[
Le Cigare]
Olivier BARROT, dans la salle du centre
historique des
Archives Nationales (hôtel de Soubise et ROHAN), présente "
Le Cigare", ouvrage de
Eric DESCHODT et
Philippe Morane, sur l'histoire du cigare, son origine, sa fabrication et les fumeurs célèbres. En
illustration, quelques
photos du livre.
— Je suis très curieuse d’essayer ce Stradivarius. Vous le connaissez bien n'est-ce pas ?
— Oui… j’ai fait des concerts avec, c’est un instrument merveilleux, vous verrez. Il a l’avantage d’avoir été joué juste ce qu’il faut ; pas trop pour ne pas l’épuiser, mais pas trop peu, il est parfaitement… comment vous dites, en anglais ripe ? mûr ! mais vous savez les Stradivarius sont capricieux. Soit ils sont faits pour vous, pour votre jeu, soit ils ne vous conviennent pas : vous le sentirez tout de suite.
La sonnerie retentit, le concert allait bientôt commencer. Dans son for intérieur Tim était dans un grand état d’exaltation : il allait voir et entendre pour la première fois de sa vie le violon que son grand-père avait tant aimé. Au travers de ses yeux, il en était certain, Janucz recevrait les vibrations de son violon au fond de son lit éternel. Il en éprouva une satisfaction extrême ; il avait retrouvé le Dei Conti, rempli la moitié de son serment plus de trente ans après la mort de son héros, de l’être qu’il avait le plus aimé après sa mère. "Il ne faut jamais oublier." Combien de fois avait-il entendu ce leitmotiv ? Non il n’oublierait jamais : c’était le sens de sa quête, c’était son Graal.
L’excitation des Noël de son enfance lui revint en mémoire. Elle souleva lentement le couvercle, savourant l’instant, comme pour retarder le bonheur de la découverte. Il gisait là, offert, dans toute sa splendeur. Elle contempla sa couleur blonde aux reflets cuivrés, la perfection de ses formes, elle laissa ses doigts vagabonder sur ses courbes sensuelles ; son ouïe réclama alors sa part du butin et elle se mit à jouer.