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Citation de Pseudo


Victor n'y croit pas. Cela fait des années que ça va mal, de plus en plus mal. L'eldorado américain s'est effondré, a entraîné le Vieux Continent dans sa chute. Plus de boulot, et les veinards qui s'y accrochent sont de plus en plus mal payés. Dix pour cent de moins sur le salaire... et six mois plus tard, encore dix pour cent. Défense de te plaindre, si tu n'es pas content, bon vent ! D'autres sont moins difficiles, qui attendent à la porte. Et ce n'est pas fini, il paraît qu'on peut encore rogner autour de l'os. Urbain Falaize, César de la presse locale de droite, ne s'est pas gêné pour l'écrire dans son dernier édito : "Les salaires trop élevés ne rendent pas nos produits compétitifs." C'est donc le travail qui coûte cher. Une notion que Victor comprend mal. Il n'y a qu'à voir la prospérité des magnats qui trônent au sommet des entreprises. Mais de là-haut, les patrons prétendent qu'il faut accepter de douloureux sacrifices, qu'ils souffrent toujours malgré les réductions d'effectifs et la baisse des salaires. Ils souffrent tant que les gouvernements, qui se succèdent tous les trois mois dans un monotone jeu de chaises musicales - Toujours les mêmes : Bouillon, Flandin, Laval qui passent par tous les ministères. Et Herriot surtout, l'indéboulonnable Edouard Herriot - les gouvernements, donc, dorlotent les chefs d'entreprise, allègent la pression fiscale, laissent les profits capitalistes s'envoler. Seul moyen de relancer la croissance. Tel est le credo que l'imbécile d'ouvrier, celui qui coûte cher et qui n'a plus rien à bouffer, s'entête à ne pas comprendre.

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