Aujourd'hui, Thomas de la librairie BD16, nous parle de la série AIRBORNE 44 de Philippe Jarbinet. "Un fleur fleuron de la bande dessinée historique. Un travail somptueux".
Airborne 44 Tome 10 - Wild Men, la suite et fin du diptyque commencé avec Black Boys est disponible en librairie.
Tu ne me dois aucune explication, Gabrielle.. Aucune. c'est juste que cette nuit, je me suis dit que ... que depuis deux ans j'ai fait tout ce long chemin pour arriver jusqu'à toi ... et que, ce matin, je t'ai déjà perdue.
(page 48)
J'ai froid
J'ai faim
J'ai mal
J'en ai plein le cul de ce merdier... fais ce que tu veux, je m'en fous.
-Ne fais pas ça! J'ai de l'argent! Des relations haut placées! Qu'est ce que tu veux?
-Ce que je veux ? Je veux la chose la plus importante et la plus difficile à obtenir en ce bas monde... La justice.
Un jour, Casimir m'a dit deux choses que je n'ai jamais oubliées ...
La première, c'est que là où les hommes tombent, l'herbe finit toujours par repousser.
La seconde, c'est que demain sera sans nous, qu'on le veuille ou non ...À vingt ans, il avait tout compris.
Il n'y a rien de mieux que d'être vivant ... vivant !
(page 48)
sam va faire des courses.
- bonjour, alors deux combinaisons, deux
gilets stabilisateurs, deux détendeurs,
deux bouteilles de 12 litres, deux masques et deux paires de palmes. vous
allez plonger où si je suis pas indiscrète.
- dans les ennuis, j'en ai bien peur 😓 .
- je vous vois venir branko..
l, avenir de barnes, vous
vous en cognez! en fait ce
que vous voulez, c'est que
j'ai accès à son dossier
criminel au cas où le destin
le ferait trébucher dans un
cercueil, histoire de dégoter un début de piste
qui nous mènerait a lynn.
j'ai raison ou vous avez tort?
- ah, sam!... ce qui me plait
chez toi, c'est que derrière ton air cynique tu as un
Coeur gros comme ça...
alors tu accepte?
- je peux toujours essayer,
vieux sagouin, toujours
aussi manipulateur. il y a
des jours, tu as beau
surveiller le pot de vaseline
tu te fais quand même
baisser.
-L'idée d'envoyer des jeunes gens à la mort ne me plait pas du tout.
-Tu as survécu rn 1918. C'est peut être pour qu'ils aient une chance de survivre qu'oncle Vince te propose de partager ton expérience.
-Mon expérience? J'ai eu de la chance... c'est tout. Tu ne sais rien de la guerre, ma fille. On y meurt très vite et très mal.
- Comment pouvez-vous affronter l'Allemagne et dans le même temps, lui trouver des excuses?
- Je ne me bats pas contre l'Allemagne en général, je me bats contre l'Allemagne nazie en particulier... Ce n'est pas la même chose. Vous savez, l'Allemagne immémoriale, ce n'est pas celle de Hitler et de sa clique d'aryens bornés. Non, cette Allemagne-là, c'est celle de Dürer, de Beethoven... celle de Goethe, de Schiller... celle de Nietzche, de Hermann Hesse, d'Otto Dix... celle de Lubitsch, de Murnau... Cette Allemagne-là, c'est celle de tous ceux que ces incultes détestent parce qu'ils offrent d'elle une image nuancée, ce que dans leur stupidité, ils prennent pour une faiblesse. Il y a des moments dans la vie où il faut avoir le courage de dire: "ça suffit!"
- Je suis d'accord avec vous... Mais de là à se faire tuer...
- On finira tous par mourir. Simple question de temps... Je ne pouvais pas accepter l'idée qu'un jeune type né dans un village du Nebraska puisse mourir en Europe pour restaurer cette Allemagne-là alors que moi, je serais resté à New York pour peindre. C'était impossible... Je sais que de grands esprits trouveront toujours un mur de justifications derrière lequel se retrancher pour éviter d'avoir à se salir les mains... Mais si ce qu'on commence à raconter sur les crimes nazis est vrai, alors rien ne peut justifier qu'on reste les bras ballants et qu'on laisse faire par simple peur de mourir... Je suis peut-être stupide de m'être engagé pour faire ce boulot de merde mais je ne vois pas comment, plus tard, j'aurais pu me regarder en face après que d'autres l'ont fait à ma place. J'espère seulement que si je survis à cette foutue guerre, je trouverai un sens à ce que j'y ai fait...
— Si je veux devenir compagnon, je devrai partir... Je ne pourrai pas veiller sur toi.
— Je ne te demande rien. Être heureux un temps, c'est être heureux quand même. Il a deux peines, celui qui l'ignore.
J’espère seulement que si je survis à cette foutue guerre, je trouverai un sens à ce que j’y ai fait … parce que jusqu’à présent, je ne suis vraiment fier de rien. Je suis même plutôt écoeuré.