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Citation de Aproposdelivres


Dans l’encadrement d’une fenêtre, la silhouette d’une machine gigantesque qui soulève des masses de matières, une grue peut-être. Le soleil, si fort à l’extérieur, plonge la pièce dans une obscurité singulière. Allongé dans un lit d’enfant, enfant moi-même, je regarde la lumière, la grue qui s’agite avec force, les matières dans les airs, le noir de la pièce.
Tout à coup, deux mains, deux bras, suivis d’un énorme vieux visage s’approchent, m’enlacent et me soulèvent. De mon lit, je décolle. C’est une dame, très vieille dame, qui souffle fort, profond, qui peine, qui sent la vieille et qui m’emporte. J’arrive à son rythme dans le monde. Gens, voitures et vent, tout va plus vite qu’elle.
On a beau regarder…
La neige tombe,
Les nuages sont absents.
Ainsi, grâce à la lenteur de ma vieille, dans ses bras, les infimes variations nous traversent : un chien qui s’arrête, dresse l’oreille, les branches qui s’agitent dans le vent, cet arbre qui semble soutenir la petite maison de ma vieille. Et, au milieu du mouvement, des changements de direction des uns et des autres, sans cesse, nous, vieille et enfant, avançons dans le soleil, doucement mais tout droit, comme si ensemble nous allions au même endroit…
Le souvenir s’évanouit là, dans un trop de choses, un trop de lumière.
Combien naquirent sur les sols boueux de nos campagnes, en plein sable, dans la tempête, sans eau et sans lumière ? Le voyage n’est-il donc pas pour tout le monde le même ?
Qu’importe. Le temps qui nous est accordé ne nous semblera infini que si l’amour s’en mêle. Et peut-être, de nos larmes dernières ayant troublé la poussière, reviendrons-nous, phosphorescents, de l’au-delà.
Une vie minuscule contre l’éternité.
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