valéry, amoureux d’un jeune éphèbe prénommé Warren. Valéry est également une ancienne connaissance de Franck Mattis mais est surtout devenu l’influent patron du Goodfellas, un nightclub dissimulant des activités de prostitution et servant de repaire au candidat Reynaud.



Au sein de cette nouvelle faune politico-criminelle, Franck Mattis va également croiser la route de Moe, l’homme de main de Valéry, de Cécile, la secrétaire résignée devenue objet sexuel de son patron et de la délicate et incendiaire Chana.



Tous ces hommes et femmes ont envie de réussir leur vie, d’aimer ou de vivre librement mais peu y parviendront au final dans ce roman ultra-noir.



Les confrontations entre ces vieilles connaissances, les nouveaux parvenus et les victimes du système vont se révéler violentes et cruelles à bien des égards.



➡️Une critique sociale acerbe…



Je retrouve avec plaisir, Franck Mattis, le héros ou plutôt l’anti-héros de Philippe Hauret.

Dans cet opus, Franck Mattis est embauché pour servir de chauffeur à Maxence Reynaud, candidat aux dents longues et aux idées courtes. Il espère ainsi reconquérir les beaux yeux de l’envoûtante Esther.



L’auteur plonge son personnage cette fois dans le grand bain de la magouille politique locale, de la corruption ordinaire et du désespoir des plus fragiles. Après avoir subi pendant des années une vie tiède et triste, Franck Mattis va enfin se révéler et s’affirmer au contact de ce monde de violence et de mensonges.



Le récit est narré à travers son regard triste et perspicace de vieux flic désabusé par la vie et le métier.

L’intrigue tisse une toile brutale dans laquelle les véritables assassins sont systémiques et les armes du crime silencieuses. La charge contre les renoncements politiques est lourde. L’intrigue s’inscrit dans un contexte urbain de crise économique, entre délocalisations d’entreprises et abandon des classes populaires. Politicards et opportunistes se pressent au portillon électoral et l’auteur n’épargne personne.



L’auteur dénonce et joue avec maestria les chefs d’orchestre. Il fait interagir tous ses personnages qui vont se retrouver, s’aimer, s’opposer voire s’entre-tuer dans cette mascarade moderne et cinglante. L’écriture est accrocheuse et sarcastique. Malgré le désespoir pesant de certaines situations, les chapitres défilent vite et claquent juste.



➡️Au final…



La haine, l’amour ou la violence sont autant de poisons puissants permettant à un individu de se sublimer ou de s’écrouler dans l’adversité. Franck Mattis et tous ces personnages s’en sortiront-ils ou pas ?



En moi ce venin vous maintiendra en haleine jusqu’au dénouement.



Un excellent roman noir de rentrée ! 🤓



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Je vis je meurs

Deux coups de coeur dans la même semaine et dans un style totalement différent, c'est possible dans le monde Guillemanesque. Y'a pas de hasards, y'a que des rencontres. Rien que le titre m'avait tapé dans l'oeil, puis quelques posts de l'auteur ou critiques lues sur ce premier roman. Et pour un premier, je dirai qu'il n'y a rien à jeter. Bien sûr, les codes du polar sont là ( bah oui, c'est quand même un polar), le flic qui picole trop, largué par sa femme etc... Mais, car il y a un mais, je dirai qu'il tire quand même bien vers le roman noir. On s'attache à chacun de ses personnages, qu'ils soient du bon ou du mauvais côté de la barrière. Mattis, Janis, Carlos, José, Serge... On a vraiment du mal à les quitter. Et comme je le disais à l'auteur à la fin de la lecture, de drôles de coïncidences: de nombreux passages du livre en forêt de Rambouillet, un voyou qui s'appelle Samy et d'autres petites choses... Alors amies lectrices fondues de polar, suivez mon regard et penchez-vous sur le cas de " Je vis je meurs".
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