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Citation de LiliGalipette


« Le 09 octobre 1916.
Cher Catherine, je réponds à ton aimable lettre que j’ai reçue avec un grand plaisir. Le voyage de retour s’est très bien passé. Seulement, c’est le départ quand je t’ai quitté à la gare de Taller à toi et à Emilie. Oh, quelle peine j’avais sur l’estomac toute la journée. Depuis, je suis revenu à ce maudit fort.
Dehors, le jour doit se lever. Mais dedans, il fait toujours nuit. Nous sommes enfermés dans le Fort de Tavannes. Malgré l’épaisseur des murs, on entend le canon qui tonne constamment et les obus pleuvoir sur le fort. Les murs tremblent. Il ne fait pas bon sortir par le tunnel d’entrée. Les boches le prennent pour cible. Malheur aux hommes qui l’empruntent pour nous ravitailler ou pour monter en ligne.
Nous sommes obligés de nous acheter des bougies si nous voulons écrire parce que dans le fort, il fait toujours noir et dehors c'est impossible de survivre à cause des obus.

Il faut rester comme ça pendant 10 jours comme si on était en prison avant la relève. Le jour avant d’arriver, il a été bombardé avec des gros obus le fort de Tavannes. On l’a esquinté. Avec une autre rafale comme celle là, il est foutu. Malheur à ceux qui seront dedans.
Je songe toujours au dernier jour de cette maudite guerre. Si je pouvais la voir en bonne santé, quelle joie ce serait pour moi de rentrer dans notre maison du Bruca.
Quant à moi, ma santé va bien pour le moment. Mille baisers. A toi pour la vie. Emile. »
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